Online…
www.GatsbyOnline.com a été pensé en septembre 2006, créé en octobre 2006 et mis en ligne en novembre 2006.
En dix mois, le compteur officiel a enregistré presque 1.200.000 visiteurs.
Originalement, l’idée était de réaliser un magazine “papier” traitant de sujets “haut de gamme”.
Quasi tous les magazines “haut de gamme” se re-calquent les uns-les autres, un style faussement “chic“, totalement “ampoulé” écrit par des journaleux qui passent leur temps à s’infiltrer dans la “haute société” en rendant des “services“… pour en avoir en retour…
Ces “services” qui peuvent être “sexuels” sont bien souvent des “retours d’ascenseur“, des publi-reportages, des compromissions, des “services-rendus en échange de“…, des publicités camouflées, des reportages mille fois vus et revus un peu partout…, bref un peu de tout…, du moment que c’est “politiquement-correct”, c’est-à-dire qu’on n’égratigne pas les “vedettes”…
Par exemple, critiquer Karl Lagerfeld serait si mal-vu que l’intéressé, outre tonner de la voix publiquement en affronts méprisants divers (dont il est coutumier), s’arrangerait pour que le journaleux ou la journaleuse soit quasi interdit(e) d’invitations diverses dans la “haute-société“, comprenez-ici, le milieu des “Jet-setteurs” qui imprime les tendances…
Ce “milieu” n’imprime en fait rien du tout, il donne un ton que relayent les journaleux et journaleuses de connivence via la presse dite “people” et quelques émissions télévisuelles aux mains des mêmes lobbies…
Vous aurez compris que la populace est “baisée” bien profond, le but étant qu’elle se laisse convaincre et consomme tout ce qui est débité comme vérités premières, une sorte de bible que tout un chacun doit croire sous peine d’être excomunié en étant traité de “Plouc“…
Réaliser un magazine “Gatsby” dans ce contexte m’a paru non seulement stupide mais aussi totalement dénué d’intérèt…
Tout d’abord, publier une sorte de copie, même améliorée, des divers magazines soi-disant “haut de gamme“, comportant des articles insipides et “ampoulés” ne m’apparaissait pas enivrant !
Ensuite, la presse “papier” coûte très cher à réaliser, elle crèe une déperdition énergétique et financière importante, un gaspillage des ressources, de surcroit elle ne correspond plus à l’évolution actuelle… et pour obtenir des moyens financiers il est quasi obligatoire de se prostituer, c’est-à-dire, accepter que les publicités génèrent des articles “orientés“, amicaux, politiquement-corrects et chargés de tous les clichés habituels et quasi-obligés…
J’ai voulu, en conséquence, créer un magazine actuel, non “papier“, exclusivement “webbien“, simple d’usage, écrit de manière totalement politiquement-incorrecte, un style vrai, déjanté, totalement en phase avec la vie véritable des gens qu’ils décrivent, plus près de Richard Branson que de Karl Lagerfeld, plus en phase avec Gainsbourg et Arno qu’avec Bruel…
Nous ne lirons plus de la même façon…
Le consommateur est affamé de produits “nomades” : les ordinateurs se sont faits portables, la discothèque tient dans une poche, les “organiseurs” remplacent agenda et carnet d’adresse, le téléphone n’est plus attaché à un fil, même les consoles de jeu prennent le grand air.
Le livre lui est nomade depuis longtemps, il n’a besoin d’aucune source d’énergie pour être utilisable.
En l’état, il “fonctionne” parfaitement et ne semble pas améliorable…
Pourquoi donc ne pas utiliser cette tendance d’avenir pour un magazine ?
J’ai donc voulu que Gatsby soit “Online“.
N’aimeriez-vous pas pouvoir lire immédiatement le nouveau point de vue de votre auteur préféré, dès le jour de sa parution et instantanément entre vos mains ?
N’aimeriez-vous pas que “GatsbyOnline” tienne dans votre poche et soit mis à jour quotidiennement ? N’aimeriez-vous pas pouvoir lire “GatsbyOnline” n’importe quand, n’importe où, dans le train, dans la salle d’attente du dentiste, en vacances dans une petite ville ?
N’aimeriez-vous pas que “GatsbyOnline” puisse devenir instantanément votre dérivatif favori ?
Les “magazines-papier” continueront à exister, même si sans doute leur rôle évoluera, mais avec les nouvelles possibilités “Webbiennes” dont divers appareils ayant des fonctions plus larges, le mag’ du futur sera bientot entre vos mains.
LES E-BOOKS…
Après tout, un livre et un magazines ne sont rien d’autre que des successions d’écrans…, sauf que l’écran a deux défauts fondamentaux par rapport au papier :
– On ne peut pas le feuilleter… enfin, pas encore et jusqu’aux années 90, on ne pouvait pas le transporter non plus. Le livre, le magazine ou le journal sont légers, transportables, feuilletables, c’est ce qui les ont longtemps rendu plus pratiques à utiliser.
– La lecture est plus confortable sur papier que sur écran. Les statistiques prouvent que sur le Web les utilisateurs impriment les textes qui dépassent plusieurs paragraphes pour les lire sur papier…, il semble même que de nombreux utilisateurs préfèrent imprimer jusqu’à leur mail, ce qui est, du point de vue écologique, un sacré gâchis. Ce deuxième défaut s’avère le plus compliqué à résoudre, mais on en voit aujourd’hui la solution.
Avec les ordinateurs portables, l’écran est devenu mobile, il peut adopter tous les formats et se glisser dans une poche.
Ainsi sont nés les premiers livres électroniques, les e-book.
Le e-book se présente comme une ardoise, avec rétro-éclairage sous l’écran, pour le confort des yeux, une connexion via modem ou via un ordinateur, et une bonne mémoire pour engranger un, deux, dix, ou cent livres, selon votre gourmandise.
Avantage essentiel : le téléchargement.
On achète un roman, un magazine, un reportage sur le Web, on le lit sur l’écran.
Immédiat, rapide.
On avance de page en page avec deux boutons, avant et arrière.
On ne feuillette plus, on clique.
Et on peut même annoter les marges avec un stylet spécial sur certains modèles.
A l’avenir on peut également imaginer que les journaux et les magazines se téléchargeront sur le réseau, en une seconde, chaque e-book deviendra Le Monde ou Le Canard Enchaîné.
Les e-books ont un paquet d’avantages sur les “vrais” livres et magazines.
Le principal étant qu’ils réduisent terriblement le coût des livres et magazines : aujourd’hui un roman d’épaisseur normale, l’équivalent de 4 millions d’octets, est en vente à 25 €, cela inclus le prix de l’impression, le prix du papier, le prix du transport, etc.
Avec un e-book, pas besoin de papier, d’imprimerie ou de camion…, le même roman peut être vendu seulement 5 € (si la Loi du Prix unique du Livre l’autorise en France…), mais cette loi ne pourra pas être maintenue lorsque l’achat sur un site étranger sera devenu simple.
Autres avantages :
– le poids réduit [surtout quand on pense qu’un seul e-book peut contenir l’équivalent d’une bibliothèque entière]– la flexibilité du texte [on peut grossir les lettres pour les mal-voyants ou les personnes âgées]– le dictionnaire intégré
– et enfin la mise à jour automatique et permanente, pour les juristes, plus besoin d’acheter tous les ans le gros bouquin de référence : via le Net, le texte se met à jour.
Cette première génération de livre électronique a pourtant connu un échec : les eBook [Toshiba], Softbook, iLiad, Bookeen, Reader et Librié [Sony] n’ont pas rencontré le succès escompté.
En France, le Cybook de Cytale, présenté au Salon du Livre en mars 2000, permettait de télécharger une trentaine de livres via un modem intégré.
Mais… flop !
Pourquoi ? Deux raisons essentielles :
– le prix : ces appareils restent très chers, de 300 à 400 €, trop cher pour le grand public…, quand on pense que le premier prix pour un iPod est de 159 €…
– le format : les lecteurs se présentent tous sous la forme de tablettes rigides un peu encombrantes
– une offre de contenu assez faible : la grande majorité des romans récents ne paraissent pas sous forme téléchargeable, et c’est également le cas des journaux et magazines.
– l’inconfort de lecture : car, malgré les progrès enregistrés, il reste très désagréable pour les yeux de lire de longs textes sur écran.
Aujourd’hui, deux inventions, l’e-ink et les puces souples, apportent une solution à ces nombreux défauts et pourraient permettre l’apparition de livres et magazines du futur réellement grand public.
L’E-INK…
Souvenez-vous : j’écrivais ci-dessus que l’écran avait un terrible défaut sur le papier : il n’est pas agréable pour les yeux.
Personne aujourd’hui n’a envie de lire Proust sur un écran, soit-il portable et léger.
Ce défaut est en passe de disparaître et cela pourrait marquer le vrai début de la révolution du Livre du futur.
Cette encre programmable, développée par une start-up américaine issue du Massachusetts Institute of Technology [M.I.T.], est composée de milliers de petites billes bicolores, de la taille d’un cheveu.
Chacune de ces billes contient des pigments blancs, chargés positivement, et des pigments noirs, chargés négativement.
En fonction du courant appliqué sous la bille, les pigments blancs montent à la surface, et les noirs restent au fond, ou l’inverse.
Si bien que la bille peut afficher une face blanche ou une face noire.
Le champ magnétique qui parcourt la feuille peut en conséquence former des caractères, des mots, des phrases, des gravures, des tableaux de chiffres, des dessins…
Avantage : pas besoin de rétro-éclairage, ce qui rend l’affichage plus confortable pour les yeux et permet un sacré gain de poids et d’épaisseur.
L’e-ink ouvre des perspectives immenses car, grâce à elle, tout support deviendra à terme un écran en puissance : un mur pourra faire apparaître des textes ou de images, mais on pourra aussi modifier à volonté les motifs d’un T-shirt, d’un rideau ou d’un papier-peint.
Les écrans n’existeront plus, car tout sera écran.
Dans le domaine du livre, l’encre programmable est déjà utilisée dans de nombreux lecteurs portables.
Mais lorsque le produit aura été perfectionné, il pourra donner naissance au papier-écran.
On peut imaginer que l’on utilisera des livres aux pages blanches, d’une texture renforcée pour un usage répété, qui deviendront sur commande “L’Iliade“, “Le catalogue de La Redoute“, “Tintin au Tibet“, “20.000 lieues sous les mers” et “GatsbyOnline“.
LES PUCES SOUPLES…
C’est une entreprise privée issue du Laboratoire de Physique de l’Université de Cambridge, Plastic Logic, qui a pris une longueur d’avance dans le domaine de l’écran flexible.
Plastic Logic a mis au point, pour remplacer les puces en silicium, des puces en plastique.
Elles sont faite de carbone, ce qui les rend jusqu’à 90% moins chères et leur donne un atout intéressant : elles sont souples.
Adossées à un support pliable, elles permettent la fabrication de tablettes que l’on peut tordre, rouler, ou plier dans sa poche…
Associées à l’e-ink, les puces souples permettent un affichage au rendu très proche de celui du papier et tout aussi flexible que lui.
Subsiste un défaut : l’affichage en noir et blanc, mais la couleur arrivera rapidement sur les écrans flexibles, comme le promet notamment une petite société française, Nemoptic, une start-up des Yvelines, qui a mis au point un affichage souple à cristaux liquides très prometteur.
Plastic Logic a réuni 100 millions de $ et a annoncé, début 2007, la construction de la première usine de papier électronique souple, à Dresde dans la Silicon Saxony.
La production débutera à la fin de l’année, et les analystes estiment le marché à 30 milliards de $ d’ici 2015 !
Agréable pour les yeux, flexible, pliable, léger…, l’écran a adopté peu à peu tous les atouts qui le distinguait du papier, tout en conservant les siens.
Il y a fort à parier que toute l’industrie de l’édition va devoir s’adapter…
L’EDITION EN LIGNE…
Les livres et les magazines électroniques imposent le téléchargement comme l’une des tendances à venir.
C’est une révolution en prévision pour les métiers de l’édition que “GatsbyOnline” a déjà abordé, avec mon expérience de 35 années d’édition “papier”, entre autre avec les magazines Chromes & Flammes qui étaient publiés en 5 langues et éditions à plus de 500.000 exemplaires mensuels.
C’est du côté de la presse écrite que le mouvement s’accélère.
Il faut dire que les coûts d’approvisionnement en papier, l’impression et la distribution représentent jusqu’à 75% du prix de vente d’un journal.
Se débarrasser du papier, c’est donc obtenir une baisse des coûts énormes, donc potentiellement une attractivité supérieure pour les lecteurs.
Imaginez : le quotidien du matin à 30 centimes d’euros !
On prévoit donc que, dans les 5 ans à venir, les journaux vont subventionner l’achat de livres électroniques capables de télécharger leurs pages chaque matin, récupérant l’investissement sur la baisse de leur coût, l’offre pouvant leur gagner de nouveaux abonnés.
Première initiative du genre en France : le journal économique Les Echos a annoncé en janvier 2007 qu’il allait lancer, au mois d’avril, sa version e-paper : pour 500€, Les Echos proposeront l’achat d’un lecteur portable abonné au journal et le recevant par téléchargement tous les matins.
Chez les éditeurs, en revanche, on avance doucement.
Ce qui n’est pas étonnant, d’ailleurs, lorsqu’on voit avec quelle lenteur les maisons d’édition ont adopté l’internet…
Des tentatives de maisons d’édition électronique ont fait chou blanc [OOHOO.com, pour ne citer qu’elle]. Mais le premier libraire du monde, le site Amazon, a lançé au printemps 2007 une section dédiée aux livres en téléchargement.
Les auteurs de SF (Science-Fiction), en revanche, semblent souvent parmi les premiers à souhaiter tenter l’expérience d’une distribution de leurs oeuvres différentes.
Cory DOCTOROW, journaliste-bloggeur-écrivain américain de science-fiction, a publié son premier roman « Down and Out in the Magic Kingdom » en janvier 2003, chez Tor.
Au même moment, il permettait le téléchargement sur le net de la totalité du texte, gratuitement et en autorisant la libre-circulation du fichier !
Une première historique qui s’est conclu par un record de téléchargement : 30.000 dans la première journée, 700.000 au total au bout de trois ans.
Mais cela n’a pas empêché de “vrais” livres de se vendre, et même très bien !
Depuis DOCTOROW a procédé de la même façon avec ses deux autres romans et un recueil de nouvelles, et jamais les téléchargements ne l’ont empêché de réaliser de très bonnes ventes en librairie.
Son raisonnement est simple : la circulation du fichier sur le net lui permet de toucher de très nombreux lecteurs potentiels et fonctionne comme une bande-annonce : ceux qui aiment vraiment les premières pages du livre l’achètent pour le lire sur papier, pour le posséder, pour le mettre sur l’étagère, pour l’offrir…, ceux qui ne l’aiment pas ne l’achètent pas, mais il ne l’auraient pas acheté de toutes façons.
D’autres auteurs, comme Charles STROSS avec son roman “Accelerando“, ont depuis adopté le même type de distribution hybride.
Alors DOCTOROW a-t-il découvert le modèle économique de l’édition de demain, une version téléchargeable gratuite fonctionnant comme un teaser de la version arbre-mort ?
L’apparition de nouveaux lecteurs confortables et pratiques [e-ink, support flexible, légèreté] ne risquent-ils pas d’invalider ce modèle, les fans du livre ne passant plus à la phase d’achat ?
Seul l’avenir le dira…
Mais l’évolution du marché de la musique [chute des ventes de CD, boom du téléchargement légal insuffisant pour compenser et piratage massif], même s’il n’est pas, par nature, comparable à 100% à celui du livre, ne rend pas optimiste.
“En 2020, les imprimeries seront probablement d’une utilité comparable à celle des forges aujourd’hui“, a dit Nicholas NEGROPONTE, responsable du Média Lab au M.I.T.