Le Gaz de Gaza…
Des centaines de milliers de milliards de dollars !
Gaza, depuis aussi longtemps que porte la mémoire humaine, signifie “la porte de l’énergie”…, cette “flamme de Dieu”, c’est la flamme du gaz (et du pétrole)…
Pour comprendre le pourquoi d’Israël…, l’amitié indéfectible des USA envers cette “entité” créée de toutes pièces et artifices… et cette rage de posséder cette “porte de l’énergie” qui alimente “la flamme de Dieu”…, il est utile d’analyser la véritable raison des attaques israéliennes contre Gaza ainsi que la colonisation à outrance…
Il faut aller en profondeur, exactement à 600 mètres sous le niveau de la mer, à 30 Km au large de ses côtes…, là, dans les eaux territoriales palestiniennes, se trouve un immense gisement de gaz naturel : Gaza Marine…, estimé à 30 milliards de mètres cubes, d’une valeur de centaines de milliers de milliards de dollars !
D’autres gisements de gaz et pétrole, selon une carte établie par la U.S. Geological Survey (agence gouvernementale américaine), se trouvent en terre ferme : à Gaza et en Cisjordanie…, mais, en sus, les eaux territoriales d’Egypte, du Liban de Chypre et de la Syrie, regorgent de gaz dans les mêmes quantités.
Le véritable objectif de cette nouvelle guerre “génocidaire” menée contre les Palestiniens de Gaza (dont les bombardements intensifs constituent la phase préliminaire), n’est pas de neutraliser les tirs de roquettes de la résistance Palestinienne, ni de “venger” la disparition mystérieuse de 3 adolescents Israéliens des colonies…, mais bien de lancer une vaste opération militaire terrestre commençant par le Nord de la Bande de Gaza et sa zone côtière, pour la nettoyer de ces dizaines de milliers de Palestiniens poussés à s’entasser dans et autour de Gaza ville… et plus au Sud pour sécuriser les ressources en gaz situées au large des côtes méditerranéennes.
Qui plus est, si l’Egypte de Sissi, a ouvert le point-frontière de passage de ce pays avec Gaza, c’est uniquement dans le sens Gaza/Egypte, pour contribuer à “vider” Gaza de ses habitants légitimes…, pour la simple et logique raison que l’Egypte se partage avec Israël, l’exploitation des gisements gaziers de cette région du monde !
En 1999, via un accord signé par Yasser Arafat, l’Autorité Palestinienne confie pour 25 ans les droits d’exploration et d’exploitation de ses ressources en pétrole et en gaz au large de Gaza (Gaza Marine), à un consortium formé de British Petroleum Group (BPG 60%) et de Consolidated Contractors International Company (CCIC 30%)…, qui appartient aux familles libanaises Koury et Sabbagh…, le Fonds d’investissement de l’Autorité Palestinienne possèdant le solde, soit 10%.
Deux puits sont creusés : Gaza Marine-1 et Gaza Marine-2…, mais ils n’entrent jamais en fonction, car bloqués par Israël qui, avec le soutien de son “Parrain-américain”, convoite en effet à son plus grand profit, la majeure partie des ressources énergétiques du Levantin méditerranéen.
C’est Ariel Sharon, le général “butor”, héros national, qui est “à la manœuvre”, ayant été nommé grand ordonnateur de ce plan qui inclut la “libération-colonisatrice des terres juives” (celles qui regorgent de gaz et de pétrole)… et ainsi Israël attend d’exploiter les deux importants champs gaziers Gaza Marine-1 et Gaza Marine-2… et développe ses gisements Leviathan et Tamar, tous deux “découverts” au début des années 2000 par l’entreprise américaine Noble Energy basée à Houston au Texas, associée avec les sociétés israéliennes Delek Drilling et Avner Oil Exploration.
Par l’intermédiaire de l’ex Premier ministre Tony Blair, envoyé du “Quartet pour le Moyen Orient”, est préparé un accord avec Israël qui enlève aux Palestiniens les trois quarts des futurs revenus du gaz (3/4 des 10%)… en décidant de ne verser que le quart de la part qui leur revient (soit 2,5%) sur un compte international contrôlé par Washington et Londres…, cela en suite d’avoir largement soudoyé Yasser Arafat pour favoriser cette duperie (il sera “atomisé” par la suite, son épouse gardant “le magot” en contrepartie de son “exil” en Suisse)…, mais, immédiatement après avoir gagné les élections de 2006, le Hamas refuse l’accord, en le qualifiant de vol… et demande sa renégociation.
Comme le Hamas vient contrarier le pillage des ressources énergétiques Palestiniennes par Israël, en 2007, l’actuel ministre israélien de la Défense, Moshe Ya’alon indique que : “Le gaz ne peut pas être extrait sans une opération militaire qui éradique le contrôle du Hamas à Gaza”…, pour justifier cela, le Hamas est déclaré “organisation terroriste” !
Dans le même temps, des négociations entre Israël et British Petroleum Group, prévoient que le gaz situé au large des côtes de Gaza, dès qu’il sera extrait, sera acheminé directement par un gazoduc sous marin jusqu’au port israélien d’Ashkelon au seul profit d’Israël, les Palestiniens étant dans l’impossibilité de s’y opposer !
En 2008, Israël qui espère détruite totalement le Hamas, lance l’opération Plomb durci contre Gaza…, l’horreur du massacre perpétré contre les civils Palestiniens, pousse certains politiciens Européens à forcer Israël à stopper ce que certains nomment “un nouveau génocide”… (les négociations avec BPG ont été suspendues après la guerre Plomb Durci 2008-2009 puisque Gaza restait Palestinienne).
En septembre 2012 l’Autorité Palestinienne dirigée par Mahmoud Abbas, annonce que, malgré l’opposition du Hamas, elle a repris “les négociations” sur le gaz avec Israël.
Comme ces “négociations” n’aboutissent strictement à rien d’autre que pour Israël : “gagner du temps et l’utiliser pour exploiter le gaz et le pétrole Palestinien”…, l’Autorité Palestinienne demande et obtient, deux mois plus tard, l’admission de la Palestine à l’ONU en tant qu’Etat observateur non membre, ce qui renforce sa position dans “les négociations”…, Gaza-Marine reste cependant bloqué, empêchant les Palestiniens d’exploiter la richesse naturelle dont ils sont propriétaires.
L’Autorité Palestinienne estime avec raison que les Israéliens ne cherchent réellement aucune “négociation”… et prend une autre voie : le 23 janvier 2014, lors de la rencontre du président palestinien Abbas avec le président russe Poutine, est discutée la possibilité de confier à la société Russe Gazprom l’exploitation du gisement de gaz (Gaza Marine) dans les eaux territoriales de Gaza…, c’est l’agence Itar-Tass qui l’annonce, en soulignant que Russie et Palestine entendent renforcer la coopération dans le secteur énergétique…
Dans ce cadre, en plus de l’exploitation du gisement de gaz, est prévu celle d’un gisement pétrolifère dans les environs de la ville palestinienne de Ramallah en Cisjordanie… et, dans la même zone, la société russe Technopromexport est prête à participer à la construction d’un site thermoélectrique d’une puissance de 200 MW.
L’entreprise publique Palestine Power Generation Company est chargée d’assurer son approvisionnement en gaz Palestinien, en attente de l’ouverture de Gaza-Marine…, c’est le gaz Israélien provenant du champ gazier Leviathan qui sera utilisé à hauteur d’1,5 milliards de dollars, à déduire plus tard de l’exploitation des gisements Palestiniens…, cette centrale électrique de 300 millions de $, construite par PPGC à Jenin en Cisjordanie devrait être opérationnelle en janvier 2015…
La formation du nouveau gouvernement Palestinien d’unité nationale, le 2 juin 2014, doit renforcer la possibilité que cet accord entre Palestine et Russie parvienne à bon port.
Israël ne peut tolérer ces accords qui fragilisent ses vues hégémoniques sur les ressources énergétiques au Moyen-Orient… et dix jours plus tard, le 12 juin 2014, survient le curieux enlèvement de trois jeunes Israéliens, qui sont retrouvés morts le 30 juin : c’est le ponctuel casus belli (sous faux drapeau) qui permet à Israël d’amorcer l’opération Barrière protectrice contre Gaza…, un “miracle” justifiant (sic !) l’opération programmée de longue date qui entre dans la stratégie Israélienne visant à s’approprier toutes les réserves énergétiques de l’entier Bassin du Levant…, réserves palestiniennes, libanaises et syriennes comprises…
Cette “manœuvre” comble Washington qui, en soutenant Israël, vise le contrôle de tout le Moyen Orient, en empêchant que la Russie ne réacquière une influence dans la région…, un mélange explosif, dont les victimes sont une fois de plus les Palestiniens…, mais aussi les Syriens…, ainsi que les Ukrainiens de l’Est, victimes des manœuvres et manigances des USA afin d’affaiblir financièrement la Russie via ses ventes de gaz…
Les champs gaziers et pétroliers de Gaza, si ce plan d’occupation réussit, seront intégrés aux installations d’exploitation israéliennes et liés au corridor de transport de l’entité coloniale Israélienne qui va d’Eilat sur la Mer Rouge (le port d’Eilat est un Terminal pétrolier) jusqu’aux ports d’Askelon et de Haifa, avec en projet la construction de pipelines et gazoducs sous marins allant jusqu’au port turc de Ceyhan, le terminal du pipeline transcaspien reliant Baku à Tblisi.
En projet donc une liaison BTC et TIPLINE visant à évincer la Russie.
Israël a commencé à exporter 40% de sa production de gaz sans verser le moindre montant à l’Autorité Palestinienne…, ses principaux clients actuellement sont la Jordanie, l’AP, la Turquie et l’Espagne.
Israël a signé un accord de 20 milliards de $ pour vendre sur une période de 20 ans 4 à 5 milliards de M3/an de gaz à l’entreprise espagnole Unon Fenosa Gas via l’Egypte où cette entreprise possède des installations pour liquéfier le gaz naturel.
On comprend dés lors pourquoi l’Egypte du dictateur Sissi placé sur le trône du pouvoir avec l’aide américaine, collabore avec Israël en contribuant activement au blocus des Palestiniens à Gaza et en ayant détruit plus de 80% des tunnels servant à approvisionner les Palestiniens sous blocus…, l’Egypte a des ressources en gaz (palestinien) qu’elle exporte aussi en Jordanie via la Mer Rouge.
Israël vise donc à inclure l’Egypte dans son corridor de transport visant le marché de l’UE.
Israël a également en vue d’exploiter conjointement les ressources naturelles en gaz des eaux territoriales de Chypre, mais c’est surtout avec la Turquie qu’Israël veut s’entendre pour commercialiser son gaz sur le marché européen, gros consommateur… et ainsi rivaliser avec la Russie 1er fournisseur.
Des négociations entre les compagnies turques Turcas Petrol, Enerjisa et l’entreprise allemande E.ON ont commencé en avril dernier (2014) portant sur l’achat de quantités importantes de gaz provenant du gisement Palestinien Leviathan…, et ce ne sont pas les gesticulations “antisionistes” d’Erdogan qui empêcheront les Turcs et leur gouvernement de faire leurs affaires sur le dos des Palestiniens !
Ils profitent déjà amplement de la guerre en Syrie, autrefois principale route d’approvisionnement terrestre des pays arabes : Jordanie, Irak, pays du Golfe…, pour exporter via Israël en direction de ces pays.
Benjamin Netanyahou a déclaré récemment qu’il était prêt à reconnaître un état kurde indépendant dans le Nord de l’Irak…., on connaît les liens étroits qui lient les Kurdes du Nord de l’Irak et Israël, ces liens sont très marqués avec l’une des principales familles dominantes, celle des Barzani collaborant avec le Mossad.
Le gouvernement autonome kurde a conquis la partie kurde de l’Irak, accroissant son territoire de 40 %, et annonçant la préparation d’un référendum d’autodétermination.
Les attaques contre le gouvernement central irakien d’Al Maliki pour s’emparer des installations pétrolières au Nord de l’Irak orchestrées conjointement par les Peshmergas entrainés par des militaires de réserve israéliens et les mercenaires djihadistes de l’EIIL du Califat islamique, ont été planifiées à Amman en juin 2014 sous les auspices des États-Unis, de l’Arabie saoudite, du Qatar, d’Israël et de la Turquie.
L’annonce de la création de l’État Islamique d’Irak et du Levant (DAECH), pour relier les frontières de l’Iran depuis Diyala (Irak) à la Turquie, en passant par Al-Raqqa au Nord de la Syrie… et puis à l’Arabie saoudite et la Jordanie, vise à déconnecter l’Iran de la Syrie, alors que la Turquie sera connectée à la Jordanie, à l’Arabie saoudite et à la Palestine occupée, sans passer par les États officiels : Irak et Syrie.
Israël vise ainsi à devenir un nœud énergétique pour le pétrole irakien tombé aux mains des Kurdes et de l’EIIL… tandis que la Turquie ne rechigne pas à acheter le pétrole irakien et syrien vendus par les extrémistes d’al Qaeda !
Le pipeline allant de Bassora en Irak à Banias en Syrie pouvant acheminer le gaz et le pétrole de l’Iran jusqu’à la mer Méditerranée est maintenant pour moitié entre les mains de DAECH, donc ce corridor énergétique est provisoirement hors service à la grande joie d’Israël et son “Parrain” américain.
L’un des objectifs de la guerre contre la Syrie c’est de l’éliminer comme corridor de transport énergétique.
Le pipeline Kirkouk-Haïfa testé lors de l’occupation américaine de l’Irak en 2003 visait à le remettre en fonction, il appartient désormais pratiquement dans sa totalité à l’aire géographique de DAECH, à l’exception d’un petit tronçon au niveau d’un triangle frontalier entre la Syrie, la Jordanie, et la Palestine occupée.
Du pétrole de Kirkouk, Kurdistan irakien, a été récemment acheminé par voie maritime en passant par la Turquie jusqu’au port de Haïfa…, 40% de la production de pétrole irakien provient de Kirkouk…, on comprend dès lors l’empressement de Netanyahou à reconnaître le futur état du Kurdistan irakien si celui-ci devait voir le jour.
Une étude de faisabilité a déjà été réalisée à Tel Aviv pour reconstruire le pipeline Kirkouk Haifa (coût 400.000 $/km)…, la Jordanie recevrait des Royalties pour le transit et réglerait enfin son problème constant d’approvisionnement en pétrole…, une bonne affaire donc pour le petit royaume hashemite collaborateur depuis toujours d’Israël et de son protecteur “Parrain” américain.
L’Irak est l’un des plus gros producteurs mondial de pétrole, Israël est prêt à tout y inclus soutenir les nettoyages ethniques commis par les Pershmergas kurdes et les mercenaires du Califat islamique en cours dans certaines villes du Nord et de l’Ouest de l’Irak…, pour réaliser un vieux rêve celui de faire transiter par Haifa l’or noir irakien.
Reste que, ni l’Iran, ni la Syrie, ni le gouvernement central Irakien, ni la Russie, ni les Palestiniens…, n’ont dit leur dernier mot concernant ce vol à grande échelle des ressources énergétiques du Moyen Orient planifié par Israël et les USA…
J’espère que vous aurez, suite à cet article, compris ce qui se trame au Moyen-Orient…