Une légende : La Cheetah 1965 de Bill Thomas !
Début des années soixante, l’AC Cobra 289 s’était taillée une sacrée réputation : celle d’une voiture indomptable, ou presque, sauvage à coup sûr.
Chevrolet, concurrent de toujours, de Ford (le constructeur qui fournissait le moteur de la Cobra), ne pouvait pas rester insensible à l’impact que la Cobra produisait…, Chevrolet disposait bien de la Corvette, mais les C1 surtout dans leurs dernières versions à double phares et flancs incurvés (1959/1962), étaient des voitures “sport” de boulevard, pas des bêtes de compétition…, il fallait, pour les dirigeants de la General-Motors : “donner la réplique” (ce qui, va finalement s’avérer un double sens)…
La nouvelle Corvette C2 1963 (la fameuse Split-Window), allait rapidement évoluer vers la mythique “Grand-Sport“, en versions coupe et Roadster, mais malgré quelques victoires, les Corvette’s n’étaient pas au niveau des Cobra’s,
Chevrolet a donc fourni des moteurs et boîtes de vitesse (les mêmes que celles des Corvette’s 327 V-8 63/64/65)…, à Bill Thomas qui avait sollicité cette firme en leur garantissant qu’il allait construire une voiture de sport et de compétition capable de battre la Cobra… : La Cheetah !
Avec l’aide financière de Don Edmunds et de Don Borth, Bill Thomas construisit une voiture qui allait générer une nouvelle histoire de la vitesse : 285 km/h pour la version routière et, pour la version course, une performance hallucinante pour cette époque (les années soixante)…: 345 Km/h lors de la “RoadAmerica” à Daytona !
La Cheetah, bénéficiant d’une extrêmement bonne apparence (un superbe design) et de performances supérieures à la Cobra, va alors immédiatement attirer une foule de fanatiques désireux d’en posséder une version routière…, mais malheureusement, le destin va en décider autrement…
Chevrolet, qui mettait au point sa Corvette Grand-Sport et ne voulait plus risquer une sorte de concurrence interne, va retirer son soutien technique à Bill Thomas, afin de favoriser sa Corvette… et, dans une ironie hostile du même destin…, alors qu’il accédait presque à la gloire, au moment ou la Cheetah allait dépasser pour de bon et pour toujours les Cobra’s, ainsi que les Ferrari et autres… l’atelier de fabrication des Cheetah a pris feu…
Bill Thomas en fut ruiné… et était brisé…, le rêve a ainsi pris fin…, la Cheetah entra dans l’oubli…, mais une question restait obsédante : Qu’est-ce qui pourrait avoir été si… ?
Avec seulement 23 Cheetah’s produites en 1965, elles auraient du détrôner les Cobra’s (également en terme de valeurs spéculatives)… et ce, si les Cheetah’s avaient eu le temps de se mesurer aux Cobra’s dans toutes les courses…, mais elles n’ont malheureusement pas accédé au rang du mythe, au contraire des Cobra’s…
Quelques vingt années plus tard (1985) après que divers kits de Cobra’s, dont la Arntz texane, faisaient leur apparition sur un marché de voitures alternatives qui allait avoir un succès planétaire…, une réplique de Cheetah Coupé fit son apparition.
Rare et cher, ce Kit-car Cheetah n’eut aucun succès d’autant qu’il n’avait pas reçu “l’approuvatur” de Bill Thomas qui détenait les droits exclusifs sur le design et la marque (l’appellation)…, ce kit-car restera unique et va tomber dans un oubli pire que les Cheetah’s originales.
Mais, en 2006, une petite équipe de passionnés va réussir à convaincre Bill Thomas de l’intérêt de remettre “officiellement” la Cheetah en fabrication…, il s’agissait d’un double intérêt, l’aspect financier y étant pour beaucoup, la vanité faisant le complément !
A l’instar de la Cobra qui poursuivait sa carrière de la voiture la plus “répliquée” de toute l’histoire automobile (même Carroll Shelby s’était mis à reconstruire des répliques de ses Cobra’s… alors que le logo AC avait été racheté par un “kiteur” particulièrement futé), la Cheetah pu à nouveau rugir via la “Cheetah Continuation“, produite dans l’Arizona, aux Etats-Unis.
La publicité de la nouvelle usine fabriquant la Cheetah réplica affirmait péremptoirement que la Cheetah première du nom n’ayant été produite qu’à 23 exemplaires : “Toute “Cheetah Continuation” version Coupé construite, se veut sonner un coup de tonnerre dans le ciel de notre globe terrestre” !
C’était un slogan à la fois pathétique et délicieusement suranné, qui, toutefois, va éveiller chez divers déjantés, l’envie de participer à cette aventure dont le ticket participatif était annoncé à 100.000 US$…
Bémol numéro un…, c’était un Chevrolet V8 5,7L qui remplaçait le 5,3L d’époque sous le capot des “Cheetah Continuation”, cela ne passait pas inaperçu aux yeux des fanatiques et des connaisseurs…, d’autant que la boîte(automatique, de surcroit) se trouvait légèrement avancée par rapport à la configuration originale, le levier de commande se retrouvant quasi contre le tableau de bord (voyez la photo plus loin dans cet article).
Bémol numéro 2, horreur et damnation, il s’agissait donc comme souligné en Bémol N°1, d’une boîte automatique…, c’était pourtant une obligation puisque l’emplacement réservé aux jambes était terriblement étriqué… et une Cheetah automatique, ben… c’était pas vraiment dans l’esprit d’une voiture de course d’époque, mais, le bruit courru alors qu’une boîte manuelle pourrait équiper les “Cheetah Continuation” en version Roadster… !
Il avait effectivement existé un roadster à l’époque des “vraies” Cheetah Coupe…, en fait un seul Roadster Cheetah…, donc plus que rare, puisqu’unique… et cette version roadster de la Cheetah était connue sous le nom de “Cro-Sal Special“.., son patronyme correspondant aux trois premières lettres des noms des deux personnages qui étaient à l’origine de sa création : Gene Crowe mécanicien et Ralph Salyer, propriétaire et pilote de cette auto… qui avaient tout simplement coupé le toit du coupé pour avoir moins chaud durant une course…, comme quoi !
Si la Cheetah “Cro-Sal Special” perdait un peu de sa singularité dans cette version, elle présentait deux avantages non négligeable : 1° plus de problème aérodynamique en raison du toit qui subissait à haute vitesse d’énormes pressions au point de faire exploser l’ensemble de l’arrière de la carrosserie qui ne disposait pas de sortie d’air pour éviter le surpression parfois “explosive”…, comme à Daytona en 1965…, 2° plus de problème de positionnement pour les grands-gabarits et donc, possibilité de placer une boîte manuelle…
Les “Cheetah Continuation” entièrement reconstruites sur base du concept original, contrairement aux répliques Cobra’s souvent déformées, avaient gardées les spécifications originales, les plans et dessins d’origine ayant servis de base de travail…, les seules modifications par rapport à la Cheetah originale, étaient des mises à jour de sécurité…, Bill Thomas et l’équipe de “Cheetah Continuation” ont alors claironné que, pour qui en avait les moyens financiers, la nouvelle Cheetah était à collectionner au même titre que les 23 originales : “Nos “Cheetah’s Continuation” sont produites en quantités limitées sous la supervision totale de leur unique concepteur, Bill Thomas… et cela signifie que c’est là une chance de posséder une continuation d’une des légendes de l’histoire de la course automobile. Si vous étiez déjà né(e) et que vous auriez eu la chance d’être présent lors de la célèbre “RoadAmerica’s June sprints”, vous auriez hurlé de joie en voyant les Coupé’s gagner devant les Cobra’s et vous auriez également pu voir la seule Cheetah Roadster… qui de plus a gagné une des courses parmi les plus emblématiques. Ou étiez-vous en 1964, si vous étiez déjà né(e) ? Et elle a également gagné la même course l’année suivante ! C’était la légendaire “Cro-Sal spécial”, du nom de Gene Crowe, le mécanicien… et de Ralph Salyer, le propriétaire et conducteur. Pour surmonter la chaleur du poste de pilotage, Crowe, avec quelques autres modifications, avait découpé le toit du coupé, créant la seule Cheetah Roadster jamais produite ! Comme un historien spécialiste des courses automobiles l’a noté, “Celà a également résolu le problème de l’inégalité de pression d’air dans le poste de pilotage, qui s’était présenté à Daytona, lorsque les portes se sont ouvertes et que le capot a sauté en l’air… à plus de 300 Km/h.”…L’inspiration devait venir de quelque part, l’histoire est incroyable, la version Roadster est née de la nécessité et de l’ingéniosité. Voici votre chance de revivre les heures de gloire de la Cheetah ! BTM LLC, est le seul constructeur autorisé de la “Bill Thomas Cheetah Continuation”.
Cette société a rapidement pris la première place des constructeurs de ce style de véhicule une fois que la nouvelle “Cheetah collection” a été mise en production dans une usine de 6.000 m² construite à Tempe, dans l’Arizona.
Si jamais vous êtes dans la région, donnez leur un appel téléphonique de la part de GatsbyOnline…, arrêtez-vous-y, essayez une des voitures…, vous serez heureux de l’avoir fait…, la Cheetah serait évidement un excellent ajout à toute collection.
La voiture est livrée avec une lettre d’authenticité signé par Bill Thomas qui correspond au numéro de châssis…, son prix est de 99.500 $ US (environ 60.000 euros), vous devrez y ajouter les frais de port (je me marre), les taxes (je suis plié en deux) et subir les fonctionnaires en vue d’une homologation en Europe (là je m’éclate de pleurer et rire en même temps)…
Je vous conseille en ce cas de prendre contact avec un marchand Anglais, qui prendra bien évidement un pourcentage, mais pourra vous fournir la voiture homologuée et immatriculée en Angleterre, ce qui devrait suffire aux baroudeurs… ce qui de surcroit s’avèrerait “un plus” pour les téméraires inconscients qui voudraient “se mettre en règle” avec les obligations légales en cours… (prévoyez d’appeler SOS Suicide en finale) !
Cheetah Continuation Collectible Distributors LLC
26 Century Drive
Oswego, IL 60543
phone: 630-554-7444
email: 65cheetah@comcast.net
BTM LLC of Arizona
1123 East Curry Road Suite 3&5
Tempe, AZ 85281
phone: 623-606-3155