Rat Rod vs Lambo ! Crazy Las Vegas’Trip
Lamborghini’s, Ferrari’s, Bugatti’s et autres belles salopes, coutent d’invraisemblables fortunes pour n’en obtenir que quelques brefs moments de jouissances. Est-ce a la portée de toutes les bourses ? De certaines seulement ? Si l’estimation des coûts chevauche la réassurance d’une expertise approfondie, c’est que la pulsion due à un effleurement est dépassée par la comptabilité du rapport qualité/prix. Vouloir jouir des performances proposées induit l’obligation de très nombreux frais en perpétuelles augmentations. Je vous avoue avoir succombé quelques fois, mais ne suis pour autant pas devenu adepte des gros camions virils… C’est en cause de mes multiples et invraisemblables expériences que j’ai pu pianoter mes texticules (petits textes) et simultanément soigner mes addictions, ayant emmagasiné un savoir peu commun concernant une floraison de plantes vénéneuses, de putes de luxe, de démones de course, d’hétaïres de Grand-Tourisme et autres sublimissimes vieilleries Vintage difficilement maîtrisables et sans aucun frein…
L’art d’en faire profit est de les prendre lorsqu’elle ne valent rien, d’attendre en leur prêtant publiquement des qualités “insoupçonnées” (qu’elles n’ont jamais eues), d’attendre le murissement en arrosant copieusement les merdias, puis, comme font les cavistes de cépages chics, vendre très cher, mais l’air de rien… C’est là que se niche le subliminal des escroqueries vinicoles et automobiles. Au plus l’enculade est profonde, au plus grande est la jouissance financière. Je note tout, afin de publier bien tranché et sanglant. Pour ce reportage, l’idée était de confronter sur route entre Los Angeles et Las Végas, une Lamborghini Aventador pourrie du dedans et un Rat Rod pourri du dehors. Aucune des Lambo’s vendues ne verra jamais son temps de piste, les paons dépensent 500.000 $ pour s’y positionner face à l’image qu’ils se font d’eux-mêmes. La juxtaposition ridicule de cette Supercar et d’un Rat Rod a donc été un moment de jouissance extraordinaire :“Tous nos plaisirs ne sont que vanités” a écrit Pascal, cet aphorisme est placé en ouverture, en exergue, en lettres d’or.
On veut défendre les usages d’une justice sociale égalitaire, puis finalement on finit par penser à soi, à ses études, à ses amours et ensuite on défend ses propres rêves. L’engagement démocratique est-il soluble dans l’individualisme ? Pas vraiment, quoique… Je n’en suis pas du tout nostalgique, mais en finale de mes 18 printemps, j’avais déjà la fibre revendicatrice qui se prenait des coups de matraques dans la gueule (mai ’68) quand les ados d’aujourd’hui passent leur temps sur les réseaux sociaux, s’indignant tout juste d’une société prête à ne plus rien leur offrir, hormis des iPhones ! On a les idéaux qu’on mérite. Je ne vais pas ici cumuler trois tonnes de clichés, mais croyant que j’avais été conçu dans la joie et les jouissances pour être architecte, ce qui incluait de le devenir aussi du monde en devenir, j’en étais presque devenu l’archétype de l’étudiant romanesque et romantique, peignant de la merde dans le grenier (transformé en atelier baba-cool miteux) de la maison familiale, les mèches longues, le regard mélancolique et lisant de la poésie ou des bouquins sur Salvator Dali…
– “Stop ! Alllôôôô…, j’suis pas en bad, boloss, juste que j’ai un poil de seum…, mais je sens que si je me tape encore l’affiche, je vais te mettre au fond du bac…, t’embarquer dans une Nième utopie, à grands renforts de métaphores toutes chamées grââââves, que si tu l’as pas captée, t’es vraiment qu’un teubé” !
– “Kiffe pas, tu vas craquer ton string, lol… Moi je suis perché, un vrai shot gun dans ma catégorie, au top, même si tu crois que mon free style part en live… Toi, quand le réel vient frapper à ta porte, t’oublie de lui ouvrir… Behhhh connard, t’as qu’à acheter une sonnette”…
Je verse une petite larme sur la dimension politique de l’héritage soixante-huitard et celle d’un jeune candide aux prises avec les aléas de son temps (moi !)… Il y a quelque chose de foncièrement anachronique à entendre aujourd’hui des trucs pas possibles du genre : “Il faut porter le socialisme révolutionnaire au-delà des revendications petites-bourgeoises et du modèle trotskiste”, ou encore : “Les acquis de la révolution culturelle font peur aux impérialistes américains et russes”…
Pour ne rien arranger, les d’jeun’s actuels sont amorphes, lorsqu’ils lisent un texte, ils récitent comme s’ils psalmodiaient une rubrique nécrologique, très platement, tout fait daté, tout mou avec le fond de l’air à peine rougeoyant. Dans mes souvenirs de post-soixante-huitard, revisités, remémorés tout à coup, entre “Peace and Love” à la campagne et “Dolce Vita” en Italie, entre pavés et fumigènes, tracts et graffitis, j’ai toujours eu l’écrit de la liberté de créer, de penser et d’aimer et l’utopie de la révolte rattrapée par les cahots de la réalité humaine (maladie, mort, routine d’une certaine vie), mais je n’en oublie pas la fougue, l’ardeur, m’autorisant un côté souvent artificiel qui malmène mes intentions. Je vous écris tout ça, parce que mes années ’60 étaient aussi le temps de mon coup de foudre pour les Hot-Rod’s… et qu’il va en être question dès les lignes suivantes, au-delà des échos et des mélodies de ces années. En effet, je suis resté un mec spécial, je l’étais depuis longtemps, si pas depuis toujours…
En effet, j’étais enthousiaste pour les Hot-Rod’s et les vieilles caisses, j’en dessinais pour en illustrer des calendriers et ainsi gagner de l’argent (bienvenu). J’avais été estomaqué au salon de l’auto 1966 en découvrant la Lamborghini Miura. Des heures que j’ai passé devant elle, à rêver de plus tard. Je n’ai par contre jamais été fan-boy des Ferrari’s, c’était alors comme préférer les Rolling-Stones aux Beatles. Je détestais les Ferrailleries, vomissais les Porscheries, chiais sur les Beatles, (des abrutis), mais j’aimais les Stones et les Lambos, les Hot-Rod’s aussi, comme les Chopper’s, même que je me serais bien vu Outlaw, un “Rebelleux”, un Hell’s Angel’s, tant qu’à faire… Puis le temps a passé et j’ai roulé en Mustang… Il me faudra attendre quelques années et mes magazines Chromes&Flammes pour m’en payer beaucoup, des bagnoles, jusqu’à l’écœurement, tant c’étaient pour la plupart des casseroles à problèmes, frayeuses comme un régiment de putes vénales. Bande de pourris, comme leurs autos merdiques, tant de temps perdu à rêver pour vivre des cauchemars…
J’en ai assez écrit, mais j’en écris encore, avec rage tout en riant, il faut avoir pu les vivre pour comprendre. 99% des gens qui en parlent avec bonheur n’en ont eu que des posters et lu des articles faisandés torchés par des journaleux qui ont actuellement de plus en plus de mal à survivre. Il y a une quinzaine d’années ils pouvaient revendre les parapluies-cadeaux et les fardes de presse concernant des autos “normales” dont ils réalisaient des faux-tests en allant “faire des reportages” sur des bagnoles improbables. Mais ce temps est révolu, d’abord parce que tous les mag’s Kustom ont stoppé, ensuite parce que les autres mag’s automobiles survivants (à grand peine) n’en ont plus rien à f… car les tests, essais et présentations sont prémâchés par les constructeurs via Internet pour la presse, il suffit de copier/coller le contenu, texte et photos, d’un fichier spécialement préparé fourni par mail sous forme d’un lien de téléchargement, en y ajoutant des faux commentaires “personnels”. C’est multi-langues avec vidéos en sus… Pubs en contrepartie possible… Putasseries !
Et, de plus, ces gens sont totalement indifférents aux Hot Rod’s, Kustom’s, Van’s, Néo-Classiques et Réplicas… Adieu tout ça… Actuellement le glas sonne et l’Intelligence Artificielle hâte le processus… Les vieux journaleux du Kustom ne peuvent que collectionner leurs souvenirs et des miniatures pour étagères Ikéa… Bien… Point final, en attente de la retraite… Pour ma part, les seules automobiles que j’ai gardé de ma collectionnite, sont officiellement celles que j’aimais le plus, mais en réalité, c’est surtout parce que ce sont celles qui se revendent le moins facilement… Revendre un Hot Rod en Franchouille, à des “ceusses” qui traînent encore en boots, santiag’s, vestes et chapeaux de cow-boys, c’est comme être membre de l’armée du salut et tambouriner de portes en portes pour vendre des bibles… Pas qu’il faut croire en un dieu du Kustom hypothétique pour y réussir, quoique… Non, c’est rapport à la mentalité de certains névrosés sectaires qui régnaient en franchouille, sans aucun lien avec la mentalité des Hot-Rodder’s Yankee’s. Que de dégâts ils ont causés ces abrutis !
Pour le gag d’une balade épique entre Los Angeles et Las Végas avec une Lamborghini Aventador et un Rat Rod, l’entreprise était conditionnée aux frais financiers, aucun propriétaire de Lamborghini n’acceptant de se prêter à ce qu’ils considéraient comme un jeu foireux et malsain. C’est finalement et étonnamment une société de location d’autos à des stars d’Hollywwod, qui a finalement été disposée à nous offrir les 8.380 $ qu’il fallait pour louer et assurer l’Aventador pendant une journée de 24h en échange : 1° d’une pute, 2° de l’impact planétaire qu’aura l’article qui en sera réalisé, mais personne de l’équipe n’était autorisé à détruire les pneus dans des burnout’s et utiliser la Lambo pour un film porno. Pratiquement aucune des Lambo’s vendues n’a jamais été utilisée sur pistes de course. Lorsque l’Aventador a été commercialisée, des Gogos ont dépensés un demi-million de $ plus les taxes sur les énergivores et les frais de destination, rien que pour se positionner, socialement envers des déjà positionnés, et anti socialement envers ceux qui ne le seront jamais…
Ainsi, grâce à ce marché de dupes, nous avons pu confronter gratuitement un vieux Rat Rod pourri à une “vieille” Lamborghini Aventador destinée à des concurrences féroces dans l’univers des Paons qui passent leur temps à paraître. La juxtaposition ridicule d’une vieille Supercar de 2017 contre un Rat Rod pourri était un défi au bon sens. S’il aurait fallu payer la location de l’Aventador de 7 ans, c’était 5,82 $ la minute, forfait de 8.380 $ pour 24 heures. Mais seule l’essence et la prestation d’une pute nous ont couté des $… Pour posséder une Aventador, il faut impérativement avoir des parts dans une Cy pétrolière et gagner au moins 15.000 $ par jour… Le moindre problème mécanique est générateur de drames financiers et humains, telle une panne de la boîte-pont à sept vitesses et embrayage à disque unique robotisé, qui fonctionne au gré des commandes des palettes derrière le volant. La puissance est diffusée aux quatre roues. L’Aventador est une construction monocoque avec une carrosserie en fibre de carbone et des structures de châssis avant et arrière en aluminium.
Elle parvient à peser très lourd, probablement en raison de tous les équipements de luxe comme la climatisation, un superordinateur pour un système audio/nav, et d’autres choses comme des vitres qui montent et descendent et la clim’. La suspension a des coilovers activés par des tiges de poussée, et les freins sont des unités en fibre de carbone avec des rotors de 14-3⁄4 et 15 pouces derrière des roues 19×9 et 20×12. La moindre pièce vaut un pont d’or…
Le Rat Rod Ford modèle A Tudor ’30 a été ‘retapé’ chez Mackey’s Hot Rods à Huntington Beach, en Californie. La suspension est cauchemardesque et tout le reste aussi. C’est tout “le mieux” de ce à quoi il faut s’attendre pour un Rat Rod. Le V8 Chevrolet 350ci est d’origine inconnue mais fonctionne, ce qui est le principal. La boite manuelle TH350 est moulinée par un levier de vitesses Lokar surmonté d’une poignée de robinet à bière. La puissance est transmise aux roues AR par un différentiel très bruyant. Le châssis est construit façon diligence avec une configuration suicide sur l’essieu avant à poutre. Une merde !
Je ne sais pas ce qu’il ce qu’il pèse, mais il est complètement dépouillé de toutes les commodités, comme de sièges réels. Les freins sont des tambours vintage très décevants derrières des fils de cokéfaction et du caoutchouc à pli polarisé… Le plan suivait celui d’un samedi moyen typique. Rebondir sur la plage le matin avant de nous rendre dans le désert pour quelques Hijinks à grande vitesse, puis baiser les autostoppeuses de minuit, créer des dessins noirs sur les chaussées avec les pneus en burnout sur Mulholland Drive, puis sur Hollywood Boulevard et le Sunset Strip. On appelle cela un Wrap. Le Rat Rod pourri méchamment retravaillé, à direct posé un grave problème de visibilité. Il faut soit regarder par-dessus le toit ouvert, soit en dessous au travers d’un pare brise de 12cms…. J’ai eu de meilleures vues à travers un trou de serrure. J’ai adopté une posture complètement couchée, allongé à moitié sous le volant, le pied gauche levé sur le tableau de bord, étranglant l’accélérateur avec le talon droit. Cette chose est donc parfaite pour un Quasimodo Rat Rodder….
Une heure plus tard, à Hermosa Beach, il a manqué d’essence et l’Aventador a servi de camion citerne. Les gens ahuris qui regardaient se sont divisés en trois catégories : 1° Les tragiquement égocentriques qui évitaient inconfortablement le moindre regard sur l’une ou l’autre voiture… 2° Les gens normaux qui aimaient le Rat Rod et proposaient de l’acheter 10.000 $… 3° Les porteurs de chaînes en or en chemise de soie qui voulaient juste savoir combien coûtait la Lamborghini puis transpiraient à l’idée de conduire une voiture qui coûtait autant que leur maison… Ce n’est qu’en attrapant la poignée de l’Aventador que j’ai réalisé qu’elle avait ces stupides portes Lambo en ciseaux vers l’extérieur et le haut… À partir de ce moment, je n’ai pas pu m’empêcher de regarder la supercar comme une voiture en kit. C’est peut-être de la fibre de carbone (en réalité du plastique) mais cela ressemble à du Tupperware. Dans la circulation à basse vitesse, l’embrayage automatique frissonne et les changements de vitesse sautillent jusqu’à ce qu’ils trimbaillent le V-12 qui gémit… Affreux !
J’ai aussi pleurniché sur les porte-gobelets que l’Aventador n’a pas. J’avais initialement conduit la Supercar en mode Strada (rue), et je peux affirmer avec énormément d’enthousiasme que je ne me suis jamais embêté, jamais ! Avec ce mode Strada l’Aventador est automatique. Le mode Sport a un certain mérite, car il retarde les changements de vitesse en mode automatique tout en permettant le mode manuel, ce qui garantit des hurlements à vide, suivis d’un énorme “Clong”... Le mode Corsa est complètement sorti de toute logique et c’est ici que la Lambo divertit. Le V-12 hurle à 8.500 tr/min comme une bête à l’agonie et ce hurlement ne ressemble à rien d’autre sur Terre. J’ai donc voulu l’utiliser au max, juste pour l’écouter. Et avec la transmission intégrale, comme la puissance est toujours prête à être appliquée directement au mouvement vers l’avant, vous ne pouvez pas faire un burn-out, peu importe à quel point vous essayez. En parlant de cela, le mode “Poussée apocalyptique” est mortellement cool pour y arriver…
Il faut régler au poil la boite sur “Corsa”, éteindre le contrôle de traction et, à l’arrêt, impassible, écraser le frein tout en mettant les gaz à fond… Le V-12 doit atteindre 5.500 tr/min, pour que la fête commence, puis il faut soulever le frein, et la commande de lancement électronique prend le relais. C’est l’enfer… J’ai adoré… Suivant l’évolution de cette affaire sans avoir mes oreilles en poche, j’avais pu enregistrer les recommandations du concessionnaire Lamborghini dans un mélange d’anglais, d’italien, de français et d’espagnol plus un dialecte que je soupçonnais être du Navajo : “Le screamer est bloqué à une clutch à sept gear with un robot activé open d’un embrayage monodisque working automatiquement starting des palettes situées derrière le steering wheels”. Maintenant, appelez-moi blasé, mais 700cv dans une voiture trop lourde rend le conducteur plutôt désabusé. J’ai lu beaucoup de critiques et vu beaucoup de vidéos avec des gars riant comme des petites filles lors d’accélérations punitives avec changement des vitesses violents. L’action Lamborghini est brute, non raffinée.
Je pense que ces gens-là testent surtout beaucoup de mini-fourgonnettes… Du point de vue d’un vrai amateur de Hot Rods avec Big Bock à compresseur, 700cv commencent tout juste à attirer l’attention, et bien que les changements de vitesse soient rapides, le problème est que la voiture est trop raffinée pour sembler aussi rapide… J’aurais aimé avoir peur pendant le voyage. Je n’ai jamais eu l’impression que j’allais mourir ou aller en prison, et cela fait partie du plaisir d’une voiture absurde. Le Rat Rod de son coté n’est pas du tout rapide, mais il est purement terrifiant, illégal et accrocheur. Toit ouvert, pas de clignotants, un danger général. Rien de tout cela ne le rend plus honorable que la Lamborghini, mais je me sentais tellement plus moi-même dans le Hot Rod. L’expérience de conduite était tellement plus interactive que ça en devenait vite jouissif. Tout le monde aime le Rat Rod et tout le monde déteste l’Aventador sauf les Blacks et les Mexicano’s qui posent des questions incompréhensibles… Fuir les foules est impératif pour ne pas devenir neurasthénique…
C’est presque comme si vous étiez un gars cool immédiat quand vous rampez hors du Rat Rod, puant comme les gaz d’échappement. Direct, les gens veulent être vos amis. Mais, sortez de la Lambo et personne ne s’approche de vous, vous êtes un pestiféré. La clé de compréhension est que le Rat Rod vit dans le monde réel et atteint simplement plus de gens. Mais pour moi, honnêtement, pour le prix d’une Aventador, je pourrais construire plus d’une douzaine de Rat et Hot Rods avec lesquels je serais plus heureux. Quoique… Oui, quoique… Le rat Rod est un gâchis à conduire. Sept flics différents de cinq agences différentes m’ont dépassé, et j’ai failli écraser deux d’entre eux parce que je ne pouvais pas les voir quand je changeais de voie. Sur Mulholland Drive, je l’ai presque garé sur la pelouse de quelqu’un quand il a touché le fond sur un énorme nid-de-poule, a rebondi sur le sol et verrouillé les freins. Au moins, il a l’air élégant lorsque vous essayez de ne pas le planter, c’est complètement impraticable, mais c’est comme ça qu’un rat Rod doit être.
Mais après quelques heures sur l’autoroute, j’avais l’impression d’avoir été travaillé pendant une nuit dans un cachot Ukrainien avec seulement un minimum de débattement de suspension, Je ne veux pas paraître mélodramatique mais le Rat Rod a été qualifié de piège potentiellement mortel. Les deux voitures ont quitté Mackey’s un jeudi vers 11 heures. Plutôt que de se diriger directement vers l’autoroute, quelques kilomètres de rue ont été parcourus pour s’assurer que les deux voitures étaient viables… Cinquante miles plus tard, au premier arrêt de carburant, vérification de la pression des pneus, les points de montage de la suspension et les niveaux de liquide de refroidissement… L’inventaire des vivres, les réserves de boissons et le ratio soda/glace dans les Big Gulps ont résisté à l’explosion au-dessus du col Cajon et au In-N-Out Burger à Hesperia. La vraie aventure a commencé dans un parc aquatique abandonné au lac Dolores, juste à côté de l’autoroute 15. Après avoir fouillé les bâtiments vandalisés et les restes des toboggans aquatiques, on a quitté Rock-A-Hoola…
C’était glorieux, c’était spontané et exactement le genre de plaisir pour lequel le Rat Rod a été construit. Puis, alors que le soleil tombait dans le haut désert, on s’est éloigné de l’autoroute à la recherche d’un endroit décent pour une dernière photo et pour tirer les roues et les tambours de l’avant du Rat Rod pour vérifier les freins qui ne freinaient presque plus. Vegas est arrivé vers 9 heures. On n’a pas trouvé de putes à baiser… Malgré nos appréhensions, il n’y a pas eu de drame pendant le voyage, et nous avions appris à vraiment apprécier le Rat Rod. Il n’y a pas beaucoup de voitures mieux adaptée pour une croisière sur Las Vegas Boulevard…. Toutefois, la carrosserie pourrie-rouillée méchamment retravaillée par un invraisemblable surbaissement du toit (top-chop) a sans cesse posé un grâââââve problème de “ligne de visée”, soit il fallait regarder par-dessus le minuscule pare-brise, c’est-à-dire au-dessus du panneau en-tête ou en dessous, à travers du pare-brise qui n’offre que la vue sur le moteur ! Un nain aurait eu une meilleure vue à travers un trou de serrure !
Le Rat Rod s’est en effet avéré un danger public, un gâchis à conduire. Comme déjà écrit, sept policiers provenant de cinq agences différentes ont à un moment du dépasser le Rat-Rod pour lui faire signe de stopper, le conducteur ne voyant strictement rien dans aucune direction… Une solution “policière” fut imposée : conduire assis sur 4 annuaires téléphoniques déposés sur le siège, ce qui permettait d’avoir la tête sortant du manque de toit et ainsi d’avoir une vision panoramique… Conduire à donc été le second grâââââve problème… Après s’être enroulé à l’intérieur comme un serpent, il fallait prendre une posture complètement couchée, avec la tête (et le haut du corps) en arrière toute, le pied droit en zigzag sous le volant et le pied gauche sur le tableau de bord… Après cette pause, le Rat-Rod est de nouveau tombé en passe d’essence et c’est encore la Lambo qui est allée remplir le bidon des sens… Une fois le minuscule réservoir du Rat-Rod rempli, l’équipe est vaillamment repartie, se jurant de stopper faire le plein à chaque station en vue…
Mais, après ce hors-d’œuvre, deux autres soucis sont apparus qui allaient poursuivre l’émérite pilote du Rat Rod durant la totalité du périple :
1° dans les très basses vitesses de la circulation, le ventilateur trop faible et le radiateur de trop petite capacité, faisaient chauffer le moteur du Rat-Rod tandis que finalement l’eau s’échappait en geysers furieux… 2° dans le trafic, presque à l’arrêt, à force d’avancer de 5 mètres en 5 mètres, quelques odeurs de brûlé dues à l’embrayage malmené de la Lamborghini Aventador, ont donné des bouffées de chaleur au conducteur, qui s’est mis à pester qu’il n’y avait pas de porte-gobelet pour une boîte de Coke rafraîchissante, chose qu’une stupide Toyota bas-de-gamme offre d’usine, intégré dans le tableau de bord. La non-expérience de vie américaine est donc similaire à la non-expérience de conduite du cru… qui est d’autant plus interactive que pas grand chose ne fonctionne vraiment (examinez en comparaison et exemple une Corvette de l’année ou les Ricains disent avoir été sur la lune, vous comprendrez qu’ils ont menti)…
Rien que par cela, le Rat Rod est plus honorable que la Lamborghini Aventador, car à bord du Rat-Rod on ne s’ennuie jamais, il zigzague tout seul, freine en crabe, tourne difficilement… Les gaz d’échappement envahissent l’habitacle en dessous de 40 km/h, la position de conduite est apocalyptique, la visibilité est quasi nulle dans toutes les directions, le moteur surchauffe, le réservoir d’essence est trop petit, l’électricité est un cauchemar… Mais aux USA c’est le pied total, car les Yankee s’y sentent comme chez eux… Faut savoir et voir que 30% de la populace vit dans des préfabriqués et camping-cars cimentés dans le sol des zones inondables… La “kulture-intellectuelle” est proche de celle des veaux, certains atteignent péniblement le statut de beaufs… Leur connaissance du monde vient des programmes TV, principalement des pubs… C’est une nation d’abrutis à 98% Mais surtout, tout le monde remarque les voitures étranges et félicitent leurs conducteurs à leur sujet, comme votre belle-mère vous félicite pour le napperon sous le pot de fleur sur le frigo…
Maintenant, appelez-moi blasé après avoir lu mes articles concernant les “merveilleuses voitures de sport italiennes”, dont celui sur une Ferrari rouge, mais 700 chevaux et 425.000 $ pour se trainer à 100 km/h sur les autoroutes américaines…, c’est con ! Comme déjà écrit, j’ai lu beaucoup de commentaires et vu beaucoup de vidéos de journaleux réalisant leurs reportages…, Je pense que ces gars testent non seulement un trop grand nombre de mini-fourgonnettes le reste de leur temps et que leurs érections texticulaires viennent du fait que l’Aventador est trop raffinée pour paraître aussi rapide et puissante qu’elle l’est vraiment, limitée légalement à ne pas dépasser les vitesses autorisées, de ce fait, elle fonctionne et c’est déjà pas trop mal, mais à bord on s’emmerde plus qu’un pneu… Ouais, l’ennui vient très rapidement dans la fantastique carrosserie plastique-kevlar, mais on s’yemmerde à devoir obéir aux limitations… Jamais on ne va se sentir comme si on allait mourir…, simplement craindre qu’on pourrait aller en prison pour excès de vitesse… Pfffffffff ! Merderie !
Le Rat Rod est plus honorable que la Lamborghini, car à bord du Rat-Rod on ne s’ennuie jamais, il zigzague tout seul, freine en crabe, tourne difficilement, les gaz d’échappement envahissent l’habitacle en dessous de 40 km/h, la position de conduite est apocalyptique, la visibilité est quasi nulle dans toutes les directions, le moteur surchauffe, le réservoir d’essence est trop petit, l’électricité est un cauchemar, mais aux USA c’est le pied total, car les Yankee s’y sentent comme chez eux… Faut savoir et voir que comme dit plus avant, mais je voulais confirmer, que 30% de la populace vit dans des préfabriqués et camping-cars cimentés dans le sol des zones inondables, que la “kulture-intellectuelle” est proche de celle des veaux, certains atteignant péniblement le statut de beaufs, leur connaissance du monde venant des programmes TV, principalement des pubs, et c’est une nation d’abrutis à 98%… C’est une redite importante pour que vous compreniez l’envers des décors…
Et c’est finalement cela qui constitue la vie américaine basique… Le Rat-Rod, c’est donc un miroir de l’Amérique ! Il n’est pas du tout rapide, juste un poil puissant…, mais il est absolument terrifiant, illégal et accrocheur… On le pilote la tête au vent (les courants-d’air, pas les courants-d’art), sans clignotants, sans freins (j’exagère à peine)…, c’est un danger public… En dépit des trépidations, il n’y a pas eu de drame supplémentaire durant le voyage, et vers 20h00 on terminait par quelques photos d’ambiance, avant de rentrer vers L.A… (le Hot-Rod revenant à L.A. via un transporteur, de crainte des sévices policiers)… Merci d’avoir partagé solidairement votre temps à lire les textes de ma modeste personne, ce qui me donne un moment de pur bonheur, en retour sans que je vous demande la moindre contribution financière ! Voilà, voilou… En fait cette fin ne doit pas vous satisfaire, je continue donc, mais ça me pèse grâââve !
Les rongeurs Rat Rodder’s survivront aux Critiques pour prendre la place qui leur revient… Parfois, nous sommes si proches de l’action que nous ne voyons pas vraiment ce qui se passe. Exemple: la direction actuelle et future du Rat Rodding. En tant qu’initiés enracinés avec des décennies d’expérience et un accès aux meilleurs constructeurs automobiles, il est facile dans l’industrie d’oublier que le Hot et Rat rodding sont à l’origine un phénomène de contre-culture. Les premiers adhérents étaient des parias qui n’avaient rien à perdre et aucune ressource financière. Les premiers Hot Rod’s ont été bricolés à partir de restes de pièces disponibles et de vieux tacots, comme le sont les Rat Rods aujourd’hui. Pour embrouiller davantage les choses, les Hot Rodder’s d’antan étaient des gens peu recommandables sur lesquels Hollywood faisait des films d’horreur, terrorisant les autoroutes et menaçant le tissu moral de la société. Mais qu’est-ce qu’un Hot Rod et quoi donc tapoter concernant un Rat Rod ?
Lorsque le magazine Hot Rod est sorti en 1948 (un an avant MotorTrend et un an avant ma naissance), la contre-culture du Hot Rodding a rapidement acquis une structure et une crédibilité importantes, et, aujourd’hui, ce qui était autrefois considéré comme une contre-culture subversive, fait partie de la culture américaine proprement dite. Chaque aspect du Hot Rodding est classé par année, moteur, marque et type d’utilisation avec chaque voiture et chaque personne dans sa zone de sécurité et son propre silo vertical de produits, d’événements et de modes de vie. C’est clean mais chiant pour des Outlaws… Le résultat est que le Hot Rodding est maintenant une industrie géante qui a subdivisé le monde du Hot Rodding en tranches nettes qui, pour le meilleur ou pour le pire, permettent à des gens ayant des intérêts différents, de se séparer les uns des autres en toute sécurité. Dans les médias spécialisés des galeries de machines scintillantes à gros prix étaient présentées tout en vendant des palettes de produits emballés sous blister engloutis par le public…
Pour la plupart c’étaient des “bien nantis” vivants dans des garages ornés de souvenirs éclairés par des enseignes en néons et décorés de vieilles pompes à essence. Pendant ce temps, des experts en Pubs et Marketting réfléchissaient au sort à donner au Hot Rodding, se demandant si ce passe-temps allait sortir de ses limites statiques et pouvoir être un moyen d’étendre le consumérisme style : “Une nouvelle couleur préférée émergera-t-elle ? Le prochain moteur mettra-t-il le feu au monde ?” La réponse fut beaucoup plus simple : l’ancienne contre-culture est devenue une institution, dont l’avenir ne réside pas dans la technologie mais dans le sang neuf, telles les Rat Rods. Les Rats-Rongeurs de tôleries rouillées sont devenus une nouvelle génération qui a moins de scrupules sur la façon dont les Hot Rods devraient être construits. Ces rongeurs mettent à nu les contraintes structurelles de la catégorisation avec leur inadéquation des parties et des époques, crachant à l’encontre des conventions.
Et comme pour jeter du sel dans la plaie, ces rongeurs de Rods le font tout en dépensant relativement peu, à l’exception de leur propre équité de sang et de sueur. Qui est donc le Hot Rodder maintenant ? Quand je me déplace dans le milieu du Hot Rodding, je pose parfois des questions sur le mouvement des Rat Rods et comment ils le voient. En tant que fan de muscle car qui a également des racines profondes dans le mouvement moderne des muscle cars des années ’80 et ’90, je suis un outsider de Street Rod’s, qui a appris à apprécier les Hot Rod’s traditionnels. Ce qui est déroutant, c’est le rejet que je reçois des constructeurs de Hot Rods à propos des Rat Rods, pour la simple raison que les Rat Rodders font tout eux-mêmes et ne dépensent rien chez quelconque constructeur de Hot Rods… En surface, les Rat Rods sont taillés dans le même tissu que les Hot Rod’s, mais à un moment donné, le côté industriel du Hot Rodding est devenu trop ancré dans les styles de construction établis…
Ils reposent en effet énormément sur : 1° des pièces qui ne sont pas abordables pour la personne moyenne et 2° des compétences qui nécessitent des années de travail dans les ateliers de misère des constructeurs haut de gamme… Les Rat Rodders sont le plus souvent critiqués avec des objections du genre “Un mauvais travail et un mauvais goût ne sont pas un style“… En surface, cela ne semble pas être un mauvais argument, jusqu’à ce que vous déballiez le sens caché. Une traduction réaliste de cette déclaration pourrait être : “Le degré auquel vous utilisez vos compétences limitées, les sensibilités franches et la durée de vie matérielle disponible que vous avez sans pouvoir tracer de chèque, est à peu près équivalent à la quantité que vous êtes vilipendé par le courant dominant”... Traduisez que le Rat Rodding n’est pas rentable pour ceux qui vivent du Hot Rodding ! S’il y a une ironie à cela, c’est qu’à mesure que le Rat Rodding s’établit, son soi-disant manque de style devient un style et parfois est considéré comme de l’art.
De plus, l’apparence d’une mauvaise technique de fabrication est devenue un style. Si vous êtes curieux de connaître les Rat Rods, que vous les aimez ou que vous les détestez, voici quelques traits universels sur lesquels vous êtes sûr d’avoir une opinion ! 1° Tout Rat Rod digne de ce nom a des soudures mal faites, visibles. Les Japonais ont une esthétique séculaire appelée wabi-sabi, qui est l’idée que la beauté peut être trouvée dans l’imperfection. Au fur et à mesure que les objets vieillissent et que leur nature sous-jacente est exposée aux éléments, une beauté intrinsèque surgit. Les soudures mal faites, oxydées, bâclées, qui ressemblent à des liasses de chewing-gum, lorsqu’elles sont appliquées sur des Rat Rods ont toutes une histoire à raconter. Les soudures exposées sont placées volontairement, bien que leur intégrité mécanique doive être examinée dans les domaines où la résistance structurelle est importante, on ne peut nier la créativité ludique d’un rétroviseur fait de vieux boulons et de soudures bubblegum, un rétroviseur qui ressemble à une main de squelette.
Le trait le plus universel d’un Rat Rod est qu’il semble inachevé, or, rien sur un Hot Rod ne dit “fini” plus qu’une couche de peinture brillante. Les Rat Rod’s sont disponibles en trois saveurs de base : métal nu (rouille), vieille peinture patinée (patine) et apprêt (l’apprêt à oxyde est préféré). Mettre de la peinture sur un Rat Rod est considéré comme malhonnête et cela fait expulser l’engin des rangs dans les réunions. Le cœur de la philosophie du Rat Rodding est que l’aspect ne doit jamais être terminé. Avoir un extérieur rouillé ou apprêté fait partie de l’ensemble. L’effet global est une œuvre spontanée d’art roulant qui a été littéralement créé en posant des pièces et des pièces sur le sol et en les soudant ensemble, même avec des erreurs. Il n’y a vraiment rien de typique ! Pour une raison quelconque, cela fait grincer les dents (en or massif) des puristes, mais regardons les faits en face : l’art est toujours quelque chose qui préoccupe les gens… Les échanges de moteurs sont le seul domaine où il n’y a pas de lumière du jour entre les Rat Rods et les Hot Rods…
Tous veulent le moteur le plus puissant possible, mais les Rat Rods sont les seuls a utiliser des moteurs d’avion en étoile, des Cummins Diesel de Big Trucks voire des ensembles improbables issus de machines agricoles et d’engins de chantier. En plus de ne pas avoir de peinture finie, la philosophie des Rat Rods doit inclure l’idée qu’elle ne contient que le nombre de pièces nécessaires pour fonctionner en toute sécurité. Aucun pare-chocs, aucune aile, aucun rétroviseur, aucun capot ne peuvent être vus sur ces “Mashup’s”. L’ambiance inachevée n’est pas négative lorsque l’idée est de démontrer le nombre limité de pièces dont une voiture a besoin pour fonctionner. Une partie de l’expérience des Rat Rods ne consiste pas seulement à les construire, mais à avoir le courage, les compétences et l’endurance nécessaires pour les conduire, ce qui signifie parfois se faire éclabousser d’huile au visage, plus il y en a, plus on rit ! L’aspect des tôles martelées à la hâte, rouillées avec des soudures incomplètes et mal faites est de rigueur dans le monde des Rat Rods.
Ceux d’un certain âge se souviennent du dessin animé Hanna-Barbera appelé Wacky Races (1968), qui présentait un casting étrange de personnages et de voitures. Beaucoup de celles-ci étaient des créations impossibles qui n’avaient normalement aucune base mécanique pour être utilisées comme moyen de transport. Les Rat Rod’s partagent cette étrange caractéristique et ont souvent l’air de ne pas pouvoir rouler. Des râteaux impossibles, une garde au sol faible et une visibilité vers l’extérieur médiocre ou nulle sont des attributs fréquents. Demandez à la plupart des amateurs de Hot Rods quel est leur modèle préféré, et vous obtiendrez 32 Ford et Tri-Five Chevrolet mais personne ne va dire 1948 Diamond T fuel tanker. La beauté des Rat Rods est que chaque œuvre d’art commence avec du matériel trouvé (et gratuit) dans un champ avec des mauvaises herbes poussant à travers le capot et une vraie patine acquise durant des années pour ces vieilles machines étranges et obscures, ce qui en fait des sujets de conversation infinis ou se positionne le spectaculaire.
Une partie du défi de la construction d’un Rat Rod cool consiste à y intégrer la sécurité tout en le faisant apparaître comme un piège mortel. Ce qui est important pour le look, c’est qu’il semble qu’il ait été soudé d’un ensemble de pièces pourries et disparates en un week-end tout en s’alcoolisant de minutes en minutes avec des boissons prohibées… L’ajout d’un équipement supplémentaire non essentiel (arbre à cames monté sur pare-chocs de rechange avec pistons auxiliaires) et inédit, fait également partie de l’art du Rat Rodding… Personne ne veut l’admettre, personne ne veut en parler, et pratiquement personne ne peut le définir, c’est-à-dire du moins personne dans les murs des géants de l’édition qui survivent encore alors que quasi tous les magazines de Hot Rods ont disparu depuis que 20 titres ont été assassinés en moins d’une heure et enterrés avec les briques, les meubles et les journalistes… en moins d’une semaine… En cette suite, l’ordonnance “Ignorez-les et il disparaîtront” concernant les Rat Rods a échoué et s’est retourné contre les ordonnateurs.
Mais les gars de la rue ? Quoiqu’ils font et disent ? Ils comprennent ! Implicitement… Ils peuvent détester d’être rejetés, mais ils comprennent. C’est là que s’exprime la nature des rats : Ronger peu à peu… Le Rat Rodding a commencé au milieu des années ’90, il y a 25 ans d’ici, en ras-le bol des Hot-Rods hyper classe de Boyd Coddington, des gars écœurés de montagnes d’or auxquels ils étaient vendus, ont créé une révolution en revenant aux vraies sources des constructions au départ de pièces de récupération. C’étaient des Hot Rods assez rétro-corrects mais apprêtés et sales, et cela s’est rapidement transformé en un ensemble d’engins rouillés construits à partir de pièces de rejet bon marché. C’était révolutionnaire et les bien pensants ont réagi en bourgeois, de manière prévisible : avec indignation, formant des comités de défense de l’industrie du Hot Rodding, le mag’ Hot Rod en tête, et ce sont eux qui ont commencé à utiliser le terme Rat Rod avec la même intonation négative que “Bagnole pour SDF”... voire “Hot Rod de péquenot pouilleux”...
Ce qui est drôle et indicatif, c’est que la masse populaire américaine d’où viennent les Hot Rod des années ’40 et ’50, a finalement adopté le style Rat-Rod comme une révolution de la base contre les élites nageant dans le fric à outrance. Ras le bol de Boyd Coddington et autres, ce qui incluait le magazine Hot Rod qui n’avait pas conservé l’esprit pionnier. En peu de temps, les grands groupes vivant industriellement du Hot Rodding “chic et Cher”, en ce compris les magazines phares (Hot Rod Magazine) ont subi l’attaque du rejet d’achat… Privés de 60% des ventes lecteurs et des pubs d’industriels n’y trouvant plus de “retour”, tout le système s’est cassé la gueule… Brian Setzer a dit un jour que les Stray Cats avaient été euthanasiés le jour où les t-shirts du groupe sont arrivés dans les grands magasins. Devenir mainstream est généralement un post mortem, mais dans le cas des Rat Rods, les jeunes gars avec les pantalon à manchettes ont assez rapidement appris que les barbes grises se souvenaient encore d’une chose ou deux de la vie dans les années ’50…
Et très vite, ces mecs de 60 ans ont construits eux mêmes, comme leurs parents construisaient leurs Hot Rods après guerre. Le Hot Rodding pur renaît ainsi, avec une une tendance nostalgique massive qui change le visage de ce passe-temps. Des granges abandonnées ont commencé à régurgiter de vieux Rods oubliés, tout le monde a réappris le mot “patine”. Ironiquement, chaque génération a finalement besoin de se rappeler les origines du monde. Aujourd’hui, l’héritage est très vaste. Le rétro haut de gamme périclite qui fatigue, car il a été transformé en d’innombrables variantes. La tendance a rapidement basculé dans les styles des années ’60. Les industriels sortent donc toutes sortes de nouvelles pièces anciennes redevenues disponibles. Où que vous regardiez, la rouille est présente, quoique si cela devient viral aura des inconvénients flagrants. Le “hors-la-loi”, adoucira la morsure révolutionnaire. Les nouveaux clichés sont les débordements de canettes de bière, les croix de fer et gammées (comme les Bikers) partout et des kilomètres de rayures.
Autre inconvénient : l’art du Rat Rodding est aussi interprété par des gars qui n’ont ni l’œil ni la subtilité d’artistes qui ont également conduit à la mode la plus ridicule de tous les temps : la fausse patine. A l’opposé le positif, ce sont les Hot Rods façon dont Ed Roth les a peintes sur des sweat-shirts. Ce sont des réinterprétations artistiques, amusantes et sensationnelles du Hot Rodding de la fin des années ’40 et du début des années ’50 en tant que culture qui comprend la musique, les vêtements, les coiffures et les tatouages. Les voitures sont basses, bruyantes, non peintes ou enflammées, avec des pneus arrière géants, beaucoup de carburateurs, des tuyaux d’échappement libres et des changements de vitesse à hauts leviers. À mon avis, ce sont ces engins qui alimentent l’engouement, bien que le marché n’a pas encore réussi à trouver une étiquette descriptive pour elles. À la pointe de la tendance, se trouve la fascination croissante pour le rétro. Plus il y a de patine, mieux c’est. Mais les graphismes psychédéliques ont la cote.
Le Hot Rodding s’atrophiait, voire mourait littéralement et mon opinion ne varie en rien sur le fait que certains tels les gars de Nitro ont détruit le Hot Rodding car traité dans un groupe (Michel Hommel) exclusivement consumériste n’ayant strictement aucune passion envers ce mouvement. Ce fut pareil aux USA avec des mag’s ne fonctionnant qu’aux recettes publicitaires et aux copinages. L’Europe a raté une marche concernant cette mouvance née dans les années de re-espérances. Le Hot Rodding fait exclusivement partie de la culture américaine et le Rat Rodding est une réinvention de sa revitalisation. De plus en plus de pièces “Old Style” sont proposées pour reconstruire les moteurs obsolètes, sans parler des vieilles pièces flambant neuves comme les têtes Ardun et S.Co.T. ainsi que les compresseurs. Même les courses de dragsters vintage (moteurs avant) reviennent. Une fois que le grand public adopte les noms “Rat Rodding”, tout comme “Chromes & Flammes” exclusivement numérique sur le Web, tenter de les révoquer, c’est comme pisser contre le vent…