Le Dernier tango à Paris… Sexuellement tartinable !
De nos jours, la chose est tellement galvaudée et habituelle qu’on a tué le principe dans l’œuf !
Mettre du zizi dans de la béchamel et du beurre dans l’anus fait pleurer de manière sincère…
En tout cas, Le Dernier Tango à Paris…, dans la mémoire collective, c’est quand même le scandale de la scène du beurre !
J’ajouterais aussi que le petit père Bertolucci (le réalisateur de ce film), ce n’est pas forcément ce qu’on trouve de plus sexy dans la gent masculine…
Quand, un samedi soir, lové sur ma Méridienne, je me suis endormi un soir très avancé d’il y a peu en regardant TCM qui programmait Gilda (un vieux machin noir & blanc), alors que trois heures auparavant sur une autre chaine, je m’étais passablement ennuyé sans m’endormir (dommage mais le train ne passait pas), curieusement, devant les sempiternelles et abominables Judéos-Druckérisations télévisées destinées à lobotomiser la France profonde des beaufs ahuris (une émission qui me donne des boutons sur les avant-bras)…, voir encore un film de Bertolucci n’était pas une perspective des plus alléchantes ni des plus sexys….
Mais bon, je me suis laissé faire à regarder le Dernier Tango…
J’ai assisté ici à la rencontre en plein Paris de Marlon Brando, américain taciturne et malheureux… et de Maria Schneider, petite parisienne friquée, deux êtres paumés qui se croisent lors de la visite d’un appartement à louer..
La seule fois ou j’avais vu ce film, c’était à la séance de minuit (classée X) dans un cinéma de quartier, vers la fin de 1972…
Quoi en dire, ça se résume à quelques scènes…
Dans la plus chaude…, ni une ni deux, Brando emballe la zessgon sans lever le petit doigt et quasiment sans parler.
Bref, ils se voient et ils couchent immédiatement sur le lino ou le parquet (c’est pas ça qu’on regardait), ce qui sera le point départ d’une étrange liaison érotique ou l’amour n’est pas présent…
Bon ben, ça commençait méchamment, d’ou la classification X de l’époque et son passage en cinéma de minuit…
Les couples des derniers rangs copulaient à qui mieux mieux, quelques pervers se branlaient sans gène en regardant le film tout en matant les couples, c’était un joyeux bordel…
Outre les odeurs corporelles durant cette projection, j’avais direct senti dès les premiers plans que la photo de Vittorio Storaro, ainsi que son cadre, n’étaient pas là pour faire juste acte de présence technique.
De son côté, Bertolucci annonçait aussi la couleur : ça allait y faire…
Je pense à cet instant précis, tout en me gratouillant les coucougnettes de bonheur…, à cette scène dans la cabine téléphonique du bar, dès les premières minutes, ou le passage de deux portes donne à voir une sublime ellipse en forme de point de montage (dérangé par un insert sur une mémé qui enlève son dentier pour faire diversion !).
Ha ha ha !
Bah oui, ça change !
Bon…
Je n’avais pas vu cela en 1972, trop occupé à d’autres plaisirs !
Le film s’enclenche ensuite rapidement et de manière assez étonnante.
A vrai dire, on ne sait pas trop où l’on met les pieds.
Les motivations des personnages sont obscures, mais leurs actes sont actes sont clairs.
L’appartement, d’abord assez vide, se remplit presque absurdement à mesure que la liaison des deux amants s’attarde.
Brando est désespéré, mais aussi un peu “nanar” sur les bords, sans faire de grand discours d’ailleurs.
La temporalité est flottante, mais pas sans rythme et très curieusement, on se retrouve vite avec une ambiance quasiment fantastique.
Le statut des personnages évolue, au fil des omissions qu’on découvre petit à petit… et quelquefois, un léger ton loufoque surnage, comme la réapparition de la concierge noire par exemple, qui évoquerait presque une dis-narration à la Blier…
En bref, le sexe et l’inévitable reste (le couple, les sentiments, etc.), forment la charpente de ce film, mais de manière assez abstraite souvent proche des sentiments les plus fugaces, ce qui est d’autant bienvenu que les deux personnages ne sont pas spécialement, ou plus ouvertement sympathiques mais un poil rugueux.
Le tout se fait sans discours, par un jeu d’acteurs bizarre mais assez subtil, j‘y reviens de suite… et aussi par une mise en scène qui sait à la fois être assez riche, voire presque tout le temps gourmande, tout en respectant le côté volontiers obscur du projet.
Bizarrement la mayonnaise prend, et c’est un vrai sentiment impressionniste qui émerge au dessus de cette sauce, malgré la langueur et la noirceur affichées de cette histoire…
Mmmmm…, que du mauvais cholestérol, mais c’est bonnnnnnnnnnnnnn !
Côté hardeur, je ne sais pas, mais coté acteur, Bertoluci utilise les deux protagonistes de manière tendue (compte tenu de l’érection quasi permanente de Brando, qui ne la cache d’ailleurs pas), c’est-à-dire une soumission spectrale-totale au projet, comme pour les considérer comme objets (sexuels) du film.
Pour se faire, Bertolucci prend un pari exaspérant sur le papier et risqué dans les faits, puisque Brando et Schneider jouent quasiment dans deux tonalités différentes.
Monsieur Concombre et Mademoiselle patate cuisinés au beurre !
Maria Schneider est assez agacante (mais on lui pardonnait en 1972 à cause de ses gros seins appétissants, légèrement pendouillants), sur le ton décalé et presque casse-bonbon qui était un peu celui des actrices-Méduse-égérie de certains films de la Nouvelle Vague de l’époque.
Je ne pense pas que ça tiendrait dans un autre film sans qu’on ait l’impression qu’on nous les brise menue-menue, mais ici c’est plutôt chouettosse (mot qu’il ne convient pas d’utiliser dans une critique digne de ce nom), car justement le Brando, lui, il est ailleurs.., il plane.
Lui aussi est un patateur de première, comme l’atteste sa splendouillette carrière de demi-dieux (ex-)vivant, mais ici, ô divine surprise, c’est plus sobre, et assez précis.
Bref, on n’est pas dans le cheek-acting du Parrain, dieu soit loué, ni dans la minauderie du film Un Homme à Fleur de peau…
Ah non !
Je me suisse trompé moi-même, le bon titre est Un Homme à la peau de Serpent…
Ne lâchant rien, pas aimable, rebondissant de manière malicieuse mais malpolie (un peu ours), Brando la joue sérieuse quand la gourgandine, elle, fait sa pissouse outrancière et égocentrique (je parle de l’actrice pas du personnage notez-le).
Bref, d’un côté ça pose de manière ultra-artificielle (Schneider est d’ailleurs appuyée dans cette perspective par un montage musical au mortier rappelant un peu la méthode zulawskienne… et aussi par son jumeau dans le film, Jean-Pierre Léaud, lui aussi en mode pédalage dans les descentes et tractopelle à pleine vitesse, jouant sur un mode horripilant au possible… et soutenu par la mise en scène dans ce sens)…
Qu’est ce qu’il est devenu ?
Mais en face, Brando, tout en ténèbre, précis, joue de façon opposée, grâve, grâve, grâve… et dégoûté.
Ainsi, Le Dernier Tango…, se fonde sur un déséquilibre qui n’empêchera pas la sensualité (ici pris au sens impressionniste et pas forcément dans sa connotation sexuelle)…, mais permettra avant tout de rendre un peu plus distante (ou froide) l’interprétation (ce qui est toujours une option nécessaire avec Brando d’ailleurs) et d’utiliser le jeu d’acteur comme un levier de mise en scène, ou plutôt comme à contrepoint à celle-ci.
Le résultat est assez surprenant, on est plutôt pris à revers, hihihihi !…
Côté mise en scène, c’est également très beau, surtout la scène de la piste de danse…
Joli cadre, échelle de plan expressive malgré un aspect : le décor… qui fonctionnerait presque en huis-clos par moments… et une photographie belle et originale (surtout pour l’époque).
Les mouvements d’appareil sont nombreux et contribuent assez largement au sentiment d’étrangeté.
Ils sont toujours reliés à des idées de mise en scène plutôt gourmande d’ailleurs : recadrage et changement d’échele dans le même plan, biaisage des axes, surcadrages en grands nombres… et les fameux et nombreux renversements de champ/contrechamp souvent magnificents car ils s’appuient sur de sublimes jeux de renversements de tonalité photographique.
C’est très beau.
Bravo !
Le film en entier ci-dessous, j’ai pas trouvé de version française, mais c’est mieux que rien !
Alors, oui, me diriez-vous mais quid de la cuisine nouvelle dans cet opus jadis scandaleux ?
Si vous voulez faire le malin concernant la jouvencelle qui, ayant vieilli jusqu’à ce que mort s’ensuive, donnant prétexte à ressortir son seul film culinaire dont le mauvais cholestérol tartiné largement n’est pour rien dans sa mort presque naturelle plusieurs décenies plus tard…, faîtes remarquer autour de vous que, finalement, avec le décalage du temps, la mythique scène du beurre n’est ni profondément (sic !) choquante ou bouleversante (aie !) : elle est ultra-sobre : Brando garde son pantalon (gag !)… et on ne voit pas son zob pénétrer Maria.
Bref, pas de quoi en faire un fromage.
Certain qu’elle faisait semblant de jouir durant ce plan cul-cul…
Il n’y a que la grande bourgeoise se la jouant vieille France qui fut étonnée par tant d’audace !
Par contre, beaucoup plus dérangeante et iconoclaste, quelques instants plus tard, est la scène où Brando se fait pénétrer la page centrale, belle scène d’ailleurs, servie par un assez beau dialogue en plus, ce qui ne gâche rien.
Là, par contre, même si graphiquement on est également dans le très soft…, on est assez stupéfait de ce qui est en train de se passer, surtout que le Brando, à l’époque, ça n’était pas rien…
Je vous laisse découvrir ça en louant le DVD dans une officine idoine…
Un sujet sexuel-culinaire, original, un film pas toujours aimable, un jeu vraiment très développé et original de cadrage, photographie et de mouvement (j’insiste car c’est vraiment, de très loin, la chose la plus étonnante et la plus riche du film), etc…, Le Dernier Tango à Paris, est assez stupéfiant lorsqu’on connaît le père Bertolucci dans ses travaux populaires.
Ce petit gars, loin d’être gazé par le formol, savait bosser… et avec ce film, il a placé assez haut la barre.
Sa cuisine au beurre a sodomisé la terre entière, un vrai bonheur !
Que le film ait rencontré le succès, même pour de mauvaises raisons, est une très bonne chose, car c’est est un film beau, assez complexe, exigeant et jouissif.
Je n’aurais jamais pensé dire ça d’un Bertolucci, mais il faut être honnête : c’est un excellent film !
Lorsque “le si beau monstre” dans notre mythologie, a fait son dernier éclat en s’en allant définitement en 2004, ce fut le choc pour moi, “l’intoxiquée” du cinéma…
Si dans sa vie privée, il fut véritablement toxique, néfaste pour beaucoup de ses proches, pour ma part, il reste le plus grand acteur au monde !
Avec lui et d’une certaine manière, Marlon Brando a révolutionné le métier, l’acteur est devenu créateur, un créateur conscient, asssumé, revendiqué… et Brando a pu ne pas être seulement une touche de couleur sur la palette d’un peintre, mais parfois la matière même de la toile, celle évidemment du grand écran…
Le tango, le tango ivre, nous verse ses larmes, tout en retenue, animal ensuite. Brando porte la femme, son amour, qui part…
“Ne pas te perdre, t’aimer et ne pas à la fois” Ardent mais silencieux. “Fuir encore puis te rattraper. Te dénigrer, t’adorer, t’aimer au milieu de la chambre nue, à nous seuls, réservée, t’oublier ensuite. Te pousser à l’affrontement, me retourner sur moi-même et manger ma douleur, jusqu’à l’explosion. Boire et danser unis encore une fois. Erotiques, saouls”…
Le tango, le tango ivre, nous verse ses larmes, tout en retenue, animal ensuite. Brando porte la femme, son amour, qui part…
Alors, Marlon court, s’essouffle, fou, toujours plus, humain, exceptionnel, fougueux et violent…, recracher la souffrance !
“Je crois brûler, en finir”…
Pas étonnant qu’il ait été l’acteur des acteurs, leur référence obligée, incontournable, leur source d’inspiration, de Newman à Nicholson, de Pacino à De Niro, de Sean peen à Johnny Deep, pour ne citer que ceux qui s’enorgueillissent de cette filiation… Et s’il professait volontiers du mépris pour “ce métier de gonzesses”, il suffisait, même quand tout le monde et lui le premier le disait fini, qu’il soit confronté à un projet qui le méritait : “Le Parrain”, “Le Dernier tango à Paris”, “Apocalyspe-Now”…, pour qu’il s’investisse au-delà de l’imaginable pour qu’il prenne du plaisir, pour qu’il y fasse preuve de génie, atteignant une profondeur vertigineuse !
Il titube, “Nos enfants !”, colle son dernier chewing-gum au balcon, on ne le voit pas s’écrouler…, les toits de Paris…, il est là, recroquevillé sur lui-même, abattu, à terre, comme s’il se protègeait du froid…
Fin…
Acteur absolu, il a aussi jusque dans ses excès et ses contradictions, incarné son siècle et annoncé le suivant… Star absolue, portant à l’incandescence, jusque dans ses exigences, ses douleurs et ses nostalgies, l’humaine condition, sa vie n’a fait qu’alimenter le mythe… Une vie où la gloire paraît, une fois de plus, comme le deuil élatant du bonheur, une vie qui n’a été, selon la formule de Fistzgerald, qu’un processus de démolition parce qu’il a vite su que la jeunesse est comme la beauté et l’innocence… et qu’une fois qu’on les a perdues, on ne les retouve jamais… Sauf heureusement, sur un écran, et pour toujours…
Marlon Brando est le plus vibrant symbole de ce lien magique, mystérieux qui nous attache au cinéma, cette impression étrange qu’il ne s’agit pas juste d’images tremblantes, mais du frémissement même de la vie, de sa violence, de son évidence…
Je suis jaloux, là, pour le moins…
J’aime assez l’une de ses dernières tirades de sa vie, alors qu’il passait son temps sur le web à corriger divers articles le concernant : “Seigneur, j’étais beau à l’époque, mais je suis bien plus aimable aujourd’hui”…
“Certes, Marlon Brando était un très grand acteur. Le plus grand peut-être”…, Peter Manso marqua une pause conscient que ce qu’il allait dire était peut -être déplacé alors que du président Bush à l’ensemble de la profession, tout le monde rendait hommage au génie de l’acteur tout juste décédé…, “Mais”, reprit-il, “humainement, Marlon ne valait pas grand chose”…
Et Peter Manso savait de quoi il parlait.
Il avait passé près de dix ans à étudier le personnage, à retrouver ses amis de jeunesse, ses contacts professionnels, ses amants et ses maîtresses.
Pour son livre, paru aux États-Unis, en 1994, il avait même eu le privilège de parler avec Marlon.
Un honneur que Patricia Bosworth a cru connaître pendant quelques minutes.
En 1999, l’Américaine préparait une autre biographie de Marlon Brando.
Déjà auteur d’un ouvrage brillant sur Montgomery Cliff, elle avait une véritable légitimité à retracer le parcours d’un des plus grands acteurs de l’histoire du cinéma.
Comme lui, Patricia Bosworth avait été membre de l’Actors Studio, la légendaire école d’apprentissage de l’art de la comédie.
Armée de son passé, elle décida de tenter l’impossible : rencontrer Marlon afin d’obtenir quelques confidences.
Pendant des mois, Patricia Bosworth va tout tenter.
Des avocats aux amis en passant par les voisins de la star qui vivait désormais en reclus.
Mais toutes ses demandes restaient sans réponse.
Jusqu’au jour où un proche de l’acteur recommanda à l’écrivain d’envoyer un fax au chien de Brando.
Une idée qui venait de la star elle-même.
Dans un moment de grande humilité, déterminée et connaissant l’excentricité de l’acteur, Patricia Bosworth prit alors sa plus belle plume et s’exécuta demandant à l’animal d’essayer de convaincre son maître.
Plus tard, brisant des mois de silence, Patricia Bosworth reçu un fax en retour.
Faux espoir, c’était le chien de Brando refusant pour son maître !
Tel était Brando, l’homme des paradoxes.
Comédien immense mais professionnel détesté par ses pairs, sex-symbol absolu dans les années 1950 puis obèse paranoïaque pendant près de trente ans…
Marlon Brando était tout cela et c’est d’ailleurs cette multiplicité qui lui assure sa place dans le panthéon artistique.
Mais reste à savoir ce que justement l’histoire retiendra de lui.
Et là Peter Manso reste pessimiste : “Les Français sont les seuls à pouvoir faire la différence entre d’un côté le génie artistique et de l’autre une personnalité détestable. Les Américains en sont incapables. Ils retiendront donc les deux dernières décennies. Les cheeseburgers à la douzaine, l’ami de Michael Jackson, les seize enfants plus ou moins légitimes, les procès, le baiser sur la bouche de Larry King sur CNN, ses attaques contre les Juifs… Au mieux, ils parleront d’excentricité. Au pire de folie”…
Parmi les révélations, celle décrivant un Brandon endetté à hauteur de 20 millions de dollars et vivant dans la misère d’un bungalow de Los Angeles.
Peter Manso reconnaît que depuis les années 1970, l’acteur brûlait au moins un million de dollars par an rien qu’en frais légaux et pensions diverses : “C’est vrai, Marlon avait fait la bêtise de revendre son pourcentage du Parrain pour à peine 100.000 dollars en cash. Mais sa villa de Mulholland Drive, voisine de celle de son ami Jack Nicholson, fut estimée à vingt millions de dollars. Son atoll tahitien, constitué de treize îles, Tetiaroa, avait une valeur de deux cents millions de dollars. Et puis, il y avait tout le reste”, poursuit Manso…, “en Grèce, en Italie, en France… Des propriétés que le comédien paranoïaque avait acquis par l’intermédiaire de sociétés ou sous de faux nom… Et effectivement, la bagarre pour le patrimoine du comédien fut rude. A tel point que l’avocat de Brando, craignant un raid de certains proches sur les objets personnels du comédien, avait fait poster un garde à l’entrée de la villa de l’acteur avant même que la nouvelle de son décès soit officialisée. Interrogé par les médias américains, un avocat spécialisé dans les divorces de stars pronostiquait une lutte sans merci entre les représentants des trois épouses légales, des compagnes de sa fin de vie et des seize enfants. Et puis”, ajoute Peter Manso.., “Brando avait prévu le moindre détail de sa succession par écrit, comme il l’avait fait pour sa cérémonie funéraire. En réalité, ce n’est pas un testament qu’il avait laissé mais cinq différents. Une situation confuse qui a multiplié le nombre de candidats aux révélations sordides. Et même sans cela, Brando a créé autant de haine autour de lui que le travail de ses biographes a été relativement aisé lorsqu’il s’agissait de creuser du côté de la face cachée de l’acteur. Marlon refusait de répéter et n’apprenait pas ses textes. La plupart de ses silences, son regard vers le vide ne sont pas comme certains le pensent, les preuves de son génie artistique. C’est tout simplement parce qu’il faisait coller hors champ ses lignes de dialogue qu’il ne connaissait pas”..
Le légendaire comportement de la star, responsable pour certains du dépassement de budget de nombreuses productions, ne doit pas faire oublier les millions de dollars que l’industrie cinématographique était prête à lui verser pour une apparition.
Il y a bien entendu les quatre millions de dollars pour un rôle de dix minutes dans Superman mais aussi les cinq millions pour une brève pige dans Christophe Colomb et les sommes encore plus importantes pour faire de la publicité au Japon.
La production de Scary Movie 2 lui avait offert deux millions de dollars pour quatre jours de travail…, Brando devait y interpréter une scène parodique de l’Exorciste…., mais, atteint d’une pneumonie, il n’avait pas pu finir le tournage.
“Marlon était très clair avec son métier”, raconte Patricia Bosworth…, “non seulement, il ne l’aimait pas, mais ne le trouvait pas très… masculin. Et de fait il avait déclaré que sa seule motivation à faire l’acteur était d’être très grassement payé. En 1994, son passage sur CNN, dans l’émission de Larry King avait été l’occasion pour l’acteur d’assimiler son travail à celui d’une prostituée, affirmant que les stars n’étaient pas des artistes et que jouer était la seule chose à faire qui rapporte lorsque l’on ne savait pas que faire de sa vie. Brando avait également profité de sa rare apparition pour s’attaquer à la communauté juive d’Hollywood”.
Pour ses biographes, le rapport de Brando à son art est sa plus belle ambiguïté.
Une ambivalence qui continuait à le poursuivre alors que sa carrière d’acteur était terminée.
Ainsi, peu avant sa mort, Brando s’était lancé dans un projet secret et inachevé : il avait décidé de donner des cours d’improvisation à une salle d’apprentis acteurs, Brando souhaitait faire filmer l’intégrale de la leçon, d’en produire un DVD et ensuite de le mettre en vente sur internet.
Pour l’occasion, Marlon avait même demandé à ses quelques amis de la profession de venir l’épauler : Nick Nolte, Jon Voight, Sean Penn et Leonardo Di Caprio avaient répondu à l’appel et participé brièvement à une première session.
Brando était habillé en femme, portait une fausse poitrine, des bottes en caoutchouc et était flanqué d’un sosie d’Oussama Ben Laden.
L’expérience qui devait se poursuivre le lendemain fut annulée au petit matin.
Le Maître s’était semble-t-il ennuyé…. et avait décidé de garder le contenu de la vidéo pour lui. Seul son titre avait filtré et il était du Brando tout craché : “Être acteur : Mentir pour gagner sa vie”.
Il est certain que Brando avait une furieuse libido, vu son succès auprès des femmes, l’homme aurait du se faire stériliser après son deuxième enfant.
Le premier enfant qu’il a eu avec la pseudo-indienne Anna Kashfi, n’a, selon Brando dans son autobiographie, pas été voulu…
Toujours selon Brando, la rencontre avec la starlette fut judicieusement organisée par des “amis“…, dans le restaurant des studios de l’époque…
Il fut poussé au mariage lorsque le ventre de “sa fiancée” commença à pointer sous son sari…
Le deuxième enfant avec la vahinée, on ne le saura jamais…
Quand bien même le chiffre de seize enfants est exact, pensez-vous que “le monstre”, qui plus est, s’avèrait génétiquement incapable d’être fidèle à une femme et autres…, en plus d’être acteur, désirait autant d’enfants ?
Je reprends un extrait de l’autobiographie de son épouse Tahitiènne, Tarita, alors que rien ne va plus dans leur couple :
– Marlon : Tu sais, j’ai pensé une chose, Tarita, je crois que je veux un autre bébé de toi…
– Tarita : Quoi ? Qu’est-ce que tu dis, Marlon ? Là, tout de suite ?
– Marlon : Je veux une petite fille de toi Tarita.
– Tarita : Une fille ou un garçon, je m’enfiche, je suis tellement heureuse !
Il veut un autre enfant, il veut une petite fille, et ce désir conforte en moi l’espoir d’une vie enfin possible avec lui. Seulement nous ne faisons plus l’amour, se peut-il qu’il soit prêt maintenant à m’ouvrir les bras ? Bien sûr c’est tout ce que j’attends, tout ce que je veux. Et sinon, comment allons-nous faire cet enfant ?
Marlon y a pensé, et il a déjà pris rendez-vous chez un spécialiste : “Nous allons le concevoir par insimination artificielle”.
C’est ainsi que Cheyenne fut conçue, selon Tarita… ( Cheyenne se suicidera 25 ans plus tard)
Je rappelle que Marlon Brando était en plein tournage de “Queimada”, qu’il avait déja un fils avec Tarita et qu’il avait 46 ans !
Toutes les autobiographies sont des mensonges, alors que dire des biographies ?
Il n’y a que dans la fiction que l’on peut découvrir quelques vérités…
Le récit ou le roman de Macella Iacub démontre au moins quelque chose de réel, ses fantasmes avoués et ses peurs…
Lorenza