Bernard-Henri Lévy,
satrape cupide et maître à tancer falsificateur…
AUTEUR: René Hamm
Business & Home Logistik…
Une question récurrente essentielle agite généralement les méninges des quelques intrépides qui ont osé se pencher, équipé(e)s d’une spatule anti-vernis, sur le “cas Bernard-Henri Lévy” : comment ce prince de l’esbroufe, infiniment plus soucieux de sa mine, de sa mise, de ses postures d’enfant gâté du siècle, que de rigueur intellectuelle et d’analyse objective, a-t-il pu acquérir une telle notoriété, puis s’arroger, depuis trois décennies, un espace démesuré sur le devant de la scène médiatique ?
Je perçois dans cette persistance nauséeuse et cette omniprésence poisseuse un des symptômes criants de la quasi-réduction à une peau de chagrin, dans les canaux officiels, du débat d’idées ainsi que d’un déficit démocratique majeur, alors qu’une poignée de faiseurs d’opinion, relayés par la coterie de leurs obligé(-e)s ou comparses, quadrille le périmètre du permis de penser (Une des admiratrices du bellâtre, Laure Adler, patronne de France Culture jusqu’au 26 août 2005, anime, chaque troisième vendredi du mois, sur Arte, une émission à cette enseigne).
Sur les traces de Tocqueville…
L’individu est indubitablement doué.
Après des études au lycée Louis-le-Grand à Paris, il s’inscrit, en 1968, à l’Ecole Normale Supérieure de la rue d’Ulm où le natif de Béni-Saf (Algérie) suit les cours ex-cathedra de Jacques Derrida et Louis Althusser.
Afin de décrocher l’agrégation de philosophie, en 1971 (huitième, au premier essai. Mazette !), il a dû rendre une dissertation traitant méticuleusement le sujet, sans fioritures, ni digressions, veiller à la stricte rectitude des citations et références, comme à la joliesse de sa plume.
Las, le pointillisme, l’investigation en profondeur, la vérification des sources, le recoupement des données, il s’en départira très rapidement.
Foin des pesantes méthodologies qui gripperaient l’essor d’un plan de carrière échafaudé pour s’auréoler de gloire avant la trentaine !
Son style se veut flamboyant.
D’emblée, il verse dans l’emphase et une rhétorique boursouflée.
Etourdissant concert de crécelles…
Pour dénouer cette troublante et terrifiante énigme de l’inévitabilité du Maître : “Je me sens brusquement tenté d’appeler à la rescousse, de convoquer auprès de moi, ces quelques rares hérauts, ces fuyards exemplaires qui, dans la solitude de la folie, aux antichambres de la mort, le corps criblé d’étoiles, la face battue par les larmes, nous font signe de loin, inquiétantes effigies…“, hoquette-t-il dans La barbarie à visage humain (Chez Grasset, mai 1977, 236 pages).
Le discours, émergence “fashionable” de l’air du temps, ne convainc nullement celles et ceux qui rejettent le simplisme, les postulats mous, les tautologies à l’emporte-pièce.
En octobre 1974, à vingt-six ans, il lance la collection “Figures” chez Grasset, inaugurée par les “Voies d’accès au plaisir” de Jean-Paul Dollé et “L’homme structural” de Philippe Nemo.
Comment se profiler dans la France giscardienne des années de plomb ?
Le 4 février 1975, dans L’Imprévu, quotidien de la gauche optimiste (créé de concert avec Michel Butel ; onze numéros, du 27 janvier au 7 février), l’habitué de chez Drouant, place Gaillon, se déclare solidaire des militant(e)s de la Fraction armée rouge allemande, emprisonné(e)s au moment où le chancelier social-démocrate Helmut Schmidt s’apprête à effectuer une visite officielle à Paris.
Pure pose de contestataire anticonformiste, le temps de réajuster sa mèche…rebelle !
Le surlendemain, il s’extasia devant Françoise Giroud, la première secrétaire d’Etat à la Condition féminine, dans le cabinet de Jacques Chirac.
Les grands écarts et les contorsions alambiquées ne rebutent pas la ceinture noire de judo.
Quoique flatté, il ne se contenta pas d’avoir intégré le “comité d’experts” de François Mitterrand.
Il lui fallait dénicher un concept original, “bancable”, créer un courant dont il porterait évidemment le flambeau et le mégaphone.
Le 10 juin 1976, l’hebdomadaire “Les Nouvelles Littéraires” publia un numéro spécial consacré aux “nouveaux philosophes”.
Le rédacteur en chef, qui s’empressera de renier la formule, pourtant de son cru : Bernard-Henri Lévy, dont le grand public fera la connaissance, le 27 mai 1977, sur le plateau d’Apostrophes (Antenne 2), dix-sept jours après la sortie de l’opus censé provoquer un raz-de-marée.
Ce vendredi soir-là, Bernard Pivot convia, outre le susnommé, André Glucksmann (Dans Les maîtres penseurs, achevé, le 2 janvier 1977, il énonce, péremptoirement, mais pas innocemment, des fumisteries d’envergure. Multipliant contresens flagrants et schématisations saugrenues, il s’excite de son eurêka : les régimes tyranniques découleraient des théories façonnées par Johann Gottlieb Fichte, Georg Wilhelm Friedrich Hegel, Karl Marx et Friedrich Nietzsche), Maurice Clavel, le parrain de l’opération, présent pour Ils l’ont tous tué, ce juif de Socrate, de même que François Aubral et Xavier Delcourt.
Excédés par l’assourdissant “concert de crécelles et ce “maquignonnage servant à cautionner des démonstrations frelatées”, les duettistes venaient de balancer une charge implacable, très solidement charpentée, au titre sans ambiguïtés (Contre la nouvelle philosophie chez Gallimard, avril 1977, 349 pages).
Ils fustigèrent le montage de ce vulgaire plan-marketing aux “odeurs de graillon” se caractérisant notamment par “l’équivoque mystificatrice, le trompe-l’œil, la monopolisation gangstériste de l’information, la provocation paranoïaque publicitaire, les sophismes, les amalgames, les fausses comparaisons, le détournement et l’accaparement éhonté de la culture à des fins partisanes, la spéculation sur le manque de sens critique et sur la bêtise absolue…”.
Traits d’arnaque dont usera et abusera jusqu’à aujourd’hui l’homme à la chemise blanche (Le couturier Charvet, 28 place Vendôme à Paris, lui tisse des liquettes originales sur mesure à 370 euros l’unité. En 2004 et 2005, le magazine new-yorkais Vanity Fair le classa parmi les dix mâles les mieux sapés de la planète). L’antimarxisme en bandoulière, les semeurs de balivernes professent l’impossibilité de la révolution, jadis, hic et nunc.
“Une rancœur de 68, ils n’ont que ça à vendre”, pointa Gilles Deleuze (Dans le supplément du N° 24 de la revue bimestrielle Minuit de mai 1977. Chaudement recommandés le Catalogue du prêt à penser français depuis 1968 par Serge Quadruppani, Balland, octobre 1983, 360 pages, ainsi que Les piètres penseurs de Dominique Lecourt, Flammarion, janvier 1999, 219 pages).
Sylvie Bouscasse consigna avec Denis Bourgeois les minutes du “procès” (Faut-il brûler les nouveaux philosophes ?, Nouvelles éditions Oswald, octobre 1978, 268 pages) intenté à ces “impies” ( !?!). Les greffiers optèrent clairement en faveur des “accusés”.
En 1980, la dame y gagna un mari, le chef de file de cette “authentique relève”, avec lequel elle aura un fils, Antonin Balthasar.
Treize ans plus tard, ils divorcèrent…
De son union avec Isabelle Doutreluigne, naquit Justine-Juliette.
Les érudit(e)s tilteront sur ces prénoms que portent les deux sœurs, héroïnes sadiennes des “Malheurs de la vertu” et des “Prospérités du vice”.
Chassant les premiers au loin, le géniteur s’enivra très tôt des secondes…
Une vingtaine d’année plus tard, Justine-Juliette se mariera avec Raphaël, le grand silencieux… dans la guerre d’alcôve des amours éphémères… qui quittera Justine-juliette Levy pour Carla Bruni… qui le quittera par-après pour le président Français Sarkozy, après avoir eu un enfant de Raphaël… qui publiera une lettre dans le Journal Du Dimanche à la mort d’Isabelle Doutreluigne, la mère de Justine-Juliette, cet extrait en donne bien le ton de dignité outragée : “Justine Lévy a du talent, mais elle est aujourd’hui devenue à la littérature ce que son père est à la philosophie depuis longtemps déjà : une anecdote, une subversion. Autrefois, les écrivains transcendaient le dépit en faisant de l’or avec la boue, maintenant ils y reviennent et s’en gavent”…
Bernard-Henri Lévy convola en troisième noce, le 19 juin 1993, avec Arielle Laure Maxime Sonnery, dite Dombasle, dans le décor fastueux “vieille Provence” de la “Colombe d’or” à Saint-Paul-de-Vence (Alpes-Maritimes).
Retors Janus, celui qui avait brandi les prolégomènes du “pessimisme dans l’Histoire”, n’hésitant pas à clamer que “la vie est une cause perdue et le bonheur une idée vieille”, goûte avec appétence aux délices des nourritures terrestres, toujours disponibles à profusion, s’étourdit aux voluptés d’un matérialisme si peu “dialectique”.
Il est utile, toutefois, pour mieux comprendre de re-situer les débuts cinématographiques d’Arielle Laure Maxime Sonnery, dite Dombasle, dans les décors glauques d’un film porno-hard de troisième zone…
Il ne s’agissait pas, alors, de nourritures spirituelles…
Coquecigrues…
Ses noires prédictions d’une “houle lugubre et glacée” qui “transit et pétrifie le monde”, on les eût plus sûrement attribuées à un rabbin austère et nostradamien.
Dès qu’il s’éloigne de son écritoire, l’imprécateur redevient ce qu’il est: un dandy hédoniste que n’étoufferont jamais l’humilité ou la modestie.
Le Nouvel Observateur inséra, le 18 juin 1979, un courrier de Pierre Vidal-Naquet.
L’historien (Décédé dans la nuit du 29 au 30 juillet 2006, à l’âge de 76 ans) livra cruellement une anthologie des perles du cancre, relevées dans “Le Testament de Dieu”, précisant que l’énumération exhaustive des bévues “nécessiterait un gros volume”…
Le 9 juillet 1979, dans le même organe, Cornélius Castoriadis épingla cette “industrie du vide”.
Vingt-sept ans après, le bonimenteur multicarte continue de polluer, avec une morgue raffermie par le sentiment de son inviolabilité, le campus de la pensée.
Bravache, sanglé dans la certitude inébranlable de l’impunité, il nargue à distance ses “collègues” qui ont administré les preuves irréfutables de ses supercheries à répétition, sans parvenir à écorner durablement son aura.
Au contraire, le fat persiste à s’autoproclamer en filiation avec Albert Camus, François Mauriac, Jean-Paul Sartre, André Malraux, même s’il n’affiche que dédain pour les plébéiennes “maisons de la culture” promues par l’auteur de “La condition humaine”.
Sa spécialité, sur laquelle il a bâti ses succès littéraires: l’interprétation arbitraire des faits qu’il soumet au filtre de ses a priori idéologiques.
Peu lui chaut le décryptage scrupuleux quant à l’enchaînement complexe des causalités.
Il évolue constamment dans le registre de l’indignation, feinte ou sincère, mais ô combien sélective, là où la mobilisation des capacités cognitives et des aptitudes réflexives s’avérerait indispensable.
Navrant et rageant que tant de gogos gobent ses coquecigrues !
Le Monde, un des dépositaires privilégiés des fantasmes du voyageur-éclair, a inséré, dans sa livraison du 28 juillet, un publi-reportage, “La guerre vue d’Israël”, parsemé de renvois à ses mémorables expéditions d’antan.
On y lit avec stupeur “…ces bombardements [du Hezbollah sur le quartier de Haïfa, Bat Galim] font entrevoir ce qui se passera le jour, plus forcément très lointain, où les mêmes têtes de missile auront le double pouvoir : primo de viser encore plus juste et d’atteindre, par exemple les installations pétrochimiques…sur le port, en contrebas : secundo, d’être équipées d’armes chimiques semant une désolation à côté de laquelle Tchernobyl et le 11 septembre font figure d’aimable prélude…”.
Il occulte sciemment qu’Israël possède depuis des lustres l’arme atomique.
Mordechaï Vanunu (Il a passé dix-huit ans (onze en isolation complète) derrière les barreaux de la prison d’Ashkelon. Depuis sa libération, le 21 avril 2004, il vit, assigné à résidence, dans la cathédrale Saint-Georges à Jérusalem. Il continue à subir moult tracasseries et menaces) l’avait révélé, le 5 octobre 1986, dans un article inséré dans l’hebdomadaire londonien Sunday Times, sans que cela n’émeuve grand monde.
Trois pays n’ont pas signé le Traité de non-prolifération nucléaire, en vigueur depuis le 5 mars 1970 : l’Inde, le Pakistan et…l’Etat hébreu !
Quant au parallèle scabreux avec la catastrophe du 26 avril 1986 en Ukraine, je suppute que le sémillant globe-trotter du quotidien vespéral se base sur les estimations ignominieuses et fallacieuses de l’Agence internationale pour l’énergie atomique à Vienne (Le 7 octobre 2005, les «Sages» d’Oslo couronnèrent scandaleusement l’AIEA et son directeur général, l’Egyptien Mohammed El Baradei, du Prix Nobel de la Paix), neuf mille décès à long terme parmi les personnes les plus exposées aux radiations, alors que l’on en dénombre déjà plus de soixante mille rien que parmi les “liquidateurs”, plus deux cent mille invalides !…
Il ne pipe mot, sauf allusivement, pour s’irriter du “repassage en boucle des images”, des raids de l’aviation israélienne, le 14, contre les réservoirs de pétrole de la centrale électrique de Jiyé, à quelque vingt-cinq kilomètres au sud de Beyrouth, et du désastre écologique généré par le déversement de quinze mille tonnes de mazout dans la Méditerranée…
En dix-huit mois, quatre livres concernant l’icône des branché(e)s ont garni les rayons des librairies, dont une hagiographie de Philippe Boggio (Bernard-Henri Lévy, une vie, La Table ronde, mai 2005, 556 pages, 23,50 euros).
Nicolas Beau, du Canard enchaîné, et Olivier Toscer, du Nouvel Observateur, ne supportent plus de ployer “sous sa férule”.
Aussi ont-ils entrepris, avec “Une imposture française” (Editions Les Arènes, mars 2006, 221 pages, 14,90 euros), de “démonter les mécanismes de la médiatisation uniformément élogieuse” des moindres brassages d’air de Sa Seigneurie.
L’intitulé du libelle frappe juste.
Dans aucun autre pays “civilisé”, une charlatanerie multidimensionnelle aussi colossale, injure à l’esprit, aux Lettres, Lumières et Arts, n’eût connu une telle longévité comme une prégnance si nocive.
A la suite de Jade Lindgaard et Xavier de La Porte (En octobre 2004, la journaliste aux Inrockuptibles et le producteur à France Culture avaient commis Le B.A. BA du BHL, La Découverte, 276 pages, 18,50 euros), qui y discernent la marque “d’une exception culturelle irréductiblement française”, puis de Philippe Cohen (BHL, une biographie, chez Fayard, janvier 2005, 453 pages, 22 euros), ils insistent, en fouillant quelques aspects, sur des éléments (par exemple, des bidonnages éhontés) dont leur cible ne se vante évidemment pas, que le vulgum pecus préfère ignorer et que les thuriféraires squeezent comme des détails anodins.
À l’origine de sa fortune : la forêt tropicale du Gabon et du Cameroun
Odieux chantage…
Nous apprenons l’origine de sa fortune “hors normes”, que d’aucun(e)s évaluent à 180 millions d’euros : la Becob, entreprise spécialisée dans le commerce de bois précieux ; après le décès, le 8 novembre 1995, de son père André Lévy, Bernard-Henri en prit les rênes avec sa maman Dina.
Il se ficha comme d’une guigne de la destruction des écosystèmes et des conditions de travail épouvantables endurées par les 280 salariés éparpillés sur les 170.000 hectares de la concession de Mboumi (Gabon).
Les bénéfices chutèrent de moitié.
Bien qu’il eût promis de conserver la firme, il la vendit, en septembre 1997, à l’insu des actionnaires, pour 750 millions, à François Pinault, un concurrent et néanmoins ami, peu mégoteur pour rendre service à son cadet (renflouement des caisses de SOS Racisme, déblocage d’enveloppes pour subvenir aux frasques sur pellicule du touche-à-tout tentaculaire, feu vert pour un Bloc-notes régulier dans Le Point…).
En 2000, il avait confié la gestion de quatre millions à Etna Finance d’Eric Parent.
Le crash des Boeing dans les Twin Towers du World Trade Center à New-York, le 11 septembre 2001, provoqua un mini-krach.
La société enregistra de fortes pertes, dont 2,18 millions déposés par le drogué du CAC 40.
Pratiquant un odieux chantage à l’emploi envers Claire Arfi, son interlocutrice, il exigea non seulement que celle-ci lui restituât l’équivalent du capital évaporé, mais qu’elle y ajoutât, entorse absolument exceptionnelle à “l’orthodoxie boursière”, un bonus de…875.000 euros, gain supposé dans l’hypothèse où les marchés n’eussent point subi ces fluctuations à la baisse.
Très éclairant sur l’ontologie béachélienne, non ?
N’avait-il pas plastronné “essayer d’être plus malin que les malins, plus voyou que les voyous” (Libération des 24 et 25 avril 2004) ?
Une devise que le muscadin affairiste applique systématiquement !
En sus de participations dans divers fonds d’investissement, tant en Grande-Bretagne qu’en Israël ou au Mexique, il possède, à l’instar de Claude Bébéar, le boss d’Axa, 4% des surgelés Picard.
Il habite avec Arielle Dombasle dans un appartement de 378 mètres carrés à Saint-Germain-des-Prés, avec maître d’hôtel oriental en livrée, à deux pas de la brasserie Lipp.
Le couple avait loué l’huis en 1994 pour 45.000 FF par mois, avant de l’acquérir, en janvier 2004, pour la bagatelle de 2,7 millions d’euros.
En 1997, le fondu de lucre et de luxe avait enrichi son patrimoine du plus beau riad de Marrakech (Un tantinet plus modeste, celui de ses voisins, Anne Schwartz (pseudonyme : «Sinclair») et Dominique Strauss-Kahn), non loin du palais de Mohammed VI, le souverain marocain.
Cette ancienne propriété du milliardaire américain Paul Getty junior, datant du XVIIIème siècle, il l’a récupérée, pour seulement 12 millions de FF, d’un autre mégalomane, Alain Delon, également coutumier de grosses colères quand on s’avise de l’égratigner.
En 2003, il jeta son dévolu sur une splendide bâtisse maure, un ancien bordel, à Tanger ; le mur, qu’il a fait ériger afin de protéger la “précieuse ridicule” des regards indiscrets, saccage le paysage et obstrue la vue sur la magnifique baie.
Sa boîte de production, “Les Films du lendemain”, chapeaute la réalisation, par Benoît Jacquot, un de ses hommes-liges, d’un moyen métrage sur la restauration, par la célèbre designer Andrée Putman, de l’intérieur du pied-à-terre.
France 5 en a acheté les droits, pour 150.000 euros, le double du tarif habituel.
En 1991, grâce à l’appui de Jack Lang, il cornaqua, pour un an, la Commission d’avance sur recettes.
Suffisant pour se constituer un réseau d’affidé(e)s dans le Septième Art !
Au nom de quels mérites spécifiques préside-t-il sans interruption, depuis le 1er juillet 1993, le Conseil de surveillance d’Arte ?
Un mandat-alibi, qui en jette sur son C.V., octroyé par népotisme et favoritisme ?…
Semblant posséder le don d’ubiquité, l’aigrefin opportuniste excelle à se positionner, grâce à la complicité de proches très influents, aux endroits stratégiques d’où il manœuvre à sa guise, au mieux de ses intérêts.
Son lobby, à très forte dominante communautariste, a largement favorisé ses desseins expansionnistes ; y émargent politiciens (droite et gauche “républicaines”), industriels, gens du cinéma et surtout une légion de vassaux dans les médias.
Qu’il ait une “actualité” ou non (sa seule présence constitue “l’événement” !), il intervient en moyenne une quinzaine de fois par an sous les sunlights des télévisions, sans risquer l’irruption importune d’un contradicteur.
Approche ultra-militariste…
Le plus souvent, il joue carrément à domicile, dicte aux animateur(trice)s, qui se confondent en reptations putassières, la conduite de l’interview.
Le 11 novembre 2001, Michel Drucker l’invita pour “une émission particulière, exceptionnelle” de “Vivement dimanche”.
Le très lisse chouchou des ménagères multiplia les platitudes et les flagorneries envers son hôte et sa petite cour composée cet après-midi-là de Harlem Désir, d’Alain Minc, de Pierre Lescure, de François Pinault ainsi que de Jean-Luc Lagardère.
Accueillir un marchand de canons émoustille l’obséquieux pilier de France 2..
Le 26 décembre 2002, le zélé propagandiste de l’armée tricolore proposa “une nuit” de “variétés” avec Jane Birkin, Franck Dubosc, David Halliday, Cheb Mami…, sur le porte-avions Charles De Gaulle ; le 23 décembre 2004, à l’occasion du 45ème anniversaire de la Force océanique stratégique, “Une nuit sous les mers”, un hommage de cent-soixante minutes à l’équipage du sous-marin nucléaire d’attaque Améthyste, entrecoupé de chansons de Patricia Kaas, Tri Yann, Hugues Aufray, Bernard Lavilliers (eh oui !)…
Le 14 juillet 2006, lors du grand divertissement depuis la place Carnot à Carcassonne, ville-étape de la Grande Boucle cycliste, la Patrouille de France, dont il se proclame “fan inconditionnel”, eut droit à sa nième révérence sirupeuse.
Grâce à Hachette Filipacchi, le clan Lagardère est le numéro un mondial de la presse magazine. Un simple coup de fil de l’ami Bernard-Henri suffit pour que les directeur(trice)s de publication annihilent les ardeurs d’un(e) pigiste indocile, y compris à Elle.
Le 21 mars 2003, à l’église Saint François-Xavier, devinez qui prononça l’oraison funèbre de Jean-Luc, trépassé le 14 ?
Le “phare aux mille citadelles” (Selon Liliane Lazar, une de ses groupies, qui lui a dédié un site sur le web) n’a jamais démordu de sa détestation viscérale à l’encontre des “pacifistes”.
André Glucksmann, Alexandre Adler, Pascal Bruckner et lui, partageant une approche ultra-militariste de la géopolitique, n’en ratent pas une pour les diffamer en leur imputant des lâchetés “munichoises” !
Avec quelques claqueurs à sa solde, l’impudent mégalomane sabota, en février 1993, au Festival de Berlin, la projection de Requiem des si regrettés Helvètes Reni Mertens et Walter Marti (Disparus le 25 septembre 2000, respectivement le 21 décembre 1999. J’ai eu le bonheur de les rencontrer, en janvier 1997, aux 32èmes Journées cinématographiques de Soleure, dont les organisateurs leur consacrèrent une rétrospective), lauréats, en août 1992, du Prix de la critique internationale/Fipresci à Locarno.
Ce documentaire sans paroles de 81 minutes, traversé par la musique du bassiste lausannois Léon Francioli, hallucinant périple dans vingt-cinq lieux du souvenir où reposent cent-vingt millions de morts, tombés sur les champs de bataille européens au XXème siècle, atteste l’horreur et l’absurdité des guerres.
Justice immanente !
Quatre ans plus tard, le 17 février 1997, les spectateur(trice)s et les accrédité(e)s huèrent, raillèrent la crétinissime fiction du tripatouilleur, “Le jour et la nuit”, rejetée initialement par le comité de la Berlinale, puis programmée “hors compétition”, sur l’intervention expresse de Philippe Douste-Blazy, ministre de la Culture.
Au générique, of course, madame, Lauren Bacall, Marianne Denicourt, mister Delon, Jean-Pierre Kalfon, Karl Zéro…
Nonobstant le tapage orchestré par la cohorte des dévoué(e)s disc-jockeys, le navet, qui avait englouti 53 millions, n’attira que 70.000 curieux(ses) dans les salles hexagonales.
Un de ses intimes, Dominique Galouzeau de Villepin, témoigna avoir aperçu, après ce bide retentissant, sur le corps cadumisé de l’incompris, des stigmates “christiques”.
Grand-Guignolesque !
Le lauréat, en juin 2000, de la première “Laisse d’or”, décernée par le bimestriel sardonique “Pour Lire Pas Lu” (Remplacé, depuis mars 2006, après vingt-six numéros, par Le Plan B, 40 rue de Malte 75011 Paris), détient le record des entartages perpétrés par les flibustiers du Liégeois Georges Le Gloupier, alias Noël Godin (Dans Entartons, entartons les pompeux cornichons ! Flammarion, novembre 2005, 363 pages, 18 euros, le joyeux drille narre par le menu comment un “canular hurluberlu à la Alphonse Allais” s’est transmuté en une croisade mondiale “torrentueuse” contre la clique des “sommités hautaines”).
Le 18 mars 2006, au Salon du livre à Paris, il a subi, à quelques minutes d’intervalle, ses 7ème et 8ème “attentats pâtissiers”.
De quoi déclencher une crise d’urticaire comme à chaque excès de stress, autour du potentat manipulateur, “comme en un microcosme, sont concentrés les traits caractéristiques de notre modernité, avec ses inégalités qui ne cessent de s’exacerber, son spectacle permanent, sa poudre aux yeux, ses zones de lumière et d’obscurité… Que l’on se représente le Jardin des délices de Jérôme Bosch : l’Enfer et le Paradis juxtaposés, voire entremêlés, avec ceux qui jouissent et ceux qui se font dévorer” (Djémil Kessous dans L’Universaliste d’avril 2006)…