Adjugé…
AUTOMOBILES SUR LES CHAMPS / 2…
RÉSULTATS DE LA VENTE ARTCURIAL DU LUNDI 13 JUIN 2011 – HÔTEL MARCEL DASSAULT – Paris.
Il y en a qui comptent les sous, il y en a qui comptent les coups…, il y en a qui trinquent, il y en a qui vivent des déboires…, il y en a qui bavent, il y en a qui en bavent…
Ça va faire 45 ans que je nage et parfois surnage dans le monde de l’automobile, il y a du Krill, des petits poissons, des requins, des baleines, des murènes, des sangsues, des thons, des maquereaux et aussi beaucoup de crabes…
En écrivant mes vécus, c’est comme si je pêchais au filet, mais il m’arrive d’être plus fin et de jeter ma ligne en attente d’en voir un se précipiter sur mon hameçon…, mais parfois aussi, un peu fatigué je pêche au harpon, voire à la dynamite… ce qui crée des dommages collatéraux… (qui m’amusent aussi, sans honte)…
Depuis deux/trois ans c’est la déglingue partout…
Dans les bourses d’ancêtres (en double-sens sexuel), dans les foires et shows, dans les ventes aux enchères…
Que ce soit dernièrement (en juin 2011) la bourse des ch’tis du château de Bernicourt (France) ou la bourse Rétromoteur de Ciney (Belgique), strictement AUCUNE voiture n’a été vendue !
Et, ce lundi 13 juin 2011, la vente Artcurial à Paris allait-elle s’avérer un grand FLOP ?
La deuxième vente Automobilia et voitures de collection organisée par Artcurial Motorcars en ses murs, dans son très beau lieu d’exposition situé dans la cour et dans les espaces du sous-sol de l’Hôtel Marcel Dassault au rond point des Champs-Elysées, a totalisé 5,3 millions d’euros (dont 100.000 euros pour la vente Automobilia).
La fameuse collection Jean Serre a obtenu de belles enchères avec un total de 1.787.100 euros dont une Ferrari 275 GTB 4 berlinette Pininfarina de 1960 a 790.000 euros et une Hispano-Suiza K6 cabriolet de 1935 par Letourneur et Marchand à 451.000 euros (vendues sans prix de réserve).
La dispersion de cette collection rendait hommage à ce “casseur au cœur tendre” qui au lendemain de la guerre a sauvé de très importantes voitures et témoignages de la haute carrosserie française.
Depuis 40 ans, M. Serre gardait bien précieusement dans son garage six voitures dont quatre très importantes.
Les collectionneurs et amateurs étaient à leur recherche, en vain, leur trace était perdue.
Il faudra attendre son décès pour qu’Artcurial Motorcars les redécouvre il y a quelques mois, dans leur état d’origine, in-touchées depuis 1974.
Cette collection impressionnante était composée de trois Chefs d’œuvre de l’Age d’Or de la carrosserie française, deux Hispano Suiza, une K6 cabriolet dessinée par Letourneur et Marchand de 1935 et une J12 de 1937, carrossée en coupé Chauffeur par Franay.
Hervé Poulain s’était découvert d’entrée de jeu, en poussant la chansonnette… et en avouant qu’il méritait des applaudissements parce qu’il était un comédien…
Est-ce un talent, est-ce une faute ?
Faute avouée est à moitié pardonnée dit-on dans les chaumières au coin du feu de bois…
Il n’empêche que si c’était du grand spectacle, c’était aussi du grand guignol, la venue “surprise” de Dany Boon venu jouer le commissaire-priseur de la vente du lot 258 “2010 Prototype Renault sur base BX GTI du film Rien à déclarer“, déridant l’atmosphère et attirant une grande quantité de journalistes, avides d’immortaliser la vente de cet engin “comique”…
Adjugé ET VENDU 25.000€ +16% de commission acheteur, à un patron de discothèque de la région Lilloise (à qui Dany Boon a promis de venir livrer la voiture en personne)…, les euros étant versés à la Fondation de France… : “J’ai voulu faire plaisir à Dany d’abord avec une haute enchère mais aussi en faisant en sorte que la voiture du film reste dans le Nord. Je vais prêter le véhicule aux municipalités et aux associations pour des expositions“…
Un investissement du cœur donc car la voiture n’a pas reçu de certificat pour une circulation sur les routes. “Je ne m’attendais pas à ce prix”, s’est réjouit Dany Boon, heureux que la voiture demeure en pays Ch’ti et qui a promis qu’il la livrera lui même : “Finalement, comme c’est à Lille, j’en profiterai pour aller voir m’mère”… a-t-il lâché devant une salle peu habituée à tant de détente.
Donc, c’était aussi du cirque… et l’ensemble pouvait également s’apparenter à une bourse, avec vendeurs cachés, chineurs de haut-vol (il y a là un double sens subtil) et bateleurs avec orchestrations diverses…
La Bugatti type 57 Coupé Ventoux de 1934 a atteint 311.300 euros, la Mercedes 300SL roadster noire de 1957 a été “adjugée-vendue” 524.000 euros, l’Aston Martin DB6 Vantage de 1966 est partie comme une fusée à 280.000 euros alors que la Lamborghini Miura S jaune est restée sur la touche… mais a finalement été “récupérée-ravalée” et vendue le lendemain pour 330.000 euros…, ce qui devrait aussi être le cas de ma Corvette 1965 roadster rouge, adjugée 40.000 puis classée (sans suite) en un surprenant Siné-Die… et promise le lendemain après-midi pour un peu plus qu’un mariage d’amour, sous réserve…
Amour… Lamoure… Désamour… Fol-amour… Pour toujours…
Moi non plus, mon amour…
C’était beau…, Maître Poulain a réalisé là une magnifique prestation (c’est le meilleur de la profession, un vrai acteur de théâtre)… et l’équipe d’Artcurial-Motors : Matthieu Lamoure, Pierre Novikoff et Iris Hummel ont réussi à présenter un somptueux ensemble d’automobiles “collectionnables”…
Sauf que…
De gauche à droite : Matthieu Lamoure, directeur…, Hervé Poulain, commissaire-priseur…, Iris Hummel, administratrice…, Pierre Novikoff, spécialiste.
Sauf que contrairement aux précédentes ventes Artcurial, celle-ci inaugurait la technique américaine des adjudications des lots invendus à leurs propriétaires respectifs…, une technique chérie amoureusement par Max de RM-Auction, qui laisse croire qu’absolument tout ce qui a été “adjugé” a été vendu…
Comme un parfait imbécile, suivant la vente sur le web (bravo pour cette initiative qui permet de visualiser la vacation en direct comme devant une vidéo YouTube), j’ai noté les prix de tous les lots “adjugés”, soit 67 sur 69… en me disant que c’était tout de même extraordinaire d’être de leur part “aussi bons”...
A tel point que j’ai même envoyé un SMS (Texto) de félicitation à mon ami Matthieu Lamoure.
J’ai bien dormi…, cette nuit là…
Le lendemain matin, Matthieu me téléphonait d’une voix caverneuse, étrange et embêtée, bredouillant que la vacation avait fait 5,3 millions d’euros…, ce à quoi je lui ai rétorqué qu’au vu des Bugatti et Ferrari, ainsi que des Hispano-Suiza et Maserati, ça ne faisait pas tant que ça…, découvrant ainsi la technique du ravalement…, du grand art…
Je n’ai pas envie d’entrer dans les détails, mais si c’est pour laisser chauffer la salle en faisant croire que…, ce n’est pas très…
La prochaine fois, je ferai attention entre le simple “adjugé” qui signifie que ce n’est pas vendu mais retourné au propriétaire… et le “adjugé et vendu”…
La tendance pour les prochaines ventes aux enchères, d’après Matthieu Lamoure, ce seront les Italiennes en “sortie de grange”, semi-pourries, sales et dégueulasses, poussiéreuses, rouillées… mais complètes (ou presque)…
Les américaines (sauf les Mustang et quelques Corvette) ne “marchent” plus…
Dans ces “bazars”, ce qui ne “marche plus”, ne “tourne plus rond”…, en crabe…, dans un grand panier…
J’en déduit qu’on ne peut mettre tout ses œufs dans un même panier de crabes…
Voilà…, du vécu et en direct interposé via l’écran de mon ordinateur (27 pouces, 68,6 cm)…
Ma Corvette que je croyais vendue, ne l’était donc pas…, mais le lendemain soir, elle pouvait l’être dans les quelques jours pour un client “after-sale”…, comme un après shampoing (à sec), un après rasage (gratis)…, un après…, sans après, ni aprèts…
Il n’y a plus d’après…, à Saint-Germain des prés… lalalalala…
Les résultats de la vacation sont ICI : http://www.artcurial.com/fr/asp/results.asp
Automobilia : 13 juin à 17h : Lot 1-118
Voitures de collection 19h : Lot 201-Fin