Hot-Rod “Wanderer”…
Préambule…
(Un préambule est un texte servant d’avant-propos explicatif, d’entrée en matière. Un préambule est aussi ce qui précède, prépare ou annonce quelque chose. Synonymes : avant-propos, avertissement, exorde, introduction, préliminaire, prémisses, préface, prélude, prolégomènes, prodrome, prologue. Dans le “langage familier”, un préambule est un discours vague, qui n’en vient pas au fait)…
C’était une époque sans crise financière…, ou les rêves se réalisaient plus facilement…, ou il y avait moins de contraintes et d’obligations…, ou on croyait encore à l’Amérique, avant qu’on se rende compte qu’elle nous mentait, qu’elle infiltrait et corrompait nos politiques, nos vies, nos espoirs, nos rêves…
Mon début de vie d’adulte : c’étaient les années ’60, ’70 et surtout les années ’80, l’époque de Chromes&Flammes…
On voulait croire au bonheur, alors on croyait à tout…, on a cru à l’horreur nazie, on nous a fait croire au pire, obligé par des lois liberticides, écœurés du Docteur Mengele qui réalisait des expériences atroces sur les prisonniers…, mais on nous a caché les expériences américaines consistant à injecter du plutonium à des civils innocents pour voir comment ils se comportaient !
On nous a minimisé le bombardement de Dresde… et on n’a pas hésité à atomiser des millions de femmes et d’enfants…, on nous a caché les radiations durables des bombes atomiques d’Hiroshima et Nagasaki, puis on nous a étourdi avec le Rock’And Roll et autres folies en nous faisant croire que l’avenir du monde était la consommation et la liberté américaine…
L’Amérique a escroqué le monde de 200.000 milliards de dollars, à menti sur presque tout, à semé la haine, la misère, la zizanie et diverses guerres… et continue plus avant encore en étant complice de génocides, de vols de territoires, d’emprisonnements arbitraires et sans jugements, de torture, de non-respect des autres, de chantage économique et j’en passe…
Maintenant, 1/3 de la population américaine survit sous le seuil de pauvreté, les gens de ce tiers monde américain, n’ont plus de salaire, plus de retraites, ont perdu tous leurs maigres avoirs et toutes garanties, tous leurs espoirs et rêves aussi…
Imaginez le désarroi de gens comme moi qui ont aimé l’Amérique, qui en ont rêvé, qui collectionnent les voitures américaines et tout le tralala qu’on imaginait vrai…, Hollywood, Coca-Cola, les sucreries et hamburgers…, jusqu’aux faux sourires, faux-culs, fausses dents et faux semblants…, sans oublier la vie en rose, en photoshop, en dollars sur-imprimés, en subprimes et obligations pourries, en tours de passe-passe, de passe-droits… et de véto à l’ONU pour tout ce qui pourrait mettre à mal leur hégémonie…
Tout ça pour quoi d’autre que faire consommer les imbéciles crédules qui sont incapables de lire des livres et croient que les films d’Hollywood sont la seule et vraie histoire… ?
Les mêmes qui ingurgitent les médias-mensonges et les variétés débilitantes… puis qui saluent la bannière étoilée en hurlant, les armes à la main qu’ils croient en Dieu, à l’amour… avant de crever dans la misère !
Dans tout ce foutoir de merde…, quelle est encore la signification d’un cruisin, d’une réunion amicale de voitures américaines et de danses western… alors que le monde hait de plus en plus l’Amérique et ses fausses valeurs de grenouilles de bénitiers, ou on jure encore sur la Bible et ou il est indiqué “nous croyons en Dieu” sur les billets de banque… ?
Depuis les mensonges américains d’après 1944… et surtout ceux du 11 septembre 2001…, le monde n’est plus le même, on est redevenu nazis…, les libertés les plus élémentaires sont peu à peu confisquées et on se sert de nos misères pour nous appauvrir d’avantage et enrichir ceux qui ne savent plus quoi en faire…
Et je m’estime encore optimiste…, puisque je suis resté rebelle…, je suis un “Hot-Rodder”…, un “Wanderer” qui rêve et s’illusionne tout en faisant rêver et s’illusionner le monde…
Mais qu’est ce que ça signifie, puisqu’inventé…, puisque construit sur le sable mouvant des mensonges…, puisqu’enraciné dans la négation des autres…, puisque fabulé dans l’industrialisation des cerveaux ?
Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse !
Pathétique !
Je fais donc partie d’une génération manipulée, devenue désabusée, abâtardie de mythes mités, espérant encore en une rédemption hypothétique par le biais de rêves éculés…
L’existence d’un homme, souvent, utilise des voies complexes, surtout quand celui-ci (moi !) décide de créer des magazines sur les Hot-Rods et Custom-Cars ainsi que les répliques et tout ce qui roule et est hors du commun…, un genre difficile à chroniquer qui ramène, sans ménagement, aux réalités de la vie, ce genre qui m’a souvent laissé, plus tard, comme deux ronds de flan dès qu’il s’est agi de gratter quelques lignes sur la conséquence de la cause qu’il était impossible de définir ou d’appréhender malgré maints efforts.
Certains étaient (et sont encore) transportés sans demi-mesure, les yeux brillants d’un frêle espoir, unanimes et enthousiastes après tant de discordes passées, attendant sans plus en pouvoir… mes sages et très doctes érections/réactions.
Ô malheur !
Et de quelle ingratitude certains (certaines aussi) firent montre également quand, magnanime, je leur proposais de venir défendre leurs positions, avec leur hargne…, n’ayant droit en retour qu’à de simples ricanements, qu’à des sarcasmes et autres bassesses.
Du temps de Chromes&Flammes, quand j’avais fini de lâcher, des hauteurs de ma tour d’ivoire, un sibyllin et nonchalant “MOUAI$$$$$”, quelle n’était pas l’opprobre qu’on jetait alors sur moi à coups de saillies ordurières que la bienséance m’interdit de retranscrire ici.
Car c’est un fait qui résonne comme une condamnation ou comme un glas : le Customizing et le Hot-Rodding tiennent tout en entier dans ce “MOUAI$$$$$”, cinglant…, réducteur très certainement.
D’un côté, j’ai toujours (ou souvent) admis leurs nombreuses qualités…, vanté la liberté d’esprit créative de leurs géniteurs, célébré leurs voluptueuses hardiesses…, d’un autre, force m’était d’avouer un ennui poli, convenant d’un “post-modernisme” parfois agaçant, argumentant, vaguement, sur le style émoussé qui se donnait à peu de surprises, préférant le réalisme à l’emportement, au romanesque, au feu sous la chair.
C’est terrible, ces engins qui vous lâchent entre la figue et le raisin, vous négligent entre la chèvre et le chou !
Car de qualités, le Hot-Rodding n’en manque pas, certes… et est un chapitre de l’histoire automobile qui m’a toujours fasciné.
Les vieux satyres (dont je suis), goûtent en effet délicieusement à la douce exhalaison corrompue, aux formes généreuses… et aux Vénus de Botticelli qu’on fait poser à coté de ces engins pour les magnifier.
Ah ! Quelle tâche ardue de parvenir à exprimer, alors que rien ne semble le prédisposer, ce mystère des jolies femmes en pots de fleurs décoratifs…, un ode à la femme et à leur exquise licence…., destiné à ce que les lecteurs regardent à moitié conquis, ces engins étranges, alignés au fil des pages telle une succession de tableaux vivants, chics et glacés, dégageant un maigre soupçon d’émotion, sinon peut-être quelques odeurs d’éternité figée, de grain de peau, d’opium, d’empesage des velours et cuirs.
À l’image de ces jeunes femmes “en fleur” de peau ou en fleur de pot (que les ombres viennent éprouver ou mutiler), j’ai toujours été torpide, en attente, comme somnolant… et ce ne sont pas deux ou trois belles croupes ni poitrines variées qui m’ont fait prendre plaisir à ces mises-en-scènes charnelles, mais étrangement désincarnées, mais bien certaines automobiles…
Quoique !
Le préambule sous forme de mes fameux et étourdissants prolégomènes anticipatifs… est terminé…
(Le préambule est une longue introduction de la généralité des notions préliminaires, placée en tête d’un ouvrage, d’un article, d’une thèse. S’utilise toujours au pluriel)…
J’en viens (enfin) au fond de l’article dont la saine lecture vous permettra de cultiver (un peu) votre cerveau, avec l’apport de quelques doses de cynisme comportant diverses saillies fulgurantes qui tritureront vos méninges (Si certaines anecdotes sont connues de beaucoup d’entre vous, d’autres sont plus obscures et vous éprouverez sûrement grands plaisirs de les découvrir.
Le hasard m’a amené à acheter la totalité du fond de stock de la société AX&co qui assemblait en Belgique les DeLaChapelle Type 55 à destination du marché américain.
Nous sommes dans les nineties, j’avais déjà fait construire quantités de Hot-Rods pour mon plaisir et aussi dans le cadre de la promotion de mes mag’s Chromes&Flammes : L’Olds’48, le Ford ’47, le B’32, le Hi-Boy Citroën traction avant, le Novel “T”…, ainsi que le Trike V12… et quantités d’autres folies…
12 Ax&co DLC avaient été assemblées, dont deux seulement avaient été vendues aux USA.
Toutes les autres n’avaient fait qu’un aller/retour et restaient invendues.
Je les ai toutes rachetées.
En sus, j’ai obtenu deux voitures complètes mais non assemblées ainsi qu’une carrosserie sans châssis.
Comme seulement 95 DeLaChapelle ont été fabriquées (dont 40 au Japon) en plus des 12 Ax&co DLC, soit un total de 107 voitures…, à moi seul, j’ai acheté 10% de la production totale (20% des DeLaChapelle européennes) !
C’est cette carrosserie que je vais utiliser pour réaliser le seul et unique Hot-Rod Bugatti DLC…
Durant la construction de cet engin unique au monde, Xavier DeLaChapelle va me proposer de créer une “synergie” avec de gros financiers américains pour fabriquer avec eux les autres créations DeLaChapelle : le Parcours, l’Atalante et les Juniors DLC : Ferrari, BMW et Bugatti.
Malheureusement, les circonstances économiques d’alors ne permettront pas d’aboutir.
Pour clore cette affaire, je vais avoir l’occasion d’acheter une des 2 seules DeLaChapelle Atalante, ainsi qu’une Junior Ferrari et 5 Junior Bugatti.
Une Super “Chapelle” sur base mixte Atalante/55AX&coDLC, sera ensuite reconstruite et équipée d’un V8 Rover et boîte manuelle 5, mais c’est pour une autre histoire…
En 1991 le Hot-Rod à carrosserie AX&co DLC est terminé.
Train avant rigide “Jago” (qui fabriquait les châssis des Panther J72 et Deville), train arrière Jaguar XJ6, freins à disques, jantes Wolfrace en 15 pouces, pare-brise rabattable en alu plus saute-vent, capote, couvre tonneau, intérieur cuir…
Seul souci, il est mal équilibré question design, la carrosserie a été montée trop haut et lorsque le pare-brise (trop haut lui-aussi) est relevé, le Hot-Rod parait pataud…
Les tubes d’échappement sont d’un trop petit diamètre et le cul de la voiture est trop relevé…
Je râle !
Mais, avec le pare-brise baissé, l’engin a immédiatement meilleure allure.
Question conduite, c’est bof à cause du train avant rigide (mais magnifiquement beau)… et question confort c’est OK, quoique un peu étriqué question place et assez difficile pour en entrer et sortir avec la capote en place…
J’obtiens assez facilement une immatriculation… et ce Hot-Rod va m’accompagner jusqu’en avril 2009…
Durant presque 20 ans il va rester quasi inconnu, sauf en septembre 1995 ou il va faire l’objet d’un reportage dans le magazine Auto-Folie… et en 1999 ou il va être exposé pour la première, seule et dernière fois en public, dans un show à Kortrijk (Courtrai) en Belgique Flamande.
Début 2009 au show de Essen (Allemagne), je rencontre Matthieu Lamoure, nouveau directeur de Bonhams Europe, qui m’interpelle en m’affirmant qu’il connait très bien Johnny Halliday (ils ont le même tailleur à Paris), qui cherche a acquérir les fameux Hot-Rods Chromes&Flammes… (la série complète relatée plus avant dans ce texte).
Je lui stipule qu’il ne m’en reste plus que deux, le Novel “T” et le Wanderer…
Il me jure qu’ils les lui faut absolument pour la vacation Bonhams de mai 2009 à Monaco.
Grégor Wenner, patron Europe de Coys, informé par dieu sait qui, me fait la même demande concernant mes deux Hot-Rods…
Quelques temps plus tard, je finis par accepter de placer le Hot-Rod Wanderer dans la vente Coys pour une estimation expertisée.
Il est décidé de réaliser 4 pages/catalogue illustrées de bonnes photos “en action”…
Et…
Un jour d’avril 2009, avec mon ami Patrick Henderickx, nous partons réaliser des photos aux environ du lac de Genval dans le Brabant Wallon, près de Bruxelles…
Il faisait un temps superbe en cette mi-avril.
Je partais sur Genval, le lac…, invité par Coys pour réaliser toute une série de photos destinées au catalogue de leur vente de Monaco en mai… sous la promesse que Johnny Halliday en personne était plus qu’intéressé d’acquérir ce Hot-Rod…
Waouwwww !
Que d’honneurs et de rêves.
La journée s’annonçait prometteuse…
Mon quotient de qui-vive était proche de zéro.
Bien sûr pas tout à fait comme à mon bureau, car il y a une forme d’attention requise à l’égard du monde extérieur, mais néanmoins, ce sentiment de protection et de bonheur était perceptible et pouvait s’apparenter à la sensation lénifiante de : “je contrôle ma vie“.
Comme d’habitude.
Une voiture est arrivée à vive allure…
Le temps était magnifique…
J’ai continué ma route…
Mon quotient de qui-vive s’est affolé…
La voiture devant moi, pleine face, s’est encastré dans la calandre de ma voiture, a rebondit sur la roue gauche, a décolle en biais comme si elle partait en vrille… et est passé à quelques millimètres du haut du pare-brise et de ma tête…
J’ai même senti la chaleur du pot d’échappement qui éraflait mon crâne…
Ce fut une vision fugace et extrêmement traumatisante…
Je ne comprends toujours pas pourquoi ni comment…
Cette douleur inconnue m’a fait une impression bizarre…
Comme on doit l’être après un cauchemar…
Ce n’était qu’un flash…
N’était-ce qu’un flash ?
Tout était donc vrai…
La vie ne tient qu’à un fil…
Le vide est au néant ce que le cadavre peut être à la mort : une représentation.
Il est facile de se représenter le vide car il est contenu dans un contenant.
Le néant n’existe pas en l’état sur terre : le ciel est bordé par les nuages, l’horizon ; on a toujours la perception d’au moins un sens quand on est conscient : l’ouïe ou la vue ou l’odorat, ou le toucher ( un vêtement ou le contact du corps avec un support ou même le contact de la langue dans la bouche), le goût ( de sa salive) ; l’oppression de la respiration quand on la retient si on cesse de respirer.
Le néant c’est l’association symbiotique de concepts antinomiques qui devraient s’annihiler en vertu de toutes les lois connues mais qui deviennent réalité.
Le néant c’est l’Être et le non-Être…, le passé, le présent et le futur…, le zéro et l’infini…, le bruit et le silence…, la vie et la mort…, l’horreur et la béatitude…, le conscient et l’inconscient…
Alors les reviviscences de toutes sortes (cauchemars, flashes, dissociations) ou les phobies d’impulsion qui suivent sont-elles un effort inconscient pour retrouver cette harmonie ou au contraire pour accomplir ce qui n’a pas été achevé et tenter de passer outre cette barrière ?
La néantisation serait- elle l’amorce de la désintégration de l’état inhérent à l’espèce humaine : l’osmose du corps, de l’esprit et de l’âme ; un instant de vacillement dans l’harmonie de cet état ?
Est-ce l’une des trois forces qui agit en désordre ou les trois ?
Les déchaînements fonctionnels avérés du cerveau en état de trauma interviendraient-ils dans ce processus et de quelle manière ?
Est-ce l’esprit qui commanderait le processus neurobiologique de la néantisation…, ou est-ce la perception sensorielle (vue, toucher etc …) de l’événement traumatisant qui commande à l’esprit de se néantiser ?
L’état de néantisation est totalement différent de l’état de dissociation.
Lorsque l’on dissocie ou plutôt que l’on est dissocié, on entre dans un monde où les repères sont logiques même s’ils sont faussés : on est dans un événement qui a réellement existé et qui est en train de se reproduire.
La perception sensorielle est identique à celle ressentie durant l’événement réel.
C’est le monde qui nous entoure qui n’est pas à sa place…
En état de néantisation, il n’y a pas la perception de l’événement, il n’y a pas de perception sensorielle, il n’y a ni espace ni temps, il y a la perception, la conscience.
Il y a également une grande solitude…, un abandon sans nom.
Il y a un abîme entre être seul au monde et être seul hors du monde.
C’est peut-être là l’explication de l’angoisse qui fait suite et s’installe durablement au retour dans le monde des vivants.
C’est peut-être cela tout bêtement le néant…
Cet état d’abandon est indicible…
Je me suis juré de faire reconstruire ce Hot-Rod Wanderer…, modifier ce qui aurait du être fait depuis le début : surbaisser la carrosserie (au moins 15 cm à l’avant, 35 cm à l’arrière) et placer des jantes de 20 ou 22 pouces à l’avant et 24 pouces à l’arrière…
Trois ans vont passer…, parsemés de diamants noirs, me frottant à chaque fois à un domaine particulier pour en tirer le meilleur du meilleur et m’offrir du pur plaisir, m’appropriant pour l’occasion, avec une rare maestria, les codes usés, impartis des genres… et les ruelles aussi, de même que les boulevards et les highways brûlants reliant les cités labyrinthiques.
Là où certains s’appuient sur trois tonnes de références pour en faire des urnes funéraires qui commencent à ne plus intéresser personne (et qui, rétrospectivement prennent un sacré coup de vieux), mon ami Karim’B, grand ré-organisateur de ce projet s’est amusé comme un fou en me proposant un Hot-Rod magnifié, débarrassé de gimmicks au kilomètre, orné d’élégance et d’absolu, parvenant jusqu’à un point parfait de symbiose esthétique directement connectée aux zones érogènes du cerveau.
Il a réinventé l’art et la manière de créer un Hot-Rod, fuyant la frime et la grosse mécanique à la Fast and furious, Karim’B a fait davantage dans l’orfèvrerie, confrontant constamment des sentiments premiers…, un morceau de bravoure, l’équilibre idéal entre ce qui se trame à l’extérieur et à l’intérieur de sa tête, un chaud et froid constant… et jusque dans la psychologie borderline, il a produit une étrange alchimie vagabonde, qui sait distiller mystères et sensations, gifles et caresses.
Karim’B est un créateur énigmatique, peu bavard, qui parvient à transcender ses oeuvres par le raffinement extrême de son travail.
Ce poor lonesome driver au look délicieusement hype et vintage, défendant la veuve et l’orphelin, est un bloc de silence surgit de nulle part et qui n’a pas de nom (à l’instar du borgne dans Valhalla rising) ni même de passé, venant prouver à chacun sa nature profonde que rien ne peut venir altérer sauf l’essence des choses !
Sous des allures graves et sereines, il va ainsi se révéler un impitoyable carrossier ivre de rendre les coups du sort, dépendant d’une violence frénétique au moins égale à sa sensibilité et son habileté au volant.
Virtuose en diable, il s’amuse de ses exercices de style emplis de fulgurances formelles et d’éclats gore !
Il en met plein la vue sans se la péter… et devant tant d’ampleur, devant tant de puissance, on se dit qu’il ne manque pas d’envergure, laissant les gens patraques.
À toute allure, à travers la nuit, durant les jours, derrière les corps déchiquetés et les gants en cuir qui crissent, sa création : “The Wanderer”, est un geste d’amour envers le Hot-Rodding !
I do nothing but think of you, you keep me under your spell…
Tout est dit !
Le custom, dont la définition est “personnalisation de masse” et qui correspond à un ensemble commercial de diffusion d’objets et de figures servant à rehausser l’aspect des véhicules (l’idée s’étendra jusqu’aux baskets), est issu du Hot-Rodding, qui n’est pas qu’un sport d’accélération ou un hobby, c’est une culture avec ses styles, ses vêtements, ses langages.
Un Hot-Rod (bielle chaude), est une appellation venant des États-Unis désignant une voiture ancienne (jusque 1949 inclus), largement modifiée, tant au niveau du moteur que de l’aspect extérieur.
Henri Ford a commercialisé un véhicule bon marché, la Ford T… et en a vendu des millions jusque dans les campagnes.
Ces modèles, s’ils étaient faciles à réparer et à manipuler avaient le désavantage de prendre trop vite la rouille.
On trouvera peu à peu nombre de ces véhicules vendus à des prix dérisoires ou abandonnés.
C’est là qu’on trouve les racines de ce qui sera plus tard appelé le Hot-Rodding, dans la dépression de ’29, dont l’archétype est le Hot-Rod Modèle “T” présenté ci-après…
Les véhicules que les métayers avaient comme outils, souvent des pick-up utilitaires, étaient repris par les propriétaires, les carcasses et parties de moteurs restants étaient récupérées et assemblées pour refaire de nouveaux véhicules.
Déportés, suite à leur mise en faillite par les propriétaires, les métayers, petits agriculteurs et éleveurs du nord et de l’est se sont vu contraints de prendre la route vers l’ouest, en famille, histoire de louer leurs bras aux récoltes de saisons.
Certaines pièces manquantes étaient refaites en fonte à partir de pièces de cuisinières fondues dans le sable.
On essayait d’augmenter la puissance du moteur, pour pouvoir tenir la charge et la longue route et ces modifications en entraînaient d’autres.
Parallèlement à la crise qui suivit le crash boursier et qui devait durer a peu près 4 ans, les wobblies (Les affiliés au syndicat I.W.W., Industrial Workers of the World), prirent une importance considérable et avec eux, une conscience sociale grandissante que ces déportés n’étaient pas que des spectateurs et que tout ce langage re-fabriqué dans les années ’60 ou fantasmé dans les années ’80 et ’90 trouve là ses racines, dans cette migration intérieure, sur une route jonchée d’exclus, baignant profond dans la noirceur et la désolation, campés, repoussés, travaillant leur faim sur une route qu’ils savaient ne même pas mener à quelque promesse.
There is a house in New Orleans
They call the Rising Sun
And it’s been the ruin of many a poor boy
And God I know I’m one
My mother was a tailor
Sewed my new blue jeans
My father was a gamblin’ man Down in New Orleans
Now the only thing a gambler needs
Is a suitcase and trunk
And the only time he’s satisfied
Is when he’s on a drunk
Oh mother, tell your children
Not to do what I have done
Spend your lives in sin and misery
In the House of the Rising Sun
Well, I got one foot on the platform
The other foot on the train
I’m goin’ back to New Orleans
To wear that ball and chain
Well, there is a house in New Orleans
They call the Rising Sun
And it’s been the ruin of many a poor boy
And God I know I’m one
The house of the rising sun, cette chanson folk rendue célèbre par les Animals dont on ne connaît pas bien l’origine et dont le plus vieil enregistrement connu est celui de Tom Clarence Ashley et Gwen Foster, réalisé en 1934, au crépuscule de la dépression, parle de ça, de cette misère qui n’en amène que d’autres, de la poussière, des voyages contraints par la faim, destination le bordel général.
La route passe par le lac salé, l’étape indispensable.
Toute cette tension devait bien être palpable et une partie de cette génération spontanée de garagistes, avec ces trucks retapés, bricolés, plusieurs fois faits et défaits sur le trajet, avec des parties en bois ou des conduites en barbelés, s’arrêtent sur le lac sec et organisent des camps de passages.
Là, commencent à s’organiser des courses et des paris autour de ces voitures refaites.
Née dans une crise économique si profonde qu’elle affecte l’ensemble du monde, cette culture de gens qui portent les bras de chemises troussés jusqu’aux épaules, dust bawl refugee, génération de bidouilleurs folkloriques dont Woodie Guthrie est le héraut, okies miséreux et traine-la-patte… commencent à créer une forme individuée, autonome, sculpturale de leurs véhicules.
C’est ça qui devient un style : d’un détournement nécessaire de choses récupérées, histoire d’avancer, au folklore que cela génère… et au travers des formes qui s’inventent dans la course, créant une sorte d’expression populaire par la négative, le bolide home made, cette façon d’instrumentaliser l’automobile a vite fait d’intégrer le sens de la liberté débridée, de la vitesse, du souffle et de l’image.
Toute l’ambiguïté du truc se révèle dans une des formes traditionnelles du Hot- Rod, qui reprend, mieux, qui capitalise… sur cet héritage. et qu’on appelle le Rat-Rod et dont on reconnaît la particularité, aux parties de carrosserie rouillée.
Le Hot-Rod, surtout aux alentours de la seconde guerre, devient un véritable genre qui ne cessera d’évoluer pour devenir un courant important de la contre culture des années ’60 et jusque dans les années ’80 et sera finalement supplanté par sa commercialisation dans le Custom et le Tuning et ce malgré quelques réfractaires qui persistent dans un mélange pathétique d’élégance et de brutalité à vouloir fabriquer leurs engins avec le moins d’argent possible.
Parer son corps c’est faire parler le monde et ce que dit le monde enseigne les corps… et il y a un ordre commun aux astres et à la société), ou toute cette migration porte avec elle l’invention d’un espace qui ne se décrit pas en cartes mais en comportements, ou le paysage transpire dans l’homme et dans les machines, ou le récit se fait dans le bricolage, la récupération, le déplacement et la transformation.
L’aspect extrêmement sculptural de l’engin modifié, qui pouvait bien s’apparenter aux formes bricolées des abris des métayers faits de toiles cirées, de planches trouvées et de panneaux de récupération… et avant que cela ne devienne le commerce de la frime, même si celui-ci ne manque pas d’intérêt, compris comme une histoire intérieure, comme une géographie qui est aussi un espace mental, une conscience du monde, du cosmos (Comme le rappelle Augustin Berque, le sens premier du mot Kosmos est “ordre” et les deux termes romain de “mundus” et grec de “kosmos” ont les 3 sens d’ordre, monde et parure.
C’est devenu un commerce, d’une abstraction légère qui a fait basculer les masses dans une manipulation désorganisée, les véhicules des fantômes incarnant dans un mélange d’ambiguïtés volontaires et subies, la désolation et le mépris des okies (extension d’un terme dont l’origine est “habitant de l’Oklahoma” dont 20% a dû migrer durant la dépression, et qui s’est ensuite généralisé à l’ensemble des migrants), reflet autant que figure d’un paysage géographique et social, incarnation d’une cartographie sociale et psychologique…
Bien sûr, tout le truc a été vite assimilé.
Ces bidules roulant, c’est une scène, une image, l’équivalent d’une religion qu’on nommerait la “Christ Burger Mania” !
Une sorte de migration intérieure vers un devenir flou…
Je le sais j’y étais et j’ai importé tout ce bazar sans même bien le comprendre avec mes Chromes&Flammes, la bible du Hot-Rodding et du Custom, une histoire tout aussi pathétique et déjantée que celle du Hot-Rodding…
Ca doit être une forme de perversité…
La base d’un Hot-Rod, est donc, au sens premier du terme, essentiellement une voiture de marque américaine datant d’avant 1949 inclus, le plus souvent de marque Ford, couramment des Ford T, des Ford A, des Ford B datant de 1932 à 1934, quasi toutes équipées d’origine de 4 et 6 cylindres ou de V8 Flathead pour les B’32, ’33 et ’34, véhicules largement disponibles d’occasion à très faible prix, après la “dernière guerre“…
Leur structure avec châssis séparé, étant relativement simple à modifier, ces “jeunes” y greffaient les moteurs plus puissants des nouveaux véhicules fabriqués à Détroit, ou se contentaient d’augmenter la puissance des moteurs d’origine.
La plupart du temps, les modifications apportées, entraînaient la nécessité d’autres modifications, comme les freins et les amortisseurs.
D’autres modifications pouvaient être apportées sur les parties mécaniques, comme le changement du rapport de pont, de la boîte de vitesses et du système de direction, toutes choses qui devaient supporter la puissance supplémentaire. L’aspect extérieur de la voiture était souvent modifié lui aussi.
De plus, les jantes étaient généralement élargies pour accepter des pneus plus larges, du moins à l’arrière, pour mieux transmettre la puissance du moteur au sol.
Toutes les parties inutiles au bon fonctionnement du véhicule étaient démontées : le toit, le capot, les portières, la banquette arrière, le pare-brise et les essuie-glace, les pare-boue, les phares, les pare-chocs et une bonne partie du pot d’échappement.
Ces modifications étaient fréquentes pour gagner du poids sur le véhicule, donc pour améliorer le rapport poids/puissance.
Autre modification extérieure, le châssis était généralement abaissé, en jouant sur les amortisseurs, la taille des roues avant et la hauteur du toit (ou même sa présence), afin de diminuer la résistance au vent et d’abaisser le centre de gravité.
Les Hot-Rods étaient souvent re-carrossés aux exigences des propriétaires (le capot était percé de “louvers“, le toit abaissé et les garde-boues enlevés ou réduits à deux fine bande de métal style moto).
De plus, dans un souci de se faire remarquer, la plupart des Hot-Rods étaient peints de couleurs vives (les plus courantes étaient le jaune et le rouge) et de décorations en forme de flammes.
Le phénomène du Hot-Rodding atteignit son point culminant vers 1955, avant de décliner lentement jusqu’au milieu des années 1960.
Néanmoins, les Hot-Rods déjà construits continuèrent à circuler pendant quelques années encore.
À cela s’ajoute le prix élevé des nouvelles voitures de sport, et au relatif manque de puissance de leurs moteurs d’origine, ce qui les rendait peu attrayants pour les jeunes plus ou moins désargentés mais très bons mécaniciens et bricoleurs, à la recherche de vitesse et de sensations fortes.
Les raisons de ce phénomènes sont multiples…, mais la principale d’entre-elles est la disponibilité de nombreux véhicules d’occasion récents, ainsi que la mise en fabrication aux USA de modèles “sport” (Corvette, Thunderbird), plus ou moins calqués sur les tendances Européennes.
Mais, au plus bas de ce mouvement, en 1965, assez rapidement, un phénomène de nostalgie envers les Hot-Rods a lentement repris le dessus et s’est transmis à la plus jeune génération montante…
Il existait également de nombreux aérodromes militaires secondaires abandonnés, dont les pistes furent alors utilisées pour des courses consistant à parcourir en ligne droite une distance d’1/4 de miles le plus vite possible.
Comme il était relativement aisé à cette époque de trouver des endroits pour organiser des courses de vitesse sauvages, les premières pistes improvisées furent les lacs asséchés des environs de San Francisco et Los Angeles, dont la surface était parfaitement plane, ainsi que les portions presque rectilignes de routes, soit en fin de construction, soit quasi inutilisées.
Ces courses, à leurs débuts, permettaient de faire partir de front jusqu’à quatre ou cinq voitures, à la différence des portions de route où il n’était possible de courir qu’à deux.
De plus en plus, les constructeurs n’ont plus hésités à construire des voitures bien plus puissantes qu’au cours des périodes précédentes, qu’ils ont nommées : muscle cars…
Ce renouveau du Hot-Rodding, coïncida avec l’apparition de véhicules de série aux moteurs d’origine bien plus puissants que ceux disponibles auparavant… et à des prix relativement abordables (les Mustang’s).
Le fait que des voitures aux moteurs très puissants montés de série soient disponibles à des prix abordables, rendit les automobiles puissantes de plus en plus populaires.
Seul bémol à l’enthousiasme, c’est également à partir de cette époque, que les contraintes légales appliquées aux véhicules furent plus strictes, ainsi que les contrôles de police, ce qui rendit plus difficile les travaux de modification des véhicules de base en restant dans la légalité.
Ces difficultés ne dissuadèrent pourtant pas de nombreuses personnes de construire un Hot-Rod, d’autant que les règles dans certains États restaient plus permissives.
Toutefois, les voitures à partir desquelles les Hot-Rods étaient couramment construits, se firent plus rares.
C’est, en conséquence, qu’à cette époque, apparurent les premières carrosseries en fibre de verre, reprenant les formes des Ford T et B d’avant guerre, mais comportant déjà toute une série de modifications…
Les véhicules de base avaient alors généralement plus de trente ans pour les plus récents…, leur état était plus précaire… et ceux qui étaient encore en bon état devenaient souvent recherchés par les collectionneurs, ce qui provoqua une augmentation des prix, qui fit du Hot-Rodding un passe temps pour personnes plus aisées qu’à l’origine…
Ces carrosseries entrainèrent la création de châssis, de trains roulants et de multiples accessoires destinés à recréer le look des Hot-Rods qui étaient devenus partie intégrante du mythe automobile américain…
https://vimeo.com/6674622
C’est cette même année que furent lançés les magazines Chromes&Flammes, Rod&Custom et Nitro qui diffusèrent en France et en Belgique, l’esprit du Hot-Rodding et du Customizing…
En 1980, le mouvement du Hot-Rodding explosa aux États-Unis et dans le reste du monde, grâce aux quelques irréductibles qui avaient continué envers et contre tout (et tous), de construire et modifier des engins pour en faire des Hot-Rods !
Néanmoins, de grosses différences subsistaient entre les Hot-Rods des années 1940 à 1965 et celles qui apparurent en 1980.
En effet, alors que les premiers Hot-Rods étaient construits à partir de véritables automobiles anciennes et courantes comme la Ford T et la Ford B, les Hot-Rods de la seconde génération sont devenus des répliques de Hot-Rods…
De plus, des carrossiers se sont mis à proposer des Hot-Rods clé en main, full-équipés, avec de gros V8 neufs, alors qu’auparavant les Hot-Rodders préféraient (principalement pour des raisons financières) monter un moteur d’occasion sur un châssis (roulant) de récupération… de part eux-mêmes…
En effet un créateur carrossier comme Boydd Coddington (décédé en 2008), ne fabriquait plus, dans ses dernières années, que des Hot-Rods à 150.000 voire 350.000 US$… qui se revendaient jusqu’à 500.000 US$ dans certaines ventes aux enchères…
Au fil du temps, ces carrossiers d’un nouveau type, rivalisant entre-eux dans des concours, ont poussé l’audace et la finition de plus en plus loin…, rendant les Hot-Rods totalement inaccessibles aux Hot-Rodders des débuts…, tant sur la technique, que sur la finition, que sur les accessoires sophistiqués, que sur les mécaniques… et que sur le prix final !
Par réaction, un style de Hot-Rods plus conformes à la manière originelle de construire ces véhicules, a repris le dessus, de nombreuses personnes reconstruisant leur Hot-Rod “à l’ancienne“.
Mais, une nouvelle tendance, totalement en réaction aux Hot-Rods hyper-coûteux à fait son apparition, consistant en l’utilisation de vraies voitures anciennes d’avant-guerre… mais sans aucune préparation ni aucune finition…, des Hot-Rods à l’état brut qui se surnomment les Rat-Rods…
On distingue aujourd’hui plusieurs types de Hot-Rods.
Il y a plusieurs classifications de Hot-Rods…, malgré que par essence, un vrai Hot-Rodder n’accepte aucune loi ni contrainte, puisque chaque Hot-Rodder est un “Outlaw“, un hors-la-loi…
Il y a tout d’abord le Traditional-Rod, qui désigne un Hot-Rod construit selon les méthodes de la première époque, sur une base ancienne et avec des matériaux et des techniques anciennes.
À ceci s’oppose le Street-Rod, construit exclusivement à partir de pièces neuves, mais qui, malgré une caisse en polyester, respecte globalement l’aspect extérieur du Traditional-Rod.
On distingue de ceux-ci le Show-Rod qui est un Hot-Rod construit principalement pour être exposé dans des rassemblements ou des salons… et non pour circuler couramment.
Sans oublier la toute dernière tendance, le Rat-Rod, dont il est fait état ci-avant, un Hot-Rod dont on a laissé rouiller certaines parties métalliques pour donner au véhicule une patine et un aspect négligé (paradoxalement cela peut représenter davantage de travail qu’un Hot-Rod peint de manière classique)… et qui est généralement hyper surbaissé…
Une autre tendance est encore le Drag-Rod qui consiste à monter un moteur surpuissant sur une structure de type Ford T (bien évidemment renforcée et adaptée) pour participer à des courses de dragster (là encore la voiture n’est pas conçue pour circuler sur route, même si cela est possible mais dangereux).
No substitute for Cubic inches…, V8 for ever !
Grand final…
(La co-textualité de ce que vous avez lu, est certes extérieure à l’unité du texte (article), mais interne à l’unité macro-textuelle de l’ensemble des articles constituant GatsbyOnline. On peut donc la considérer comme une co-textualité transtextuelle… qui est à distinguer d’un troisième type de cotextualité, la co-textualité des hyperstructures journalistiques qui regroupent, au sein d’une aire scripturale, un ensemble de textes/articles et d’iconotextes photographiques unifiés par le titre général délimitant le périmètre de l’hyperstructure co-textuelle).
Les vies qu’on a ne sont pas vraiment vécues…, pas comme on les raconte, on y meurt et on y renait souvent et parallèlement, ce sont des vaisseaux fantômes.
J’écris sur le pont de l’un d’entre-eux tandis qu’il ne cesse de traverser le Styx dans un sens puis dans l’autre.
A bord, mes lecteurs-passagers disent leurs plaintes, leurs merveilles…, la langue flotte dans cette zone ou l’existence vit par la brume, le silence, les voix.
Face à eux, triant les vivants et les morts, les veilles et les rêves, la mémoire et l’oubli, les récits et les poésies, j’écris l’exil et la refondation : la vie n’advient que lorsqu’on cesse de la comprendre…
Il ne s’agit pas d’expliquer l’incompréhensible, mais de le faire advenir !
Les gens changent en effet si souvent de point de vue, que les mots qui existent ne disent pas réellement ce qu’ils disent, il faut donc les investir… et seule la poésie donne le plaisir de le faire dans un vocabulaire de folies : nous accédons au péché pour échapper à l’enfer…
Il est difficile de devenir un bon prosateur si l’on n’a pas été poète, ce qui ne signifie pas que tout poète puisse devenir un prosateur.
Mais comment s’expliquer la séparation qui s’établit presque toujours entre ces deux talents ?
Il est rare qu’on les accorde tous les deux au même écrivain : du moins, l’un prédomine l’autre…
La vélocité toute relative des gens, démontre leur résignation face à l’abîme qui sépare les poursuivants des poursuivis.
L’obscurité, si étrange soit-elle, n’est pas grand chose comparé au vrai noir, celui qui coupe le souffle…, le réel caresse et pique…, pour sur, le réel tue, de même que le déni du réel…, mais au moins, quand le réel pose ses mains sur moi, je le sens !
Oh well I’m the type of guy who will never settle down,
Where pretty girls are well you know that I’m around
I kiss ’em and I love ’em cause to me they’re all the same
I hug ’em and I squeeze ’em they don’t even know my name
They call me the wanderer , yeah I’m a wanderer,
I go around around around around Well there’s Moe on my left and Mary on my right,
And Janie is the girl well that I’ll be with tonight,
And when she ask me which one I love the best,
I tear open my shirt and I show Rosie on my chest,
‘Cause I’m a wanderer, yeah I’m a wanderer
I roam around around around around hmmmWell I roam from town to town, I go through life without a care,
And I’m as happy as a clown,
With my two fists of iron, but I’m goin’ nowhere.Yeah I’m the type of guy that likes to roam around
I’m never in one place I roam from town to town
And when I find myself fallin’ for some girl
I hop right in that car of mine, I drive around the world
And I’m a wanderer, yeah I’m a wanderer
I roam around around around around hmmmI’m the type of guy that likes to roam around
I’m never in one place I roam from town to town
And when I find myself fallin for some girl
I hop right in that car of mine, drive around the world
Cause I’m a wanderer, yeah a wanderer
I roam around around around aroundCause I’m a wanderer, yeah a wanderer
I roam around around around around