Ma nuit avec Marilyn…
Lorenza : Bonjour Marilyn ! Tout d’abord, merci, merci de m’accorder cet entretien auquel je rêvais depuis longtemps, mais avant tout, comment allez-vous ?
Marilyn : Je n’ai jamais été aussi bien depuis que je suis poussières d’étoiles…
Lorenza : Peut-on vous dire que le firmament vous va bien…?
Marilyn : Ici tout est merveilleux, comment voulez-vous que je ne sois pas heureuse ?
Lorenza : C’est vrai que le ciel n’a jamais été aussi beau que cette nuit…
Marilyn : Posez-moi toutes vos questions, tout ce que vous voulez savoir, j’ai l’éternité pour moi vous savez, vous, c’est différent…
Lorenza : Dans ce cas, oui d’accord…, merci ! Je commencerai par vous posez celle-ci : des centaines de biographies ont été publiées sur votre vie, vos amours et particulièrement sur le mystère de votre disparition… et à présent une nouvelle publication de vos écrits “Fragments”, que je viens juste de terminer…, comment expliquez-vous que chaque année des ouvrages continuent encore de sortir en librairie sur vous, quarante-huit ans après votre départ…?
Marilyn : Et ce n’est pas fini ! Les biographes sont des êtres étranges, en fait ils ne font qu’exprimer leurs fantasmes et réinventent la vie des autres sous prétexe de nouvelles révélations. Comment pouvez-vous être si crédule ? La vie est simple, il n’y a aucun mystère, je suis morte de solitude…, lorsque James Dean est parti, personne n’a inventé une mort suspecte…, si l’acteur avait été l’amant de Jackie Kennedy, tout le monde aurait crié au complot…, j’ai lu “Fragments” et je peux dire que c’est à nouveau une belle opération commerciale pour l’éditeur. Dans deux ans, on trouvera “le carnet rouge” avec de nouvelles photos oubliées dans le fond d’une vieille boîte de biscuits ou de pralines belges…
La bande de rats, (Rat Pack) presque au complet : Sinatra, Dean Martin, Peter Lawford, Bischop et au centre Samy Davis Jr…
Lorenza : On vous a attribué une liaison avec les Kennedy, qu’en est-il… ?
Marilyn : J’ai rencontré John Kennedy par l’intermédiaire de Peter Lauwford, un acteur qui avait épousé Pat Kennedy, la sœur de John, ainsi que Franck Sinatra. Les Lauwford habitaient pas très loin de chez moi, j’étais souvent chez eux avec d’autres amis, Dean Martin, Franck Sinatra et toute la bande du Rat-Pak. John avait un charme fou, nous n’avons fait l’amour qu’une seule fois, il était trop préoccupé par les élections présidentielles. Lorsqu’il a été élu, John Kennedy n’avait plus de temps pour rien, même pour Jackie, mister Président était très mauvais amant, la durée de l’étreinte s’est résumée au record absolu d’un “poupoupidou”…, vous voyez ?
Lorenza : Euhhh ! Oui, je vois…, peut-être ou à peu près, et… et… avec Robert, Bob… ?
Marilyn : Je n’ai jamais couché avec Robert, beaucoup ont prétendu que j’étais très amoureuse de lui, il n’en est rien, j’aimais beaucoup son frère John, j’étais fascinée par le pouvoir…, puis dégoûtée !
Lorenza : Il apparaît pourtant dans beaucoup de biographies que vous aviez une relation très intense avec Robert Kennedy, au point même qu’il vous avait promis de quitter son épouse Ethel…
Marilyn : Comment pouvez-vous croire à cela ? Il avait une ribambelle d’enfants, je pense qu’il en avait huit, plus tard même onze ! Un vrai lapin reproducteur, je l’aimais bien, sans plus, il m’a beaucoup aidé lorsque la Fox m’a renvoyé de mon dernier film, grâce à lui j’ai pu reprendre le tournage de mon dernier film inachevé… et triplé mon salaire ! Quant à John, il n’a jamais été question de remplacer sa malheureuse épouse, j’adorais me moquer de Jackie, de son image avec une perruque noire, elle était si lisse, si sage, si cultivée, si propre sur elle…
Lorenza : Que pouvez-vous me dire sur “le petit carnet rouge” dont tout le monde a parlé…?
Marilyn : C’est vous qui l’avez depuis longtemps ! Il est rouge ? Je me souviens plus très bien. Vous savez, j’ai une mémoire merveilleuse quand il s’agit d’oublier…, mais j’avais un grand cahier brun dans lequel j’indiquais tous mes rendez-vous avec la presse, les photographes, mon coiffeur, le masseur, des médecins, des amis, des amies et les gens que je devais rencontrer. Je notais mes prochains achats pour ma maison, les livres que j’avais envie de lire, d’écrire des poèmes et les acteurs avec qui j’avais envie de tourner dans de nouveaux films.
Lorenza : Il parait que vous avez reçu des confidences secrètes sur la sécurité de l’Etat et d’autres projets du Président Kennedy ?
Marilyn : Cela me fait tellement rire cette histoire ! Vous me voyez après avoir fait poupoupidou avec le président écrire des secrets d’Etats ? Vraiment… c’est du n’importe quoi, vous en connaissez beaucoup des femmes qui écrivent après l’amour ? Peut-être Carla Bruni ?
Lorenza : C’est vrai que…, non, peut-être juste une note sur dix…, mais alors pourquoi avoir inventé tout cela de la part des biographes ?
Marilyn : Je suppose que certaines personnes ont eu besoin d’inventer cela pour ajouter au “mystère Marilyn”…, il fallait bien trouver quelque chose aux ennemis des Kennedy, mais racontez-moi, vos notes, elles sont bonnes…?
Lorenza : Et bien ! C’est-à-dire qu’euhhh! Cela dure tout de même un petit peu plus qu’un “poupoupidou”, mais passons… Il a aussi été dit, que vous vouliez “faire sauter le couvercle”, des déclarations qui pouvaient nuire afin de vous venger des Kennedy ?
Marilyn : C’est vraiment trop drôle ! J’admirais John et j’avais beaucoup d’affection pour Bob, pourquoi aurais-je fait cela ?
Lorenza : Beaucoup d’entre eux (les biographes) affirment, que vous avez appelé à plusieurs reprises les Kennedy, en affirmant même qu’il s’agissait “d’harcèlements téléphoniques”… ?
Marilyn : Oh oui, j’ai appelé plus d’une fois Robert Kennedy pour le remercier de m’avoir aidé avec la Fox…, suite à cela, je voulais une grande fête, j’avais de nouvelles propositions venant d’Europe et surtout d’Italie, j’aurais tant aimé aller dans ce pays, j’avais renoué avec mon ami photographe Milton Grene qui se trouvait en France, le soir même, je désirais faire venir tous mes amis à un barbecue dans mon jardin, j’ai appelé un ami, mais celui-ci était “déjà pris”, puis quelques autres, cela ne s’est pas fait et j’ai été me coucher paisiblement, mais un bal macabre s’était déjà organisé…
Lorenza : Il a aussi été écrit que vous étiez décidée à épouser pour une seconde fois Joe Di Maggio ?
Marilyn : Il paraît qu’il a murmuré mon prénom avant de mourir, que nous comptions nous remarier, que selon cette dernière rumeur, notre mariage était déjà organisé pour le mercerdi suivant, si j’avais eu l’intention de me remarier avec lui, je n’aurais pas invité mon masseur Ralph ainsi que quelques autres, et personne ne se serait introduit chez moi dans la nuit du 4 aout sans invitation…
Lorenza : Racontez-moi vos rapports avec votre psychiatre, Greenson… ?
Marilyn : Cet homme était un grand malade, tout ce qui l’intéressait, c’était de mettre un nom sur mes troubles de comportement…, demandez-donc à Marlon Brando ce qu’il pense des psychiatres et de la famille Strasberg…
Lorenza : Je n’y manquerais pas… Et Arthur Miller, Yves Montant, Bolanos, Sinatra…, pouvez-vous me dire qui ils étaient… et pourquoi Miller a-t-il dit que vous étiez la femme la plus triste du monde… ?