“Forbidden Planet” (Planète interdite) ne peut que rappeler de bons souvenirs sucrés à ceux et celles qui l’ont entrevu en 1956, alors qu’ils et elles venaient de quitter le temps des sucettes-sucreries-enfantines pour le temps des sucettes-adolescentes au dernier rang des cinoches de quartier… Ce film est dès-lors considéré par les mecs qui ont joui et les nanas qui ont eu un orgasme, comme un chef-d’oeuvre des films de science-fiction des Fifties. C’est psychologique, les cerveaux ayant tendance à mélanger les souvenirs. Par contre les plus vieux et vieilles ayant reçu un jet de sperme et/ou de cyprine dans les cheveux car assis un rang devant ces turlupins et turlupines, ont direct considéré que ce film était un navet mal-ba(i)sé extrapolé d’une pièce de théatre : “La Tempête”, de William Shakespeare, transposé au XXIIème siècle dans les méandres de la Planète Altair-4…
“The Tempest” (La Tempête) écrite en 1611 est une tragédie qui narre l’exil du duc Prospero (Morbius… pour la Planète Interdite) avec sa fille Miranda (Altéra…) dans un île mystérieuse (Altair-4…). Fort de son savoir et de son expérience, le duc Prospéro (Morbius…) devenu une sorte de Mage, est parvenu à dominer Caliban (dans Planète Interdite c’est le monstre tueur “Electro” qui n’existe que par télépathie venant tout droit du cerveau de Morbius) qui avait tenté d’enlever sa fille. Allié d’un meilleur génie, Ariel (Robby le robot…) déclenche une tempête dans laquelle est pris un navire (le vaisseau spatial “C57D”…). Prospero doit finalement s’accommoder de l’amour de l’un des naufragés : Ferdinand (Le commandant Adams…) pour sa fille (Altéra…)
L’histoire se re-re-résume plus simplement comme ceci : Le vaisseau spatial “C57D” piloté par le “Commandant Adams” est à la recherche du vaisseau “Le Bellérophon” disparu vingt années plus tôt. Il se pose sur la planète “Altair-4” et l’équipage est aussitôt accueilli par “Robby”, un robot hyper-perfectionné. Ils sont ensuite conduits auprès de l’énigmatique “Dr.Morbius” et de sa ravissante fille “Altaïra”. Après plusieurs investigations, le médecin d’équipage “Ostrow” apprend à ses dépens que la planète repose sur la technologie des “Krells”, une civilisation disparue depuis des milliers d’années. C’est alors qu’une force mystérieuse se manifeste et attaque le vaisseau “C57D” et les membres de l’équipage.
Dans ce monument de la Science-Fiction, l’acteur Walter PIDGEON (Dr.Morbius” grand dramaturge du cinéma de cette époque et familier des productions du genre, tel “Le sous-marin de l’apocalypse” fait ce qu’il peut pour rendre son jeu crédible devant l’acteur Leslie NIELSEN (le Commandant Adams) qui sera bien connu quelques années plus tard pour ses facéties dans la série des films : “Y’a t-il un flic pour …”. La délicieuse Anne FRANCIS “Altaïra” joue la sexy de sévices (softs) et est ainsi l’ingénue du film (Un rôle qui lui collera à la peau durant plusieurs années). Le comique et sympathique Earl Holliman dit “Cookie” joue l’idiot qui cherche désespérément à enivrer le robot avec du whisky pur malt (il apparaîtra quelques années plus tard aux côtés d’Angie DICKINSON dans “Police Woman”.
“Robby-le-robot” conçu par Robert Kinoshita, va devenir “LE” célèbre robot de la MetroGoldwinMeyer et sera utilisé l’année suivante en vedette dans une autre production de Science Fiction : “Invinsible Boy”. La M.G.M. utilisera “Roby-le-robot” dans les années 60’ dans divers épisodes de “La Quatrième Dimension” et dans deux épisodes de “Perdu dans l’espace”... et fera également des apparitions dans “The Perry Come Show”, “The Addams Family”, “Love Boat” et “Colombo”… Il fut le robot le plus commercialisé dans le monde ! Aux États-Unis il sera le “personnage” qui, jusqu’aux années’70 fera le plus de publicité sur les chaînes américaines au niveau de l’électroménager et rapportera des montagnes d’or aux publicistes. Tombé en désuétude, le robot fut partiellement démantelé fin des années 70’ et entreposé dans les remises de la M.G.M.
Ce n’est qu’en 1996, que Fred Barton, un super passionné de robotique, décidera de restaurer “Robby-le-robot” en lui redonnant sa silhouette des années 50’. On a pu l’apercevoir depuis dans des films comme : “Gremlins”, “Objectif terre” et “Les Looney Tunes passent à l’action”. Le vaisseau spatial en forme de soucoupe volante apparaît lui aussi dans différents épisodes de “La quatrième dimension” et dans un épisode de “Death Ship” avec Ross Martin, la production utilisant même par économie : les costumes, certains décors et les maquettes du film “Forbidden Planet”.
Chers cinéphiles, si vous voulez retrouver voire redécouvrir l’époque des sucettes des années ’50, je vous conseille vivement “Forbidden Planet” (la Planète Interdite), vous serez impressionné par son cinémascope éblouissant, ses décors majestueux et kitch, ses effets spéciaux époustouflants pour l’époque… et sa musique électronique envoûtante de “Bébé and Louis Barron”. Ce film fut l’un des plus gros succès des années ’50 de la M.G.M. C’est lui qui révolutionna les films de science fictions avec les téléportations, bien avant la série “Star Trek”. Certains passages seront copiés dans d’autres films tel Star Wars qui est lui aussi inspiré d’une tragédie shakespearienne…