Prowler…
Le Prowler est un engin déjanté pour déjantés caustiques cultivant l’art de l’individualisme.
Le Prowler est un Hot-Rod, le genre d’engin qui fait partie du mythe américain.
Pas évident à définir, qu’est ce que c’est qu’un Hot-Rod…, les plus fainéants des scribouillards qui en causent encore, l’ont cantonné au vingtième siècle, à une explosion ayant secoué le monde de l’automobile aux USA.
Le brasier allumé ne s’est jamais éteint, comme par enchantement, avec une combustion programmée alimentant moult articles empêtrés dans différents chauds-business, et finalement carbonisés par une salvatrice overdose de poudre de perlimpinpin… et d’héroïne pour certains.
Pour définir ce sujet, il faut chercher dans le fatras sous-culturel un point commun significatif et évident… et si l’on prend en considération les innombrables portées de rejetons agités qu’a engendré le custom franchouillard, le seul dénominateur commun que l’on puisse se mettre sous la canine, babine supérieure dûment retroussée, c’est la musique du Diable, le sacro-saint des damnés, le Rock’ n’ Roll !
Quoiqu’il ne se passe pas un jour sans que…, en vilain diablotin mécréant, je ne danse la gigue et le pogo sur la tombe ou sont enterrés les pires conneries du genre.
Le Hot-Rodding est effectivement indissociable du Rock-and-roll…, c’est un style automobile distordu et électrique, relativement minimaliste, à la fois inventif et monolithique, irrévérencieux et politiquement incorrect, alternant conscience sociale et fumisterie fêtarde.
les pontes-pontifes-pontifiant de Plymouth-Chrysler l’ont bien compris, en créant le Hot-Rod ultime : le Prowler, ils se sont totalement connecté à l’irréalité du quotidien dans le but, un tantinet roublard, d’être assez réactif pour inventer un concept inédit…
Et d’en produire 11.702 à l’usine de montage de l’avenue Conner à Détroit/USA.
En 1997, Chrysler-Plymouth a pris le monde par surprise en sortant de son chapeau le Prowler, l’un des Roadsters-Cabriolets les plus intrigants au monde, né au départ d’un simple concept de show automobile.
Limité à une production réduite à l’origine, le Prowler, se voulait être la confirmation de la nouvelle philosophie de conception du groupe Chrysler… et le Prowler fut immédiatement très polarisé (on aime ou on déteste).
Le concept remonte à 1992, lors du lancement de la Viper de Dodge et de la Concord et de l’Intrepid de Chrysler, véhicules suivis par le lancement du costaud Dodge Ram en 1993.
Le Prowler est un hommage aux mythiques « Hot-Rods » qui font partie intégrante de l’histoire de l’automobile aux USA… et il doit beaucoup à Tom Gale, alors directeur du design et vice président de Chrysler, grand amateur de hot-rods durant ses temps de loisirs qui affirmait : “Cette automobile va permettre à Plymouth d’exploiter une niche de marché vierge, où quelques amateurs aisés sont capables de se laisser tenter par un produit qui dégage une image très forte, adaptée à leur demande. Nous ne voulons pas nous retrouver au deuxième rang d’une liste de voitures de rêve”…
Le succès du Prowler, a ouvert la voie au PT Cruiser de Chrysler, un autre modèle qui n’a laissé personne indifférent et qui démocratisait l’achat de la voiture personnalisée à un prix abordable…, Trevor Creed, vice-président directeur à la conception, chez Daimler-Chrysler déclarait en suite : “Que nous nous attelions à la conception d’une voiture, d’un camion ou d’une fourgonnette, nous voulons créer des véhicules qui suscitent soit l’enthousiasme soit une opposition farouche parce que quelqu’un qui a le coup de foudre pour la voiture va l’acheter”…
Le Prowler est reconnaissable au premier coup d’œil grâce à son apparence inédite… et mécaniquement, il est très élaboré : une suspension toute en aluminium aux quatre roues indépendantes (également en aluminium), un châssis en aluminium et une carrosserie en composite aluminium/moulage de pré-imprégnés en base d’aluminium…, la projettent au premier plan des plus hautes technologies automobiles.
Son poids léger, l’excellente répartition du poids, son moteur V-6 3,5 litres en aluminium à haute performance et sa boîte-pont automatique AutoStick(MD) à quatre vitesses, lui donnent fière allure…, l’habitacle est en cuir et abrite une chaîne stéréophonique Infinity(MD) de 320 watts, à sept haut-parleurs…, ces éléments font du Prowler une voiture quasi parfaite, réunissant des matériaux et technologies les plus perfectionnés et se distingue en étant le véhicule de production comportant le plus de composants en aluminium au monde.
Il y a quelques années à peine, l’idée de produire à la chaîne un véhicule aussi sophistiqué semblait trop radicale et rebutait tous les grands constructeurs automobiles.
Les voitures « sportives » et cabriolets, se sont peu à peu taillé une place de choix dans les cœurs et les garages des passionnés d’automobiles, partout dans le monde, et, en suite, le Prowler est né comme une voiture conceptuelle, puis a été présenté pour la première fois au NAIAS-1993 à Détroit (le salon international de l’automobile en Amérique du Nord).
Les réactions favorables ont incité Chrysler à dévoiler une version « voiture de série » du Prowler lors de l’édition 1996 du Salon… et la production en série officielle du Prowler a débuté en 1997…, le Prowler était usiné manuellement à l’usine de montage de l’avenue Conner à Détroit, aux côtés de la Dodge Viper…, chaque jour, Plymouth-Chrysler fabriquait 14 Prowler par usinage manuel.
Le Prowler a une histoire haute en couleur.
Au début, il n’était offert qu’en violet…, des plus de 11.000 Prowler fabriqués, on en compte 1.911 de couleur noire, 1.573 de couleur rouge, 1.278 de couleur bleue (« édition Mulholland« ), 1.342 de couleur argentée (Silver), 1.576 de couleur jaune, 1.039 de couleur orange, 163 de couleur argentée et noire (édition noeud papillon « Black Tie Edition« ), 616 de couleur dorée (Inca-Gold) et 151 de couleur rouge et noire (« édition Woodward« ), tous les autres soit un peu plus de 1.530 étaient de couleur prune.
Le prix de vente pour le Prowler 2001 s’élèvait à 63.740 $.
La remorque spéciale Prowler qui l’accompagnait se vendait 7.195 $.
En sus, on pouvait obtenir moyennant supplément, des jantes alu chromées, des pares-boue, un Hard-Top en aluminium, des sièges bi-tons et quantités d’accessoires.
La mission du Prowler était plus complexe que de redresser l’image et les ventes de Plymouth juste avant que Daimler-Mercedes achète Chrysler et ses sous-marques : Chrysler ne comptait évidemment pas en vendre des millions ; il s’agissait en revanche de redorer le blason de Plymouth, afin que cette branche automobile vende plus de voitures.
D’ordinaire, lorsqu’une marque va mal, tout nouveau modèle est chargé de redresser les ventes.
C’était subtil, surtout de présenter pour la première fois au monde un « Hot-Rod » construit par un grand constructeur, un « Hot-Rod » qui s’afficherait dès-lors avec la fiabilité d’une voiture de marque bénéficiant de l’infrastructure d’un des plus grand groupe automobile au monde…
C’est sans contestation possible une des voitures de production les plus rares au monde !
C’était du jamais vu, c’était unique, c’était exceptionnel… et ça l’est resté, ce qui garantit au Prowler d’être une voiture de collection dès sa naissance, ce qui est amplifié par sa rareté, sa haute technologie et sa construction entièrement en aluminium…
Avec la Viper, Robert A. Lutz a boosté les ventes de Dodge, qui a pris une image de marque dynamique.
Avec le Prowler, Lee Iacocca à créé une légende et redoré définitivement l’image de Chrysler-Plymouth.
C’est une interprétation moderne des « Hot-Rod » des années ’40-’50-’60 : un cabriolet deux places, sans fioriture, propulsé par le très moderne (tout aluminium), excellent et inusable Chrysler V6 3,5l poussé à environ 280 chevaux, les roues avant sont à peine couvertes de garde-boue et la boite de vitesse est située à l’arrière du véhicule.
L’accueil du public fut enthousiaste.
En 1999, Daimler et Chrysler ont fusionnés, le nouvel état-major a décidé de simplifier la société en fusionnant toutes les marques, donc d’intégrer Plymouth définitivement à Chrysler l’année suivante.
L’Etat-major de Daimler-Benz-Mercedes, désireux d’écouler les plate-formes de ses Mercedes SLK, a également obligé Chrysler a sortir un coupé et un cabriolet sous cette contrainte, ce qui a remisé les projets tournant autour du Prowler, trop avant-gardiste pour les pontifes allemands…, tant-pis pour les autres prototypes destinés à la production comme le Howler (qui reprenait le châssis du Prowler, mais dans une carrosserie de coupé et avec un V8)…, toutefois, le Plymouth Prowler survit en devenant Chrysler Prowler.
C’est lors d’une vente aux enchères organisée par la célèbre maison Christie’s que s’est vendu le dernier exemplaire sorti de la chaine d’assemblage, une édition spéciale “Conner Avenue Edition” , fabriquée à Détroit le 15 janvier 2002.
Mais l’époque n’était plus à la rigolade, alors, à la fin du millésime 2002, le Prowler quitta le catalogue sur la pointe des pieds.
Ce Prowler a toutefois été vendu 175.000 US$ !!!
Il fut le seul offert avec un coloris extérieur « Bleu High-Voltage« .
Il était équipé d’autres éléments uniques, tels une remorque à bagage de couleur agencée, les signatures des membres de l’équipe Prowler et plusieurs autres éléments uniques dont la copie des plans d’usine et des livres et manuels inédits.
– Alexandra, si ça te chante, tu sautes dans le Prowler rouge avec Arnaud, ça me permettra de réaliser des photos.
– OK p’Pa…
Le Prowler est là, imposant naturellement à la face du monde son caractère décalé, sa définition particulière et ses formes avant-gardistes… et jamais vues sur aucune autre voiture de production actuelle.
Son total abandon aux préceptes hédonistes lui octroie d’emblée le statut de véhicule exceptionnel… et cela, avant même de s’asseoir dans le siège en cuir réglable en tous sens, hauteur comprise….
Le Prowler est l’héritier de la philosophie du ‘Light is Right’ prônée par l’insatiable génie d’Outre-manche au palmarès sportif large comme le cul d’une teutonne tunée, je veux parler de Colin Chapman…
En effet, ce Prowler n’affiche que 1.200kgs, il est entièrement en aluminium !
La haute caste des pilotes autoproclamés s’amuse à qualifier la moindre autoroute de circuit d’essai, refusant l’idée même de voir un engin tel le Prowler venir se jouer des ondulations bitumées.
Pour tout Homo Sapiens actuel habitué des mazouts coupleux frisant la tonne trois-quart, la conduite de ce genre d’engin est déroutante…, on y éprouve des sentiments jamais perçus ou alors seulement dans certaines attractions de fêtes foraines.
A chaque accélération, une poussée velue fait se catapulter le Prowler avec force.., mais une fois assimilé le mode d’emploi, tout n’est plus alors qu’allégresse.
L’équilibre hors-pair et la susceptibilité que l’on pouvait noter dans un premier temps se trouve être le caractère naturel de l’auto qui pourrait reproduire à l’infini toutes les acrobaties rêvées sans jamais être vicieuse.
Freinage et accélération sont deux bonnes raisons pour qu’elle se trémousse du fessier… et on mesure alors tout ce qui nous éloigne des « déplaceoirs-pondéreux-aux-gommards-avants » qui saturent au moindre coup de volant.
Le sous-virage n’est pas une fatalité et ce Prowler en est un des exemples les plus ludiques qui soient.
Au seul souvenir des « gaules » terrifiantes qu’elle vous aura occasionné, vous ne pourrez pas vous en séparer.
En conclusion, le Prowler est l’anti-thèse complète de la berline obèse de chevaux et de kilos qui est aujourd’hui la norme, tout comme il est l’opposé de la mentalité Ferrailleresque et Porscheresque, mais il est surtout l’antidote ultime à la morosité routière actuelle imposée par les adeptes des grands prêcheurs journaleux qui journalisent leur connerie dans des magazines automobiles dans le seul but d’en tirer profit en revendant au prix fort les portes-clés et parapluies reçus en cadeaux….
Il serait donc de salubrité publique qu’un traitement de la sorte soit proposé à tous les chercheurs d’émotions automobiles qui rêvent à autre chose que de tenir un 200 km/h de moyenne sur des kilomètres de macadam linéaire à trois voies…
Caractéristiques techniques
Type du moteur : V6 à 60°
Energie : Essence
Disposition du moteur : Longitudinal avant
Alimentation : Gestion intégrale – Suralimentation
Distribution : 2 simples arbres à cames en tête
Nombre de soupapes : 4 par cylindre
Alésage Course : 96.0 x 81.0 mm
Cylindrée : 3518 cc
Puissance :: 253 chevaux à 6400 tr/min
Couple : 34.6 mkg à 3950 tr/min
Boite de vitesse : Auto 4 rapports
Longueur 420 cm – Largeur 194 cm – Hauteur 129 cm
Freins Av : Disques ventilés (282mm) – Freins Ar Disques ventilés (330mm)
Pneus Av : 225/45 HR17 – Pneus Ar : 295/40 HR20 – Poids 1298kg