À l’instar des Schtroumpfs, l’Europe réalise l’idéal nazi !
La thèse selon laquelle les Schtroumpfs seraient des nazis ne devrait choquer personne… d’abord, elle n’est pas nouvelle… d’autre part, elle est intelligente bien que sans intérêt… Les Schtroumfs sont des nazis, eh bien, que dire de plus ? Que Peyo est un nazi ? Un constructeur de nazi ? Qu’il est dangereux, antisémite ? Qu’à lui tout seul il est un peuple qui s’apprête à nous écraser par une blitzkrieg ? Peyo n’est-il pas belge ? Ne devrait-il pas avoir peur lui-même des panzers ? Les magazines qui vendent des maquettes des véhicules de la Wehrmacht sont-ils nazis ?
Donc les Schtroumpfs sont des nazis, la belle affaire : des nazis bleus… pourquoi pas des fascistes verts ?
A ce compte-là on peut refaire l’histoire… le savant qui nous a sorti ça, est-il historien, archéologue, ou Schtroumpfiste ?
Bons mettons qu’il s’y connaisse…, regardons de plus près…, le problème avec cette thèse qui veut sans doute incriminer un auteur de BD et tous ses lecteurs, c’est qu’elle pointe un fait très gênant…, car les Schtroumpfs sont des nazis qui ont réussi l’utopie…, d’une certaine manière, ce sont des nazis naturels.
Le savant suppose-t-il qu’il y a eu un génocide pour en arriver là ?
Il est vrai que l’histoire des petits bleus, on ne la connaît pas…, Peyo aurait pu la faire…, sauf que justement, il n’y a pas d’histoire…, ces nazis-là sont des nazis sans histoire, tous petits, fébriles, qui se défendent tant bien que mal contre un sorcier qui à un nom à consonance juive.
D’accord, très bien, pourquoi ce nom a-t-il une consonance juive ? Et pourquoi avant que le savant ne le relève personne ne l’avait remarqué ? Que faut-il faire des noms juifs de la littérature ? Les enlever s’ils désignent un personnage malchanceux, misérable, maltraité, ou méchant…, ce qui est malheureusement le cas de la plupart des personnages de la littérature.
Mais les Schtroumpfs sont des personnages fictifs…, faut-il le rappeler ?
Une fiction qui devient fait divers médiatique parce qu’un chercheur a cru intéressant de les étudier comme… quoi ? Un symptôme ? Une maladie ? Qu’est-ce que c’est au juste que cette découverte ?
S’il nous parlait de Peyo, peut-être pourrait-il faire un peu de schizo-analyse, peut-être qu’on découvrirait comment s’intègre le délire réactionnaire des schtroumpfs dans une pathologie psychologique, névrotique ou paranoïaque.
Ou alors il faudrait qu’il étudie la portée sociale de l’œuvre (c’est qu’il fait je crois, mais l’avouer ne m’avance à rien), les investissements de groupe, la constitution d’une idéologie totalitaire, ou au contraire la lecture de BD comme exutoire, comme catalyseur de pulsions raciales.
Enfin, même si c’était le cas, on n’en parlerait pas à la télévision… et finalement, à quoi bon parler de ça, puisque ça n’a aucun intérêt.
Le problème, c’est que c’est beaucoup plus grave que ça n’y paraît.
La société idéale des schtroumpfs, l’utopie totalitaire, si c’en est une, avec son unique méchant juif, bien localisable, sorcier, moche et stupide, avec son unique femme, sorte de fantasme occidental : une femme pour tout le monde c’est beaucoup plus simple (de toute façon, une femme, c’est toujours pareil, ça a la même fonction, celle d’être désirable et de fermer sa gueule ; là oui, on a une métaphore de la société patriarcale européenne plus que d’une société nazie), cette société idéale donc n’est pas une vue de l’esprit retranscrite dans une BD, c’est tout bonnement l’image parfaite de la société dans laquelle nous vivons.
En fait nous ne sommes pas des nazis…, nous avons gagné la guerre…, nous pensons donc être de bons démocrates, n’ayant pas grand-chose à nous reprocher à part quelques dérapages dus à la raison d’État.
Sauf que ce n’est pas vrai…, les velléités démocratiques ont disparu très vite devant la realpolitik…, les institutions françaises depuis la Libération se sont mises en place pour endiguer toute sortes de troubles, pour se protéger bien mieux qu’avec une ligne Maginot, c’est ainsi qu’un pourvoir fort, donné à un seul homme et à ses proches conseillers, que les polices de sécurité et le développement de l’arme nucléaire ont été mis en place.
Ce n’est pourtant rien et le pire s’est développé par la suite…, la décolonisation a permis à l’État de se constituer un réseau mafieux à sa périphérie qui fonctionne encore à plein en ce moment…, un réseau de mercenaires, de vendeurs d’armes et d’exploitant d’énergie, de trafiquants d’influence, mélangeant crime, économie et politique, dont les protagonistes sont autant de personnalités de gauche que de droite.
On sait où trouver les spécialistes…, en effet, pas étonnant que les mercenaires français d’Afrique, véritable armée de l’ombre faiseuse de dictateurs, constituée d’anciens soldats et policiers (de la République), gravitent de près ou de loin autour du pouvoir.
Bien plus encore, l’utopie totalitaire s’est développée dans nos frontières sous la forme d’une machine à expulser les étrangers…, pendant qu’on nous bassine avec le problème de l’immigration pour nous convaincre, nous faire peur, nous angoisser, le système est déjà mis en place : les étrangers sont traqués, arrêtés et maintenus en “rétention” : ce n’est pas une prison, sauf que tu ne peux pas en sortir…, donc c’est une prison…, emprisonné parce que tu respires l’air des français.
Jamais ces règles n’ont été aussi drastiques… et le pouvoir suprême a beau en rajouter un couche, cette politique a atteint la limite du décent depuis longtemps.
Il faut savoir qu’il n’est pas du tout naturel d’empêcher des gens de se trouver à un endroit de la terre…, c’est dans la pratique quelque chose qu’on imposait à ses propres ressortissants pour les punir… ça s’appelait l’exil.
Dans cette optique, les émigrés de maintenant sont des gens punis par eux-mêmes, auto-exilés…, d’ailleurs on pourrait étudier les théories de la justice et essayer de voir si on a fondamentalement le droit d’expulser quelqu’un, de l’exiler, s’il ne fait pas partie de la nation.
Quelle prise juridique avons-nous sur un étranger, puisqu’il ne participe pas de nos lois ?
Si on revient en arrière donc…, à l’époque où certains principes du droit international ont vu le jour sous la plume de Francisco de Vitoria (idée acceptée par quelques savants), c’est l’européen qui, pour s’autoriser à conquérir les terres d’Amérique, revendiquait le droit de circulation, le devoir d’accueil et affirmait que si ces droits n’étaient pas respectés, la guerre contre l’autochtone était juste.
Si nous raisonnions encore de la sorte, on pourrait imaginer des pays déclarant la guerre à la France pour non respect de la circulation des personnes et de l’accueil dû à toute personne humaine.
On va dire que j’exagère, mais les principes de Vitoria sont à la base du droit international…, en tout cas sont-ils encore utilisés en ce qui concerne le droit d’ingérence…, en effet, à l’époque, le principe était qu’on pouvait faire la guerre pour protéger des indiens convertis et il a même été question de protéger les indiens contre eux-mêmes, quand ils pratiquaient des sacrifices humains.
Bref, nous utilisons le même type de raisonnement actuellement pour justifier nos interventions à l’extérieur et notamment nos présences militaires partout ou on a envie de “F… la M…” et de s’y approprier les ressources énergétiques…, créer des débouchés ou asservir les “indigènes” (les autochtones) à travailler beaucoup, beaucoup, beaucoup moins cher (que chez nous) pour fabriquer des “biens de consommation”…
Il n’est donc pas complètement absurde de revenir à ces positions de droit puisque certaines sont encore en vigueur…, d’ailleurs, l’idée de la libre circulation des gens sur la planète n’est pas complètement folle…, elle est à la base du tourisme et on peut se demander de quel droit elle devrait s’arrêter là…, à moins que nous soyons tous d’accord pour récupérer l’argent des étrangers mais surtout ne rien leur devoir.
Bref, la France se dit terre d’accueil mais n’accueille en fait absolument personne…, tout le système est fait pour dissuader les gens de rester, à part bien sûr les gens riches ou industrieux.
C’est ainsi que nous vivons dans une utopie totalitaire réussie, comme les schtroumpfs…, nous avons un système de rétention des étrangers parfaitement légal, entériné par une majorité socialiste à son arrivée au pouvoir… qui continue à dire que nos frontières sont poreuses…, on ne peut pas faire mieux pour protéger les français contre les autres !
Ajoutons à ça les démonstrations guerrières de par le monde et l’image d’une France libre, forte, raciste, guerrière, chrétienne et bleue, non, cette image n’est plus à faire.
Au risque d’agacer les partisans, je vous mets en garde.
Que le grand Schtroumpf s’appelle François ou Nicolas, voire Marine, il sera toujours le chef de cette affreuse petite nation imbue d’elle-même et pas capable de voir (en ce moment du moins) qu’elle réalise le système totalitaire tenté par le nazisme et que toute l’Europe œuvre à mettre en place d’une manière plus édulcorée qu’avait ambitionné le IIIe Reich.
En France, un seul personnage politique se démarque nettement de cette série de grands Schtroumpfs… et comment ne pas remarquer que c’est à Gargamel que ressemble Jean-Luc Mélenchon.
Quoi qu’il en soit, il me faudra développer cette thèse qui me semble de plus en plus pertinente à mesure que j’écris…
Cette thèse serait : À l’instar des Schtroumpfs, l’Europe réalise l’idéal nazi…
Mais…, c’est bien sur, c’est moi qui…