James Coburn…
Avouez qu’on ne reste pas indifférent lorsque cet acteur rit à gorge déployée…
Qui se souvient de ses interprêtation au cinéma ..?
Né le 31 août 1928 à Laurel, dans le Nebraska, il s’installe très jeune en Californie où son père est ruiné par la crise boursière de 1930 en voulant refaire fortune.
Élève du Junior College de Compton puis du City College de Los Angeles, il trouve rapidement sa vocation.
Le 11 novembre 1959, il se marie avec Beverly Kelly jusqu’en 1979.
Ils eurent deux enfants.
Son interprétation dans la pièce “Country girl” lui vaut une récompense et lui permet d’obtenir un rôle dans “Billy Budd “.
James devient un acteur populaire de second plan pendant quelques années…
Il se fait connaître dans le rôle de Britt le lanceur de couteaux dans “Les Sept mercenaires”, de John Sturges en 1960, avec toute une équipe bien connue : Yul Brynner ( Le roi et moi…), ahahahahhhh !!!, euhhh…, l’irrésistible Steve Mc Queen (Bullitt), Elie Walach (Le truand), Charles Bronson (Le Justicier), Robert Vaught (Des Agents très spéciaux, éternel second rôle avec Steve Mc Queen), Vladimir Sokoloff, toute une époque…et gros succès populaire !
Des vrais.. des durs…, je suis certaine qu’ils n’avaient pas peur d’aller chez le dentiste !
– Un baiser…
– Muuuhhhh…
Trop de Chianti…
La Grande Evasion…
L’acteur retrouve John Sturges pour un autre grand classique des années 60, “La Grande Evasion”, bel exemple d’orignalité et d’inventivité sur la Seconde Guerre Mondiale.
Puis c’est la rencontre avec Sam Peckimpah en 1965 pour le film Major Dundee.
Face au succès démentiel de la série des James Bond, Coburn est engagé pour deux volets de l’agent Flint : Notre homme Flint et F comme Flint, films aux succès importants en Amérique, et qui deviennent connus en France via l’apparition de la série Austin Powers, dont Flint est une influence avouée…
Il était une fois la révolution…
En 1971, James Coburn tourne sous la direction de Sergio Leone dans “Il était une fois la révolution” où il interprète le rôle d’un révolutionnaire truculent et avec comme partenaire un Rod Steiger barbu et méconnaissable (Docteur Jivago…, Sur les Quai… )
Pat Garret et Billy le Kid…
Version relativement réaliste de cet épisode de l’histoire américaine…, si le récit des aventures de Pat Garrett et Billy the Kid fait partie des grandes légendes de l’Ouest, il n’en demeure pas pour autant basé sur des faits réels : William Bonney, surnommé Billy the Kid, fut l’auteur de 21 meurtres…
Contrairement au cinéaste lambda des années ’70 qui aurait transformé ce récit en longue cavale meurtrière, Peckinpah décide d’en faire un film sur l’amitié.
Une amitié qui va devoir faire face aux affres d’une époque en plein changement…
Un western élégiaque et crépusculaire…
A l’instar de “Coups de Feu dans la Sierra”, Peckinpah met ici en scène deux anciens amis dont la vision du monde diffère.
Comme le clame Bob Dylan dans une de ses plus célèbres ballades, les temps changent…
Et tandis que Pat tente de s’adapter, Billy veut rester ancré dans une époque synonyme de libertés et de grands espaces.
A ce titre, l’une des premières scènes du film montre Pat partager un verre avec Billy…, leur dialogue résume à lui seul cette rupture :
– Billy : Shérif Pat Garrett vendu aux électeurs de Santa Fe, ça fait quoi ??
– Pat : Je me dis que les temps changent
– Billy : Le temps peut-être mais pas moi..
Billy n’a que faire des lois et des hommes qui les appliquent, il incarne une forme de jeunesse éternelle et rebelle, la peur de la mort ne le touche pas.
Ce dernier point est essentiel car c’est là que repose la rupture avec Pat…
Pat Garrett est un archétype du héros “Peckinpien”.
Il s’inquiète du temps qui passe et vit avec cette angoisse de l’avenir…
Encore une victime de l’amouuuur…
Pat tente bien d’échapper au vieillissement, mais rien n’y fait : ni une orgie avec six prostituées, ni une séance chez le barbier auquel il demande de le transformer en “homme neuf “…
Pour faire face à cette obsession du temps, Pat tente coûte que coûte de s’intégrer à cette nouvelle époque, le hors-la-loi vend donc son âme, devient shérif… et n’hésite pas à accomplir sa tâche, si cruelle soit-elle !
Il tue Billy et lorsqu’il croise son propre reflet dans un miroir, le détruit d’un coup de revolver…
Le vieux cow-boy s’est mis du côté de la loi…
Le symbole est fort et annonce sa propre mort, celle que Peckinpah avait filmée dans le flash-forward du début.
La boucle est bouclée !
Peckinpah réalisera certainement les plus belles séquences de sa carrière et atteindra un niveau de lyrisme rare dans l’histoire du western..
Pour y arriver, le réalisateur aura accentué plus que jamais l’atmosphère crépusculaire de sa mise en scène, une œuvre charnière, autrement dit le premier vrai western dit “crépusculaire’’.
Avec Pat Garrett et Billy the Kid, ce style atteint son paroxysme avec de nombreuses scènes filmées dans la lumière du soleil couchant…
Apparition de Bob Dylan, l’intrus de Peckinpah..: tequila, joints de marijuana et les lignes de cocaïne coulent à flot…
L’attaque de la cabane de Black Harris demeurera à jamais comme l’un des morceaux d’anthologie de l’histoire du western : tandis que Pat et ses hommes prennent d’assaut la maison où se cache Black Harris et son gang, le soleil embrase le ciel dans un tableau aux teintes rougeoyantes…
Les images se succèdent alors dans un montage parfait tandis que la photographie métamorphose l’écran de cinéma en toile de maître !
La mise en scène de Sam Peckinpah touche au sublime, atteignant une forme de nirvana dont le spectateur ne sortira pas intact !
Il y aura aussi “Charade” une comédie avec la gracile Audrey Hepburn, une apparition étrange pour ce grand acteur qui à mon sens n’a pas reçu assez de rôle de composition…
Avec un potentiel dentaire incroyable (sic !) et son gabarit, (on ne connait pas exactement sa taille, certains disent 1,88, d’autres 1,98m), celui-ci aurait pu trouver des rôles plus importants, quel bol que Peckinpah l’ai choisi après avoir hésité entre Charlton Heston et Henri Fonda !
Un petit extrait ?
Les années 80 sont maigres et James Coburn passe plus de temps au petit qu’au grand écran.
Il revient peu à peu dans les années ’90 avec quelques apparitions “Hudson Hawk”, ” Maverick”, “L’Effaceur,” ” Payback”, avant de décrocher l’Oscar du meilleur second rôle pour “Afflicition”…
L’homme était un grand amateur de cigares et de vins, ami de Steve Mc Queen et de Bruce Lee, il s’éteint en 2002 à l’âge de 74 ans, on garde son rire en mémoire…, ainsi que son flegme dans La grande Evasion…
Lorenza