Ferrari SP3 Daytona 2024
“Elle mêle le passé, le présent et l’avenir de Ferrari, dans un ensemble disposant d’un moteur V12 thermique à l’ancienne”. Voilà ce qu’affirmait péremptoirement le directoire de la marque Ferrari…. Ah !!!! Oui ???? Mais non !!!! Pas si vite !!!! Ce n’était pas la même Daytona dans le passé, même si on utilise, à dessein de tromperie, ce surnom emblématique, qui, de surcroit, n’a jamais été officiel !!!! Pour le présent, c’est le temps du baratin basé sur d’affreux et abominables mensonges !!! Et va-t-elle faire l’histoire dans l’avenir ??? Non !!! Car sa seule raison d’avoir été créée, c’est de rapporter rapidement beaucoup d’argent !!!
A deux millions d’euros pièce, 600 Ferrari SP3 surnommées “Daytona”, aucune n’y ayant jamais concouru, car pas nées, ça fait un milliard deux cent millions d’euros ! Ce n’est donc que du consumérisme de flagorneurs incapables de prédire un quelconque avenir (totalement hypothétique), basé sur un mensonge. C’est navrant d’en arriver à de telles méthodes, car la Ferrari SP3 est belle, quoique sans aucun doute calculée pour se vendre à des nostalgiques dévots du bon vieux moteur V12 thermique, qui, arrivés au 2/3 de leur vie où ils ont fait fortune, rêvent d’en avoir une pt’tite dernière, jeune et toute fraîche…
C’est l’humain pitoyable, un chouia sordide, qui croit que son argent peut tout acheter… Parfois c’est retrouver leur adolescence sexuelle avec des pt’ites jeunettes en chaussettes, jupes plissées et couettes façon American Graffiti… Parfois c’est retrouver l’enfance avec un jouet comme Rosebud, le cheval à bascule du Magnat de la presse joué par Orson Welles dans le film Citizen Kane… Parfois c’est plus simplement l’attitude “miroir” de se contenter de regarder le passé avec nostalgie et de s’en payer une tranche de souvenirs ! Une Nième réassurance pour les vieux bardons millionnaires…
Sommes-nous toutes et tous tellement abjects, que pas grand monde ne voudra critiquer l’action de profiter financièrement de ces grands moments de survies en souvenances, avant que les “ceusses” disposant de moyens que les pourvoyeurs de rêves ciblent, sans émotions ni remords, disparaissent avec leurs rêves-souvenirs ? Une ultime manière de pomper encore et encore de l’argent à ceux qui versent des pleurs pour un passé révolu… Pour que cette interrogation trouve une réponse, je me suis immergé dans un environnement de conduite le plus ennuyeux imaginable, avec une Ferrari SP3… 2023 !
C’est sur un tronçon indescriptible de route à deux voies, sous une bruine constante, dans un bled d’Allemagne “très oubliable” ou rouler vite reste encore possible que j’ai tenté de changer d’identité… Avec la Ferrari SP3 mensongèrement dénommée “Daytona”, que des rêveurs achètent 2.000.000 d’euros plus taxes, options, frais, assurances, emmerdes et autres joyeusetés, une Ferrari, certes éprouvée, mais éprouvante, quoique, comme en justice où n’existent que les aléas et l’injustice, si on rêvait des années soixante avec cette prétendue “Daytona”, on n’y trouve pas plus de nostalgie que d’avant-gardisme….
Non, bernique, point d’avant-gardisme…Pour ça il faut foncer chez Citroën pour acquérir une Oli où une Ami, à moins d’avoir de quoi acquérir la Tesla Cybertruck… Pour ma part, ayant joué la case Ferrari, je suis allé en un endroit propice dans lequel les arbres se précipitent en Cinémascope de tous les cotés, tandis que les perles de pluie s’allongent et glissent sur le pare-brise qui en est aussi profondément bouleversé que moi-même… Je suis perdu comme des graphiques de lignes de vitesse dans un saut de science-fiction vers l’hyperespace, interrompues par le balai d’essuie-glace central, unique et flemmard…
Goguenard, aussi, simpliste… Flip… Flop… Flip… Flop… C’est tout comme dans un kit-car classieux, pareillement monotone qu’un antédiluvien prototype pseudo-sportif-classique. Déjà, je m’emmerde… Rien ne m’y captive… Tout est trop propret, net, pompier… Oui, pompier… C’est le mot… La couleur extérieure opposée au bleu électrique et l’eau qui coule… C’est comme ma Smart Brabus qui affiche la même combinaison de couleurs, mais pas le même moteur 3cyl qui affiche 130.000km depuis l’origine de la marque créée par Nikola Hayek créateur des montres Swatch, à l’époque des tours à Smart’s empilées…
Ne me manque que le casque assorti… Flip… Flop… Flip… Flop… Deux bosses incurvées au-dessus des passages de roue avant encadrent la vue à travers le pare-brise… Ereintant que de scruter le vide abyssal surmonté de rétroviseurs décalés. Ils reflètent une queue de coq d’embruns, traînant le son d’un V12 atmosphérique de grande cylindrée… Le seul intérêt de cette voiture est négatif question argent y dépensé, mais je joue à m’auto-stimuler les neurones pour ne pas me laisser aller à deviner qui résisterait : un platane où la Ferrari ? Une manière de stimuler mon imagination, d’être un conteur de roues, sur roues.
C’est comme un avant-goût de mouroir ambulant… Flip… Flop… Flip… Flop… C’est ce que j’imagine que l’on doit ressentir au volant d’une authentique Ferrari 330 P4, d’une 512S ou d’une autre des voitures de course dont cette voiture s’inspire via je ne sais quels énergumènes payés d’or pour être créatifs afin de sortir une œuvre d’art pré-couronnée d’un chapeau-claque de magicien. La SP3 Daytona est prétendument ainsi nommée parce qu’il s’agit du 3ième modèle de la série Icona de Ferrari, des machines à faibles volumes constructibles et vendables (du bout des dents aiguisées) à des morts-vivants millionnaires.
Des “ceusses” qui se payent une illusion de moindre vieillesse plutôt que d’une jeunesse à y retrouver. C’est presque sans objet ! La belle moche tarabiscotée comme une pute classieuse mais vulgaire dans ses manières, est inspirée de différentes époques d’une histoire émouvante, quoiqu’emplie de bassesses et coups-fourrés, vendue à des clients riches, sur le retour et à des collectionneurs d’antiquités-neuves, se trouvant comme des pantins en première relation avec l’usine à bombons. Des vieux notaires, des escrocs ayant réussis à passer entre les mailles, dont un gagnant de l’euromillion qui fut chômeur toute sa vie.
Il ne s’agit pas tant de clients qui appellent Ferrari pour se faire une Icona, c’est Ferrari qui les appelle… Le pathétiquement correct fait-il suite au politiquement-correct où est-ce l’inverse ? Le nom de la SP3 vient de la course des 24 heures de Daytona de 1967 où Pépère Enzo, encore piqué au vif par la victoire de Ford au Mans en 1966, a pris les trois premières places avec les magnifiques 330 P3/4, 330 P4 et 412P. La SP3-“Daytona” est donc officiellement un hommage qui succède aux Monza SP1 et SP2 de la série Icona, SP signifiant “Special Project”. Une série de 599 SP3 est en cours de construction.
Admirez la finesse : 599 exemplaires à construire en plus du proto-présentoir, au prix de 2 millions d’euros, et bien les 600 ont toutes déjà été vendues avant que la voiture ne soit révélée publiquement en 2021. C’est dire que celle que je conduit n’est pas vraiment une nouveauté… De toutes manières, Ferrari ne divulgue pas d’informations sur ses clients, mais affirme que plus de 90% des propriétaires de Monza SP1 et SP2 ont également décidé d’acheter une SP3… C’est dire que même dans les mariages de raison, les couples ainsi formés finissent par forniquer avec plus où moins de répétitions.
C’est “Tant qu’à faire, autant s’envoyer en l’air plutôt que de distribuer des bijoux à de sulfureuses câtins et des bellâtres oxygénés de déviances multiples”… Classe !!!
Couple maximal à 7.250 tr/min. Puissance maximale 2.000 tr/min plus tard avant explosion… Les “paupières” se rétractent lorsque les feux de route sont allumés… La SP3 la veille du trajet, se prélassant dans la douce lumière du soleil couchant, c’était captivant à voir. Bien qu’il s’agisse d’une sorte d’arnaque légale que de créer des “hommages” (pour en tirer des profits gargantuesques et vulgaires), aux Ferrari de course d’antan, la nostalgie n’est pas le bon terme.
La SP3, c’est une voiture d’aujourd’hui avec des tendances futuristes, et une inspiration des années soixante. “La firme Ferrari est consciente de l’histoire, mais elle est futuriste dans son approche”... C’est avec cette première phrase alambiquée, créée par un créateur de faux évènements que le responsable du design Ferrari : Stefano de Simone, m’a fait visiter la voiture… Un cérémonial désuet et risible avec des gants blancs et des courbettes, rien que pour dire : “Elle prend vraiment vie lorsque vous l’inspectez en trois dimensions, ses surfaces en fibre de carbone apparaissant à la fois propres et complexes”.…
Il a ajouté : “Nous avons passé beaucoup de temps sur la relation entre le haut des passages de roue et le haut du toit. Lorsque vous voyez une voiture pour la première fois, la première chose que votre œil lit est le profil, même si la première chose que vous remarquez est un détail. Et si le profil n’est pas bon que…”... “Pfffffffffffffffffff !!!”
que j’ai répondu : “Croyez-vous vraiment ?”... Décontenancé il a osé dire : “Si vous regardez la vue latérale, c’est très avancé comme un avion à réaction”... J’ai fait la moue en laissant à nouveau échapper “Pfffffffffff !!!”... Et lui d’ajouter : “C’est…c’est une voiture dans laquelle on s’assoit, pas dessus”…. “Pfffffffffffffff !!!”…
Je l’ai regardé dans les yeux et j’ai de nouveau laissé échapper un autre “Pfffffffffff !!!”... Et lui de continuer : “Passez la main sous la porte tridimensionnelle qui intègre des canaux aérodynamiques superposés, canalisant l’air de l’avant de la voiture à travers la moitié inférieure de la porte et à travers une boîte à air supérieure pour les radiateurs centraux… Si, voyez ! Et pour la poignée encastrée et… Oui… Non… Soulevez-la vers le haut. Voilà ! Voyez… La porte emporte avec le”... J’ai refait : “Pffffffffff !!!”... Et cet idiot de continuer : “La porte emporte le… le… le seuil de caisse et une grande partie du passage de roue avant pour révéler deux sièges”...
J’ai répondu : “C’est surréalistement crétin. Il me semble que d’une certaine manière, il s’agit en fait de sections rembourrées apposées directement sur le moulage du châssis lui-même. Avec de la colle… Pfffffffff !!!”… Et cet idiot payé pour l’être a continué, stoïque : “Leurs formes sont astucieusement stylisées, combinées à des panneaux colorés sur les portes, elles donnent au cockpit une sensation enveloppante. Ils sont ici en alcantara bleu un clin d’œil au tissu bleu utilisé dans de nombreuses voitures de course Ferrari du milieu du siècle, bien que les clients puissent choisir pratiquement n’importe quelle couleur ou matériau”... J’ai refait : “Pfffffffff !!!”...
Le loustic a répondu : “Le pédalier vient à vous en tirant sur un cordon”... “Pfffffff ! Un cordon ?”... Et lui de répondre : “Oui, un cordon”... “Pffffffff !!! C’est un coup de génie ?”... Ce à quoi il a sussuré comme une belle en amour payant : “Les amortisseurs électroniques font partie du super-cerveau de la SP3”… Pour accéder à “la cabine” formant l’habitacle, il faut choisir entre deux méthodes pour y accéder. Étendez une jambe à l’intérieur, laissez-vous tomber dans le siège, puis faites du yoga avec l’autre. Ou plus facile, placez d’abord votre dos sur le siège, puis balancez les deux jambes vers l’intérieur.
Depuis le siège fixe, il faut se plier en quatre pour tenter d’ajuster les pédales en tirant sur le fameux cordon au niveau de la base du siège pour libérer le pédalier à ressort. Vous devez simultanément utiliser le pied gauche contre le repose-pieds pour faire avancer ou repousser les pédales, puis si vous relâchez le cordon, ils sont verrouillés en position… Le dingo-préposé m’a alors dit : “C’est la simplicité même… et la position de conduite est fantastique… une position allongée de style voiture de course avec vos chevilles presque alignées avec vos hanches… C’est beaucoup plus confortable qu’il n’y paraît”… “Pfffffffffffffffffffffffffff !!!”…
Il a continué, infatigable : “Et le volant s’ajuste de manière normale avec beaucoup d’autonomie pour les conducteurs de différentes tailles”… “Pffffffffffffffffffffff !!!”... Le volant est plus petit que celui de la plupart des Ferrari modernes. Comme les autres Ferrari “modernes”, il est orné d’interrupteurs : clignotants, essuie-glaces, régulateur de vitesse, commandes d’infodivertissement et bien plus encore… Ca m’a rappelé la présentation d’une BMW ou tout se réglait avec une molette unique… Les vieux acheteurs, désappointés, se sont rués vers les Mercédès… Rien n’est simple, y compris le réglage des rétroviseurs…
Ouiiiii, il s’effectue via le trackpad du volant… Derrière lui se trouve l’écran d’affichage numérique de dernière génération, on n’y comprend rien… Je lui ai rétorqué : “J’aimais tant le tableau de bord des premières Jaguar XJ6, un interrupteur et un compteur pour chaque fonction, c’était beau et simple.. De plus, la radio est minuscule, mais qui s’en soucie quand on a un 6 en ligne à écouter ?”… Finalement je suis parti essayer la bête…Le moteur faisait des sons glorieux. J’ai commencé mon voyage initiatique près d’Hockenheimring, où les forêts résonnaient autrefois des V12 Ferrari lorsque les sources d’inspiration étaient en course.
Je me suis dirigé vers le sud jusqu’à la Forêt-Noire, à la recherche de routes et de paysages qui pourraient mettre la “Daytona” dans son habitat le plus heureux, d’autant que la SP3 semblait intrinsèquement mécanique… La bruine s’est dissipée, l’autoroute s’est asséchée et il y a eu un trou dans la circulation, juste assez pour sentir les 829 chevaux. La SP3 n’est pas une hybride façon Transgenre. Elle est propulsée uniquement par un V12 atmosphérique et est sûrement l’une des dernières Ferrari à l’être. Pourtant, sans turbo ni moteur électrique en vue, il s’agit du moteur de route le plus puissant jamais fabriqué…
Par Ferrari, je précise… Et il tourne à 9.500 tr/min… Pincez-vous… Ce V12 est une évolution du 812 Competizione, avec diverses mesures pour réduire les frottements et une plus grande utilisation des composants en titane, y compris les bielles. À bas régime, il n’est pas particulièrement sonore, juste un brouhaha de bruits mécaniques. Plantez votre pied droit “à donf” et cela change. Un son riche et profond gagne des tonalités plus aiguës à mesure que le régime monte et que les voyants de changement de vitesse commencent à s’allumer sur le volant. C’est ainsi que la réponse de son moteur a été conçue.
La courbe de couple a été réglée pour qu’elle ait une sensation sans fin, avec relativement peu de traction au bas de la plage de régime, mais le maximum de 514 lb-pi arrivant à 7.250 tr/min, passant le relais à la courbe de puissance, qui culmine à 9.250 tr/min. Il y a donc une incitation absolue à continuer et à aller jusqu’à ce plafond de 9.500 tr/min, avec 12 cylindres de grande capacité qui s’envolent derrière vous. C’est grisant… Ah oui, le moteur est à l’arrière ce qui pour une Ferrari Daytona, fait étrange… On peut ouvrir le toit pour profiter d’une symphonie V12 sans entrave mais où ranger le toit ? Décidément : Pfff !!!
On prétend qu’il s’agit de la voiture aérodynamique passive la plus efficace que Ferrari ait jamais fabriquée, c’est-à-dire sans l’utilisation de dispositifs aérodynamiques actifs, pour garder ses lignes intactes. Possible… Comme les autres Ferrari, elle a une direction relativement rapide, ce qui semble un peu énervant de chaque côté de la ligne droite sur l’autoroute, mais on s’y habitue rapidement. Bientôt, je laisse la route à deux voies derrière et me dirige vers les collines, où il y a une chance pour que la direction fonctionne correctement. Il s’agit d’une crémaillère électrohydraulique, avec un certain poids.
Bien que la direction soit toujours aussi rapide que ce à quoi on peut s’attendre de la part d’une Ferrari, elle semble légèrement plus mesurée dans sa réponse que, par exemple, une 296 ou une F8, et on peut en dire autant des freins, qui exigent un peu plus de pression que la normale par respect pour l’objectif de sensation de voiture de course classique. Et 829cv sur une route de campagne : c’est terrifiant ! la SP3 reste toutefois maniable. La méga puissance de sortie ne donne pas l’impression que le moteur est aussi pointu que je l’avais imaginé.
Cette courbe de couple douce aide, tout comme l’interrupteur manettino, qui allonge la laisse des systèmes intelligents de contrôle de la traction et de la stabilité à chaque torsion, de Wet à Sport et Race à CT Off… qui permet des “Powerslides controls” grâce à des programmes portant des noms crétins tels que “Side Slip Control 6.1” et “Dynamic Enhancer” jusqu’à “ESC Off”. Comme les autres Ferrari modernes, la SP3 dispose d’un e-diff à commande électronique et d’une multitude d’algorithmes pour jongler avec le différentiel, le vecteur de freinage, les amortisseurs électroniques et le logiciel de contrôle du moteur.
C’est afin d’éviter que 2 millions d’euros de Ferrari “Special Project” ne se retrouvent dans le décor sur une route délicate, ou sur le côté sur un circuit de course, selon le désir de son propriétaire… L’une des choses les plus attrayantes à propos de la SP3, cependant, est qu’elle semble intrinsèquement mécanique plutôt que numérique. Les sièges intégrés à la structure permettent de ressentir les vibrations du moteur et l’équilibre de la voiture à travers le châssis lui-même. Raffaele de Simone, m’a déclaré que l’intégration du moteur avait été réglée pour lui donner un son plus conforme à celui d’époque…
“Nous voulions nous concentrer davantage sur les types de sons des voitures de cette époque plus mécanique, où les pièces mobiles généraient le son. La véritable mécanique des soupapes, de la commande des soupapes et du son d’admission”... L’ingénieur Gabriele Pritoni m’a ensuite révélé que la boîte de vitesses à double embrayage de la SP3 avait reçu une sensation délibérément plus brusque et emphatique lors de la montée manuelle à plus de 40 % de l’accélérateur en mode Race, pour faire écho à la sensation de la boîte de vitesses d’une voiture de course classique “C’est une question de sensation”…
Sur quoi, j’ai demandé si la SP3 aurait pu être équipée d’une boîte de vitesses manuelle traditionnelle. Il m’a répondu que cela n’aurait tout simplement pas été pratique pour donner au groupe motopropulseur les performances dont il a besoin, la connexion en quelques millisecondes entre la boîte de vitesses DCT et le système de gestion du moteur permet une progression active de l’étincelle et des profils très agressifs pour le calage variable des soupapes afin de créer cette ligne rouge vertigineuse et cette accélération délirante. Bien… OK… Je me suis alors orienté vers les pneus Pirelli P-Zero Corsa sur mesure…
La réponse fut qu’ils avaient été développé spécialement pour la SP3 afin que ses niveaux d’adhérence mécanique et aérodynamique soient conformes à ce que l’on peut attendre d’une supercar de pointe, les ingénieurs de Ferrari s’étant délibérément arrêtés en deçà de la performance pure et simple pour le plaisir de la performance. De Simone m’a dit encore : “J’aime les imperfections des anciennes voitures de course et je veux que cela soit similaire. Je ne peux pas faire une voiture aussi difficile à conduire que celle-ci, chaude, bruyante, pas de ventilation, mais je veux lui donner un peu la même sensation”…
Il a ajouté : “Je veux que ce soit la voiture d’un conducteur, que le conducteur en fasse plus. Je veux ralentir les processus, plus de temps pour réfléchir, plus de temps pour sentir la voiture”… J’ai conclu de ses paroles que ce devait être un fou-furieux… De mon point de vue dans la cabine avancée, j’étais très conscient qu’il y avait beaucoup de voiture derrière moi, et aussi beaucoup trop de poids à gérer avec ce V12. Lorsque je montais la puissance dans un virage, je sentais la voiture s’asseoir sur ses hanches et le nez bouger sur sa suspension. C’était accentué ou réduit selon le mode des amortisseurs adaptatifs…
Les choix incluant un mode “Bumpy Road” soyeux…, donc même en mode CT Off, je sentais des anges numériques intervenir subtilement pour assurer ma sécurité. Il s’est déroulé un scénario dans lequel le processus pouvait peut-être être encore ralenti. À travers cette partie de la Forêt-Noire, la route étant large en se frayant un chemin à travers une série de virages en S sinueux gauche-droite, je me suis attaqué comme avec une une McLaren 600LT, une 720S, par exemple a recréer la sensation de faire glisser la voiture d’un virage à l’autre, pour ensuite passer en douceur du frein à l’accélérateur et vice-versa;
Je gérais le transfert de poids vers et depuis le nez de la voiture lorsque je tournais le volant. J’ai alors remarqué qu’il était plus difficile de trouver un rythme dans la SP3, car les freins avaient un mordant brusque lorsque je pilais sur la pédale et, surtout, que je la relâchais, ce qui rendait plus difficile de me sentir en harmonie avec la voiture. Autres points à définir car je commençais à fatiguer de tapoter… Les pneus arrière apparents qui étaient un autre clin d’œil aux prototypes sportifs. Pourtant, à n’importe quelle vitesse, c’était spécial à cause de ce qu’elle était.
Et c’est encore plus spécial en retirant le panneau de toit en fibre de carbone pour mieux sentir l’air et entendre le V12 à l’œuvre. Non pas qu’il y ait un endroit où le mettre. Il n’y a pas d’espace ni pour ranger le toit, ni pour les bagages dans la SP3… Le compartiment avant est occupé par un toit en tissu de secours (Gag !), il faut donc laisser le panneau Targa dans son garage ou le mettre dans la voiture d’un ami chargé de suivre. Il en va de même pour les bagages. Ces lacunes sont en réalité de graves désagréments à vivre, qui refroidissent les instincts… Je me suis alors dit que j’en avais soupé des conneries.
Il était temps de souffler, avant de faire demi-tour pour rendre la voiture. J’ai soulevé la porte et du gravier s’est écoulé du canal aérodynamique inférieur, et j’entendais aussi des pierres taper l’avant de la porte qui sert également d’arrière au passage de roue de forme distinctive… Encore un aspect négatif… En ramenant ma fraise dans la SP3, le prix de 2 millions d’euros a commencé rapidement à s’additionner aux emmerdes vécus et autres frais à prévoir rien que pour se faire chier au volant…. Prenez le pont arrière seul, une énorme moulure en fibre de carbone d’une seule pièce…. Quoi en dire ?
Qu’il ne serait tout simplement pas possible de le créer en grand nombre pour une voiture de série à grand volume. Soulevez-le vers le haut et il révèle de gigantesques plénums tout en fibre de carbone et un aperçu des couvercles de came craquelés rouges évocateurs en dessous. La puissance prodigieuse du moteur est obtenue malgré les réglementations modernes strictes en matière d’émissions et de bruit de conduite, ainsi que le besoin de catalyseurs et de filtres à particules de dernière génération. Cette Ferrari, c’est une lettre d’amour aux prototypes sportifs, mais c’est un hommage consumériste paresseux.
En termes de technologie et d’approche, la SP3 ce n’est que quelques éléments de design rétrogradés sur un châssis recarrossé. Sa structure en carbone est apparentée à celle de la LaFerrari Aperta de 2016, et comme la majorité des Ferrari utilisent un châssis en aluminium, il s’agit de la première Ferrari V12 à moteur central en fibre de carbone depuis cette hypercar hybride. Une simple réaffectation de la cuve de la LaFerrari, avec de nouvelles structures de pare-brise et de retournement, pas de composants hybrides à emballer sur la SP3 et des exigences en matière de crash-tests. Une arnaque classieuse…
Je suis surement la personne la plus objective pour tapoter cette histoire. J’ai échoué d’aimer les Ferrari’s. Créer une Ferrari homologuée pour les vieux bardons millionnaires avec la philosophie des coureurs d’époque et une composition dynamique compliquée jusqu’à l’absurde, est un peu un rêve devenu une triste réalité pour qui tente d’y circuler. Le fait qu’elle dispose d’un style à couper le souffle, d’un V12 atmosphérique non hybridé et d’une direction hydraulique la rend d’autant moins accessible qu’elle ne l’est de par son prix exagéré de deux millions plus tout le reste…
La ligne officielle de Ferrari est que la série Icona est un pont entre le passé, le présent et le futur , et la façon dont elle utilise les connaissances de l’entreprise en matière d’aérodynamique, de groupe motopropulseur et d’ingénierie du châssis sans utiliser la technologie pour la technologie rend cette affirmation équivoque. Elle n’est pas aussi agile qu’une F8 ou une 296 et là est la question. Il s’agissait de célébrer le plaisir de conduire, le design et l’ingénierie, d’une entreprise qui opère dans les sphères les plus élevées de toutes les routes de conduite, tout n’est donc que mensonges…
2023 Ferrari SP3 Daytona / Moteur 6496cc 48v V12, dact / injection électronique / Puissance et couple 829bhp@9250rpm / 514lb-pi @ 7250rpm / Transmission Automatique à double embrayage à sept vitesses / Propulsion arrière / Direction à crémaillère électro-hydraulique / Prix 2.000.000 euros…
1967 – 330 P3 Évolution de la P2, mais avec un nouveau châssis tubulaire, une cuve en fibre de verre et une version plus légère et injectée du moteur V12 3967cm³ monté comme élément structurel.
1967 – 330 P4 Évolution tout aussi étonnante de la 330 P3, mais avec un châssis plus court et une nouvelle suspension. La plus belle voiture de course Ferrari qui ait jamais existé ?
1967 – 350 Can Am Construite pour le championnat canado-américain de voitures de sport, où elle a couru contre des monstres de 8,0 litres. La plupart des voitures de la série étaient des objets brutaux et contondants…
1970 – 512 L Le sparring-partner écarlate de la Porsche 917 a été piloté par de grands noms tels que Derek Bell, Ronnie Petersen et Mario Andretti. Elle a évolué vers la 512M, plus brutale.
1971 – 312 P Les règlements de course interdisant les moteurs de 5,0 litres, Ferrari a réduit sa taille avec un moteur boxer 3 cylindres de 0,12 litres à l’intérieur d’un châssis court et soigné. En 1972, la 312 a remporté toutes les courses auxquelles elle a participé