Pourquoi y a t-il toujours des bouchons sur ma route à moi ?
Et pourquoi suis-je la seule (le seul) à savoir conduire ?
Sur la route, on peut se laisser aller à toutes nos tendances : l’égoïsme, le sentiment de puissance, la haine des autres, la diplomatie ou la colère…
La conduite automobile est révélatrice de notre existence en général.
Et une philosophie du Code de la route, un bon moyen de faire de la philosophie tout court : la liberté, l’État, la morale, sont des notions abstraites qui deviennent très concrètes au coin d’un rond-point ou au détour d’un feu rouge.
Voici le seul livre qui vous fera rire même lorsque vous aurez perdu tous vos points…
“Sur une route nationale qui traversait une petite ville, j’ai vu que la vitesse était soudain limitée à 30 km/h. C’est peu. J’ai bien essayé. J’ai ralenti, ralenti pour rester au plus près de la limite et franchement, c’est vraiment très lent ! Sur le moment, j’ai bien eu le sentiment d’être l’automobiliste le plus absurdement obéissant de toute la création. Pas un chat, pas une voiture, pas un piéton dans ce bled paumé, et moi qui me traîne à 30 km/h pour respecter le code de la route. Enfin, à peu près à 30 km/h. Quelques jours plus tard, j’ai appris par la poste que je m’étais fait flasher à 37, ce qui, d’après le ministère de l’intérieur de la République Française, mérite que je perde 1 point sur mon permis et 90 euros d’amende ! Franchement, ça énerverait n’importe qui, non ? Pendant que certains font les quatre voies sur l’autoroute sans être inquiétés, que le ministre lui-même grille les feux impunément, on me verbalise pour rien. Quelle différence ça fait, 30 ou 37 km/h ? On aurait dû me filer une médaille à la place d’un p.-v., pour avoir été le conducteur le plus lent de toute la journée ! ”
En signant “Tais-toi et double, philosophie du code de la route” (Max Milo Editions), Gilles Vervisch aborde le comportement (anti-) social du conducteur…
Une fois au volant, il arrive en effet que l’homme oublie toute retenue et laisse parler égoïsme, haine et grossièreté…
Rassuré par les tonnes d’acier qui l’entourent, maîtrisant vitesse et technique, le conducteur libéré se dépouille de son humanité et rompt tout contrat social pour se livrer aux pires conduites refoulées dans la vie sociale.
En faisant du code de la route le miroir de nos comportements sociaux, Gilles Vervisch compose philosophiquement sur la nature humaine et donne des clés pour l’appréhender : dans son ouvrage, on se demande ce qu’est la morale, l’Homme ou la liberté, en passant par la phénoménologie de l’esprit du tuning…
Passant au crible les règles et les transgressions qui définissent notre conduite routière, l’auteur fait descendre de son socle une discipline réputée élitiste, la philosophie, pour l’utiliser comme instrument d’enquête de notre quotidien.
Le tout avec finesse et humour…
Gilles Vervisch est agrégé de philosophie.
Originaire de Rouen, il enseigne la philosophie en région parisienne.
Bonnes vacances !