Océan Breeze…
Avec 12 hommes à bord, un yacht de luxe de 82 mètres : l’Ocean Breeze, échoue à Nice, après 26 ans de pérégrinations.
Saisi, estimé à 24 millions d’euros, il aurait appartenu à un certain Monsieur S.H.
Il était une fois la merveilleuse et pathétique histoire d’un pauvre yacht de 82 mètres de long qui, en presque trente ans, comme une frêle embarcation au gré des flots déchaînés, est passé du Danemark à Nice, sur la Côte d’Azur française, après avoir changé plusieurs fois de port d’attache, au gré d’évènements non moins déchaînés.
Et trois fois de noms, le dernier étant Ocean Breeze, nom passe-partout pour un navire battant pavillon passe-partout de George Town, charmante petite ville des Iles Caïmans, dans les Caraïbes.
Le propriétaire qui a trouvé la mort le 30 décembre 2006, dans des circonstances dramatiques, dénoncées par ses amis un peu partout dans le monde…, n’aura pas eu vraiment le temps de profiter de sa commande passée en 1979.
Ses hautes fonctions, ainsi qu’un hostile contexte international d’insécurité permanente, qui l’obligea pendant un quart de siècle à repousser de multiples attaques exogènes comme endogènes (Ils ne mourront jamais, Henri-Edouard de Saint-Mathieu, Ed. du Padron, p.145) destinées à s’emparer de son patrimoine protéiforme, firent que 25 ans après la livraison, le yacht était comme neuf.
Nous l’appellerons Monsieur S.H.
On ne tire pas sur une ambulance, a dit un jour avec un brin d’ironie une journaliste française.
De même, on ne tire pas sur la mémoire d’un défunt, à fortiori quand ses œuvres sont passées à la postérité.
Monsieur S.H, à peine la quarantaine, parti de rien, avait travaillé dur pour réunir tout l’argent nécessaire à l’achat de ce qui était pour lui un rêve : un yacht de luxe.
Rien de plus naturel de la part d’un homme qui, ayant vécu sur le sable, était devenu un yachtman passionné par la navigation de plaisance.
Il se voyait déjà partir en croisière sur toutes les mers du monde, pour oublier sur les flots bleus, ses nuits blanches passées à faire le bien pour son prochain.
Il était comme ça Monsieur S.H.
Sur les conseils d’amis du yachting international, en 1979, alors que la fortune lui souriait enfin, il passa discrètement commande au chantier naval danois Helsingor Vaerft.
Il paya cash.
Le bateau lui fut livré enfin en 1981, après des mois et des mois d’impatience bien compréhensibles.
Il correspondait bien, jusqu’au moindre détail, aux plans qu’il avait confiés à l’armateur.
Au mètre près, il avait commandé un yacht de 82 mètres de long, il eut un yacht de 82 mètres de long, pas 81 (82,04 pour être précis, pour une largeur de 12,99 m). Car il avait tout prévu, pour lui, sa famille et ses plus proches hommes de confiance, des dizaines de chambres et presque autant de salons équipés d’écrans télé géants, plusieurs piscines, d’innombrables saunas, selon une des rares personnes à avoir eu le privilège de monter à bord, qui remarqua que le propriétaire avait un goût un peu kitsch, après avoir noté que tous les robinets étaient en or.
Monsieur S.H pouvait embarquer 28 invités, triés sur le volet et un équipage de 35 personnes (soit pour les invités 10 Double Cabines, 4 Twin et pour Monsieur S.H., la “Master” Cabine)
Mais Monsieur S.H. savait que son yacht géant de 82,04 mètres de long serait la convoitise, pas seulement en raison de la robinetterie, d’autres amateurs de la navigation de plaisance, de pirates qui écument les mers eux aussi, spécialisés dans l’attaque des palais flottants ou d’ennemis tout court, qui n’avaient jamais accepté sa réussite pourtant durement acquise.
Pour cela ou contre cela, il fit installer un triple vitrage pare-balles blindé, un hôpital, avec bloc pour soins intensifs, quoi de plus normal.
Informé par de très proches amis sûrs qui étaient inquiets non seulement pour la sécurité du navire mais aussi pour celle de son heureux et vénérable propriétaire et qui lui transmettaient régulièrement des renseignements alarmants, Monsieur S.H exigea que soient installés un mini-héliport en kit, un système de lance-missiles et fin du fin, un tunnel secret conduisant jusqu’à un mini-sous-marin pour prendre la fuite.
En termes de yachting international, on appelle ça un speedboat.
En réalité, grâce à Dieu, le yachtman n’eut pas à utiliser ses défenses d’un nouveau type, qu’il était peut être le seul au monde à posséder.
Peut-être aussi avait-il surestimé la capacité de nuire de ses ennemis en tout genre.
La mort allait l’attendre ailleurs, beaucoup plus tard, non quelque part sur les mers, mais au milieu des terres de son propre pays, abandonné, seul, hirsute, loin des siens.
Son pays, il ne s’agit pas de la Principauté de Monaco, ne disposait, à l’époque et aujourd’hui aussi, que d’une minuscule façade maritime.
Monsieur S.H n’eut pas d’autre choix que de mouiller l’ancre au port de B…, le seul existant.
Mais face à une situation d’insécurité extrême dans la région et plus encore, en 1986 il fit mettre son yacht à l’abri dans une rade amie, à des milliers et des milliers de milles au sud sud-ouest du port de B…, ce qui nécessita quelques semaines de mer, avec tous les risques et dangers que cela représentait.
Mais le yacht de Monsieur S.H était à l’abri.
Il s’y trouva tellement bien que le port de D…devint son port d‘attache pendant plus de 20 ans, à peine interrompus par des voyages tous les deux ans forcément au port grec du Pirée, la mecque des armateurs, pour les contrôles techniques que tout bon yachtman respecte.
Monsieur S.H. avait depuis longtemps offert un emploi CDI à douze matelots au chômage, tous ressortissants grecs, devenus membres de l’équipage, jusqu’à aujourd’hui, puisque désormais Niçois d’adoption.
Monsieur S.H rivalisait avec ses richissimes amis du yachting, tous détenteurs de luxueux yachts pour échapper à la canicule estivale et goûter, en Méditerranée, aux plaisirs exquis de la Riviera Cannoise ou Amalfitaine.
A la veille de célébrer ses 70 ans, il a trouvé la mort dans des conditions iniques, après un procès aussi sommaire que bâclé, qui offusqua aussi les abolitionnistes de la peine capitale…
Le navire de croisière quitta alors précipitamment le port de D…, et, après un très long et très discret voyage (avec une brève escale au port de A…), est venu accoster entre le vieux port français de Nice et celui de St Jean Cap-Ferrat, où ce yacht de 82 mètres, 04, n’est pas passé inaperçu des passants qui déambulaient sur le quai et qui ignoraient tout de ce nouvel arrivant…, sans propriétaire connu.
Face à cet OFNI (objet flottant non identifié) le tribunal de commerce de Nice ordonna la saisie conservatoire de l’Ocean Breeze… A l’heure actuelle, il est à vendre.
Sur Internet seulement.
Mise à prix : 23.512.790 euros (34.450.000 dollars).
Les enchérisseurs doivent s’adresser au courtier londonien Nigel Burgess, spécialiste du nautisme de luxe.
Aucune annonce de visite guidée n’est prévue pour les moins que multi-milliardaires en euros, car, sinon, Nigel Burgess vous fera clairement comprendre qu’il n’est pas fait pour vous.
Le prix d’abord, prohibitif, dans une époque de luttes syndicales pour le pouvoir d’achat.
Qui plus est dit, dans un lyrisme à couper le souffle : Avec une décoration exceptionnelle et un design hors du commun, ce bateau de luxe serait idéal, un palais flottant pour un musulman fortuné, car il comprend une pièce pour prier et des fontaines… Ce bateau est aussi équipé de couverts en argent et de tables pour un banquet de 200 personnes !
Mais en réalité, il ne peut pas être vendu puisque saisi.
Encore un très mauvais coup pour Monsieur S.H. qui, du ciel où il est entouré de l’affection de quelques-uns de ses amis sûrs de toujours, doit penser qu’un tel acharnement dépasse les bornes.
Si ce yacht avait été légitimement acquis, le lendemain, son propriétaire serait venu dire : c’est mon bateau, rendez-le moi. Mais depuis, personne ne s’est manifesté », a déclaré Maître Aslani.
Mais les enquêteurs français et l’avocat d’affaires international, Maître Ardavan Amir-Aslani, sont confrontés à un problème de taille : Personne, au nom de Monsieur S.H. n’est venu réclamer le Ocean Breeze.
Ni héritier de Monsieur S.H. ni ayant-droit, ni représentant dument mandaté, personne…
En réalité, pour être exact, s’est manifestée à l’annonce de la saisie, la société Sudeley Limited.
Se présentant comme l’actuel propriétaire du navire elle demanda la levée de la saisie, ce qu’elle n’a pas obtenu.
Les avocats de Sudeley limited avaient tenté de convaincre le tribunal que le bateau n’appartenait plus à la famille de Saddam Hussein qui l’aurait donné au roi d’Arabie Saoudite qui l’aurait ensuite donné au roi Abdallah II de Jordanie qui l’aurait mis en vente via le courtier londonien Nigel Burgess qui a tenté d’organiser des enchères sur Internet.
Maître Ardavan Amir-Aslani, le conseil parisien de l’Etat irakien, estime que : Sans acte de cession, à titre gratuit ou onéreux, la propriété du bateau doit revenir à l’Etat irakien qui en a financé la construction…, sans nul doute pour assurer des loisirs dignes de ce nom à celui qui était alors le Sauveur de la Patrie irakienne.
Depuis longtemps sur la piste de la société écran Sudeley Limited, BP 309, Hugland House, Georgetown, Grand-Caimans Island, un paradis fiscal bien connu à l’ouest de la mer des Caraibes, les enquêteurs retrouvent par hasard, dans les entrailles du yacht, un titre de propriété émis par la célèbre compagnie d’assurances britannique Llyods au nom du… gouvernement irakien...
Je vais leur dire : vous prétendez que vous l’avez acheté ? Où est l’acte d’achat ? Où est la trace du paiement ?…a ajouté Maître Aslani
Maître Aslani et les enquêteurs n’ignorent pas que le Ocean Breeze, longtemps avant de s’appeler Ocean Breeze, au temps de l’acquisition et de son mouillage au port B…., comme Bassora, s’appelait le… Qadisiyah Saddam…
A Nice, dans les milieux autorisés, les inspecteurs Bourrel et Lavardin ont alors déclaré : Bon Dieu, mais c’est bien sûr. Le propriétaire de l’Ocean Breeze, ex Qadisiyah Saddam n’est autre que Saddam Hussein…
Ils se mirent à lire tout ce qu’il leur tombait sous la main sur l’histoire irakienne depuis ses plus lointaines origines.
En décembre 2007, le temps était suffisamment clément sur la Riviera française pour que nos deux hommes louassent deux transats sur la Promenade des Anglais, comme de simples touristes.
Depuis qu’ils faisaient équipe, ils avaient toujours eu une sainte horreur des bibliothèques et des gobelets en carton de leurs distributeurs à boissons.
En 633, en effet, les musulmans battaient à plate couture à Qadisiyah les Perses sassanides, lors du premier conflit irako-iranien.
Qadisiyah n’était-il pas le nom de l’héroïque victoire des Arabes sur les Perses au VIIe siècle, après la mort du prophète Mahomet ?
Le Glorieux Qadisiya de Saddam, c’est aussi ainsi que le peuple irakien, à l’invitation du raïs était prié de désigner la guerre Iran-Irak qui dura de longues années, de septembre 1980 au mois d’août 1988.
Près de huit ans loin du joyau de ses rêves.
Une vie de président suppose vraiment abnégation, sacrifice et don de soi.
Adieu veau, vache, cochon, couvées.
Adieu les Mille et Une Nuits.
Il avait rêvé d’un yacht, il l’eut.
Mais il s’était mis à rêver d’y monter à bord et de s’enfermer dans son sauna préféré, avant un plongeon dans une de ses piscines d’eau douce.
La vie en décida autrement.
Le yacht ne devint Ocean Breeze que pendant son périple entre le port de D…, comme Djeddah (Arabie Saoudite) et le port de A…, comme Aqaba(Jordanie), selon des sources qui ont préféré garder l’anonymat.
Mais selon d’autres sources aussi sûres, il porta le nom de Al Yamamah.
Et Maître Aslani de soupçonner des membres du clan de Saddam Hussein de se cacher derrière la société offshore Sudeley Limited dans le but de vendre ce navire à leur profit.
Des questions viennent immédiatement à l’esprit.
Jusqu’où ira l’acharnement judiciaire sur un homme arrêté en décembre 2003, après s’être réfugié dans un modeste abri souterrain, loin du luxe de son yacht de 82 mètres 04 de long… et qui a payé de sa vie 26 ans au service de son pays, de sa famille et des Irakiens, enfin pas tous.
Pourquoi tant de haine ?
L’odieuse diffamation est généralement l’arme de revanchards à la solde de la réaction cosmopolite.
Saddam Hussein n’est plus là pour faire taire la calomnie, celle-ci, et d’autres qui lui attribuent une fortune colossale, aussi disparate que gigantesque, estimée à plusieurs dizaines de milliards de dollars, chiffre probablement selon toute vraisemblance honteusement mis sur la place publique par la CIA.
Les absents ont toujours tort.
Des placements financiers en Suisse, des hôtels au Maroc, des investissements en Mauritanie et au Yémen…
Des réserves irakiennes dans des banques françaises évaluées à 24 millions d’euros, des participations dans des sociétés, ainsi qu’une propriété sur les hauteurs de Cannes et une autre résidence à Grasse.
A l’image d’un vulgaire Mobutu ou Baby Doc !
Ce que ne font généralement que les dictateurs ou quelques nababs de la finance internationale !
Tout ça reste à démontrer…
Quand cessera le gel honteux (par l’ONU) des avoirs de l’Irak de Saddam Hussein ou de Saddam Hussein un peu partout dans le monde…, et au nom de quoi ce dignitaire ne pouvait-il pas posséder un yacht de luxe, voire deux pour compléter sa flotte personnelle, preuve du style de vie de playboy millionnaire que Saddam et son entourage menaient lorsqu’ils n’étaient pas dans leurs palais iraquiens ?… comme l’écrit le blog “yachtsdeluxe” ?
La mauvaise fortune s’est elle aussi acharnée sur Saddam Hussein.
Son autre yacht de luxe, le navire Al Mansur, offert par l’Arabie Saoudite pour le remercier de la guerre qu’il avait mené contre l’Iran, n’a-t-il pas été détruit durant la guerre d’Irak, bombardé par la coalition anti-iraquienne ?
Tout ça n’est qu’une goutte d’eau. La traque internationale au trésor caché de Saddam est encore loin d’avoir tari le pactole…, a affirmé catégoriquement un expert.
Saddam Hussein n’est pas à la veille de trouver le repos éternel.
Le Raïs était parti la conscience au repos.
Ce ne sont tout de même pas quelques vulgaires experts internationaux mandatés par d’avides puissances de l’argent chargées de financer l’occupation étrangère en Irak, qui vont venir profaner un nom de Raïs, dernier grand fils de l’Ancienne Mésopotamie (5000 ans avant notre ère) et de l’Empire Assyrien (1255-625).
C’est Assurbanipal et Babylone, une fois de plus, qu’on assassine.
On apprenait au début du mois de mars 2008, de source judiciaire recoupée, que la saisie conservatoire du luxueux yacht ayant appartenu à Saddam Hussein a été maintenue par le même tribunal de commerce de Nice qui ne s’est pas prononcé sur la propriété du navire.
Une nouvelle audience sur cette dernière question a été fixée au 28 mai 2008.
La vérité finira-t-elle par éclater ?
Son tirant d’eau est de 3,5 m, sa vitesse de croisière est de 18 nœuds et sa jauge brute est de 2494 tonnes.
L’Ocean Breeze ne porta le nom de Qadisiyah Saddam qu’une seule année (1981) avant de s’appeler Al-Yamamah (1981-2007).
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