Marilyn avait-elle le contrôle de l’utilisation de son corps ?
L’histoire de Marilyn Monroe semble celle d’une métamorphose : c’est La petite Fadette de George Sand, My fair Lady de George Cukor, Pretty Woman de Garry Marshall.
Entre cette jeune pin-up de camionneur aux cheveux frisés brun-beige et la star planétaire tout en paradoxes, on croit au miracle…, alors que ce n’était que du boulot !
En effet, Norma Jean qui n’était qu’une “Mmmm girl”, comme on disait à l’époque, quand elle posait dans les magazines dans les années ’40…, est devenue Marilyn Monroe en bossant son image comme une dingue…
Elle s’inscrit à l’agence Blue Book d’Emmeline Snively et décide de se teindre les cheveux en blond.
Plus tard, elle les éclaircira davantage pour le film Chérie, je me sens rajeunir.
Son surnom de “Canicule blonde” vient de là.
Sa chirurgie plastique, nez et menton, c’est son agent Johnny Hyde qui la financera.
Tout le reste, le sourire gai brouillant les yeux tristes, le glamour, la provocation (poussée jusqu’où toute autre serait vulgaire), la mouche, le petit pull rouge, la robe moulante et chair comme une robe de peau, la voix, les sourcils étonnés : c’est elle.
Mais, aujourd’hui, les droits sur tout cela appartiennent à un trust commercial géré par Anna Strasberg, l’héritière de l’empire de Lee et Paula Strasberg…, un empire d’un milliard de dollars obtenu par l’exploitation de Marilyn Monroe…
Ce trust commercial ne fait qu’exploiter ce qu’elle a tout inventé… et depuis, le monde entier s’échine à la cloner sous l’habile impulsion de communiqués de presse et d’évènements téléguidés par ce même trust… et au plus on la clone, au plus le dit trust commercial gagne des centaines de millions de dollars !
On fait croire que ça part d’une bonne idée, que ça aide à la ressusciter et à relancer le mythe, mais la réalité est que ça rapporte à chaque fois gros…
Comme pour César, Dieu, ou tout autre leader charismatique, il vaudrait mieux laisser à Marilyn Monroe ce qui lui appartient…, mais elle a tout abandonné à ses bourreaux !…
Incarnation suprême de la femme-enfant, l’Américaine a disparu dans un écran de fumée à l’âge de 36 ans…, avec pourtant comme véritable histoire : des films commerciaux dont de nombreux navets, des amours en dents de scie, un moral instable, une armoire de barbituriques et un internement au compteur
S’est-elle vraiment suicidée par désespoir, ou l’a-t-on détruite à petites doses psychiatriques télé-commandées ?
A qui profite le crime ?
Cinquante ans après la mort de Marilyn, ses vêtements ou objets s’arrachent à prix d’or.
L’année dernière, la fameuse robe blanche se soulevant au-dessus d’une bouche de métro dans le film 7 ans de réflexion de Billy Wilder, s’est vendue aux enchères pour 4,6 millions de dollars…, au seul profit d’Anna Strasberg…
Curieux ?
Point du tout… elle est l’héritière !
Hitchcock disait qu’elle avait le sexe affiché partout sur la figure…, quoi de tel pour attirer un maximum de monde ?
Ce sex-appeal était-il pour autant un symbole d’indépendance ?
N’était-ce de la soumission ?
Marilyn Monroe avait-elle le contrôle de l’utilisation de son corps ?
Ou était-ce Lee et Paula Strasberg ?
La réponse est que derrière le mythe Marilyn Monroe se cache une marque déposée, propriété de gens sans scrupules.
Sous les licences Marilyn™, Marilyn Marilyn Monroe™ et Norma Jeane™ (vrai nom de l’actrice), le commerce autour de la star hollywoodienne rapporte gros : l’exploitation du nom et du visage de l’actrice décédée prématurément a généré près d’un milliard de dollars en cinquante ans, dont curieusement seulement 8 millions de dollars de revenus rien qu’en 2011.
La pin-up américaine ne se doutait certainement pas de ce succès post-mortem, quand, dans son testament, elle laissait à son professeur de théâtre, Lee Strasberg, le soin de s’occuper de ses droits de succession.
Il s’en est bien occupé, il a tout gardé pour lui…
Actuellement, de plus en plus, l’internement de Marilyn Monroe et son traitement dégradant, réservé à des fous et folles furieuses, apparait être l’oeuvre des époux Lee et Paula Strasberg, agissant, selon-eux : pour son bien…
En réalité, cet épisode fut sans doute un des éléments en cause de sa mort !
C’est son ex-mari, Joe Di Maggio qui l’a seul sorti de cet enfermement psychiatrique et l’a de suite placé dans une clinique plus en rapport avec son simple état dépressif.
Mais il n’a pu empêcher Lee et Paula Strasberg de manipuler Marilyn Monroe afin qu’elle les désigne comme ses seuls héritiers !
Toutes les questions posées sur les raisons de son “suicide” (mais en était-ce un ?), n’ont jamais mis en cause Lee et Paula Strasberg…
Pourtant, Marilyn Monroe, très peu de temps avant son prétendu suicide, avait mis en marche un processus visant à annuler son testament en faveur de Lee et Paula Strassberg, ce qui avait suscité des disputes épiques entre elle et Paula Strasberg…
Et, alors qu’on a beaucoup discuté de tout et rien, tout cela n’a jamais été évoqué…, de même qu’on n’a jamais précisé que c’étaient les époux Strasberg qui payaient les honoraires du Psychiatre Grenson chez qui Marilyn Monroe avait été rendue accroc…
Le même qui se retrouvait avec Marilyn le soir de son “suicide” via un lavement anal… dont la mixture habituelle venait de ses ordonnances…
Curieux, n’est-il pas ?
Essayons d’y voir plus clair…
Qui était donc Paula Strasberg ?
Paula Strasberg est née Paula Miller, de la même famille que Arhtur Miller le dernier époux de Marilyn Monroe.
Elle est née en 1909, à New York et est décédée le 26 avril 1966, à New York.
Ancienne actrice, répétitrice et conseillère en art dramatique de Marilyn Monroe, elle possédait une immense collection d’éventails exotiques venus de tous les coins du monde.
Elle fut mariée une fois avant d’épouser Lee Strasberg.
Ancienne actrice du Group Theater, elle fut présentée, avec sa fille Susan, à Marilyn par leur ami commun Sidney Skolsky, sur le tournage de There’s no business like show business, pendant l’été 1954.
Marilyn connaissait déjà la réputation de Lee Strasberg, le mari de Paula…, elle lui avoua qu’elle avait voulu travailler avec lui après en avoir entendu le témoignage de Marlon Brando.
Après son déménagement à New York en 1955, Marilyn devint la star la plus célèbre associée à l’Actors Studio…, ainsi qu’un nouveau membre de la famille Strasberg, une famille d’opportunistes juifs qui était le théâtre de tensions et disputes incessantes tournant autour de l’argent, plutôt qu’une école de théatre-cinéma artistique.
Lee avait l’habitude de commander..; et Paula avait un fort caractère, ils n’eurent aucun mal à mettre Marilyn Monroe sous leur coupe !…
Selon un scénarion pervers, Lee se comportait en père pour Marilyn, tandis que Paula la maternait et lui procurait des médicaments qu’elle prétendait que Marilyn avait besoin pour dormir !
C’est Paula qui, ainsi, à fait peu à peu devenir Marilyn dépendante des médicaments.
C’est elle également qui l’a rendue moins sûre d’elle et dépressive, l’obligeant à remettre en question ses capacités artistiques… et là aussi à prendre des médicaments et des drogues…
Début 1956, Paula força Marilyn à se séparer de Natasha Lytess et endossa son rôle de répétitrice et conseillère sur le plateau… et ce à partir de Bus stop (1956) jusqu’à son dernier film.
Habituellement pour ses rôles, Marilyn se préparait en décomposant le scénario scène par scène, puis en travaillant chaque geste et la prononciation de chaque réplique.
Paula remis tout cela en cause et lui fit travailler une forme de spontanéité, au moins pendant les répétitions…. ce qui rendit Marilyn dépressive… car la méthode préconisée par Paula Strasberg excluait toute mémorisation des textes…
Sur le plateau, Paula était omniprésente, avec ses énormes lunettes en écailles et ses cheveux tirés en arrière en chignon.
Souffrant de ses pieds trop délicats pour sa corpulence, elle portait toujours des pantoufles de velours.
Elle promenait partout un énorme sac plein de choses à grignoter, de comprimés, de médicaments et de sels, au cas où elle s’évanouirait.
Paula alla à Londres afin d’assister Marilyn sur The prince and the showgirl (1957), mais fut rapidement renvoyée à New York, le réalisateur Laurence Olivier,en ayant assez qu’elle sape son autorité.
Après que Lee eut plaidé en faveur de Paula… et aussi parce que Marilyn était ainsi privée de ses précieux médicaments…, Marilyn fit acte d’autorité et s’assura qu’un nouveau visa fût accordé à Paula et qu’on l’autorisa à revenir.
Impopulaire auprès de tous ou presque sur le plateau, et surtout auprès des réalisateurs, elle hérita d’une ribambelle de surnoms.
En raison de son insistance à toujours porter du noir, y compris sous la chaleur (38°) du tournage de The misfits (1961), elle était connue comme la baronne en noir.
Plusieurs biographes accusèrent Lee et Paula Strasberg d’avoir exploité Marilyn Monroe, surtout en l’obligeant à ce qu’elle signe un testament en leur faveur.
C’était une véritable aubaine pour eux que la plus grande star de la nation soit devenue élève de l’Actors Studio et qu’ils aient pu la rendre dépendante d’eux, surtout à cause des médicaments et des soi-disantes réponses à des problèmes de dépression dont ils étaient la cause…
Mais en plus de cela, les services de Paula Strasberg étaient anormalement et généreusement rétribués, voire avec outrance.
Lee Strasberg a même négocié pour le compte de Paula : quand elle conseillait Marilyn sur le tournage de Let’s make love (1960), afin qu’elle touche un salaire de 3.000$ par semaine, si bien que le film lui rapporta davantage qu’à Marilyn.
Sa rémunération continua de grimper pour atteindre 5.000$ par semaine sur le tournage de Something’s got to give, dont la moitié était payé par Marilyn.
Quand Marilyn quitta la chambre d’hôtel qu’elle partageait avec Arthur Miller sur le tournage de The misfits (1961), elle emménagea dans celle de Paula !
Elles devinrent moins proches après le retour de Marilyn à Los Angeles en 1961.
Les tensions accumulées laissèrent indubitablement leurs traces sur Paula qui, dit-on, fit une dépression cette année là parce qu’elle sentait que “Marilyn leur échappait et qu’elle risquait d’annuler le testament en sa faveur”… (en réalité en faveur exclusivement des époux Strasberg)…
Le 13 mars 1961, elle assista à une soirée donnée au profit de l’Actors Studio, à la Roseland Dance City, à New York ou elle fit jouer ses relations pour déglinguer davantage Marilyn avec des drogues et de l’accool…
Marilyn, rendue définitivement dépressive, dépendante aux drogues et à l’alcool, implora Paula de retourner à Los Angeles pour la “conseiller”… pour Something’s got to give…, en fait bien davantage pour obtenir ses précieuses drogues…
Mais quand Marilyn fut renvoyée, elle revint à New York, non sans avoir chargé le psychiatre Grenson de l’obliger à suivre un traitement auprès de lui…, toujours “pour son bien”…, intégralement payé par Paula Strasberg…
malgré cela, Marilyn eut le tort de dire à Grenson qu’elle allait “la semaine suivante” faire annuler ce testament”…
Le 8 août 1962, Lee et Paula assistèrent à l’enterrement de Marilyn.En 1963, avec Lee, Susan et Richard Burton…
Le testament n’avait pas été annulé !
Ce sont les époux Strasberg qui ont donc hérité de tout ce que possédait Marilyn Monroe, ce qui incluait les droits sur ses films, photos, écrits… ainsi que sur son “image”…
Pour toujours !
Paula Strasberg ne profita pas longtemps de cette manne financière…, le fantôme de Marilyn est venue la chercher…, elle mourut quatre ans plus tard d’un cancer de la moelle osseuse, en 1966.
En 2011, Anna Strasberg, troisième femme du directeur de l’Actor’s Studio et héritière du Marilyn Monroe’s Estate (le fonds Marilyn Monroe), après avoir perçu plusieurs centaines de millions de dollars pour l’exploitation de l’image de Marilyn Monroe, a vendu la majorité de ses droits (51%) à la société américaine Authentic Brands Group (ABG), spécialisée dans le développement de marques.
Si Anna Strasberg ne possède désormais qu’une part minoritaire (49%) de la co-entreprise chargée de gérer la succession de Marilyn, cela lui permet toutefois de ne plus s’occuper de la gestion…, mais elle continue de percevoir 49% des recettes !
Le montant de l’accord dépassait de très loin les 50 millions de dollars !
Toutefois, il apparait que c’est elle qui possède Authentic Brands Group (ABG) et que c’est stratagème fiscal, tout en étant un paratonnerre contre toutes revendications futures…
C’est que les bruits de couloirs enflent, les vérités se font jour… et les rumeurs attissent un incendie généralisé…
Il n’y a aucune morale dans le show-bizz ?
Qui sait vraiment, les fantômes rodent…
Toutefois, même après sa mort, Marilyn Monroe n’a toujours pas trouvé l’amour, même les Strasberg l’y ont exploitée !
Disposant des licences liées à l’image et aux différents noms de la star, ABG entend faire le tri parmi les 100 millions de produits dérivés et développer des produits haut de gamme.
Le but : renouer avec le style glamour de l’actrice, jusqu’au point de beauté sur le visage.
C’est pourquoi, le mythe est ainsi entretenu !
Dans les colonnes du New York Post, Jamie Salter, parton d’ABG, affirmait au moment de l’acquisition des droits : Nous ne sommes pas intéressés par les babioles. Les calendriers, posters et verres à liqueur, c’est un bon business, mais ce n’est pas ce que nous voulons faire avec Marilyn Monroe.
En 2012, ABG collabore avec la société MAC Cosmetics pour créer la collection de produits de maquillage haut de gamme Marilyn Monroe.
La société, qui gère aussi les droits à l’image de Bob Marley, multiplie les partenariats publicitaires, notamment avec Dior qui a fait de la star la nouvelle égérie de son parfum J’adore.
Le cinquantième anniversaire de la mort de Marilyn Monroe est donc l’occasion pour les hyènes qui détiennent les droits d’exploitation, de remettre l’actrice sous les feux des projecteurs.
Après le biopic my week with Marilyn de Simon Curtis avec Michelle Williams, c’est au tour d’Uma Thurman d’incarner Marilyn dans la série Smash, produite par la chaîne américaine NBC et diffusée cet été.
Une émission de télé réalité intitulée Finding Marilyn verra bientôt le jour sur les petits écrans américains.
Entre films, livres et produits haut de gamme, l’icône des années ’60 est un produit commercial bien plus rentable encore que de son vivant.