Ferrari P540 Superfast Aperta…
Fellini aurait-il pu diriger Terence Stamp au volant d’une voiture électrique ?
Trois réalisateurs s’étaient réunis en 1968 pour faire un film assez spécial : Histoires extraordinaires…, d’après les contes d’Edgar Allan Poe.
Ceux qui aiment Lautréamont apprécieront, les cartésiens beaucoup moins.
Roger Vadim l’a commencé, Louis Malle a continué et Federico Fellini l’a terminé.
C’est cette troisième et dernière partie du film, l’histoire de la star Toby Dammit, qui nous intéresse aujourd’hui.
Le héros est Terence Stamp, excellent dans ce rôle d’un homme qui cherche à se détruire, accompagné (plus que servi) par une vedette automobile : une Ferrari roadster 330 LMB Spider couleur dorée de 1968 à carrosserie spéciale, signée Fantuzzi.
Edward Walson, un richissime américain, le fils de l’inventeur de la télé câblée aux USA, a vu ce film, a aimé l’auto, et a décidé d’en faire contruire une sorte de réplique, sur la base moderne d’une 599 GTB Fiorano.
Il n’est pas allé voir un carrossier, mais s’est adressé directement à l’usine, pour avoir une auto exclusive, totalement unique, mais avec la garantie complète du constructeur.
Walson approcha Ferrari en 2008 en ces termes : “J’ai toujours rêvé de dessiner des voitures de sport et lorsque j’ai vu la Fantuzzi dans ce film, c’est devenu pour moi comme une évidence : j’aurai un jour “ma” Ferrari”…
Ferrari, pour qui les rentrées financières sont une nature première, voire une religion, ne s’est pas fait prier pour répondre à sa requête.
L’équipe des projets spéciaux a donc transformé le coupé de Pininfarina en une évocation de la Corvette Stingray Targa des années ’70… en se souciant de renforcer le châssis… et, utilisant intensivement de la fibre de carbone, le surpoids a été limité à 20 kg.
Ce travail de transformation en cabriolet a pris 14 mois depuis les plans jusqu’à la livraison, durée durant laquelle le ce cher Edward aux mains d’argent a pu suivre chaque étape pas à pas.
Edouard Walson a obtenu l’auto de ses rêves, avec, en prime, un nom unique : Ferrari P540 Superfast Aperta.
Avec une carrosserie découverte, la voiture a, parait-il, demandé un très sérieux travail de ré-ingénieurerie, aux frais d’Edouard Walson qui en avait les moyens…, ce qui pourrait se traduire par un travail de transfert de fonds, une sorte d’éclusage pour répondre à un besoin d’égo que tout citoyen lambda ne peut se permettre.
Edward Walson est dorénavant propriétaire d’une Ferrari unique de 4731 mm de long pour 1300 mm de haut. qui ressemble à une Corvette Stingray Targa dorée des années ’70…, qui aurait été “tunée”…, la belle affaire !
Sous le capot avant, on trouve le même V12 6 litres de 620 chevaux (456 kW) que dans la Fiorano.
La transmission est confiée à la boîte F1 à six rapports.
Ce cher Edward pourra maintenant s’imaginer être la réincarnation de l’acteur Terence Stamp dans l’épisode Toby Dammit du film…
Il y a un coté ridicule, quoique touchant, dans cette troisième photo ou l’on voit Edouard poser comme un gamin milliardaire dans son “égotomobile” dorée devant la très laide ex-demeure d’Enzo Ferrari…, certains trouveront même cela désespérant…
Quoiqu’il en soit, tout ce “cinéma” n’empèchera pas les chiens d’uriner sur les pneus de ce scarabée d’or !
En effet, “Double assassinat dans la rue Morgue” ou encore “La chambre des tortures” sont de célèbres contes du romancier américain, dont les titres caricaturent cette grotesque Ferraillerie…, mais “Le scarabée d’or” est peut-être celui qui siérait le mieux à ce modèle unique…, et c’est heureux qu’il le soit !
Si Ferrari travaille activement à réduire les émissions de CO2 de ses autos, il jouit encore de nombreux clients pour qui la sobriété n’est pas une priorité… et ce n’est pas peu dire car la facture finale de cette chose dépasse de loin les 3 millions d’euros !
Le développement d’une technologie hybride a été confirmé chez la marque au cheval cabré, mais faire une Ferrari hybride sera beaucoup plus difficile qu’une voiture familiale… et qui voudra circuler dans une Ferrari hybride ?
Comme Fellini l’avait magnifiquement illustré, le plaisir sauvage, décadent et bestial, de conduire une Ferrari serait difficilement transposable avec une motorisation électrique.
Extrait ci-dessous, avec une bande son malheureusement de piètre qualité.
Parviendra t-on à faire une voiture électrique qui délivre autant de sensations ?
A la limite, nous préfererions que Ferrari se saborde plutôt qu’il soit amené à faire des autos qui ne seraient plus comme naguère…, tout n’a qu’un temps…
La photo de gauche est une Corvette Stingray des années ’70, je l’ai choisie dorée pour que vous puissiez mieux vous rendre compte que cette Ferrari P540 Superfast Aperta est d’avantage un plagiat de cette américaine… que d’une Ferrari 330 LMB Spyder carrossée par Fantuzzi (photo de droite)…
Pour clore ce (mauvais chapitre) Ferraresque, voici quelques vues d’époque de la Ferrari 330 LMB Spyder carrossée par Fantuzzi. Il est manifeste que, mis à part sa couleur dorée, la Ferrari P540 Superfast Aperta ne s’en inspire en rien ! Les ingénieurs de Ferrari n’ont même pas transformé la 599 en Spider… Toute cette affaire n’est dès-lors qu’une stupidité… Edouard Walson aurait bien mieux fait d’acquérir une Ferrari 330 LMB Spider !
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