Gloire et déchéance d’Anna Kashfi, l’ex-épouse de Marlon Brando…
En Octobre 1957, à Tinsel Town, Anna kashi et Marlon Brando se sont mariés.
Anna Kashi prétendait être originaire de l’Inde, fille de parents très riches de Calcutta ou elle avait appris toutes les danses classiques de l’Asie.
Du moins, c’est l’histoire qui nourrissait la belle icône d’Hollywood.
En réalité, elle se nommait Joanna O’Callaghan, et avait été serveuse dans un bistroquet de Cardiff.
La vérité officielle est que lorsque Marlon Brando a découvert la supercherie, il est devenu furieux et le mariage était condamné à rien…
Une autre vérité était que Marlon Brando avait plusieurs amantes et que Anna Kashi ne l’a pas supporté…, préférant partir…
Quoiqu’il en soit, leur mariage durera moins d’un an !
Le couple s’était rencontré en 1955 lors du tournage du film The Moutain avec Spencer Tracy dans lequel Anna Kashfi avait un petit rôle.
Une idyle a débuté entre Marlon Brando et Anna Kashi…, à bâtons rompus, qui aurait pu rester un peu plus qu’une aventure passionnée, sauf qu’Anna Kashfi est tombée enceinte.
Pour légitimer la naissance, ils se sont mariés.
Les cyniques ont affirmé que ce n’était qu’une partie d’un plan ambitieux d’Anna Kashi visant à piéger le cœur palpitant de Marlon Brando.
Leur fils Christian est né en mai 1958, en Septembre de la même année Brando et Kashfi se sont séparés.
Il s’en est suivi une bataille de garde d’enfant…, au cours de cette lutte épique, Anna Kashfi accusait Brando de la battre… et, de son coté Marlon Brando soulignait le goût d’Anna Kashi pour les drogues et l’alcool.
Aucun d’entre eux n’était un modèle parental idéal !
La lutte a pris un tour bizarre en 1972, lorsque Anna Kashfi avait kidnappé son fils à son école et est parti au Mexique avec lui, fait délictueux pour lequel elle a été arrêtée plus tard.
Cet incident a amené les tribunaux à accorder la garde exclusive de l’enfant à Marlon Brando.
Sans doute que cette bataille pour la garde prolongée, a eu un impact négatif affectant profondément leur malheureux fils, qui en 1991 a été déclaré coupable de l’homicide involontaire du fiancé français de sa demi-sœur Cheyenne.
Il a été condamné à une longue peine de prison.
Anna Kashfi a été pathétique lors du procès de son fils, affirmant à quiconque était disposé à l’écouter, que Marlon Brando était le seul à blâmer pour cette tragédie.
Chaque jour elle est venue à la prison du comté visiter Christian Brando, son fils… et chaque jour, il a fermement refusé de la voir.
Ostracisée par sa famille, Anna Kashfi toujours aux prises avec ses problèmes d’alcool est devenue une épave, vivant seule dans un parc de roulottes ou ne résident que des personnes pauvres.
Lorsqu’en octobre 2007, je suis entré pour la première fois dans son pauvre mobile home d’Alpine à 48 km à l’est de San Diego… et que je l’ai découverte, le regard doux, mais la peau jaunâtre, les ongles noirs, les pieds crasseux, entourée de souvenirs évoquant la gloire éphémère de ses jeunes années…, mon cœur a flanché.
A l’époque, Anna Kashfi était encore mère, même si son fils Christian Brando (celui-là même qui assassina le fiancé français de sa demi-soeur Cheyenne) ne lui téléphonait qu’épisodiquement et venait encore moins lui rendre visite dans son taudis.
“Il est très pris, il n’a pas le temps”, répétait-elle pour excuser son indifférence.
Actuellement, en 2010, la vieille dame n’a même plus la consolation de se dire que son fils est quand même vivant, qu’il respire quelque part dans Los Angeles…, Christian est mort à 49 ans, d’une pneumonie.
Lorsqu’elle a posé les yeux sur lui pour la première fois depuis tant d’année (ça remontait au tribunal lors de son procès), il était déjà dans un profond coma.
Alors que je me rendais à la frontière du Mexique, je me suis arrêté chez Anna.
Depuis plusieurs jours, j’essayais en vain de la joindre pour ne pas débarquer à l’improviste, mais son téléphone avait été coupé : elle avait oublié de payer sa facture (elle vit avec environ 900 dollars mensuels et quelques aides gouvernementales).
Je l’ai trouvée là où je l’avais laissée la dernière fois, échevelée, au milieu de son capharnaüm, assise sur son vieux canapé râpé, regardant d’un œil un film en noir et blanc et de l’autre une pile de factures et de papiers épars.
Heureuse de recevoir une visite, elle qui a été abandonnée de tous, déchue d’abord comme actrice, puis comme épouse et finalement, douleur extrême…, comme mère.
Cette femme usée qui refuse, dans un ultime élan de coquetterie, de révéler son âge, fut une starlette de Hollywood, une beauté lumineuse et exotique à la naissance incertaine et aux origines mystérieuses.
Dans les années ’50, Anna faisait ses premiers pas dans l’industrie du cinéma.
Elle avait instinctivement compris les avantages de se forger une légende.
Elle était née à Calcutta, avait grandi à Darjeeling avant d’être rapatriée en Angleterre avec ses parents, monsieur et madame William Patrick O’Callaghan.
Son teint mordoré et ses cheveux de jais lui permettraient de se faire passer pour une Indienne de sang.
A qui mettrait en doute son histoire, Anna raconterait que son père biologique était en fait Devi Kashfi, un amant de sa mère.
La vie lui promettait alors maintes douceurs.
Elle tournait avec Spencer Tracy, Robert Wagner, Rock Hudson, Jack Lemon.
Et le grand Marlon Brando, séduit par son physique de princesse hindoue, allait la prendre pour épouse un jour d’octobre 1957.
Anna m’a montré des photos, des copies de lettres de Marlon Brando, m’affirmant qu’un biographe de l’acteur lui a volé les originaux…, des portraits de son fils et d’autres souvenirs, comme pour se prouver qu’elle n’a pas rêvé son passé.
Le mobile home est aussi sale et désordonné que la dernière fois.
La moquette, une relique des années ’70, est tapissée de détritus, de miettes, de vieux papiers.
Les meubles sont couverts d’une épaisse couche de poussière.
Des statuettes de dieux hindous sont visibles partout.
Sur une étagère, plusieurs biographies de Marlon Brando.
Elle les a toutes lues.
Même si Anna s’est par la suite remariée avec James Hannaford, un représentant de commerce sans fortune ni avenir, Marlon Brando est resté l’homme de sa vie, le père de son unique enfant, l’objet de son admiration, de son mépris et de ses tourments.
“Epouser Marlon fut pour moi comme une malédiction”, dit-elle, les yeux perdus dans le vague et les souvenirs : “J’ai eu le tort de le quitter. J’ai agi sur un coup de tête. Lui m’aimait et il n’a pas supporté qu’une femme veuille se séparer de lui. Il m’a fait la vie infernale. Il m’a privée de mon fils. Il était riche et puissant. Je ne faisais pas le poids”.
Marlon et Anna se sont violemment battus pour la garde de Christian.
C’est Marlon qui a fini par obtenir gain de cause en argumentant qu’Anna avait un problème de drogue et d’alcool.
En octobre 2007, elle m’avait farouchement nié être portée sur la bouteille.
Et je l’avais crue.
Mais elle attendait ma visite.
On devait la filmer pour un film-reportage.
Et ce jour-là, elle était sobre.
Lorsque je suis arrivé chez elle la semaine dernière, sans prévenir, je l’ai trouvée à 11 heures du matin avec un verre de vin à la main et la bouteille de piquette à ses pieds.
Je n’en tire du reste aucune conclusion…
Et je m’en moque.
Anna veut écrire ses mémoires.
Elle affirme qu’elle a déjà rédigé quelques chapitres, qu’elle est en possession des pièces à conviction, qu’elle a des choses à dire… en fait… à écrire.
Il est difficile de démêler le vrai du faux.
Elle perd la mémoire d’un instant à l’autre, se plaint de la horde de reporters qui viennent la harceler jusqu’au pas de sa porte depuis la mort de Christian, pour ensuite se lamenter du manque d’intérêt qu’elle suscite.
“Je veux retravailler”, affirme-t-elle, “J’ai d’ailleurs contacté mon agent pour qu’il me trouve des rôles. Vous croyez que vous pouvez m’aider ?”…
C’est presque une supplique…
Elle demande si je veux prendre une photo.
Je réponds par l’affirmative.
Elle disparaît quelques minutes et revient coiffée et maquillée.
Sur son visage fatigué, on voit les traces de sa beauté passée.
Le rêve américain est avant tout un mythe… et la réalité, n’en déplaise à certains admirateurs de ce qui se passe outre-Atlantique, est toujours des plus dures !
La vie de ceux et surtout celles qui ont approché Marlon Brando est plutôt mouvementée..
Il suffit de lire la vie de sa femme Tarita Teriipia, c’est pathétique !
La vie, chez les Brando, fut un lent naufrage dans la nuit…
Marlon Brando… Comme un des visages gravés au flanc du mont Rushmore !
www.GatsbyOnline.com