L’American Star était un paquebot transatlantique construit en 1939 pour la United States Lines, prévu pour la circulation sur la ligne Atlantique Nord.
En 1994, pris dans une tempête au large des Canaries, les liens de son remorqueur ne tinrent pas le coup et il s’échoua dans une baie sur la côte occidentale de Fuerteventura.
Longtemps, la partie de la proue encore visible tenait lieu d’attraction touristique, mais l’épave est depuis mars 2007 presque entièrement sous l’eau.
Ce paquebot a également porté les noms de SS America, USS Westpoint, SS Australis, SS Italis et SS Alferdoss.
Le projet de bateau à vapeur de William Francis Gibbs en Virginie fut mis en pratique dans le chantier naval Newport News Shipbuilding and Dry Dock Company le 22 août 1938 à Kiel.
Pendant la construction on rencontra des problèmes avec les cheminées : la cheminée arrière, qui était utilisée uniquement pour l’évacuation des fumées, ne parvenait pas à faire monter la fumée au-dessus des ponts, on dut alors la remonter de cinq mètres.
Un an plus tard, le 31 août 1939, on lançait le paquebot, baptisé SS America.
Celui-ci fut inauguré par l’épouse de Franklin D. Roosevelt, Eleanor Roosevelt.
Dans ce chantier naval, on construisit par la suite le SS United States, célèbre en raison du ruban bleu.
Un jour après le lancement, la deuxième guerre mondiale commençait.
Le 2 juin 1940 le bateau était livré à une entreprise d’armement.
Comme on ne pouvait pas employer ce paquebot comme prévu sur la ligne Atlantique Nord en raison de la Deuxième Guerre Mondiale, on le fit naviguer comme bateau de croisière sur les eaux américaines et entre les îles antillaises des Caraïbes.
Pour éviter qu’il soit considéré, dans les eaux neutres, comme une menace potentielle, son nom et un grand drapeau américain furent repeints sur ses flancs.
Pour sa première croisière, il est parti de New York le 10 août 1940 en direction des Antilles.
En 1942, à la suite de l’entrée en guerre des États-Unis, le paquebot a été réquisitionné par la US Navy, et affecté au transport de troupes.
On l’a alors rebaptisé USS Westpoint.
Pendant le temps où il a servi au transport de troupes, le paquebot a transporté en tout plus de 350.000 hommes et a parcouru une distance qui équivaut à quinze fois le tour de la Terre.
En seulement onze jours, on a multiplié par quatre sa capacité de passagers et sa coque, initialement noire et blanche, fut repeinte en gris.
Il a finalement surmonté la guerre sans trop de dommages.
À partir du 14 novembre 1946, il s’est mis à circuler sur la ligne New York-Le Havre, reprenant le service de transatlantique pour lequel il était initialement prévu.
Le 22 juillet 1946, à la fin de la guerre, le paquebot USS Westpoint a été rendu à la United States Lines qui, dans son chantier naval, le rebaptisa à nouveau SS America et le révisa pour environ 6 millions de dollars, lui conférant maintenant un déplacement de 26.314 BRT et une capacité de 1.689 personnes.
Il faisait de plus escale aux ports de Southampton, Cobh, et aussi Bremerhaven à partir du 25 octobre 1951.
À partir de 1960, on l’a réutilisé à nouveau comme bateau de croisière à cause du succès des voyages transatlantiques par avion.
Lorsque son successeur, le United States, de construction semblable, a battu son record de vitesse le 3 juillet 1951 et a pour cela remporté le Ruban bleu, il s’est trouvé un peu dans l’ombre de son frère.
En septembre 1963, le paquebot a été contraint à cause d’une discussion avec les représentants syndicaux sur les installations sanitaires à bord, d’interrompre temporairement ses voyages.
Jusqu’en février 1964, il s’est trouvé amarré à Hoboken, mais reprit son service par la suite.
Le SS America a été rebaptisé SS Australis et a été reconstruit à Piräus en un paquebot monoclasse pour 2.285 passagers, d’un déplacement de 26.485 BRT.
Les affaires ne marchant plus si bien, le SS America a été vendu pour 1,5 million de dollars à la Okeania SA, une branche d’activité du groupe D&A Chandris.
De plus, sa coque a été repeinte en blanc et ses cheminées en bleu, avec de chaque côté la lettre grecque X (Chi).
Le 20 août 1965 il effectuait son premier voyage, entre Piräus et Sidney, pour le compte d’une autre entreprise d’armement maritime.
Et à partir du 16 octobre, il a fait un périple autour du monde, depuis Southampton vers l’Australie et la Nouvelle-Zélande en passant par la Méditerranée, puis vers le Mexique par le canal de Panama, et a refait escale aux Caraïbes avant de retourner finalement à Southampton.
Cependant, les voyages en bateau perdant de leur succès des suites du boom de l’aviation, le SS Australis s’est remis à contracter des dettes et entama son dernier voyage sur cet itinéraire le 18 novembre 1977.
De 1969 à 1976, il navigua sous le pavillon de Panama, en transportant plus de passagers que n’importe quel autre liner.
Il a été ensuite retiré de la navigation en amarré à Timaru en Nouvelle-Zélande.
Début 1978, le paquebot a été vendu à la American Cruise Line, société dont le nom fut par la suite modifié en Venture Cruise Line.
Le SS Australis est arrivé le 19 mai à New York et a été à nouveau rebaptisé SS America.
Il a été de plus révisé et repeint en bleu.
Son déplacement était alors de 26.353 BRT.
En effet, bien que l’aspect extérieur du paquebot soit acceptable, le fait est que les conditions à l’intérieur étaient désastreuses.
La Venture Cruise Line avait l’intention d’utiliser le paquebot pour de courtes croisières, mais celui-ci n’en fit que deux, la première étant à destination de Martha’s Vineyard le 30 juin 1978, car il fut par la suite à nouveau mis hors de service.
Certaines parties du bâtiment n’étaient pas terminées, les matelas étaient vieux et pourris, des rats et des blattes en grandes quantités sillonaient le bord… et les sanitaires étaient hors de fonctionnement.
Pour parachever le tout, le paquebot était sur-réservé, ce qui effrayait encore plus les clients.
L’armateur, peu fier de cette situation, fut contraint d’amarrer le SS America à New York.
Peu après, le 20 juillet, la Venture Cruise Lines tombait en faillite.
Le groupe D&A Chandris le racheta à nouveau pour 1 million de dollars et le fit enregistrer sous le nom de SS Italis pour la Okeania SA.
En août 1978, le tribunal cantonal américain décida de vendre le SS America aux enchères.
Le bateau, déplacé à Éleusis, en Grèce, a reçu à cette occasion une révision générale lors de laquelle entre autres la cheminée avant a été éloignée, en réponse à la corrosion déjà très avancée.
Par ce biais, le profil du paquebot s’est trouvé modifié, ce par quoi les propriétaires espéraient de meilleures recettes.
Dès le milieu de 1979, le SS Italis a entamé des croisières autour de la Méditerranée.
Le plus souvent il transportait des latino-américains venant de Barcelone.
Cependant, le paquebot de 41 ans n’a pas longtemps poursuivi cette activité et a été amarré le 12 septembre à Éleusis.
Les câbles de remorquage avec lesquels il était tiré n’ont pas pu résister et se sont rompus.
Le 15 janvier 1994, le paquebot remorqué s’est trouvé au large des Canaries dans une tempête de force 11 à 12 sur l’échelle de Beaufort.
La tentative de fixer de nouveau les câbles de remorquage ayant échoué, le SS American Star se trouva emporté, sans pouvoir manœuvrer, vers la côte de Fuerteventura, où il s’échoua deux jours après sur la Playa de Garcey entre La Pared et Ajuy.
Peu avant, les quatre membres d’équipages qui se trouvaient sur le paquebot avaient été sauvés avec un hélicoptère.
À cause du fort ressac avec des vagues jusqu’à dix mètres de haut, l’épave s’est rompue en deux parties au cours des premières 48 heures, à son endroit le moins solide, c’est-à-dire au niveau des ascenseurs et de la cage d’escalier derrière la cheminée.
La partie avant a été conservée presque intacte jusqu’à fin mars 2007, mais au contraire la poupe s’est renversée sur son flanc bâbord quelques mois après l’accident et fut peu à peu détruite par le vent et la mer.
Sur des photos prises par satellite, on peut encore très bien reconnaître les contours de la poupe dans le sable.
Des morceaux de poupe sont encore visibles aujourd’hui dans le sable, du moins ceux que les nombreux visiteurs de l’épave n’ont pas emporté avec eux.
Le 6 juillet 1994, la bateau a été attesté comme étant totalement perdu et fut abandonné à la nature.
La Chaophraya Developement Transport Company fut dédommagée en conséquence.
Certains bruits courent selon lesquels tout cela ne serait qu’une tromperie destinée à gagner l’argent de l’assurance, mais rien n’en atteste.
Quelques jours seulement après l’échouement, des habitants partaient en petits canots récupérer tout ce qui avait une valeur sur le paquebot.
Au cours des nombreuses tentatives d’escalade du paquebot, plusieurs personnes ont perdu la vie en raison des dangers que l’épave présente ainsi que des courants marins dangereux à cet endroit.
Dès le premier moment, quand on arrive à jeter un coup d’œil sur sa cheminée restante à travers les rochers de la plage.
Elle est vraiment impressionnante, cette épave…
Et puis, lorsque l’ensemble de l’avant du navire, lentement, apparaît, on est comme… abasourdi par la beauté de la scène.
L’épave est comme un bateau fantôme échoué dans la baie, d’un aspect sombre et lugubre malgré le soleil. On peut seulement imaginer à quoi elle peut ressembler au cours des différentes conditions météorologiques.
C’est une vision dantesque et inimaginable pour qui ne l’a pas vue.
En dépit de mes vaines recherches pour découvrir le reste de l’épave, la partie arrière…, je suis soulagé de ne pas avoir fait ce long voyage pour rien, la partie avant est magnifique, elle est toujours là, malgré les tempètes.
Fuerteventura est devenue célèbre grâce à cette épave…
Dès le début, l’Amérique a été fière de ce navire lançé en août 1939 comme le plus grand des “Luxury Liners“, avec une longueur de plus de 220 m pour les plus de 1.000 passagers.
Presque 70 ans d’histoire sont juste en face de moi, même si les quinze dernières années sur cette plage sont les plus tristes de l’American Star…
En 1941, le paquebot fut réquisitionné par l’US Navy et rebaptisé West Point… et transformé en transport de troupe.
Dans les années ’80, le déclin du navire a commencé.
De 1946 jusqu’à la fin des années ’70, le navire a été en opération en utilisant divers noms.
En 1994, il a débuté son dernier voyage pour subir une longue agonie vers son repos définitif à la Playa de Garcey, comme un bateau fantôme, qui sera connu sous le nom d’American Star.
Beaucoup de sources suspectent une fraude à l’assurance en raison de la route initialement prévue vers la Thaïlande en contournant l’Afrique au cours de la saison des tempêtes !!!
En janvier 1994, l’American Star a été remorqué pour son dernier voyage.
Il est un fait que le câble de remorquage s’est rompu lors d’une des tempêtes de saison et que le bateau a dérivé hors de contrôle en direction de la côte ouest de Fuerteventura où il a finalement échoué à la Playa de Garcey le 18 janvier 1994…
Les deux années suivantes, la section arrière a tourné à son tribord (vers la terre), puis s’est reporté sur bâbord et a été détruit par le vent, les vagues et les marées…, de sorte que les restes ne sont pas visibles à marée basse.
Dans les 48 heures, le bateau s’est disloqué.
La partie avant est restée, mais la dégradation a continué sans relâche.
Je suis arrivé à Pajara d’où j’ai suivi la route de La Pared.
En ce dimanche, comme chaque année, dans le but de “couvrir” la fin de l’American Star, je suis parti de El Cotillo, mais cette fois-ci, j’ai voulu utiliser la plus longue route passant par La Oliva, Tefia et Betancuria vers le sud.
Après environ 3 km, j’avais atteint le chemin de terre en tournant à droite (N28, W014 ° 35, 14 °).
Il ne reste plus rien d’autre que les photos, la mer et le vent qui souffle en hurlant sa victoire…
Si vous avez l’intention de venir voir, subjugués par la beauté des photos, c’est trop tard, l’épave a définitivement coulé, totalement détruite…
Mais, pour moi, en ce dimanche de 2004, je sentais que c’était la dernière fois…
Un signe visible y indique clairement qu’on entre alors dans une zone interdite appartenant à l’armée espagnole.
Je n’ai donc pas manqué le tournant de la route principale, je suis arrivé à un autre chemin de terre peu de temps ou j’ai tourné vers la droite.
L’American Star, échoué au passage Fuerte sur la côte ouest, évidemment, ne peut pas être interdit d’accès par les militaires espagnols !
À ce point, pas question de faire demi-tour afin d’obéir aux indication mentionnées !
Il ne l’a d’ailleurs jamais été puisque les militaires ont fermé les yeux et laissé faire puisque l’American Star était la plus grande attraction de l’Ile…
Il ne me restait plus qu’à marcher les derniers mètres jusqu’à N28, 35 ° W014, 18 °…
Sur le reste des kilomètres sur la route de terre, il n’y a pas eu de problèmes avec le petit 4×4 de location et, après environ une demi-heure, j’étais enfin arrivé en vue de l’épave…
La dernière partie prouve ce que tout le monde peut lire partout sur la Playa de Garcey et son bateau fantôme…
Ce dimanche, j’étais pratiquement seul sur la plage.
On peut difficilement résister à l’atmosphère quelque peu surréaliste de cette sombre plage qui jette un sort sur ses visiteurs.
La partie avant de l’épave rouillée était toujours aussi impressionnante.
En fait, on vit véritablement quelque chose d’irréel, car ce fantôme grince et le vent y mugit tandis que le ressac fait imperceptiblement vibrer la vieille carcasse…
Il faut vraiment avoir été là pour comprendre cette magie …
Même si, sur cette plage isolée sombre IL n’y a plus d’indication à la restriction de l’accès de l’épave, on est censé le savoir.
Selon des ouï-dire, des personnes auraient été arrétées et menacées de grosses amendes pour avoir voulu monter sur l’épave.
Néanmoins, au cours des quinze dernières années que le navire se trouve à la Playa de Garcey, tous les individus audacieux ne se sont pas tenus à l’écart de cette aventure…
Seulement quelques jours après son échouage, des gens curieux, les habitants et les militaires espagnols habitants les environs s’étaient déplacés pour sauver (voler) tout ce qui n’était pas cloué ou vissé.
Et ces visiteurs ne sont pas les seuls là, échoués devant l’ancien paquebot de luxe.
L’épave a été pillée et son intérieur a été “mis à la terre”, avec tout ce qui pouvait rester à flot en utilisant des matelas et des planches de surf en plus des bateaux de pêche pour cette entreprise…
Les environs de l’épave sont connus pour leur danger en cause des courants.
Cette aventure a coûté de nombreuses vies;
Ils ont tué de nombreux nageurs, surfeurs et autres aventuriers audacieux maintenant appartenant à l’équipage du navire fantôme…
Cet article évoque aussi l’abandon de l’épave et affirme que certaines nuits de clair de lune, le vent soufflant du Sahara, on entend les cris désespérés des malheureux morts…
S.Thomas, un journaliste, a appelé à juste titre cette épave comme étant une sorte d’Hollandais-volant dans un de ses articles !
Cher S.Thomas, c’étaient des Hippies drogués ce soir-là, car le Sahara est à l’opposé du site de l’île…
Ensuite, on arrive de nouveau à la conclusion que le monde est petit et que la réalité peut être encore plus profane…, évoquant l’histoire de fantômes autour du navire, le visiteur oublie tout à cause de l’impressionnante épave.
En raison de l’étrange mélange de la fantaisie et de la réalité en cet endroit, il est difficile de rester proche de la plage tellement on est attiré par l’épave.
En face du navire, de nombreuses parties sont soigneusement empilées, des morceaux de laiton, des tas de ferraille.
Comparant les photographies, à partir du bord inférieur de la coque, on constate que dans les dernières années, en particulier pendant les fortes tempêtes de l’hiver 1999/2000, que la partie arrière du navire continue à se briser.
La détérioration causée par l’impitoyable océan, dans le temps qui passe, est très visible.
Vous pouvez l’imaginer, elle est à court de temps.
La partie arrière de l’American Star ne va plus résister aux forces de la nature que pour une courte période de temps car la muraille du navire du côté bâbord de la partie avant (la partie tournée vers l’océan), est pleine de trous maintenant.
Un pick-up avec un panneau “American Star Tour” en tête…
Perdu dans mes pensées, je reviens après un long moment au bord de la route en terre battue et je constate que, dans l’intervalle, une rangée de jeeps, ainsi qu’une voiture de tourisme sont venues se garer près de mon 4×4 de location…
Au volant, un original, un croisement entre un motard et un bûcheron que je reverrai à nouveau plus tard dans Pajara où je vais finir d’écrire mes impressions de la Playa de Garcey…, avec un verre de vin rouge… Canaries, je vous aime, prenez soin des fantômes de l’American Star…
SS AMERICA, le navire fantôme… from Patrice De Bruyne on Vimeo.
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