Chapitre 3
Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens…
-Patrice DB ; “Quelqu’un, vous êtes vraiment un type bien, virtuellement et réellement, d’une jovialité sincère et d’une simplicité pas jouée.
Depuis « Quelqu’un, le roman du Web » et « Liens d’amours », vos deux premiers livres « virtuels », vous êtes devenu le personnage que le “Web” français s’arrache.
Chacun et surtout chacune veut son « Quelqu’un »…
Car vous n’êtes pas qu’un fantastique déjanté qui ose tout, un beau type qui se caricature en moche, un intelligent qui interprète les imbéciles ou les cyniques à fond la caisse si les circonstances vous le demandent.
Vous êtes un de ces hommes, rares, qui peuvent aborder tous les registres.
Un incontournable d’aujourd’hui dont le meilleur est encore à venir.
« Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens » est une livre qui vaut surtout par son écriture, sa narration et le mélange des genres (l’humour, la détresse amoureuse, le fantastique).
Vous y nagez comme un requin dans l’océan, vous êtes le genre de mec dont toutes les femmes réclament la présence tant elle leur ferait du bien.
Vous êtes souvent en représentation dans la drôlerie.
Vous pourriez dès-lors sombrer dans une sorte de dépression dépressive de mélancolie et, dès que vous raconteriez une plaisanterie, vous tueriez réellement celui ou celle qui vous écoute !
Pour vous, mourir de rire est-ce un phénomène clinique connu…? “.
-Quelqu’un ; “Effectivement, c’est arrivé à Louis de Funès alors qu’il jouait « Pouic-Pouic » au théâtre : un spectateur n’a pu s’arrêter de rigoler et s’est écroulé sous le coup d’un infarctus !
Henri Salvador a provoqué une même mort lors d’un de ses numéros dans un music-hall.
Mourir de rire ou mourir pendant l’amour sont les deux manières préférées des gens pour passer à trépas.
Mais enfin, après on est juste bon pour le cimetière et je me demande si on se souvient encore du plaisir qui vous a mené dans le corbillard.
Comme je suis un optimiste angoissé, je réponds oui.
Mais j’ai un gros doute…
Il y a un truc qui me taraude également : je me demande souvent si le sel du rire, au fond, n’est pas très proche du sel des larmes.
Le rire peut aussi tuer métaphoriquement.
On oublie trop qu’on arrive à déstabiliser un puissant, un patron, un politique, un sous-chef de bureau, en soulignant son grotesque ou en le forçant.
L’ennui, c’est que ça marche surtout après que ces tyrans, ces cons, aient commis leurs horreurs.
Regardez Chaplin : ce n’est qu’après la guerre, malheureusement, que son « Dictateur » a pris tout son sens de voyance et mis à jour le burlesque criminel de Hitler auprès des spectateurs, alors qu’il l’avait tourné en 1939.
Bah ! s’il faut tuer, je préfère tuer à rires qu’à balles”.
-Patrice DB ; “Avez-vous l’impression que, dans votre vie, vous vous imposez trop comme un boute-en-train ?“.
-Quelqu’un ; “Oui…, on se le dit souvent Quelqu’un d’autre et moi.
Lors de divers dîners en tête-à-tête, on ne peut s’empêcher de lancer vannes sur vannes, de trouver le bon mot, la meilleure blague, le truc qui fera “péter” la bienséance.
On accapare toute l’attention du restaurant.
Ma névrose des moments où l’on ne rit pas à une réunion m’empêche de côtoyer ce genre de chose.
Là, je dois me corriger.
Je dois faire en sorte d’être suffisamment endurant…..”.
-Patrice DB ; “Comment expliquez-vous votre attitude ?
Se croire obligé d’être drôle tout le temps n’est pas nécessaire”.
-Quelqu’un ; “Quelqu’un qui rit grâce à vous est quelqu’un qui vous dit « Je t’aime ».
J’ai besoin de ça.
Il y a également une telle énergie en moi qu’elle doit se libérer violemment.
Alors, autant que ce soit par une rigolade que par une baffe, non ?”.
-Patrice DB ; “Quelqu’un réussit-il à vous calmer lorsque vous redevenez Patrice ?“.
-Quelqu’un ; “Oui, Quelqu’un d’autre sait me conseiller le moment où je dois mettre le frein.
De plus, il a peaufiné le scénario de notre histoire pendant plus de cinquante ans pour que l’émotion naisse de la justesse du mélange des genres.
Pendant qu’il travaillait à cela sans que je le sache, je me tenais calme, j’avais intérêt ! “.
-Patrice DB ; “Vous êtes passé en un peu plus de cinquante ans de l’ombre du réel à la lumière du virtuel, de Patrice à Quelqu’un. Votre ego n’en a pas attrapé la maladie du gros cou ?“.
-Quelqu’un ; “Ben… honnêtement, non. Je suis resté le même.
Je suis toujours en amitié simple avec moi-même et j’aime ça.
Etre seul me permet d’ailleurs de les observer et d’enrichir mon “je” en exploitant leurs attitudes et leurs comportements.
Si je jouais au glorieux inaccessible, je me fermerais la porte des émotions des autres et ne pourrais plus les traduire.
L’année dernière, à un moment ou j’ai vendu une Excalibur à Ricky Martin et ou je rencontrais quelques Stars pour leur vendre une voiture déjantée du même style, j’ai été horrifié de voir que même ses propres gardes du corps demandaient des autographes à Jean-Claude Van Damme qui les employaient…., comme s’il était une sainte idole.
Quand on en arrive là, on pète les plombs, on se tue.
C’est surréaliste…
Et pas de rire : de vanité !
Ou plutôt, on ne sait plus ce qu’est la vraie vie.
On n’existe plus que dans un univers parallèle qui n’a rien de solide, de vrai.
On est devenu une image, une illusion.
A la vision de Van Damme et de son entourage, je me suis promis que si je réussissais à lui vendre une Cobra, je deviendrai, au fond de moi, un tout autre Quelqu’un…
Cela dit, depuis « Liens d’amours », les propositions s’accumulent dans ma boîte é-mail.
Et ça, c’est une chance : je commence à alterner rires, émotions, drames et, pourquoi pas, affaires dites difficiles, comportant des positions réellement scabreuses… “.
-Patrice DB ; “Votre nouveau projet « Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens » n’est pas de la tarte.
Vous vous succédez à vous-même dans une version à très grand budget”.
-Quelqu’un ; “Je ne reprends pas le rôle de Quelqu’un d’autre.
Cela aurait été une trop grosse armoire à coltiner.
Vous imaginez d’ici les comparaisons qu’on aurait faites…
Pour cette version, on mettra la grosse artillerie, mais avec d’autres histoires.
Il y aura des effets spéciaux, des triple sens pour changer des double sens éculés, j’essaierai également un quadruple sens historique…., du grand spectacle.
Je touche du bois pour qu’on réussisse, Quelqu’un d’autre et moi, ce “Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens” qui, si vous relisez le roman original, était autrement plus sombre et cruel que celui qui va être écrit…
Si je vous disais la vérité mensongère, vous mourriez de rire.
On est copains et je n’ai pas envie de commettre un meurtre sur vous.
D’autant que je suis éloigné de mon avocat favori..”.
-Patrice DB ; “A votre âge, vous ne semblez pas vous accrocher désespérément à des personnages « jeunes » comme certains qui veulent draguer tant qu’ils peuvent encore!“.
-Quelqu’un ; “Seuls les sots tentent d’arrêter le temps qui passe.
J’ai une devise : Dans la vie, ce sont les cent premières années qui sont difficiles.
Après, c’est facile !
Vieillir, pas à la manière du citoyen lambda qui vire à l’aigreur et à la pantouflardise, n’est pas une tare que je sache.
Les jeunes cons qui montrent du doigt leurs aînés oublient qu’ils deviendront immanquablement de vieux cons comme nous.
En plus grave même.
Car notre génération a été moins gavée de stupidités télévisuelles, de courses frénétiques à la consommation idiote et s’intéressait plus, je crois, à la vraie culture.
Je ne dis pas qu’il est agréable de voir son corps se dégrader.
Bof, faut faire avec…
Tant que l’essence même de la communication de notre personnalité, c’est-à-dire les yeux et le sourire, ne prend pas de rides on peut encore aller de l’avant et séduire.
La société moderne gaspille trop l’expérience des plus anciens.
Soi-disant pour favoriser l’emploi des jeunes ou leur accession au pouvoir.
La vérité est qu’on marginalise les aînés parce qu’ils en savent trop, comme dirait Hitchcock, n’ont pas peur d’ouvrir leur gueule quand les patrons ou les gouvernements commettent des bêtises ou des malversations égoïstes et qu’ils coûtent plus chers qu’un tendron sur leur fiche de paye.
Une société qui liquide son passé, donc sa mémoire, n’a pas de futur et vit sur un présent déséquilibré.
Vieillir, oui, provoque un choc.
Mais apporte de nouvelles satisfactions.
Je suis devenu plus contemplatif et plus compatissant envers les gens.
De plus, chaque nouveau pli sur mon visage est une trace supplémentaire du bonheur qui passe”.
-Patrice DB ; “Ces derniers temps dans votre livre « Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens » vous placez des textes très osés sur vos sentiments et vous avez un regard très cruel sur tout le monde. Vous n’êtes pas le seul, Oriana Fallacci que vous semblez aduler n’est pas plus tendres d’ailleurs…“.
-Quelqu’un ; “La société US est à double face.
Un idéal exacerbé de respectabilité et de conformisme.
Et des désirs refoulés de violence, de divertissement facile, de sexe sans élégance.
Bush junior, par exemple, est à la fois un brave gars du Texas, amateur de tartes aux pommes et de messes le dimanche, et un mec qui dégaine vite, sans réfléchir !
Mais ce phénomène est universel.
Nous menons tous notre quotidien dans un… désespoir tranquille.
Menteur ou imbécile est celui qui prétend le contraire.
Nous créons nous-mêmes la cruauté et la tendresse qui nous environnent.
Le drame est que nous mourons souvent sans savoir qui nous avons été”.
-Patrice DB ; “Actuellement, quelle serait votre plus grand rêve ?“.
-Quelqu’un ; “Passer un Week-end avec moi-même…. !”.
-Patrice DB ; “On vous a souvent reproché d’être à contre courant des idées générales. Ces temps-ci, vous êtes devenu enragé tout en retrouvant une forte sobriété dans vos textes…“.
-Quelqu’un ; “Soyons clair…, jouer est une fonction de gamin qui s’amuse.
J’aurais été bien bête de me retenir.
Cela dit, si Quelqu’un me demande d’être sobre, j’obéirai immédiatement”.
-Patrice DB ; “Comment créez-vous vos textes débridés ?“.
-Quelqu’un ; “Je suis le roi des petits bouts de papier sur lesquels j’inscris tout ce que je vois ou me passe par la tête.
Après, ces notes me servent pour créer.
J’utilise le même procédé pour noter les numéros de téléphone des gens…., à la longue cela devient dément…”.
-Patrice DB ; “Vous êtes un des rares personnage du Web qui fait autant parler de lui… Quelqu’un c’est quelque chose…“.
-Quelqu’un ; “Je ne converse et ne fréquente qu’avec des gens dont je partage la sensibilité, j’ai décidé de jeter au panier les cons et connes de tous bords…
J’ai mis un long temps avant de comprendre quelle chance j’avais eue de rencontrer Quelqu’un d’autre.
Sur le coup, je prenais cela comme si c’était normal.
Puis, l’art de l’écriture s’est tellement magnifié avec lui que j’ai compris la veine qui était la mienne.
J’accepte presque tout de lui, il est mon oxygène, ma respiration.
J’étais en manque et je ne m’en rendais pas compte.
Aujourd’hui, je n’accepte plus les gens idiots, je suis alors acide, je casse les traditions, je préfère l’inusité, fouillant jusqu’à la substantifique moelle l’âme humaine dans sa beauté et sa hideur.
Mais je reste un personnage naturaliste, comme avant”.
-Patrice DB ; “On vous prétend âpre en affaires“.
-Quelqu’un ; “Je suis sauvage quand il s’agit de business.
Dur, disons…
Ne jouons pas les angéliques, l’argent est à la base des affaires.
Et pas question pour moi d’accepter d’être le « mouton tondu » des gens où de plus cons que moi amassent des fortunes.
Quelqu’un ne vole pas sa pitance !
Ecrire tout comme vendre des voitures de collection est un métier qui ne se termine jamais.
Mais c’est mon paradis…”.
-Patrice DB ; “Vous parlez beaucoup de tout. Mais rien sur votre vie privée personnelle secrète et interdite ! Vous semblez jaillir du néant !”
-Quelqu’un ; “C’est voulu. Je désire que rien ne filtre sur mon intimité.
J’ai horreur des gens qui étalent leurs « salades privées » sur le Web et ailleurs….
Silence et bouche cousue !
Par contre, je m’amuse de montrer aux gens, de manière caustico-humoristique, que la vie publique est une jungle bien éloignée des contes des mille et unes nuits…”
-Patrice DB ; “Vous avez créé trois personnages récurrents (les deux derniers sont moins connus !) : Quelqu’un, Quelqu’un d’autre (un héros Wébien qui traverse le temps virtuel) et vous-même en tant que Quelqu’un de vrai. Quelles sont les différences entre eux ? Quand on compare les trois, on voit que vous êtes réellement Patrice et pas un type cantonné dans le seul personnage de Quelqu’un.”
-Quelqu’un ; “Quelqu’un, quel qu’il puisse-être, a de nombreux points communs avec les autres Quelqu’un..
Quelqu’un est à la fois un épouvantable Grizzly, un Ours solitaire très doux mais qui sait se défendre et protéger son univers et un Ourson amateur de câlins qui s’amuse des mascarades des adultes.
Quelqu’un révélerait-il quelque chose sur l’âme humaine ?
Quelqu’un d’autre est un « animal » très différent de Quelqu’un.
Ses aventures “Wébiennes” sont bâties comme une sitcom de la télé américaine.
Comme les Pamela et les Kevin de ces sitcoms, Quelqu’un d’autre n’a qu’une seule dimension humaine.
Chez Quelqu’un d’autre, c’est la vie de Quelqu’un avec une grosse pincée de cynisme !”
-Patrice DB ; “Définissez alors Quelqu’un d’autre !”
-Quelqu’un ; “Quelqu’un d’autre est un homme très bizarre.
Son physique, sa manière de se vêtir, de parler, d’écrire et de penser lui sont typiques, à tel point que même Quelqu’un s’y perd….
Comme espion, il pourrait être bon : habile au tir de revolver, bon chauffeur de voiture, capable de séduire une femme.
Un valable petit 007 !
Il a les qualités d’un agent secret…
Je vous livre ma philosophie : il faut conduire sa vie comme une Cobra sur-puissante, en regardant sans arrêt dans le rétroviseur !
Quelqu’un a bon cœur, il pense juste parfois qu’il est vulnérable, ce qui le rend attendrissant.
Il manque à tous les anti-Quelqu’un, dans le cerveau, le neurone « rétroviseur » qui leur feraient réussir leurs jobs et leurs existences.
Mon livre « Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens » développe quelque chose de rare dans les livres semi auto-biographiques : des plages de vide, des scènes, comme ralenties, où il ne se passe rien d’autre que Quelqu’un cherchant Quelqu’un d’autre…
Pour que mon humour caustique passe au fil des pages, il fallait que les histoires de Quelqu’un se développent sur un terrain sérieux, banal, quotidien.
Les fleurs folles poussent souvent sur des terres monotones, non ?
On doit admettre qu’un livre s’élance sur des scènes « creuses ».
Sans ça, pas d’élan.
Pas d’anticipation du moment où le lecteur et la lectrice vont rire, c’est comme en amour, le meilleur est le moment où l’on monte l’escalier ou l’ascenseur…! ”
-Patrice DB ; “Comment expliquez-vous l’inexplicable ? ”
-Quelqu’un ; “Votre question n’a aucun sens, mais comme j’aime l’humour absurde, j’apprécie les interviews déjantés…, je vais donc vous répondre…
D’abord, il y a le fait qu’il est difficile de vivre sur le « Web ».
La torture virtuelle des sujets est courante !
Il faut donc se débrouiller, rire de ses propres malheurs.
Ensuite, notez que le « Web » a été bâti sur une structure floue, à l’inverse de la vie réelle des citoyens Lambda…. avec des hiérarchies bien définies.
Appartenir à telle ou telle classe sociale au dehors d’ici impose immédiatement un mode de destin et la place dans la société.
Et on ne peut guère tricher : si on vient du peuple, on garde un accent populaire dans sa manière de se comporter qui trahit immédiatement les origines.
Les nantis parlent un langage en forme de tasse de thé en porcelaine de la dynastie Yang !
Quelqu’un par contre a été déformé…
Il a abandonné le thé pour le Nestea…..
Si un grain de sable à défaut d’un grain de peau se glisse dans ce système de structure et de classe (profondément injuste et inacceptable mais il faut faire avec…), un rire nerveux surgit.
Comment sortir, artificiellement, de cette névrose de la rigidité ?
En la fendillant.
Avec le canif de l’humour !
Mais un humour de contrebande car les policiers de la bienséance sont toujours aux aguets chez nous.
La société réelle est réglée comme une cérémonie pompeuse.
Il suffit, alors, mais avec beaucoup de ruses, qu’un Quelqu’un jette une peau de banane sous les pieds de ce théâtre du paraître pour que la folie naisse.
Chez moi, l’humour ne peut être qu’original puisque notre société ne l’est pas !
Et pour qu’il soit encore plus fort et universel, j’utilise souvent l’ironie caustique…., j’ose l’embarras, le non-sens, l’incongruité.
Mais je ri d’abord aux dépens de moi-même.
Je déteste les gens qui font le pitre ou qui parlent et écrivent dans le sens du vent, pour que le public crie : « On t’aime, on t’aime ».
C’est un peu dégradant à mon sens.”
-Patrice DB ; “Vous ne devez guère être embarrassé de ce que pensent les autres !”
-Quelqu’un ; “Et c’est un don du ciel !
Je ne suis pas Quelqu’un par nature mais par travail et devoir !
Qu’on félicite Quelqu’un dans la rue et qu’on ne reconnaisse pas Quelqu’un d’autre sous un autre Quelqu’un tel qu’en lui-même, est une jouissance de l’esprit, c’est presque masturbatoire….
J’ai compris, vers dix ans, que pour me singulariser et attirer l’attention, alors que je n’étais pas bon en sport, il fallait user d’une petite arme que je possédais : faire sourire par la causticité.
L’école est un univers si compétitif qu’il faut s’y battre avec toutes ses munitions !
Cela dit, ne comptez plus sur moi pour être un joyeux luron si vous m’invitez à un banquet.
J’y jouerai maintenant les méchants !”
-Patrice DB ; “Vous vous êtes installé dans le paysage littéraire avec vos livres semi-romancés : “Quelqu’un“, “Liens d’amours” et « Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens » début d’une saga qui prend le monde dans ses noirs filets.
Français parti vivre en Belgique, vous êtes donc né à “Trop longtemps” en 1949, et avez grandi entre un père Maître Tailleur et une mère “A la maison“.
Après avoir été architecte et rédacteur publicitaire dans les années 70, vous avez fait une entrée remarquée dans l’édition avec « Chromes & Flammes», un magazine de bagnoles débiles….
Vous avez ensuite poursuivi votre route et votre réflexion sur le monde dans l’écriture déjantée de trois livres « Quelqu’un », un recueil de nouvelles caustiques, «Liens d’amours », une compilation de lettres d’amour et de propos déjantés et sulfureux, et « Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens » qui se termine en apothéose via vos interviews par mes soins….
Mais, si vous avez vos inconditionnels lecteurs, vous avez aussi des détracteurs.
Epinglé comme nouveau réactionnaire sur le Web mondial, vous y avez fait parler de vous il y a peu sur la place médiatique, vous vous en amusez toutefois plus qu’autre chose.
Mais vous ne vous trouvez erroné que vous appuyant sur votre vision technologique, chaotique et désastreuse du monde à venir, on vous compare alors à Houellebecq.”
-Quelqu’un ; “Houellebecq est plutôt Kant et Comte, Auguste Comte !
Moi, je suis plutôt Nietzsche et Bergson, c’est comme on rappelle une évidence.”
-Patrice DB ; “Quand je vous ai rencontré sur les berges du lac de Genval, peu après l’entrée des troupes américaines et britanniques en Irak, vous ne vous êtes pas privé de critiquer tout le monde…”
-Quelqu’un ; “L’Europe de l’Ouest n’échappe pas à mes attaques emportées. A l’Est de ce qui fut le mur de Berlin, ils ne veulent pas de la civilisation des loisirs, des rollers… Ils ont voulu rejoindre l’Europe pour avoir les mêmes droits de base, mais, dans la guerre mondiale qui est en train de se préparer, ils se rendent compte qu’ils sont plus proches des Américains… Avec raison ! Un million de gens ont manifesté contre la guerre à Londres alors qu’il n’y en avait que 1.500 à Varsovie. Les démocrates occidentaux cultivés se sont dit : « Pauvres Polonais ! ».
Pas un GI ne doit mourir pour NTM et José Bové !, j’appelle aussi de mes vœux la mort de l’ONU, cette mère maquerelle des peuples…
Voyez ce qu’il est advenu des paras belges au Congo sous l’égide de l’ONU…
Je ne me prive pas pour en rajouter et jouer les donneurs de leçons tout en critiquant ceux qui en donnent.
Jusqu’à quel point vais-je agir de la sorte ?
Où se situe la frontière entre mon intime conviction et les mots que je prononce ?
Suis-je sérieux et, partant, dangereux, quand je me réjouis en imaginant la mort de tout les cons et connes ou n’ai-je rien trouvé de mieux que de jouer les prophètes du désastre pour me faire entendre ?”.
-Patrice DB ; “Le “Web” peut paraître triste à qui l’explore en choisissant de privilégier la négativité du réel. Mais toute la subtilité de la dialectique des forums (panneaux de messages) dans tous les sites du “Web”, est de mettre en mouvement cette négativité vers sa négation“.
-Quelqu’un ; “Et de trouver dans la rédaction d’un message et/ou d’une réponse, la force du refus d’une réalité objectivement négative.
Tout en ne cédant pas à l’erreur des idées qui font du sur place ou bien tournent en rond en se répétant dans l’autosatisfaction.
Un tourbillon, comme les danses des derviches soufis pour ne jamais s’arrêter au premier niveau, celui des apparences du monde donné à l‘expérience.
Autant peut-on dire de la vie qu’elle s’auto organise, autant pouvons-nous transférer cette qualité à ce que nous voudrions développer dans le forum qui “vit” autant par les pseudos qui en sont membres, que par les nœuds virtuels de son intrigue et de ses animateurs, de ce qui se construit petit à petit et qui finit par échapper à la logique centralisatrice de Quelqu’un, que l’on pourrait nommer l’artiste du « Web », le co-auteur, le démiurge, le co-créateur.
Cette figure “mythique” qui conditionne les pseudos-humains et porte en germe dans sa dimension autistique, perverse et paranoïaque, les pseudos-anges déchus, les pseudos-héros et les pseudos-branleurs dont il devrait accepter de se défaire pour espérer dépasser l’horizon de sa propre fin.
Petit à petit, le virtuel a pris le chemin des histoires, les mensonges sont devenus des bifurcations, et les histoires des indices ou le contraire, mais cela n’a pas vraiment d’importance, ce qui compte, c’est la masse critique, le moment où s’effectue un saut quantique, un changement qualitatif, une forme de méta-logique qui organise les éléments qui composent le contenu de ce site sans cesse remis à jour.
Exploration de l’imaginaire, du rhyzome de l’imaginaire, la toile “Wébienne” est trouée, elle cache dans ses vides les histoires qui permettent de reconsidérer l’ensemble comme une structure souple, mobile et dénuée de toute finalité, sinon celle de sa propre croissance, en cohérence avec les figures esquissées depuis sa création qui traverse les pseudos et les sujets écrits par eux dans cette alchimie des images et des mots, l’icône et le verbe pour vous guider dans le labyrinthe et l’accouchement de ce qui vous dépasse et vous transcende.
J’ai un texte en exemple, un texte sublimement déjanté…:
Depuis toujours et pour l’éternité, je suis tous les fous…
Un matin, au sortir d’un rêve agité, je m’éveillai ailleurs.
Enfin, pour être exact, pas tout à fait ailleurs puisque j’étais chez moi.
Comme tous les jours, j’ai paressé une bonne demi-heure avant de réussir à m’asseoir sur le bord du lit.
D’instinct, mes pieds ont trouvé mes vieux chaussons difformes.
Je me suis levé, frissonnant, et je me suis engagé dans le long couloir sombre.
Encore cinq pas, un quart de tour à gauche et j’ouvrirais la porte des toilettes.
Euh, non, justement.
A ma gauche, il n’y avait qu’un mur opaque.
Il m’a fallu parcourir tout le couloir à tâtons avant de me rendre à l’évidence : sur le mur de gauche, il n’y avait aucune porte.
Brutalement réveillé par une brusque montée de panique, haletant, j’ai allumé la lumière.
Et là, à cinq pas de la chambre, cette p… de porte des chiottes, à droite !
A droite !
Pas à gauche.
Elles ont pourtant toujours été à gauche, j’en suis sûr !!!
Tout doucement, j’ai ouvert la porte mouvante.
A l’intérieur, la pile de rouleaux de papier, les magazines, tout était identique.
Comme lors de mes crises de vertige, mon cerveau n’a pas pu supporter cette contradiction flagrante.
Je suis tombé à genoux, ce qui m’a permis de vomir presque proprement.
J’ai passé la journée à me persuader que les toilettes avaient toujours été à droite.
Et je crois qu’après une journée d’autosuggestion, j’ai fini par y croire.
Je n’ai même pas eu besoin d’en parler à ma muse en rentrant le soir.
Elle était partie plus tôt que moi, comme à son habitude, et n’avait pas été témoin de mon délire passager.
Comme je commençais à douter de ma mémoire, j’ai préféré ne pas aborder le sujet.
Mais elle m’a trouvé soucieux, et comme souvent, j’ai mis ça sur le compte du boulot.
Avant d’aller me coucher, je suis allé directement du bon côté du couloir.
Comme si j’essayais de me débarrasser d’une idée absurde, une espèce de frisson m’a secoué les épaules.
J’ai fait à nouveau un rêve agité.
A mon réveil, j’ai souri en repensant à ce drôle de rêve, où les toilettes se retrouvaient soudain à droite.
Non, c’était l’inverse, elles avaient toujours été à droite.
Je me suis levé en sursaut, et, oui ! c’était bien ça ! elles étaient à droite !
Comme toujours ?
Enfin… c’est bien ça, hein ?
La porte a toujours été à droite, hein ?
Il n’y avait pas que de l’amusement dans ses grand yeux, j’y lisais de la surprise aussi.
Verts ?
Mais !
Elle a toujours eu les yeux bleus quoique bruns ou noirs !
Parfois gris, mais verts, non !
Je crois qu’elle a eu carrément peur lorsque je l’ai amenée, presque de force, à la fenêtre.
Verts !
Pas de doutes, ils sont vraiment verts !
Mais oui mon Quelqu’un !
Bien-sûr qu’ils sont verts !
A ce moment, dans la tempête de mon crâne, j’ai cru me souvenir, oui, je dis bien me souvenir, que ses yeux étaient verts.
Mais ma mémoire à court terme, elle, me disait qu’ils étaient bleus.
Avec une horrible grimace, j’ai réussi à dire “Oui, il sont d’un super joli vert….”
Et j’ai filé sous la douche.
J’ai passé une journée presque normale.
La porte est à droite, les yeux sont verts.
La porte est à droite, les yeux sont verts.
La porte…
Le lendemain, tout s’est bien passé (la porte était à droite, les yeux étaient verts) jusqu’à ce que je me mette en route pour mon boulot.
Le garage avait reculé d’une centaine de mètres !
J’en étais sûr, la veille, et tous les autres jours, je n’avais qu’une rue à traverser !
Ce jour-là, j’en avais deux !
Demi-tour.
Retour devant mon immeuble.
La porte et la façade n’avaient pas changé, à un détail près.
Le numéro.
L’immeuble s’était déplacé de dix numéros !
Pas de doute : avant, j’habitais au 2, maintenant, j’étais au 12 !
Avec une heure de retard sur mon horaire habituel (habituel, qu’est-ce que ce mot pouvait bien encore vouloir dire ?), je me suis installé dans le fauteuil de mon bureau.
Mes yeux étaient rouges, gonflés par les larmes de mon incompréhension.
Les phares de mes voitures d’exposition me regardaient en coin, mal à l’aise…
Le reste de la journée s’est déroulé comme les deux précédentes : impossible de travailler.
Je me disais “Désolé, je ne me sens vraiment pas bien depuis deux jours“.
Depuis deux jours ?
Tu déconnes !
Tu pétais la forme hier !
Tu te souviens comme on a rigolé ?
Ah ?
A ce moment, une vague de souvenirs a tenté de s’imposer à mon esprit : j’avais passé la veille une excellente journée.
Ou alors je m’étais torturé à propos de la couleur des yeux de ma muse ?
Lequel de ces deux souvenirs contradictoires était réel ?
L’instinct de survie de ma santé mentale me dicta la seule conduite à tenir : je laissai les nouveaux souvenirs me dominer.
Tout était normal.
Pas de panique.
Le lendemain j’ai vraiment paniqué.
J’habitais au 24, soit.
Mais surtout, en rentrant dans mon bureau, j’ai lancé un “Salut Quelqu’un !” à une personne que je ne connaissais pas !
Je ne l’avais jamais vu de ma vie si ce n’est il y a longtemps à la télévision, mais je savais plus vraiment.
Quelque chose en moi me disait que je devais m’en méfier !
Pendant une longue minute, j’ai rassemblé les souvenirs que ce nouveau visage m’évoquait.
Cette personne a commencé à trouver que je la dévisageais bizarrement : Ça ne va pas ?
Non !
Ça ne va pas !
J’en peux plus !
Tremblant, pleurant presque, j’ai débouché une bouteille de Pepsi qui m’a rappelé d’autres souvenirs.
Comme les trois autres jours, je n’ai rien réussi à faire (pour ma muse, seule cette journée était bizarre).
J’ai cogité sans répit, mais au moins, j’ai survécu jusqu’à la nuit.
Le lendemain, la porte était à droite, ma muse avait des yeux verts, avec de petites taches marrons (ah bon ?), j’habitais au 58, Quelqu’un avait vachement vieilli depuis la veille (c’est ce que je lui ai dit, un sourire crispé tentant de cacher que ma remarque n’était pas le moins du monde ironique), et à coté de mon bureau, il y avait… un ordinateur !
Le problème, c’est que je n’ai jamais réussi à me servir d’un de ces trucs !
Je l’ai dit à Quelqu’un d’autre, qui m’a regardé en rigolant.
“T’as cinq minutes pour apprendre, vieux, parce qu’on a du taf, ce matin“.
Pendant une heure, j’ai essayé.
J’avais bien de vagues souvenirs.
Souvenirs ?
Mais je n’y arrivais pas.
Je transpirais mes mains tremblaient, ma tête me brûlait.
Doucement, inexorablement, je me suis mis à pleurer.
Ma muse, apeurée (ou pire, prise de pitié ?) m’a convaincu d’aller prendre l’air.
C’est vrai que mon cerveau bouillonnant réclamait de la fraîcheur et du repos.
Je suis allé m’asseoir au bord du lac de Genval où le calme de l’eau clapotante et une petite brise m’ont aidé à faire le point.
Chaque jour, quelque chose changeait autour de moi, et moi, non.
Quel souvenir devais-je croire ?
Droite ou gauche ?
Bleu ou vert ?
2 ou 12 ?
Brun ou blond ?
Ordinateur ou papier ?
Toutes les options, toutes les combinaisons tournaient en rond.
Entre mes souvenirs et la réalité, je ne parvenais plus à faire le seul choix raisonnable, la réalité.
J’ai essayé autant que j’ai pu pendant des heures, mais je n’y suis pas arrivé.
Le soir tombé, je n’ai eu qu’une envie, chercher calme, réconfort et tendresse dans les bras de ma muse.
Quels efforts elle a dû faire pour me cacher son inquiétude et me rassurer !
J’étais surmené, c’était tout…
Pourtant, hier, j’avais l’air en pleine forme, je faisais des projets.
C’est pour ça qu’elle était surprise.
Mais bon, un peu de repos suffirait.
Je pouvais en parler à notre ami psychiatre, si j’en sentais le besoin…
Et puis, les ordinateurs, après dix ans de conneries diverses sur le Web, c’était normal que je sature…
La tête sur son ventre, j’ai réussi à m’endormir sous l’assaut répété de ses caresses.
A moins qu’elle ne m’ait donné un somnifère ?
Le lendemain, mon garage avait encore dérivé vers l’Est.
Résigné, j’estimais qu’il serait en Turquie dans trois mois.
Je savais désormais qu’il était inutile que j’en parle à qui que ce soit.
On ne pouvait plus me croire, plus jamais.
On était samedi, je me suis promené autour du lac de Genval que je ne reconnaissais plus.
Je marchais, hagard, abattu.
Je savais qui j’étais, mais ce monde m’échappait, se transformait alors que je restais, moi, immobile.
Ce matin-là, par exemple, je m’étais réveillé en pyjama, moi qui ne dors qu’à poil ou en caleçon !
Je ne me suis pas formalisé pour si peu.
Ni même d’ailleurs, quand le boucher de ce quartier que je ne connaissais pas m’a salué et appelé par un prénom qui n’était pas le mien.
Je lui ai rendu son salut, anonyme cependant, et il m’a regardé m’éloigner précipitamment.
Ces petites modifications me gênaient, certes.
Mais ce qui commençait à m’inquiéter, c’est que le processus semblait s’accélérer.
Contrairement à mes premières estimations, je me suis réveillé de l’autre côté du lac de Genval dès le lundi. La force d’une habitude qui n’était pas la mienne m’a poussé vers un inconnu qui m’a affirmé s’appeler Patrice.
Sur le chemin du retour (mais lequel ?), je me sentais précédé par mes pieds.
Je marchais comme un ivrogne, hésitant, regardant autour de moi, cherchant des visages ou des repères connus.
Le flux des voyageurs s’écartait pour me doubler, gêné par mon air éberlué.
A Bruxelles, mes pas me guidèrent vers une société dont le nom ne m’était pas inconnu, et où l’on semblait bien me connaître.
C’est à ce moment que je me suis rendu compte du ridicule de ma situation.
Qu’est-ce que j’allais bien faire ?
Quel besoin avais-je de gagner de l’argent ?
N’allais-je pas de toutes façons me réveiller le lendemain dans un monde différent ?
Personne n’avait besoin de moi ce jour-là : je n’avais pas encore été médecin à ce moment.
J’ai donc passé cette journée à questionner toutes les personnes que je rencontrais.
J’essayais de mesurer les différences entre ce monde et le mien.
En fait, dans ce monde changeant, tout restait cohérent.
Moi seul étais inadapté, je le lisais dans les yeux des autres.
Tout ce que ces questions m’ont apporté, c’est de passer pour un fou.
Pendant plusieurs jours, j’ai tenté des expériences.
Je me renseignais sur ce que j’étais sensé avoir fait la veille.
J’espérais y trouver quelque lien avec ma vie réelle.
A chaque fois que je lui posais ces étranges questions, ma muse, en pleurs ou inquiète, me parlait d’une vie normale, à chaque fois différente, mais banale, avec ses amis, ses disputes, ses films, ses balades, etc.
J’ai même passé une nuit blanche et j’ai pu constater que les changements ne se produisaient pas seulement pendant mon sommeil.
J’avais pensé jusqu’alors que je dérivais vers l’Est en droite ligne.
Mais je m’écartais de plus en plus de cet axe.
Une fois au Nord, puis au Sud, dans un mouvement de plus en plus chaotique.
Que se passerait-il lorsque j’atteindrais l’Allemagne ou l’Italie puis la Turquie ?
Serais-je alors français, allemand ou italien voire Turc ?
En fait, il ne s’est pas passé grand chose.
Un matin, je parlais autrichien, voilà tout.
Plus exactement, j’étais français, parisien, dans la peau d’un Tyrolien, avec une maison tyrolienne, une femme autrichienne et tout !
Dès le petit déjeuner, j’étais déjà en complet décalage : comment pouvait-on manger des saucisses de si bonne heure ?
Cette semaine là, j’ai remarqué que les dates ne correspondaient pas à mes souvenirs.
Le temps aussi, se modifiait !
Par exemple, je me réveillais la veille du jour où je m’étais endormi, ou le surlendemain, aléatoirement.
J’en ai profité pour m’amuser à prédire l’avenir.
Évidemment, personne ne me croyait.
Une fois, j’ai gagné aux courses après l’avoir annoncé à tous les clients d’un bar.
Il faut dire que j’apprenais par cœur les résultats des courses dans cette éventualité.
Tout ce que j’ai obtenu, c’est des haussements d’épaule : la semaine précédente, un poivrot aussi avait gagné dans ce bar.
Et il l’avait prédit depuis des années, selon lui.
C’était moi…
Mais très vite, les variations se sont mesurées en semaines, puis en mois, puis en années.
J’ai du arrêter mon petit jeu de prédicateur.
De toutes façons, avec ou sans don de divination, on me prenait pour un fou…
Durant les semaines qui suivirent, j’ai encore changé deux fois de langue : italien pendant quinze jours et serbe, je crois.
Je commençais à m’habituer à ces changements de milieu quotidien.
Mais pas assez pour réussir à m’y adapter en une seule journée.
A peine avais-je le temps de comprendre où j’étais, qui j’étais sensé être, que tout était à nouveau transformé.
La solitude devenait insupportable.
Il m’était de moins en moins possible de me confier à qui que ce soit.
J’ai vu des médecins, des psychiatres, des flics.
J’ai souvent été arrêté pour troubles de l’ordre public.
Je ne sais plus depuis combien de temps j’erre dans ce monde mouvant.
Quelle notion de temps peut être utilisée dans mon cas ?
J’ai cessé de compter les jours depuis une éternité.
J’ai été putain dans un bordel d’Istanbul.
Comme je n’ai pas voulu me soumettre, j’ai été battue, violée et enfermée.
Ce jour-là, pour la première fois, j’ai pensé me suicider.
Mais l’espoir d’un lendemain meilleur m’a permis de tenir.
Plus tard, je suis passé à l’acte.
J’ai même réussi, je pense, plusieurs fois.
Mais tous les matins, je me réveillais ailleurs.
J’ai été moine sous la dynastie Song, riche paysan maya, enfant-esclave sumérien, sorcière menée au bûcher par l’inquisition, explorateur sur Mars.
J’ai été future mère en plein travail, soldat en garnison avancée dans un château italien, vieillard entouré des siens, et tant et tant d’anonymes.
J’ai été tous ces fous qui peuplent la Terre, tous ces hommes, toutes ces femmes qui un jour, ont cessé de comprendre leur monde, qui se sont pris pour un autre, qui n’ont plus reconnu les leurs, qui ont crié dans la rue ou qui ont pleuré comme des enfants perdus.
Je suis tous ceux-là, tous ceux que tu croises dans la rue, ceux qui sont assis et qui parlent tout seuls.
Je suis tous ceux que l’on nomme les fous, les paumés, les inadaptés, tous les décalés que la Terre a portés, tous ceux qu’elle portera.
Depuis toujours et pour l’éternité, je suis tous les fous.
Tous les jours où tu ne te sens pas à ta place, tous les jours où tu pleures, où tu veux tout balancer, c’est encore moi.
Ces jours-là, je suis toi….
-Patrice DB ; “Le titre de votre dernier livre « Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens », est plus qu’étrange…
En début de votre livre vous expliquiez l’origine de cette phrase, il serait peut-être utile d’expliquer ce que Dieu vient faire dans cette galère de mots….”.
-Quelqu’un ; “Ce livre pourrait-être un tabernacle sacré qui renfermerait les spermatozoïdes du monde entier…
Nos masturbations vont-elles dès-lors devenir sacrées et leurs sécrétions devront-elles être rassemblées dans une sainte soupière aux fins de préparer un brouet divin ?
En fait, vous attendez ma sainte parole masturbatoire…..
Je vais tenter, entre-temps, d’expliquer “Dieu” le plus simplement possible…
Dieu est considéré comme l’être suprême dans les religions.
Dans les monothéismes, en particulier, un Dieu unique est considéré comme créateur et source de tout ce qui existe ; on lui attribue la perfection, l’infinitude, l’immuabilité, l’éternité, la bonté, l’omniscience et l’omnipotence.
Beaucoup de penseurs religieux ont soutenu que Dieu est si différent des êtres finis qu’il constitue un mystère dépassant l’entendement humain.
Cependant, la plupart des philosophes et des théologiens ont considéré qu’on pouvait atteindre une connaissance limitée de Dieu et en ont formulé diverses conceptions.
Les conceptions philosophiques et religieuses relatives à Dieu ont à certains moments nettement divergé.
Au XVIIe siècle, par exemple, le mathématicien et philosophe chrétien Blaise Pascal a opposé le « Dieu de la foi », réalité vécue, vivante, au « Dieu des philosophes », idée abstraite.
Presque toujours, les mystiques, qui prétendent avoir une expérience directe du divin, jugent leur connaissance de Dieu supérieure aux démonstrations formulées par les philosophes et les théologiens.
Certains théologiens ont donc essayé de combiner l’approche philosophique et l’expérience directe de Dieu, comme l’Allemand Paul Johannes Tillich au XXe siècle.
Cependant, une certaine tension reste sans doute irréductible entre la manière dont les théologiens parlent de Dieu et celle dont la plupart des croyants le perçoivent.
Dieu peut être conçu comme plutôt transcendant (« au-dessus » du monde), ce qui souligne son altérité, son indépendance à l’égard du monde et son pouvoir, ou comme plutôt immanent (« habitant » le monde), ce qui met en relief sa présence et sa participation au monde.
Par analogie avec les êtres humains, il a pu être imaginé comme une personne ; à l’inverse, bien des religions ont jugé que le concept de personnalité ne pouvait s’appliquer à Dieu, lequel devait être conçu comme impersonnel ou supra personnel.
Dans les grandes religions monothéistes, Dieu est vénéré comme l’Un, l’unité suprême qui embrasse ou a créé toutes choses.
Mais la croyance en plusieurs dieux ou polythéisme a existé également tout au long de l’histoire.
Ces attributs contradictoires sont souvent combinés dialectiquement.
Par exemple, tandis que le théisme insiste sur la transcendance et que le panthéisme identifie Dieu à l’ordre du monde, le panthéismes a conçu un Dieu à la fois transcendant et immanent.
De même, la doctrine chrétienne de la Trinité (ainsi que d’autres religions) admet à la fois l’unité et la diversité de Dieu ; le christianisme est ainsi une forme de monothéisme dans lequel l’unité totale de Dieu a été modifiée.
Dieu est encore apparu sous un aspect à la fois personnel et impersonnel ; ailleurs il a paru le seul être véritablement personnel et, dans tout l’univers fini, il n’existait qu’une approximation imparfaite de l’être personnel.
Toutes ces tentatives pour réunir dialectiquement en Dieu des caractéristiques apparemment contradictoires furent fréquentes chez les mystiques et les religieux qui essayèrent d’exprimer la complexité de l’expérience religieuse.
Ainsi le philosophe allemand Nicolas de Cues (XVe siècle), convaincu que seule l’intuition mystique permettait d’appréhender Dieu, soulignait-il la « coïncidence des opposés » en Dieu ; de même, le philosophe danois Søren Kierkegaard (XIXe siècle) a insisté sur la nature paradoxale de la foi religieuse.
Ces formules veulent suggérer que la logique d’un discours sur Dieu est nécessairement différente de celle qui s’applique à des entités finies.
Dans le judaïsme, le christianisme et l’islam, les trois religions enracinées dans la tradition biblique, Dieu est conçu d’abord en termes de transcendance, de personnalité et d’unité.
L’idée de transcendance est introduite dès les premiers versets de la Bible hébraïque, où Dieu est présenté comme créateur : cette conception a imprégné tout le discours juif sur Dieu.
Dire du monde qu’il fut créé signifie qu’il n’est ni indépendant, ni une émanation de Dieu, mais extérieur à lui et produit de sa volonté, de sorte que Dieu est le Seigneur de toute la Terre.
Ceci explique l’aversion des juifs pour l’idolâtrie : rien de créé ne pouvait représenter le Créateur, c’est pourquoi il fut interdit d’en fabriquer des images matérielles.
Mais il a aussi été écrit que l’homme a été fait à l’image de Dieu : la perception hébraïque de Dieu était donc nettement anthropomorphique.
Il promettait et menaçait, il pouvait se mettre en colère ou être jaloux ; mais ses attributs premiers demeuraient la vertu, la justice, la clémence, la vérité et la fidélité.
Il fut imaginé comme un roi, un juge et un berger.
Il se lia à son peuple par des alliances et, ce faisant, se limita lui-même.
C’était un Dieu vivant.
Le nom de Dieu, Yahvé, a pu être compris comme : « je suis qui je suis » ; cependant, il ne semble pas que cette expression ait pu avoir pour les Hébreux des temps bibliques le sens abstrait et métaphysique qu’elle a acquis plus tard.
Le Dieu des Hébreux était unique ; son commandement était : « Tu n’auras pas d’autre dieu que moi. »
En fait, dans certains passages de la Bible, l’Esprit du Seigneur et l’ange du Seigneur apparaissent presque comme des êtres divins secondaires, de même que la sagesse divine dans des spéculations juives ultérieures.
Le christianisme, qui fut à ses débuts une secte juive, reprit donc à son compte le Dieu hébreu et la Bible juive, nommée par les chrétiens Ancien Testament.
Durant son existence, Jésus fut probablement perçu comme un saint homme de Dieu, mais vers la fin du Ier siècle les chrétiens voyaient en lui un dieu, ce qui créait une difficulté par rapport à la tradition monothéiste du judaïsme.
L’élaboration de la doctrine de la Trinité permit de la résoudre ; bien qu’elle soit suggérée dans le Nouveau Testament, cette doctrine ne fut pourtant pas entièrement formulée avant le IVe siècle.
Le Dieu de l’Ancien Testament devint pour les chrétiens le Père, nom que Jésus lui appliquait lui-même, qui soulignait son amour et sa sollicitude plutôt que sa puissance.
Jésus, reconnu comme le Christ, était considéré comme le Fils ou le Verbe (Logos) incarné, la manifestation concrète de Dieu dans l’ordre fini.
Ces deux expressions, « Fils » et « Verbe », désignaient un être à la fois distinct du Père et pourtant semblable à lui au point d’être « de la même substance » (traduction du grec homoousios) que lui.
Le Saint-Esprit, qui, en Occident, procédait du Père et du Fils, et en Orient du Père seulement (querelle du filioque), constituait la présence immanente et l’intervention de Dieu dans la création.
Bien que la théologie chrétienne parle des trois « personnes » de la Trinité, il ne s’agit pas de personnes au sens moderne du terme, mais de trois manières d’être d’un seul et même Dieu.
L’islam, qui a vu le jour en réaction contre les anciens cultes païens d’Arabie, est demeuré le plus résolument monothéiste des trois religions d’origine biblique.
Le nom d’Allah signifie simplement « Dieu ».
Il est personnel, transcendant, unique ; il est interdit aux musulmans de le représenter sous la forme d’une créature.
Selon le Credo fondamental de l’islam « Il n’y a pas d’autre dieu qu’Allah et Mahomet est l’envoyé d’Allah. »
Allah possède sept attributs de base : la vie, la connaissance, la puissance, la volonté, l’ouïe, la vue et la parole.
Ces trois derniers ne doivent pourtant pas être compris dans un sens anthropomorphique.
Sa volonté est absolue et tout ce qui peut arriver en dépend, y compris le fait que croyants et incroyants sont prédestinés à l’être.
Malgré leurs différences, les conceptions de Dieu dans le judaïsme, le christianisme et l’islam montrent des similitudes évidentes.
Les grandes religions de l’Asie, pour leur part, appartiennent à un univers assez différent.
Dans le contexte religieux asiatique, l’emploi même du mot « Dieu » peut se révéler trompeur, dans la mesure où il évoque généralement une personnalité.
Le terme « déité » semble plus approprié car il englobe à la fois l’idée d’un Dieu personnel et celle d’un absolu impersonnel.
Dieu peut être perçu de différentes manières dans l’hindouisme.
Sur un plan philosophique, il désigne Brahmâ, seule réalité éternelle, absolue, embrassant tout ce qui est, de sorte que le monde du changement n’en est que l’apparence superficielle (maya).
Dans la religion populaire, de nombreux dieux sont reconnus qui sont en fait des manifestations de Brahmâ. Chaque dieu a sa fonction propre.
Les trois principaux, responsables respectivement de la création, de la conservation et de la destruction, composent la Trimurti (les trois puissances) évoquant la Trinité chrétienne.
Au sens strict, le dieu créateur ne crée pas au sens où l’entendent les judéo-chrétiens, car le monde est éternel : il est le dieu qui existe depuis le début.
On a pu dire que le bouddhisme, sous sa forme hinayana, était athée, mais ce n’est pas le cas.
Les dieux sont réels mais pas suprêmes.
La réalité suprême, ou Déité sainte, est l’ordre cosmique impersonnel.
On trouve un concept semblable dans la religion de la Grèce antique, où le destin cosmique semble avoir été supérieur aux dieux les plus grands.
Dans le bouddhisme mahayana de la Chine et du Japon, le Bouddha lui-même fut transformé en un être divin, tandis que le lien avec le Bouddha historique devint très ténu, voire inexistant ; les bouddhas de l’Extrême-Orient sont des êtres cosmiques.
Dans les religions chinoises indigènes, le pur polythéisme des cultes populaires s’est trouvé modifié au contact des philosophies érudites développées dans l’élite.
Dans ces philosophies, l’Être suprême semble lui aussi avoir été conçu comme un ordre impersonnel.
Dans le taoïsme, il est le rythme de l’univers ; dans le confucianisme, il est la loi morale du ciel.
Dans le polythéisme coexistent plusieurs dieux, chacun manifestant un attribut divin particulier ou étant chargé d’un aspect spécifique de la nature ou des affaires humaines.
Forme la plus courante des religions de l’Antiquité, le polythéisme était particulièrement développé en Égypte, en Mésopotamie, en Grèce et à Rome.
Souvent (comme le montre l’hindouisme), le polythéisme a évolué vers une conception plus unitaire du divin, soit par le biais de la critique philosophique, soit parce que l’un des dieux avait acquis une supériorité marquée sur les autres.
Les dieux d’un même panthéon étaient habituellement pensés selon un modèle familial, ce qui donnait dès le départ le sentiment de leur unité.
Le polythéisme naquit probablement d’une forme de religion plus traditionnelle (et encore pratiquée dans de nombreuses régions du monde) appelée animisme, c’est-à-dire la croyance en une multitude de forces spirituelles, localisées et limitées dans leurs pouvoirs, les unes bienveillantes, les autres hostiles.
Dans l’animisme, le sens du divin se trouve ainsi disséminé dans l’environnement.
Dans le monothéisme du judaïsme et de l’islam, la déité est pensée au niveau transcendant et personnel le plus élevé.
La Trinité chrétienne constitue une tentative de synthèse de la transcendance et de l’immanence.
Dans beaucoup de religions asiatiques, l’immanence et la nature impersonnelle de la déité sont mises en avant ; cependant, certaines formes d’hindouisme et de bouddhisme s’accommodent d’aspects personnels du divin.
Les conceptions de Dieu ont considérablement varié d’une époque et d’une civilisation à l’autre ; pourtant, une certaine forme de croyance en un Être suprême a prévalu dans presque toutes les sociétés historiques. Cette croyance fut néanmoins remise en question depuis les temps les plus anciens par différentes philosophies telles que le scepticisme, le matérialisme et l’athéisme.
La proportion d’incroyants est sans doute plus importante dans les sociétés modernes que dans la plupart des sociétés du passé.
Les arguments contre l’existence de Dieu furent aussi nombreux que les arguments la démontrant.
Les athées ont nié absolument l’existence de Dieu.
Certains, dont je fais partie, pensent que l’univers matériel est la réalité ultime, d’autres estiment que la prédominance de la souffrance et du mal dans le monde exclut l’existence d’un être sacré.
Les agnostiques, pour leur part, jugent que les preuves pour et contre l’existence de Dieu demeurent peu concluantes et suspendent par conséquent leur jugement.
Les positivistes estiment que l’investigation rationnelle ne peut concerner que les questions sur des faits empiriques, de sorte qu’affirmer ou nier l’existence de Dieu n’a aucun sens.
Dieu est conçu comme la cause ou la source de l’être ; il n’est donc pas simplement un autre être, pas même le plus haut : il n’existe pas de la même manière que toutes choses existent dans le monde.
Bien que ce soit la manière traditionnelle d’en parler, il serait donc erroné d’affirmer que « Dieu existe ».
Croire en Dieu signifie avoir foi dans la cause suprême de l’être, ou croire à une rationalité suprême et à la justesse de l’ensemble des choses.
Cette façon d’exprimer la nature de la croyance laisse ouvertes les questions de la transcendance, de l’immanence, de la nature personnelle ou impersonnelle de Dieu, etc.
Fondamentalement, la source de la croyance en Dieu réside dans une expérience religieuse, dans la découverte qu’il existerait un dieu qui agit sur la vie de l’individu ou dans une expérience mystique qui révélerait sa présence.
La croyance s’enracine aussi dans des expériences morales où s’éprouve le sentiment d’une profondeur ou d’un absolu qu’on appelle Dieu : relations avec les autres, sentiment du beau, recherche de la vérité, conscience de la finitude ou confrontation à la souffrance et à la mort.
Le philosophe contemporain Karl Jaspers nomme ces expériences des situations limites.
On peut y éprouver ce que le théologien protestant allemand contemporain Rudolf Otto, dans une description classique intitulée mysterium tremendum et fascinans décrit comme un mystère suscitant à la fois la crainte et la fascination.
De nombreuses tentatives ont été faites pour prouver la réalité de Dieu.
Selon l’argument ontologique défendu par le théologien scolastique du Moyen Âge saint Anselme, l’idée même d’un être parfait prouve son existence, car l’existence est elle-même un aspect de la perfection.
Au XIIIe siècle, le théologien saint Thomas d’Aquin rejeta l’argument ontologique mais proposa cinq autres preuves de l’existence de Dieu, toujours officiellement admises par l’Église catholique : le fait du changement exige un agent de changement ; la chaîne de causalité doit trouver son origine dans une cause première qui n’a pas de cause ; les faits contingents du monde (qui auraient pu ne pas être ce qu’ils sont) présupposent nécessairement un être ; on peut observer une gradation des choses en supérieures et inférieures, ce qui sous-entend une réalité parfaite tout en haut de la hiérarchie ; l’ordre et le dessein de la nature exigent à la source un être possédant la plus grande sagesse.
Au XVIIIe siècle, Emmanuel Kant rejeta les arguments de Thomas d’Aquin mais soutint la nécessité de l’existence de Dieu en tant que base ou garant de la vie morale.
Ces arguments en faveur de la réalité de Dieu ont été abondamment critiqués et sont constamment reformulés pour répondre à ces critiques.
Il est aujourd’hui généralement admis qu’aucun d’eux ne constitue une preuve ; pour de nombreux croyants, ils ont une force cumulative constituant une forte présomption, surtout si on la met en rapport avec l’expérience religieuse.
Mais en dernier ressort, la croyance en Dieu, comme beaucoup d’autres croyances, constitue un acte de foi qui a besoin de s’enraciner dans l’expérience personnelle.
Cette acte de foi devient de la sorte une vérité subconsciente, comme respirer est un automatisme…
La croyance s’insinue donc au plus profond de l’inconscient à en devenir un automatisme, un besoin, alors que c’est irrationnel.
Saupoudrez la bêtise humaine d’un zeste de manipulation, déformez la rationalité jusqu’à l’absurdité en expliquant l’inexplicable sous prétexte que « c’était écrit », jouez sur la peur du vide, sur l’imbécillité humaine, et vous obtiendrez une religion en même temps que des gens pour y croire et la défendre jusqu’à l’absurdité de la mort…: « Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens » ….
Je suis athée, profondément anti-religieux, ce en quoi je vois tous les malheurs du monde, les interdits, les brimades, vexations, l’esclavagisme des cerveaux au seul profit de quelques-uns qui en tirent profit….
-Patrice DB ; “Amen !”
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