Yves, Simone, Marilyn, Miller et les autres…
Selon les saintes écritures, l’humanité est marquée dès son origine par deux supercheries : celle d’Eve et du serpent, puis celle perpétrée par Eve vis-à-vis d’Adam…, des prélimaines malhonnêtes qui semblent indiquer que l’homme dans sa généralité est prédestiné à tromper ses semblables, en ajoutant également : se tromper encore, vis-à-vis de soi-mème…
La nature elle-même ne fait pas exception à cette tendance, de nombreux imposteurs et “rois de l’arnaque” de la faune et de la flore, survivent grâce à la ruse et à la tromperie…
Certains papillons utilisent les motifs colorés de leurs ailes pour intimider leurs prédateurs…, d’autres insectes inoffensifs imitent des espèces venimeuses ou “piquantes”, certaines plantes carnivores capturent les insectes trompeusement attirés par la promesse de nourriture ou de partenaires…, tandis que les poissons-lanternes aguichent leurs proies à l’aide de leurres semblables à ceux des pêcheurs…
Le coucou est célèbre pour pondre ses oeufs dans le nid d’autres volatiles, laissant ensuite les parents adoptifs malgré eux, nourrir et élever leur progéniture en pensant qu’elle est la leur, mais en terme de supercheries, les motivations des animaux et des plantes sont cependant différentes de celles des hommes…
Si les premières trompent en effet pour survivre et pour procréer, les êtres humains poursuivent des objectifs plus “élevés” : richesse, pouvoir, célébrité, c’est le cas, entre autres, de Yves Montand et surtout de Yves Montand…
L’un veut sortir de sa condition sociale, l’autre aussi, c’est ainsi que l’on peut observer quelques humains, tel Yves Montand dont l’ambition ne sera que de monter l’échelle sociale afin de ne plus jamais retomber dans la pauvreté, (on ne peut lui en vouloir) une autre, telle Rubis, l’italo-marocaine qui aura pour objectif le cabballero Berlusconi, ou encore Jade Forest…, Barbara Gondolfi, ( toujours des belges) l’une ayant mis le grappin sur un des francais les plus riches et l’autre, magnifique brune, sur un acteur affaibli par la maladie et l’âge…
Chacun, chacune se débrouilleront pour avoir leur part du gâteau, question de survie…?
Bien évidemment que nous ne sommes pas tous (et toutes) dupes de certains “chantonneux” d’hier et d’aujourd’hui…
Je crois avoir déjà écrit que je n’ai jamais trouvé l’homme-Montand formidablement sympatique, moins encore le chanteur, à deux exceptions près, pour l’interprêtation des feuilles mortes de Prevert, mais surtout pour l’acteur qu’il a été !
Lorsque nous regardons “Le Salaire de la peur”, nous pouvons déjà tout comprendre, Montand savait jouer la haine, l’envie, le lâche, l’amoureux, l’opportuniste, mais dans le spectacle n’est-ce pas un euphémisme ?
L’homme-Montand n’était pas complexe et la femme qui l’a encourragé à être ce qu’il a été et est devenu est bien la soumise Simone Signoret…
Elle a pu en être fière, comme elle a du en subir quelques humiliations aussi au point de ne plus supporter son image… Il y a toujours une femme derrière le devenir d’un homme, surtout lorsque celle-ci n’est pas dupe de la bêtise de son grand amour…
Lucide, Signoret évitera “La Robe noire”, toutes les robes…, pour ne pas souffrir de la comparaison : épaules, cou, hanches, cuisses, fesses avec le sex-symbol…
Rien ne lui échappera et surtout pas les bretelles qui tombent des fragiles épaules de Marilyn qui savait si bien en jouer : ”
A bien regarder les photos, elles parlent d’elles-même, Signoret et Arthur Miller sont non seulement témoins d’une histoire qui commence mais surtout complice d’une relation qui ne pouvait aller plus loin qu’une coucherie.
Miller profite de la situation en silence, (celui-ci à déjà une liaison avec une photographe, ça l’arrange, il suffit d’attendre), Signoret fait semblant de rien, elle observe, Montand est aux anges, béat, Hollywood est à lui…
Seulement, Yves Montand ne se sent pas à sa place dans cette usine à rêves, ni dans cette culture, il a besoin de Simone, de la France, d’histoires… et Simone le sait, c’est pourquoi elle rentre au pays, laissant les tourtereaux ensemble, elle est blessée sans aucun doute, mais certaine qu’il reviendra vers elle, avec son nouveau CV…
Signoret avait besoin d’admirer un homme, Montand avait besoin d’être admiré, mais surtout, d’être continuellement conforté par son épouse, sa première et véritable groupie ! Avec la blonde la plus fragile du cinéma, il s’est rendu compte, malheureusement… après avoir couché avec elle que la belle était instable émotionellement, la rupture avec celui-ci ne fera qu’enfoncer un peu plus Marilyn dans la dépression après l’abandon de son très cher mari, Arthur Miller…
Montand : “Pas une seconde je n’ai envisagé de rompre avec ma femme, pas une seconde, mais, si elle avait claqué la porte, j’aurais probablement fait ma vie avec Marilyn, par l’attitude qu’elle a choisie, Simone a empêché que la question se pose. De fait, elle ne l’a pas été…”
Montand : “Je voulais juste l’embrasser pour lui dire au revoir… et là, ça a ripé. On s’est embrassés, après, on a fait l’amour, elle n’était pas bien foutue. Elle avait de beaux seins, mais le reste n’était pas terrible”…
J’ai peut être été trop tendre. Elle a probablement eu un béguin de collégienne. Si c’est le cas, j’en suis désolé”…”
Pas franchement flatteur pour Montand que d’avoir fait cette confidence !
Quand à Simone Signoret, elle déclarait à propos de cette relation : Si Marilyn tombe amoureuse de mon mari, ça prouve qu’elle a bon goût ! “
Marilyn : “Je n’ai jamais trompé qui que ce soit. J’ai parfois laissé les hommes se tromper eux-mêmes…”
Tout doucement, sans faire de bruits…
Plus tard, Montand ne voyait plus “Casque d’or”, mais “Madame Rosa”, celle-ci vieillissant prématurément, marquée par l’alcool, les médicaments et plus tard la maladie, la cécité…
Pour ce qui est de ses engagements et orientation politique, tout le monde peut se tromper, Montand la reconnu, beaucoup se sont trompés, même ceux qui ont cru à l’Amérique…
L’acteur était bon…, même très bon dans beaucoup de rôles, que se soit chez Claude Sautet, Alain Corneau, Costa-Gavras, Verneuil, Renais, ou encore chez Merlville, parfois exaspérant, mais si souvent désarmant, on ne peut rester indifférent lorsque celui-ci prend le rôle du papé dans “Jean de Florette”…
Yves Montand est dans le caveau, Simone, Arthur Miller, Marilyn et les autres, ils ont emporté avec eux leurs mensonges, leurs vérités et leurs secrets, reste les images et les sordides biographies de quelques proches, dont celle de la fille de Signoret…