Aventures en Inde !
Me voici dans la ville de tous les rêves, de tous les extrêmes, welcome to Mumbai (ex-Bombay) !
Mais dans la banlieue nord à Andheri, la zone résidentielle chic où cohabitent les stars de cinéma et riches industriels…, ainsi que la mafia, tout ça pour rendre visite à Dilip Chhebra de DC Design.
Attention, le reportage qui va suivre est exclusif, aucun autre journaliste n’a pu, ou voulu, réaliser un tel reportage dont les sujets traités sortent totalement de nos habitudes occidentales !
L’atterrissage à Mumbai est impressionnant car on passe juste au dessus du méga slum qui se trouve aux abords de l’aéroport.
J’imagine ce que les habitants doivent subir de jour comme de nuit…
A Mumbai comme dans d’autres grandes villes indiennes, sans tomber dans la psychose, il faut faire attention aux pièges à touristes.
Exemple : à peine arrivé, devant l’aire des taxis, comme je parle un mélange de hindi et anglais francophonisé et que j’attends le responsable des relations presse : Sanjay Khemani qui va m’amener dans un hôtel…, un des taximan sent que je suis un touriste ou un homme d’affaire… et me tend un billet de 1000 roupies en me demandant si j’ai 2 billets de 500 roupies à échanger contre les 1000 roupies.
Je dis non, bien sûr, il me demande alors si j’ai 10 billets de 100… et là je dis que je n’ai pas de cash.
Il sourit et disparait aussi vite qu’il était apparu…
Je pense qu’il s’agissait d’un faux billet, à moins que ce ne soit une tactique pour que je sorte ma méga liasse…
Sanjay Khemani arrive enfin dans un curieux et futuriste combi bleu layette, me fait des courbettes en m’invitant à monter dans ce que je crois être un ancien combi VW customisé… et à peine suis-je installé sur la banquette arrière en zigzag, il démarre comme une fusée en klaxonnant sans arrêt…
Le véhicule me parait plus intéressant et plus sympa que la Rolls-Royce CEX1 et il rappelle, dans une version modernisée, le très désirable VW Combi des années ’60.
Son esprit Hot-Rod avec son toit top-choppé et ses vitres sur-teintées en fait un très sympathique véhicule nommé : Ying Yang 8
Il aurait très bien plus s’appeler Cube, Bloc ou Boite à chaussures tant son look décalé, son bicolorisme sont agréables à regarder.
Aucune indication technique ou mécanique ne m’est donnée et ne me sera donnée !
malgré que ce n’est qu’une fourgonnette vitrée destinée au transport de passagers, elle mérite beaucoup d’attention et pourrait avoir un certain succès si elle venait à passer le cap de la production.
Débarqué avec forces courbettes et sourires devant l’hôtel ou un amiral enturbanné me prend en charge, je décide de profiter de la journée pour aller dans le quartier de Colaba, à South Mumbai.
Tout d’abord déjeuner…, ça me fait du bien de manger de la bonne viande bien cuisinée !
Après, je pars me promener à la Gate of India près du Taj Mahal Hôtel pour faire quelques photos et une balade dans la rue où se trouvent tous les petits stands pour touristes.
Je n’achète rien mais j’ai bien trop chaud et je rentre faire une sieste avant le dîner…
Le dîner se déroule dans le resto de l’hôtel, ou Sanjay Khemani, “Executive Assistant to MD” de DC Design m’avait invité au nom de Dilit Chhabria, big-boss de DC-Design et créateur de la fameuse Rolls-Royce Coupé “CEX1” by DC Design…
Je rencontre également un membre de l’EIEBG, un réseau informel rassemblant des personnes de diverses origines, âges et professions mais dont le point commun est de s’intéresser à l’Inde que ce soit pour des raisons professionnelles ou personnelles.
L’EIEBG organise régulièrement des dîners thématiques, ça peut être sur la mode, la littérature, la politique franco-indienne ou la finance.
Comme par hasard, le dîner de ce soir est un prétexte pour discuter de la micro-finance avec l’intervention de Jacques Attali.
Il y a beaucoup de personnes du monde des affaires, ainsi que de la politique, l’occasion de faire des rencontres très intéressantes.
Avant le dîner, la direction de l’hôtel avait préparé une surprise pour me souhaiter la bienvenue : sur la terrasse, un bonhomme habillé en Maharadjah a allumé 2 bougies situées dans des lampes peintes, allumé de l’encens pendant qu’il me souhaitait beaucoup de réussite et de bonheur… tandis qu’un étrange véhicule venait se garer près de la terrasse…
Je ne sais que dire ni qu’écrire à la vision dantesque de cet engin étrange dont je ne comprends pas à quoi il peut servir…
Tout le monde me fait des courbettes en me montrant l’engin du coin des yeux, comme s’il s’agissait d’une chose extraordinaire…
Je suis pétrifié : comment une chose pareille peut-elle exister… et qui l’a créée ?
Je tourne autour de l’engin, je tâte, je me tâte… rien…
Sûrement que je dois faire un cauchemar…
Pour le dîner, je décide de limiter les chappattis et le riz sinon, je pressens qu’après huit jours d’un tel régime, je ne vais plus rentrer dans mes vêtements.
Difficile d’imaginer que Mumbai était à l’origine un ensemble de sept îles perdues au milieu des marécages, sur la côte ouest de l’Inde.
L’île principale, habitée par les Kulî, une caste de pêcheurs hindous, était connue des Grecs et des marchands arabes, mais c’est en 1300 qu’est fondée la première véritable agglomération, Mumbadevi, par un rajah du Gujurat.
Les Portugais conquièrent ensuite la localité en 1534.
En 1661, l’infante portugaise Catherine de Bragance épouse Charles II d’Angleterre et sa dot, les îles de Bombay, amène l’archipel à passer sous contrôle britannique jusqu’au jour de son indépendance, le 15 août 1947.
La réunion progressive des îles au XVIIième siècle et l’avènement de la première locomotive à vapeur en 1850 mènent la future Bombay à prendre de l’expansion, devenant, à la fin du XIXième siècle, le plus important centre de commerce du coton.
Baptisée par les Portugais bom baim, ce qui signifie en portugais bonne baie, la ville s’appelle aujourd’hui Mumbai, en hommage à la déesse Mumba Devi.
Toutes les croyances sont représentées à Mumbai.
On y parle plus de 10 langues et le cinéma indien local, surnommé Bollywood, constitue la source de distraction principale des citadins.
Mumbai est la capitale du cinéma indien avec une production de plusieurs centaines de films par an, quelques uns seulement sortant du lot.
Depuis 4-5 ans, le cinéma indien a changé avec plus de qualité dans la production, les scénarii mais aussi avec des acteurs qui jouent mieux.
Contrairement aux croyances profondément ancrées chez les occidentaux, le cinéma indien n’est pas divisé en 2 types : les comédies musicales romantiques dites Bollywood et les films d’auteurs.
Bollywood est le nom qui avait été donné à la production de Mumbai, production qui fait toute sorte de films. Dans les magazines ciné, on parle plus de HiFi ( Hindi Films).
Le cinéma tamil de Chennai, le cinéma télugu de Hyderabad ainsi que le cinéma bengali de Calcutta sont aussi très riches.
Je n’aime pas trop ces films romantiques qui ont eu tant de succès en France, Devdas par exemple m’a profondément ennuyé, Ash faisant monter mon diabète à chaque fois qu’elle ouvrait la bouche avec ses paroles dégoulinantes de sucre…
Il parait pourtant que c’est un classique équivalent à Roméo et Juliette !
De même que Savarya qui est passé il y a peu de temps à Paris.
A la tv, on a droit à ces films romantiques et une série de films de Yash Chopra, toujours les mêmes comme si le cinéma indien n’avait rien produit depuis.
Je ne comprends pas pourquoi on ne voit pas dans tous les cinémas, les films grands publics plus récents qui ont eu un tel succès partout dans le monde comme Taare Zamin Par, Ghajini, Munna Bhai, Rang de Basanti, Dostana, etc…
Certainement une histoire d’argent et de volonté de ne pas changer la vision qu’on a de l’Inde.
On préfère les histoires extrêmes qui confortent cette image de l’Inde, mais l’Inde a tellement de facettes et a tellement évolué…
A ce sujet, lisez l’intro de Mira Kamdar dans son livre Planet India où elle retourne aux français le compliment à propos de qui est… et ce qui est…kitsch !
Les distributeurs indiens ont aussi certainement de gros efforts marketing à faire.
En Occident, nous avons toujours de la musique dans les films, en Inde, il y a en plus la danse qui entrecoupe les films mais de plus en plus de films réduisent ce temps de danse.
Il y a des films où c’est vraiment superflu et incohérent, la séquence de danse arrivant sous forme de clip comme un cheveu sur la soupe… beurk !!
Mais ça évolue, on commence à voir des films ou les décors sont “actualisés” et non plus avec des voiles et tenues d’une autre époque…, quoique dans l’ensemble, on n’en est pas encore à des films comme Banlieue 13 ou comme le Téléfilm à épisode Braquo…
Plus grande ville et cœur économique de l’Inde, la Mumbai contemporaine est une métropole de plus de 13 millions d’habitants, saturée d’affiches de films géantes, de véhicules de toutes sortes et d’une faune bigarrée.
Malgré la prospérité que lui a assurée de tout temps son port naturel, perfectionné par les Anglais, la cité aux immeubles rococo est aussi celle des bidonvilles, du manque d’eau et d’espace.
Vous avez sûrement, sans forcément le savoir, rencontré des objets venant d’Inde dans la plupart des magasins de déco comme Maisons du monde ou Rêve Ethnic, allant de bracelets à des statuettes de dieux hindous….
En ce moment les médias français commencent à se rendre compte que l’éléphant indien se réveille doucement mais sûrement et qu’il serait judicieux d’investir en Inde .
Les chaînes nationales consacrent de nombreux documentaires à ce pays en pleine expansion, la presse écrite s’empare également de la culture indienne sous toutes ses facettes…
Si vous voulez trouvez des infos sur ce pays visitez www.IndianStylZ.org un site complet, dynamique, interactif, clair et accessible à tous.
Vous y trouverez également tous les évènements indiens dans Paris et en France.
Le surlendemain, Shanjay Khemani vient me chercher à l’hôtel et m’emmène à toute allure voir et participer à une sorte de procession…
Et là, oh stupeur, je redécouvre l’engin de la nuit précédente avec la statue grandeur nature d’un Saint homme debout qui semble saluer la foule…
Sanjay Khemani m’explique qu’il s’agit du Chariot de la paix, le Rath Yatra, conçu par Dilip Chhabria, de DC Design, pour le Révérend Dada JP Vaswani pour les célébrations du 130e anniversaire de la naissance de Sadhu Vaswani. Sur cet engin nommé Rath Yatra, a été placée une statue grandeur nature de Sadhu Vaswani, censé ramener les souvenirs de ceux et celles qui croient dans une vie qui circule dans tous les êtres vivants.
Le Rath Yatra a été conçu comme un vaisseau spatial, mélange de cyber-âge et d’ère spatiale.
Il apparait comme s’il s’agissait d’un véhicule qui était descendu du ciel et dont le corps céleste est installé en lui, avec la statue grandeur nature de Sadhu Vaswani.
Shanjay Khemani m’explique que ce chariot de la paix est maintenant sacré et ouvre la porte du ciel à son créateur Dilip Chhabria, grâce à ses lignes épurées et modernes et de ses lumières amoureusement enveloppées dans ses plis, symbolisant l’Éternel.
Un pilote intrépide est assis dans ce qui semble être un CockPit décalé vers la droite.
C’est assurément un véhicule qui est le premier et le seul de son genre dans le monde !
Et c’est bien heureux, quoique des engins similaires sont construits en Europe pour des carnavals et autres folies, ainsi que pour la grande parade de Disneyland…
Le Rath Yatra du 130e anniversaire de Sadhu Vaswani, a finalement quitté la Mission Sadhu Vaswani à environ 17 heures après son dévoilement spirituel.
Il s’agit d’une procession annuelle de pèlerins depuis 1966, fournissant une occasion pour les habitants de Pune pour rendre hommage à une grande âme : Sadhu Vaswani… et pour que chacun d’eux et leur foyer reçoive ses bénédictions.
La procession a tissé son chemin dans le Chowk Sadhu Vaswani, le Poona Club, le Quartier Pudumjee, la MG Road… et est ensuite revenu à l’arrière de la Sadhu Vaswani Mission, où une présentation audio-visuelle sur Sadhu Vaswani s’est déroulée… et où Dada JP Vaswani a adressé à la foule avide quelques minutes de son temps en paroles saintes…
À différents endroits de cette procession, la Rath Yatra a été accueillie avec des cris de joie, des bannières, des lumières scintillantes et le public recevait des photos de Sadhu Vaswani, rendant hommage à ce grand saint.
Le cortège était composé de plusieurs chars décorés dans un style plus baroque, sur lesquels des chanteurs de marathi, envoutaient la foule…, faisant “Lezhim” à des hordes de fidèles chantant des bhajans et kirtans ainsi que des Dada Shyam.
Au premier arrêt, Dada a encapsulé les enseignements de son maître en deux mots : “Devenez Atmawaan”, c’est à dire “riche en la richesse de l’Esprit”, ce qui est possible par deux moyens : se détacher et servir ceux qui en ont besoin.
Au deuxième arrêt, Dada a encouragé chacun à devenir compatissant, non seulement envers nos semblables, mais aussi envers les oiseaux et les animaux…
Les participants, rechargés spirituellement pour toute l’année à venir, sont ensuite retournés à la Sadhu Vaswani Mission à 21h00 et ont procédé au Samadhi sacré, fait d’amour et de vénération en remerciement et ont tourné autour de la Rath Yatra en pleurant de bonheur…
Le lendemain,Sanjay Khemani vient à nouveau me chercher à l’hôtel et m’emmène, toujours dans la Ying Yang bleu layette, jusqu’à l’usine DC Design ou je vais rencontrer Dilit Chhabria qui acceptera un bref interview qui se trouve ICI : Rolls-Royce Coupé “CEX1” by DC Design…
Il y a quelques semaines, il a présenté, en grandes pompes, la première Tata Nano “tunée” d’une manière un peu excessive !
Mais Dilip Chhabria a aussi commis quelques folies dont la Rolls-Royce CEX1 que vous avez surement en mémoire.
Une Porsche Cayenne deux portes avait aussi été dévoilée il y a un peu plus de trois ans et le résultat était à peine plus flatteur.
Mais pour le salon de Dehli, le cabinet de design s’est lâché avec une auto qui se nomme pompeusement Imperator et qui semble s’être inspirée de la Lexus 2054 du film Minority Report, une étrange auto baroque à 4 places et portes en ailes de mouette posée sur des roues de…48 pouces !
Pas d’information techniques si ce n’est que l’Imperator est motorisée par un moteur V8 de 6.2 L à compresseur (ne serait ce pas celui de la Corvette ZR1 !) et que ce dernier est placé en position centrale arrière.
En 2 jours je suis devenu intime avec Dilip Chhabria qui m’a montré une partie des réalisations du bureau de design qui porte son nom.
J’ai découvert le concept Ambierod, version hypraluxueuse d’une Hindustan Ambassador !
L’équipement intérieur ferait tomber de sa banquette le propriétaire d’Ambassador puisque on y trouve un système de navigation, une caméra de rétrovision, 3 écrans télé, internet, un système de vidéo conférence et un éclairage d’ambiance propre à mettre votre partenaire dans les conditions idéales pour une éventuelle soirée “amicale” !
L’auto repose sur un châssis BMW autour duquel on a façonné cette carrosserie inspirée de l’Ambassador. Dilip Chhabria baptise également son engin de hot-rod mais tout fan américain trouvera fort de café de trouver un GPS et tout le reste dans un hot-rod.
Mais tout le monde le sait maintenant, l’enthousiasme débordant n’est pas la moindre des qualités des designers de DC Design.
L’Ambierod tente de marier les influences en célébrant le modèle le plus populaire d’Inde et en accrochant le wagon d’une tendance qui explose dans le pays : celle des autos de luxe ( 26% en 2009).
Voilà, à vous de vous faire une opinion sur le design indien !