Ferrari F40 #83249 1999 Alain Prost…
Pour vendre une bagnole, il ne faut qu’un acquéreur… Faut-il qu’il existe et se manifeste… En théorie, un seul suffit, en dessous de 55 millions de spermatozoïdes par ml, le délai de conception d’un enfant est plus long. Un nombre inférieur à 10 millions/ml peut être responsable d’une infertilité. Il me semble que ces chiffres s’appliquent aux Ferrari surtout à la F40… Un seul suffit sur 55 millions de ga-gâteux pour l’acquérir, mais le résultat de cet accouplement (en ce cas transgenre-hybride) n’assure pas que le résultat sera sain…
En ce cas qui m’occupe à tapoter ce texticule couillu, aucun masturbateur n’a éjaculé de quoi fertiliser RM-Sotheby’s dans cette opération digne de Frankenstein, car à mon sens (ce qui n’engage que moi), la bête (immonde) est moche. Son histoire, de plus, est d’une infinie tristesse pour qui a de la sensibilité. Avanti… À la fin du championnat du monde de Formule 1 de 1989, Alain Prost était devenu l’un des pilotes les plus titrés de l’histoire du sport automobile (je n’ai jamais découvert ce qu’il avait de sportif à faire le zouave assis devant un volant dans une bagnole inconfortable et brinquebalante).
Avec trois championnats du monde à son actif, Prost avait rejoint Jack Brabham, Jackie Stewart, Niki Lauda et Nelson Piquet dans la consécration de l’inutile aux sévices du consumérisme et était devenu l’un des plus grands et antipathiques pilotes de tous les temps… et sa carrière ne montrait alors encore aucun signe de ralentissement. Depuis Ben-Hur et son char que de chemin parcouru ! Bien qu’il ait remporté le championnat du monde devant son coéquipier et grand rival Ayrton Senna, Prost quittait McLaren pour Ferrari qui payait plus.
Il remplaçait Gerhard Berger en tant que premier pilote de la Scuderia après la mort de pépère Enzo Ferrari (tout est éphémère donc il l’était). En tant que pilote principal entrant pour Ferrari, l’usage était que Prost reçoive une Ferrari à utiliser en dehors du circuit, un cadeau façon surprime, vraisemblablement déclaré au fisc comme “cadeau” , n’y étant pas immatriculé/déclaré, d’où l’avantage financier de direct vendre vite fait “le cadeau” à un naïf extatique auto-enfermé dans la vénération. Un seul suffit… Un seul fut trouvé qui paya…
La F40 châssis #83249# achevée à la fin de 1989, construite à l’économie, sans convertisseurs catalytiques ni suspensions réglables, ni finitions luxueuses, ni polissage des soudures, ni habillage intérieur en cuir, caractéristiques qui devaient marquer les F40 de productions ultérieures, ce qui ne fut pas le cas. Alain Prost a confirmé qu’il avait pris livraison de la Ferrari sans la voir ni s’y asseoir, donc sans jamais la conduire, uniquement pour la vendre le plus cher possible très peu de temps après cette opération.
C’est Graham de Zille. actif dans la “Ferrari Challenge Series”, qui s’était avéré le client idéal rêvé car il possédait un certain nombre de Ferrari au moment de son achat de la F40 au début des années 1990 par l’intermédiaire de Graypaul Ferrari, qui agissait au nom d’Alain Prost moyennant commission. Avant que de Zille ne prenne livraison, Alain Prost a toutefois été obligé de signer le toit de la voiture qui a alors ensuite été recouvert d’une épaisse couche de plastique mou et transparent pour conserver cette trace permettant une plus-value, trace qui reste plus ou moins visible aujourd’hui.
La Ferrari F40 châssis 83249 est restée chez Graham de Zille au Royaume-Uni en tant que relique et a déménagé fiscalement avec lui à Jersey (paradis fiscal) en 1995. Juste avant cela, la voiture a été immatriculée en transit au Royaume-Uni et son compteur kilométrique a été remplacé et changé de kilomètres en miles. Alors qu’elle était à Jersey, la F40 a été présentée dans le numéro d’avril 1997 du magazine Motor Sport dans un article célébrant les 50 ans de Ferrari. La voiture a ensuite été conduite lors d’un test comparatif aux côtés des Ferrari 288 GTO et F50 appartenant à Graham de Zille.
C’était un article “dythirambiquement” sirupeux sans l’ombre de quelconques vérités, écrit par Andrew Frankel, un dévot, qui, venu en pré-fascination est reparti post-fasciné par la voiture (gag) grâce à un chèque de remerciement. Je résume en une phrase son article : “Dans l’art de la sauvagerie habilement contrôlée, le F40 ne connaît pas de pairs”. Psychologiquement c’était habile et finalement très pervers pour oser écrire qu’en fait c’était totalement merdique. En 1999, la F40 est revenue au Royaume-Uni sous la propriété de David Darling de Leamington Spa.
Partageant son temps entre le Royaume-Uni et les États-Unis pour diverses affaires secrètement fiscalement inavouables, la voiture qui n’était qu’un moyen pour créer (à la revente spéculative) de l’argent facile sans traces, a été peu utilisée avant d’être acquise par d’autres membres de la confrérie (sic !) dont Craig Johnson puis Karl McKeowen en 2006 et Alistair Dyson en septembre 2007 qui l’ayant achetée trop cher (tout a une limite) a du la conserver en rongeant son frein jusqu’en 2016.
Par suite de relations et menaces, cette même année, l’immonde Ferrari F40 châssis #83249 a obtenu la certification “Ferrari Classiche”, une arnaque à 10.000 euros indiquant qu’elle avait conservé son châssis, son moteur, sa boîte de vitesses et sa carrosserie d’origine ! Pour célébrer le 70e anniversaire de Ferrari, cette F40 a alors été invitée à Maranello, pour y participer (l’inscription est de 12.000 euros) au concours de Fiorano célébrant l’anniversaire de Ferrari, se classant deuxième de sa catégorie suite à un don préalable…
La voiture a ensuite vécu de manière erratique aux mains de vils marchands et a échoué en France, ou, pour cause de fuites menaçant la survie de la bête, les réservoirs souples de carburant ont été remplacés en mars 2019 chez Ferrari-Lyon (Ils sont valables jusqu’en septembre 2028). Un service important a également été effectué à cette époque malgré que la Ferrari n’était plus aux normes. Un artifice génial “Usine” pour obliger les infortunés revendeurs à dépenser des fortunes en frais obligés.
Les pneus alors montés sur la voiture n’avaient que 10 ans et même pas 2.900 miles, mais la voiture a du être accompagnée d’un jeu de pneus frais datés de 2018 faute de quoi la certification “Ferrari Classiche” sautait… Je passe pour la livraison (et les frais y relatifs) des dits pneus par camion spécial Total 18.000 euros)… Depuis ce chantage/service, la voiture a parcouru 15 kms sans panne (un exploit)… Son compteur kilométrique (certifié pour 10.000 euros de plus) indiquait donc le même “un peu moins de 2.900 miles”. Je n’ose imaginer quel serait le cout d’entretien si elle avait été réellement utilisée !
Trop bon envers l’infortuné dernier propriétaire, les gens de l’Usine Ferrari, ont en plus : 1° du dossier d’historique qui l’accompagnait (10.000 euros), 2° du manuel du propriétaire (5.000 euros) et 3° du carnet d’entretien de remplacement (10.000 euros), fait en sorte que la F40 soit également accompagnée d’un nouvel ensemble d’outils (25.000 euros), d’un aileron avant d’origine (40.000 euros ) et d’une valise Schedoni adaptée (32.000 euros)… Donc un pré-total hors TVA de 122.000 euros plus 18.000 euros (pneus) et 10.000 euros (certification compteur), soit 150.000 euros !
Le journaleux Frankel a peut-être le mieux résumé la F40 dans la conclusion de son article du magazine Motor Sport : “Enzo Ferrari disait toujours que la meilleure Ferrari était celle qu’il n’avait pas encore fabriquée”.. J’en déduit que pépère Enzo considérait que ses voitures ne valaient pas grand chose… Par contre ce que les naïfs payent c’est le prix de la vanité. La capacité de nuisance des médias aux ordres dits “main stream” dans la falsification de l’information est absolument hallucinante.
Rien de ce que j’ai jamais conduit ne peut égaler le mélange de terreur pure et de dégout viscéral de brûler des pneus et de l’essence dans cet attrape-nigaud. Piloter une F40, c’est comme, eh bien, imaginez… avoir les yeux bandés dans un placard noir avec une transsexuelle… et devoir deviner son sexe sans parler mais sous les acclamations de la foule. Il faut vous imaginez aussi vous promener avec deux millions d’€uros et une enseigne au néon sur le toit indiquant : “Cette Ferrari F40 est à vendre 2 Millions d’€uros”. Voilà à quoi ressemble la conduite d’une F40.
Une profonde respiration ici avant de continuer… Et je vais essayer de vous expliquer qu’une Ferrari F40 est une merde comme les autres voitures exotiques. Au cours des vingt dernières années, les voitures au prix élevé et à l’accélération provoquant des maux de tête ont connu une métamorphose remarquable, elles ont été domestiquées avec vitres électriques et climatiseur ainsi qu’avec assez de place pour les jambes et la tête sans devoir à ressembler à une grenouille. Maintenant on peut voir l’extérieur assez bien pour changer de voie sans dire d’abord “Je vous salue Marie”… Mais ce n’est pas le cas de la F40.
Cela remonte à la fin des années 1950 et avant, où des marques comme Ferrari, Maserati, Jaguar et Porsche construisaient des voitures de sport et GT pour la route qui pouvaient concourir sur pistes avec un minimum de modifications. Aucune d’entre-elles n’était confortable, maniable ou fiable. Ce qu’elles offraient était seulement de l’excitation bordélique sado-masochiste. La F40 est une pute comme ça, sauf qu’elle ressemble à une voiture de course qui a déjà fait un mauvais virage à la fin de la voie des stands.
En effet, son nez est affaissé pour pelleter l’air, sa carrosserie en plastique/Kevlar est marquée de suffisamment d’entrées d’air pour inhaler la totalité des échappements de toutes les voitures… Le moteur à double turbocompresseur est exposé sous une lunette arrière en plexiglas moulé qui a été fendue pour ne pas fondre et permettre à l’air chaud du compartiment moteur de s’évader. La F40 dispose également d’une suspension pseudo-réglable en hauteur a deux positions qui oblige à déboulonner toute la suspension pour la déplacer ! Mais, hééééé ! Qui a une équipe de stand, pour aller se balader ?
Ferrari a joué l’aspect double-jeu à fond. Lorsqu’on ouvre la porte, on est confronté à un intérieur aussi austère qu’un confessionnal… Ferrari aurait pu coller du cuir sur les panneaux de porte et mettre de la moquette sur le sol, cela n’aurait ajouté que quelques kilos. Mais cela aurait tué l’ambiance de course. Au lieu de cela, ce que l’on voit partouze c’est de la feutrine bon-marché mal collée et une quantité ahurissante de vis cruciformes et de rivets pop… L’éblouissement du Kevlar noir et beige nu sur les portes et le sol et un épais cordon de joint vert-laid qui court le long des jointures ajoute à la stupéfaction !
Une seule sangle ouvre chaque porte de l’intérieur. Le tableau de bord est rudimentaire. Les pédales sont des plaques métalliques percées au hasard par des apprentis. Un arceau de sécurité se niche derrière le siège, caché par des panneaux intérieurs mal-foutus et brinqueballant. Les tubes de support recouverts de Kevlar descendent entre les portes et les sièges, bloquant l’entrée. Les sièges baquets de style course n’ont aucun rembourrage et sont recouverts d’un tissu ignifuge orange irisé Nomex qui ne vous empèchera pas de brûler vif dans d’atroces douleurs en cas d’accident.
Au milieu de tout ce ridicule “go-fast pour gamins” on découvre un climatiseur d’une autre époque, qui est un équipement standard qui ne souffle que de l’air chaud… Pour entrer et sortir de cette stupidité, il faut se tortiller le long de l’arceau de sécurité puis tourner et re-tortiller ses jambes autour de la timonerie avant et sous la colonne de direction ! Ce n’est qu’à ce moment-là, à condition que vous n’avez pas bandé vos muscles, que vous pourrez mal vous asseoir sur le siège. Inévitablement, vous vous asseyez sur les ceintures de sécurité et devez vous retortiller pour les déconnecter, les positionner et suffoquer.
Le harnais de course à six points doit être cliqué laborieusement après ajustement. Le volant est mal positionné et trop éloigné, nécessitant de longs bras. Les jambes sont à l’étroit obligeant en une position accroupie. Quelle honte que de fabriquer une telle merde ! Tournez la clé de contact et… rien. La F40 dispose d’un bouton de démarrage. (C’est une voiture de course, vous vous souvenez ?) Lorsque “ma” voiture d’essai a démarré, elle a craché des nuages de fumée huileuse. “Quelque chose ne va pas ?”, a hurlé l’irresponsable de chez RM-Sotheby’s, très inquiet !
Puis il s’est mis à hurler encore plus fort (un exploit à publier au livre des records) : “Je pense que les bouchons sont encrassés”... J’avais alors le pied au plancher, mais le moteur suintait à peine dans la plage de régimes, comme s’il était rempli de mélasse. Des appels téléphoniques sur le téléphone portable du propriétaire ont été passés. Il a répondu que c’était une “shit-car” et que c’est pourquoi il l’a vendait…“Ca ne pourrait être que des bouchons encrassés”, a de nouveau dit le préposé de Sotheby’s.
C’était un matin de 25 degrés, et la F40 fumait comme une locomotive à vapeur. J’ai dit “Les voitures normales ne polluent pas des bouchons dans les mêmes circonstances, et si elles le faisaient, elles ne respecteraient pas les normes d’émissions. Les voitures de course, d’autre part, mangent des bouchons pour le petit-déjeuner, le déjeuner et le dîner. Les gars de Ferrari ont dû être très astucieux pour amadouer la F40 au-dessus des obstacles de l’EPA”...La réponse fut vive : “Conduisez-la lentement pendant un moment”, m’a conseillé le préposé Sotheby’s.
Alors je l’ai fait. Environ dix kilomètres après le début de mon voyage en enfer, un épais nuage noir flottait partout, mais le moteur a finalement décidé de se dégager avec divers rots, un long frisson et un pop-bang…Puis la F40 s’est presque jetée sur une Mini qui avançait devant, comme si elle voulait l’ingérer. Oh wowww ! Le bruit du moteur était assourdissant. Il est impossible de parler ni de penser dans une F40 en mode d’assaut complet. Ça grogne, ça hurle, ça gémit. Les deux turbos ajoutent un sifflet de moteur à réaction.
Il n’y a pourtant que 478 chevaux là-bas (comparativement a divers moteurs V8 Ricain équipant des Hot-Rods), ce qui donne, à chaque fois que vous appuyez sur l’accélérateur, comme quelqu’un quelqu’un qui hurle dans les flammes de l’achever ! Un (malheureux) propriétaire de F40 m’avait dit : “Quand le client type déboule avec ses chaines et bagouzes en or et essaie de conduire une F40 sous la pluie, tout est fini”... Ne pensez même pas à lui donner plein gaz en première ou deuxième vitesse, sauf si vous pointez droit devant.
En sortant d’un virage de deuxième vitesse, le boost est venu un peu trop vite et la voiture est partie en crabe en un clin d’œil. Grosse montée d’adrénaline. La F40 pilonnait sur les bandes de goudron et prenait les grosses houles de manière très raide. La direction chassait nerveusement en tous sens sur les chaussées inégales. Les freins non assistés nécessitaient une poussée herculéenne. La chose la plus cauchemardesque à vivre en F40 c’est d’aller sur une autoroute encombrée par la circulation. C’est de la terreur pure.
Comme la vitre de la cabine arrière est en plastique, la vue est déformée, vous ne pouvez donc pas regarder les flics, ou voir les fous se faufiler pour matter de plus près, de sorte que les changements de voie nécessitent des actes de foi. Les rétroviseurs extérieurs ne sont en effet pas d’une grande aide, ils vibrent et ne permettent que de voir les ailes arrière. Les sièges sont si bas que vous regardez directement les plaques d’immatriculation arrière des automobiles “normales”, ce qui rend impossible l’anticipation du ralentissement de la circulation.
Des prières doivent être préalablement apprises à la vue de tout camion semi-remorque dans la voie suivante. Et de plus, chaque conducteur de Porsche, vous offre un défi silencieux, ce qui oblige de les fumer cérémonieusement tous en luttant dans une compulsion absolue et surdominante de plonger dans le Wwhoosh chaque fois que la circulation se dégage ! Mais vous ne pouvez dépasser personne trop vite parce que ces infortunés vous tirent dessus ce qui vous oblige à devoir garder un œil vigilant sur les débris de la route, parce que l’avant est incroyablement bas.
Il faut de plus ralentir pour éviter les curieux qui veulent vous saluer… tout en gardant le régime au-dessus de 4500T/M afin que les bouchons restent dégagés et ne fassent rien de stupide parce que si vous vous trompez, c’est le crash ! Je n’ai jamais été aussi heureux de retrouver ma Bentley… Mon verdict est que cette merde est comme une Expérience religieuse transgenre à conseiller aux gens que vous détestez… Je récupère une citation de Jean-Paul Sartre comme oraison funèbre : “Il suffit qu’un seul homme haïsse une Ferrari F40 pour que cette haine gagne de proche en proche l’humanité entière”... Je suis cet homme.
2 commentaires
Maître, Dissipons de suite tous les malentendus : la Ferrari que vous avez reçue en cadeau pour vos 74 ans n’a pas été déclarée au fisc pour une quelconque optimisation fiscale !
Glup !
Commentaires désactivés.