J’aurais aimé une belle cérémonie “à l’ancienne” pour les funérailles de ma mère de 92 ans, qui, comme moi, a connu l’Eglise plus faste, plus grande, plus belle…
J’ai étudié pas loin, chez les Jésuites, à St-Luc, après plusieurs “Notre-Dame” en Collèges…, je ne sais si cela m’a rendu athée…, mais, avec humour, je suis bienveillant des croyances…
Ma mère c’est par la crainte du : “on ne sait jamais ce qu’il y a après”…
J’aurais donc aimé lui offrir une Grand-Messe…, chantée…, en latin…, avec les grandes orgues…, des chœurs grégoriens…, comme du temps ou la Cathédrale de Tournai transcendait…, ou les gens se pâmaient d’écouter les moines…
Maintenant il faut être Pape…
Ou alors…, une cérémonie orthodoxe…, avec les officiants habillés en Saint-Nicolas…, avec l’encens répandu, les ors, les trompettes…, Bysance sur Escaut…
Mais on m’a dit que ce n’était plus possible…, que les curés, abbés et vicaires actuels, tous jeunes, n’ont même jamais vécu cela…
Dommage…, c’eut été beau comme une Cathédrale Gothique, celle aux 5 clochers…, on aurait fait sonner toutes les cloches, le carillon aussi… personne n’aurait douté du Paradis…, alors qu’actuellement plus grand monde ne doute de l’enfer !
Ma mère, Marie-Louise Imbert, veuve d’Antoine De Bruyne, est décédée du temps qui passe…, à 92 printemps…, un dimanche sans fête, triste…, avant l’aube d’une nuit de pluie.
La maison familiale se trouve en bas de la Chaussée de Willemeau, le numéro 5.
Mon père y était Maître-Tailleur, un métier qui eut ses heures de gloire… et qui est mort en même temps que lui…, ou est-ce l’inverse ?
Il se prénommait Antoine… http://www.pixbel.be/main.aspx?page=text&id=4&cat=pixbel
Le père de ma mère était marchand de vélos d’une époque ou on comptait pour fort peu…, mais en centimes : réparer un boyau d’une roue de vélo, c’était 50 centimes.
Son atelier, doublé d’un magasin ou étaient exposés quelques merveilles à deux roues motorisés d’une époque en devenir, se situait en face de la Guinguette ou éclusaient les vrais hommes du quartier, prétextant une partie de fer.
Les années cinquante étaient autres…, c’est pas que “Monsieur le Vicaire” faisait ses ouailles en Solex et “Monsieur le Curé” en 2 chevaux grise…, non…, en ce temps là…, le temps était plus long, les gens se disaient encore bonjour, ils se “racontaient le compte” pour la moindre occasion.Immuablement, le dimanche déroulait son fil au haut de la chaussée de Willemeau, à Tournai, ma ville, mon quartier, mon enfance…
Après la messe chantée de 10 heures ou je me faisais méchamment pincer l’avant bras si je collais mes crottes de nez en dessous du prie-Dieu de la chaise, on déambulait dans le quartier en regardant les riches monter dans de grandes et grosses voitures, souvent noires, parfois blanches ou grises, jamais jaunes ou rouges, sauf les pompiers dont, j’en étais sûr, un jour, j’en serai le capitaine.On humait les gaz d’échappements en longeant le grand mur avant d’entrer au cimetière.
On allait voir zézette, ma grande sœur que je ne connaîtrai jamais et que je n’avais jamais connue puisqu’elle était morte en naissant.
“La mère ou l’enfant”… avait-on dit à mon Papa en ses temps d’une autre époque en noir et blancd’après la guerre dont on parlait beaucoup et que je ne connaissais qu’en soldats de plomb.
Après le recueillement, les fleurs, quelques pleurs, on saluait les gens qui nous le rendaient avec raideur, puis on poireautait.
Je poireautais plus fort…, parce que mes chaussures rétrécissaient et que j’avais envie de faire pipi mais que je ne pouvais pas, même derrière un buisson du cimetière.
Alors on repartait…, très dignes, toujours en noir et blanc…, tout en saluant poliment les gens qui nous le rendaient, toujours avec raideur, sauf qu’on ne poireautait plus…
Moi non plus.
A la sortie du cimetière, je guettais, je scrutais, je cherchais ce sans quoi je refusais de partir, sauf me trainant sur le sol, en pleurs…, avec mon petit manteau tout neuf, cela n’aurait pas été convenable…
Non, ce n’était pas une tresse d’ail fumé…
Non ce n’était pas une assiette de cochon de lait qui, vu la taille du bestiau rôtissant sur sa broche, n’avait plus dû goûter aux mamelles de sa mère depuis quelques années…
Non ce n’était pas l’un de ces innombrables saucissons vendus à la criée…
Non ce n’était pas un verre de “Bon-Secours” ambrée fabriquée par la brasserie Caulier à Péruwelz…
Ce n’était non plus pas un pain d’épices de Toussaint…
Ce que je cherchais, se trouvait dans une charrette derrière laquelle se tenait un homme à la peau sombre, “un nègre” comme les grands disaient alors, surtout ceux qui revenaient du Congo Belge, riches et imbus d’eux-mêmes.Autour de cet immense bonhomme, les acheteurs n’avaient de cesse de s’agglutiner jusqu’à ce que la rupture de stock vienne faire de nombreux frustrés, dont moi qui me mettait à pleurer.
Mais, comme par miracle, alors que je voulais mourir, l’homme noir prenait un seau duquel il extrayait une galette noire et lisse qu’il brisait en mille morceaux à petits coups de marteau…
“Karabouya”, tonnait-il fort en tournant sur lui même…
“Karabouya” !
Entre le sucre et l’anis, le reste des ingrédients de cette friandise inimitable restera à tout jamais un secret et le goût de mon enfance.Karabouya…, j’étais prêt à tout pour m’arroger un sachet de ces brisures brillantes comme de l’anthracite…, comme de promettre de faire mes devoirs…, d’apprendre mes leçons…, de ne plus coller mes crottes de nez sous les chaises et de ne pas donner des coups de pieds à ma “Ma-tante-Julie” lorsqu’elle me préparait amoureusement des macaronis à la cassonade…, du sucre brun au lieu de fromage, pensez-donc !
Maintenant je regrette que ça n’existe plus…C’était mon Papa qui allait à la guerre de la file pour m’en rapporter un sachet à 2 francs.
Il dépassait par la droite pour tenter de s’imposer en début de file…
“C’est à qui, Missié”, criait le grand Monsieur noir de toutes ses dents blanches…
“C’est à moi”…, répondait une matrone en agitant un parapluie fermé.
Le ton montait, je perdais mon Papa de vue, je me sentais perdu, rattrapé de justesse par la main gantée de ma Maman qui me plaçait alors d’autorité devant tout le monde, ravalant l’impudente matrone au rang que lui conférait son arrivée tardive et néanmoins intempestive : à la queue, comme tout le monde.
Enfin, ils arrivaient, mes karabouya…, un plein cornet, au dessus duquel le grand monsieur noir en rajoutait une “rawette” pour faire bonne mesure et parce que j’avais les cheveux bouclés d’un petit ange.Alors, on rentrait…, à pied, on descendait la chaussée de Willemeau et on s’arrêtait entre l’église de tout en haut et notre maison de tout en bas, face à la Guinguette d’où s’échappaient les flonflons d’une fanfare…, chez mon Pépé…, Paul Imbert, marchand de vélos et motos, le Papa de ma Maman…, le héros du quartier depuis mai ’39 lorsque les gendarmes belges en déroute des “boches”, fuyaient au lieu de défendre, en menaçant mon pépé et ma future Maman de leurs armes pour lui voler des vélos…, et qu’il en avait assommé un d’un coup de clé anglaise, mon Pépé…, ce héros…
Laissez moi le croire…
Je t’aime mon Pépé, toujours…
Parfois je te parle encore, tout comme un jour les enfants de ma fille me parleront alors que je ne serais plus qu’un souvenir…
Avec mon sachet de karabouya, nous allions vers midi sonnante, chez Pépé et Mémé, au 59 de la chaussée, faire honneur au lapin à la moutarde… ou à la langue de bœuf ou de veau… qui mitonnaient dans une cocote en fonte, sur la plaque d’une énorme cuisinière à charbon… et du bouillon avant… avec du bouillie et l’os… et des grosses gaufres cassonade arrosées de muscat en fin de repas…, eine d’jatte ed’café tout bouilli dans’l’marabout en finale…
Beaux jours passés…
Je le disais à mon frère, Pascal : les dix ans qui nous séparent ont vu le temps se perdre…Le bonheur, on ne se rend compte qu’on l’a…, que lorsqu’on l’a perdu…
On sait que Dieu a toujours une tarte à la crème cachée dans sa manche.
On râle de se la prendre en pleine figure qu’on a maintenant, bronzée, blanche ou noire, puis on en rit avec d’autres couleurs parce qu’on n’aime pas saler l’apéro avec des larmes…
Les braves pas toujours malins ou beaux, ont aussi vite la main aux fesses qu’au cœur.
On râle de se la prendre en pleine figure qu’on a maintenant, grise, fripée ou sourire…, puis on en pleure avec moins de couleurs parce que les larmes remplacent ici les armes…
Plus personne ne sait plus si la vie est un post-scriptum ou un préambule.
On râle de se la prendre en pleine figure, qu’on a maintenant incolore, pâle ou multicolore…, puis on en meurt jusqu’au bout de l’héroïsme pour que les aimés et aimées s’en revivent …Il faut une infinie humanité pour supporter la vie…
Rire, c’est risquer de paraître fou…
Pleurer, c’est risquer de paraître sentimental…
Tendre la main, c’est risquer de s’engager…
Montrer ses sentiments, c’est risquer de s’exposer…
Faire connaître ses idées, ses rêves, c’est risquer d’être rejeté…
Aimer, c’est risquer de ne pas être aimé en retour…
Vivre, c’est risquer de mourir…
Espérer, c’est risquer de désespérer…
Essayer, c’est risquer de défaillir…
Mais nous devons prendre le risque, car le plus grand danger de la vie est de ne pas risquer.
Celui qui ne risque rien… ne fait rien… n’a rien… n’est rien !On est tous naïfs, mais si cette naïveté se perd, les meilleurs d’entre nous deviendront des morts vivants qui se mettent à jouer avec la guerre, le racisme, l’intolérance et l’exploitation des plus faibles.
Voilà…,
Maman est morte…, en même temps qu’elle a cessé de lutter…, que son cœur s’est arrêté…, j’ai entendu le silence…, palpé les riens de l’existence…, senti son corps flasque dans mes bras… et j’ai pleuré en maudissant la vie plus que la mort…Je vais sans doute, ce qui est un double sens, continuer à vivre parce que je m’illusionne encore de moi-même et de ma capacité surréaliste de vivre mes naïvetés qui ne me privent pas d’espoirs…
Mais, je sens comme une grande dépression m’envahir…
C’est que voyez-vous, chers toutes et tous…, l’humain n’est qu’un grand paquet d’illusions…, sans elles c’est le désespoir, comme si, en sortant du ventre de sa mère, on devinait déjà… qu’à peine né, on commence à mourir…
A l’Eglise de la cérémonie utilisée en “circonstance”… pour ne pas en finir avec une vie si chère, dans une arrière salle de café à défaut d’un Funérarium glacé… et aussi parce qu’elle jouxte le cimetière…, j’ai dit “Merci d’être là”… à une maigre assistance de proches… et j’ai déclamé plus ou moins le texte reproduit ci-avant…
Le jeune Abbé mystique en charge de “l’évènement” macabre à rétorqué plus tard dans son prêche-réponse, que Jésus était pauvre, qu’il avait été enterré dans une grotte à même la terre, qu’il n’y avait pas d’or ni de cloches sonnantes, ni faste, ni rien…, qu’on l’avait crucifié alors qu’il n’était que bonté…
À force… de vouloir dire mes contraires de chagrin et d’état du monde, il s’est fourvoyé dans un “bienheureux les pauvres d’esprit”… qui finalement résumait on ne peut mieux 2000 ans d’obscurantisme religieux…
“Les pauvres”… ça n’était pas suffisant, il fallait qu’il béatifie la bêtise, dans le genre : “Soyez crétins, stupides, idiots, croyez à ce qu’on vous dit et vous serez bienheureux dans l’Au-delà”…, ne manquait que le sempiternel évangile selon St-Matthieu et la “Lettre de St-Paul aux Corinthiens”…
Mais le bougre a quand-même fait sortir le thuribulum-thymiamaterium (l’encensoir) par sa thuriféraire et s’en est emparé pour enfumer lui-même le catafalque… et l’assistance…
Je précise que l’encens qui se consume sur des charbons ardents provient de résines végétales odoriférantes qui symbolisent la prière, la purification et la montée aux cieux, en référence au Psaume 40 : “Que ma prière devant toi s’élève comme un encens”…, la fumée provenant de l’encens qui monte vers le ciel est l’image de la prière adressée à Dieu.
L’encens a aussi une valeur médicinale et fait partie des offrandes des rois mages lors de la Nativité, avec l’or et la myrrhe)…, la fumigation des encens, en fonction de leurs propriétés respectives, libère dans l’atmosphère du Plan matériel une fumée parfumée (à l’odeur d’ailleurs plus ou moins agréable; elle ne l’est pas forcément toujours, le plus bel exemple étant celui de l’Assa Foetida), forme visible et olfactive de ce qui est libéré sur le plan éthérique et surtout le “Plan astral”.
L’encens ainsi répandu en fumée génère une puissante vibration dans l’environnement astral du praticien, vibration pure ou composite qui opère comme un filtre astral…, en effet, toute vibration, qu’elle soit noétique (en rapport avec la pensée), psychique, spirituelle, dans une certaine mesure radionique, ou de quelque origine magique, qui n’est pas de même nature que l’énergie libérée par la fumigation de l’encens utilisé, sera systématiquement stoppée par son effet de bouclier, ne laissant donc passer que les énergies de même nature que celle de l’élément, ou des éléments consumés…
Après cet enfumage, personne ne lui a baisé les pieds qu’il avait nus dans des sandales…, je lui ai dit ensuite, à ma façon, que c’était bien : “L’oraison vous mène à la déraison ! Le problème avec la première classe, peu importe le prix, en cas de crash on meurt tous ensemble”…
Tout ça pour qu’il soit heureux…, au moins une personne de cette affaire…, de toutes les manières, ma vieille Maman n’en avait cure, en double sens, elle était sourde… et morte…, à défaut d’esprit sain, le sien s’était asphyxié de toute une vie…
J’ai toujours apprécié les cocasseries, les absurdités de la vie où la mort fait rire et le pire ne fait jamais peur…, rien de pathétique, tout est humain, donc réaliste…, le déraillement percute l’amour, la mort et la morale…, faire le plein de rigolade comme on prend plaisir à siroter une menthe à l’eau par temps chaud…, en chaque chose, il faut introduire sa dose d’aliénation pour déraper un peu plus à chaque fois…, car, en cumulant le grain de folie de chacun, l’engrenage infernale déraille, la machine s’emballe, les névrosés sont soumis ou obsédés…
L’humain est ainsi : il veut contrôler ou il se laisse aller…, drogué ou hypocondriaque, obtus ou aveuglé, égoïste ou immature, le genre humain tente de conjurer son sort.
En résumé, la mort nous guette, on doit grandir seul…, d’ailleurs le monde est noir comme l’humour déjanté à donf…, chacun/chacune roule à tombeau ouvert vers sa destination : en finale, pour les survivant(e)s le deuil révèle leurs vérités…, la douleur de la perte se mélange à celle de la révélation.
Bref (pour en finir), nous sommes partis en convoi derrière le corbillard vers l’usine à crémation, lugubre comme il faut, mais propret, blanc…
On a écouté Bocelli, c’était beau et triste, puis le cercueil a disparu dans le sous-sol, on nous a fait sortir en précisant qu’on placerait l’urne dans le caveau ad-hoc ou se trouvait celle de mon père : “À 15h45 précises”…
Et on est parti déjeuner, d’un steak/frites/béarnaise/bleu…, dans le resto ou aimait aller Maman et sa sœur du temps ou “ça allait encore”.., on s’est dit que “c’était bien”, que “c’était une belle cérémonie”, que “Maman aurait aimé”…
A 15h45 il n’y avait quasi plus personne…, la pluie en faute, sans doute…, le froid…, toute une vie pour terminer dans une urne…
Le fossoyeur à placé celle de Maman à coté de celle de Papa et à scellé une dalle en pierre bleue…, c’est tout…, tout le monde a filé, je suis resté avec mon frère qui me demandait ce qui allait se passer…
Rien…, rien du tout…
Juste envie de pisser puis d’aller boire un café…, comme quoi…, le corps humain s’en f… de l’esprit…
Quoi qu’y disait encore l’Abbé en sandales de chanvres ?
Ah ! Oui !
“Bienheureux les pauvres d’esprit”…
Un prophète…, ou Dieu ?
Oui, c’est ça…, c’était sans doute Jésus qu’on n’a pas reconnu…
Je vous signale ne pas être du tout religieux malgré que j’ai passé mes études chez les Frères Jésuites à St-Luc en architecture… en fait ce sont plutôt eux qui m’ont dégoutté de la religion Chrétienne et ensuite de toutes les religions et des sectes et autres…
Qui plus est, ayant survécu à mes 5 décès (sic !), dont 3 il y a deux ans en réanimation au CHU de Fréjus ( de juin à août 2018), je sais que c’est comme s’endormir de fatigue tellement on en a ras-le-bol des conneries et des gens et des obligations débiles…
Autre fait qui me conforte dans ce rejet, ma mère et moi étions très attachés au point de savoir l’un/l’autre qui avait besoin de l’un/l’autre que ce soit joies ou réconforts ou besoins… et j’ai donc été là jusqu’au bout de sa vie à la réconforter dans mes bras ou en lui tenant la main…
Et bien lorsqu’elle est décédée, c’était terminé, plus de messages dans la tête, plus de dialogues cachés, plus rien, plus de télépathie… sans alimentation son ordi interne ne pouvait plus fonctionner… c’était terminé et rien n’est jamais revenu sauf les émotions de souvenirs aidés par une vidéo et/ou des photos…
Voilà…
Pour moi les religions ne poussent en rien vers l’avenir, elles ne sont que basées sur le passé et le rétrograde, les peurs, les menaces, la lobotomisation…
Elles sont responsables des destructions de diverses civilisations et de toute évolution… également de TOUTES les guerres…
Donc ne m’écrivez strictement absolument rien qui soit religieux, qui comporte des hallucinations dévotes, des croyances et autres prières…
Ni dieux, ni diables, et si nous ne comprenons pas tout, ce n’est pas très intelligent de vouloir compenser nos incapacités naturelles par des croyances inventées pour dominer les autres…