HMS Bounty, une légende…
La Bounty (HMAV Bounty, His Majesty’s Armed Vessel Bounty), ou encore HMS Bounty, (His Majesty’s Ship Bounty), était une unité de la Royal Navy britannique.
Cette frégate est entrée dans l’histoire en raison de la mutinerie d’une partie de son équipage le 28 avril 1789.
Le féminin (la Bounty) a semble-t-il été généralement utilisé en français, soit parce que Bounty signifie “Bonté”, soit par simple respect de l’utilisation systématique du féminin en anglais pour les noms de navires.
Jules Verne entre autres a utilisé le féminin pour intituler son roman de 1879.
L’Encyclopædia Universalis utilise également le féminin, de même que la traduction actuelle de la trilogie de Nordhoff et Hall relatant l’épopée de la Bounty.
Pourtant, les titres français des trois films (1935, 1962 et 1984) utilisent le masculin… et l’impact sur le public francophone a été si fort que le genre a basculé dans le langage courant, passant du féminin au masculin, bien que le langage universitaire ou spécialisé continue à utiliser le féminin d’origine (par exemple, pour la traduction du journal de James Morrisson en 1963).
L’indépendance des treize colonies britanniques d’Amérique du Nord mettant fin au lucratif commerce triangulaire dénoncé par les Britanniques à la fin de la guerre malgré la réprobation des États-Unis, mais aussi des planteurs des îles…, ceux-ci peinent à trouver de nouvelles sources d’approvisionnement pour nourrir leurs esclaves, le prix des denrées alimentaires devenant excessif.
Le naturaliste Joseph Banks se souvient alors avoir observé, lors de son voyage avec le capitaine Cook sur l’Endeavour, les Tahitiens se nourrir des fruits de l’arbre à pain.
Ces derniers, une fois cuits, présentent une chair blanchâtre semblable à de la mie de pain.
Les problèmes d’approvisionnement des esclaves aux Antilles lui laissent entrevoir l’intérêt qu’il y aurait à introduire et acclimater l’arbre à pain.
La Royal Society en soumet le projet au roi George III, qui l’accueille avec enthousiasme.
L’Amirauté rachète un navire (La Berthia) et, sur les recommandations de Joseph Banks, nomme le lieutenant William Bligh, alors officier en demi-solde qui est passé à la marine marchande.
Ce dernier doit cette recommandation à ses qualités d’excellent marin…, au fait qu’il a navigué avec Cook comme maître d’équipage sur le HMS Resolution… et s’est lié d’amitié avec Joseph Banks.
Avant son achat par la Royal Navy, le 26 mai 1787, la Bounty était un navire charbonnier du nom de Bethia, une frégate de charge de 250 tonneaux construite en 1783, utilisée comme charbonnier, et rachetée en mai 1787 par la Royal Navy pour la somme de 2.600 £.
Elle est renommée “HMS Bounty” le 8 juin 1787 (les superstitieux ne manqueront pas de noter que le fait de changer le nom d’un navire porte malheur).
Cette frégate a vu ses 3 mâts raccourcis et son lest allégé sur les ordres de Bligh afin de pouvoir affronter le cap Horn.
Le 16 août William Bligh est nommé commandant de la Bounty qui sorti des chantiers de Deptford le 3 septembre 1787.
Les mensurations de la Bounty sont les suivantes : longueur = 26 m, maître bau = 7,60 m, tirant d’eau = 3,50 m, déplacement = 215 tonnes.
La Bounty est donc une petite frégate : en comparaison le navire du capitaine Cook L’Endeavour déplaçait 370 tonnes…
La Bounty est aménagée spécialement pour mener à bien sa mission : les cabines arrières sont remplacées par un faux pont destiné à héberger les plants d’arbre à pain.
Le plancher est doublé de plomb afin de permettre l’arrosage des plants sans inonder le bâtiment… et équipé de tuyaux permettant de récupérer l’eau d’arrosage, pour la recycler, .
Le 16 août 1787, le lieutenant de vaisseau William Bligh prend le commandement de la Bounty.
Le navire appareille le 23 décembre 1787.
Le début de la traversée est marqué par une tempête qui oblige le navire à relâcher à Ténérife pour réparer et ravitailler.
À cette occasion éclate le premier conflit entre le capitaine Bligh et son équipage : suite à la disparition de fromages, Bligh en supprime la ration quotidienne.
L’équipage grogne car il suspecte Bligh d’avoir détourné ces fromages à son profit.
Il fait ainsi procéder à la fumigation et à l’aération des entreponts, ainsi qu’au séchage des affaires personnelles.
Au cours de la traversée de l’Atlantique Sud, les mesures d’hygiène prises par Bligh permettent de ne déplorer aucun malade.
Afin d’économiser la nourriture, Bligh décide de remplacer les deux livres quotidiennes de pain par une livre de citrouilles achetées à Ténérife.
La répugnance de l’équipage vis-à-vis des citrouilles avariées provoque un nouvel accès de colère de Bligh.
En avril, la Bounty se présente au cap Horn. Pendant un mois entier, au milieu de la tempête, la Bounty essaie de passer le Horn.
Les pompes sont mises en action toutes les heures.
Au bout de trente jours de combat, Bligh renonce et décide de rallier Tahiti en passant par le cap de Bonne-Espérance.
Le 23 mai 1788, la Bounty passe le cap de Bonne-Espérance où elle relâche durant un mois pour procéder à des réparations, permettre à l’équipage de prendre un peu de repos et compléter le ravitaillement.
Le 20 août la Bounty aborde les côtes de Tasmanie, à la pointe sud-est de l’Australie, pour se réapprovisionner.
Un matelot décède des suites d’une infection.
Le 26 octobre 1788, après dix mois de traversée, la Bounty touche la pointe Vénus au nord de Tahiti après 27.000 mille marins (50.000 km).
L’accueil des Tahitiens, qui se souviennent des passages de Cook et de celui du capitaine Bligh, est chaleureux, mais rapidement les vols continuels des Tahitiens, des “chapardeurs nés” d’après James Cook, qui échangent en fait sans demander, considérant les biens matériels comme futiles…, obligent l’équipage, méfiant, à surveiller le navire au mouillage.
Néanmoins la douceur des insulaires, leur grande libéralité de mœurs, la facilité du troc et la beauté de l’île contrastent fortement avec la rudesse des épreuves que l’équipage venait de traverser et le caractère inflexible et coléreux du capitaine Bligh.
Bligh obtient de Tinah, le chef des Tahitiens, l’échange de plants d’arbres à pain contre des hachettes, limes, vrilles, scies et miroirs.
La traversée ayant été plus longue que prévue, la Bounty est arrivé à la mauvaise saison et Bligh est contraint de prolonger son séjour sur l’île : la récolte des arbres à pain va durer six mois.
Ils seront conservés dans des pots, certains dans des paniers spéciaux… et placés dans l’entrepont de la Bounty, spécialement aménagé pour le transport.
Le chirurgien du bord, grand buveur, décède durant cette période.
Quelque temps plus tard, la décision de Bligh de s’approprier tous les porcs que l’équipage a ramenés à bord provoque de nouveaux incidents.
Les rapports entre Bligh et son équipage se dégradent un peu plus.
En janvier 1789, le capitaine d’armes et deux matelots désertent dans le canot du bord en emportant des armes, des munitions et des provisions. Pourchassés, ils se rendent le 22 janvier.
Malgré leur repentir, le capitaine Bligh les condamne à 24 coups de fouet (le chat à neuf queues) pour le capitaine d’armes et 48 coups pour les matelots.
Cette punition est très mal acceptée par l’équipage.
Les officiers subissent également les réprimandes de Bligh.
L’accès de colère suivant de Bligh est déclenché lorsque l’on découvre que des voiles ont moisi dans la soute (inondée par les pluies car elle n’était pas étanche).
Bligh accuse l’équipage de négligence vis-à-vis de l’entretien des voiles.
Les hommes sont démoralisés par toutes ces injustices.
La Bounty quitte Tahiti le 5 avril 1789.
Le 28 avril, Fletcher Christian déclenche la fameuse mutinerie…, onze des 42 membres d’équipage suivent la mutinerie et 31 restent fidèles au capitaine Bligh qui embarque à bord d’un canot avec 18 hommes, les autres doivent rester à bord pour aider à la manœuvre.
Le capitaine Bligh réussit l’exploit d’emmener le canot de 7 mètres surpeuplé jusqu’à Timor, soit un voyage de 3.600 milles marins (6.700 km) en 41 jours.
Les mutins se dirigent vers l’île de Tubuai où ils essaient de s’installer.
Trois mois après, ils retournent à Tahiti pour y déposer 16 membres d’équipage, dont l’officier Peter Heywood.
Fletcher Christian, huit hommes d’équipage, six Tahitiens et onze femmes, dont une avec un bébé, s’embarquent à bord de la Bounty en espérant échapper à la Royal Navy.
Ils débarquent sur l’île Pitcairn, choisie car elle est mal répertoriée sur les cartes maritimes de l’époque, et brûlent le navire le 23 janvier 1790 (Cette date est célébrée chaque année dans l’île Pitcairn).
Les mutins de Pitcairn finissent par massacrer les Tahitiens mâles puis, l’un d’eux ayant fabriqué un alambic de fortune, ils se mettent à l’alcool et commencent à s’entretuer.
Le sort des mutins, recherchés par la Royal Navy, reste inconnu jusqu’à ce qu’un baleinier, le Topaz, s’arrête sur l’île pour prendre de l’eau en septembre 1808.
Un seul mutin, John Adams, est encore en vie, avec dix femmes et leurs enfants.
Les mutins restés à Tahiti offrent quant à eux leurs services de mercenaires et fournissent des armes au clan du chef Tu, participant ainsi à la création de la dynastie Pomare.
Ils sont capturés en 1791 par un vaisseau britannique venu les chercher : le Pandore.
Enfermés et enchaînés, certains périssent dans le naufrage du vaisseau après son départ pour la Grande-Bretagne.
Les survivants du naufrage doivent encore survivre au retour qui se fait dans des conditions déplorables.
Le procès en Grande-Bretagne est retentissant.
Bligh, rentré le premier, a déjà publié sa version des faits.
Bien que sa sévérité soit connue dans la Navy et jugée tyrannique, l’opinion publique lui était largement favorable.
Les témoignages s’accumulent, plus ou moins confus en ce qui concerne le rôle précis de chacun lors de la mutinerie.
Certains n’échappent à la potence que grâce à la clémence du roi.
Luis Marden a découvert l’épave de la Bounty au large de l’île Pitcairn en janvier 1957, quelques parties du navire ont ensuite été extraites, dont une des ancres.
Deux répliques de la Bounty ont été construites pour les besoins du cinéma.
La première réplique a été lancée en 1960 en Nouvelle-Écosse pour le tournage du film Les Révoltés du Bounty de Lewis Milestone avec Marlon Brando et Trevor Howard.
Depuis, le navire a fait des apparitions dans plusieurs autres films, dont Pirates des Caraïbes : Le Secret du coffre maudit avec Johnny Depp, et des séries télévisées ou documentaires historiques.
Cette réplique coule le 29 octobre 2012 au large de la Caroline du Nord (sud-est des Etats-Unis) en raison de la forte mer soulevée par l’ouragan Sandy, qui a fait de nombreux morts aux Etats-Unis et au Canada (après les 67 victimes dans les Caraïbes les jours précédents, aura ainsi eu raison du romantique trois-mâts).
Le naufrage a fait un mort (Claudene Christian, 42 ans) et un disparu (le capitaine du navire Robin Walbridge, 63 ans), quatorze des seize membres d’équipage du navire ont pu être secourus.
Son propriétaire a expliqué qu’il avait perdu contact avec l’équipage tard le dimanche.
Le quartier général des gardes-côtes américains, basé à Portsmouth en Virginie, avait ensuite reçu un appel de détresse du bateau qui était alors privé de courant et ne parvenait plus à pomper l’eau entrée dans le navire.
Les marins l’ont abandonné le lundi matin après avoir enfilé des tenues de survie pour les eaux froides et des gilets de sauvetage puis lancé dans la mer deux radeaux de sauvetage.
Sur place, la proximité de Sandy entraînait des vents de 65 km/h et des vagues hautes de plus de cinq mètres.
Une seconde réplique, construite en 19789 en Nouvelle-Zélande pour le film Le Bounty de Roger Donaldson avec Mel Gibson et Anthony Hopkins, est depuis 2007 utilisée à des fins de loisirs à Discovery Bay (Hong Kong)…
Cette célèbre affaire fut plusieurs fois adaptée et déformée au cinéma.
Dans la version de 1935, Charles Laughton incarne Bligh qui est devenu (capitaine), à ses côté, Clark Gable est Fletcher.
Selon les canons hollywodiens de l’époque, les caractères sont tranchés et la réalité romancée pour une fin relativement heureuse : les mutins recommencent une nouvelle vie après avoir détruit le bateau.
La seconde version est plus fidèle à l’histoire d’origine et Fletcher périt tragiquement dans l’incendie du navire.
En 1983, une ultime version (le Bounty de Rogers Donaltson) tenta sans grand succès de remettre l’histoire au goût du jour, mal relevée par un Mad Max des mers…, Mel Gibson y incarnant un lieutenant Fletcher fade et sans panache…
Les révoltés du Bounty (1962)
C’est l’histoire d’un coup de foudre et d’un naufrage financier, version BRANDO…
Contacté pour reprendre le rôle du plus grand séducteur de l’écran (celui de Clark Gable à l’époque), Marlon Brando accepte à la condition d’avoir un droit de regard sur le scénario, ce qui lui est accordé avec un cachet de 500.000 dollars, 10% sur les recettes et… retenez-bien ce détail : 5.000 dollars par jour de dépassement…
Dès l’origine, les problèmes se multiplient…
Brando refuse les premières moutures de l’histoire, exigeant que soit inclu la fin tragique des mutins s’entre-tuant sur le lugubre îlot de Pitcairn.
La production commet l’erreur de faire construire un véritable bateau au lieu des habituels “habillages” des navires existants.
Lorsque le Bounty (qui à lui seul, vaut 750.000 dollars) arrive à Tahiti avec deux mois de retard, deux incendies se sont déclarés à bord, qui l’ont gravement endommagé…
Et Brando continue, pied à pied, à défendre sa conception du personnage de Crhistian Fletcher.
Donnons-lui raison, là où Clark Gable incarnait un héros pur et dur s’opposant à l’abominable capitaine Bligh (Charles Laugthon), Brando imagine un dandy méprisant, un bellâtre arrogant peu à peu gagné à la cause des matelots opprimés.
En le rendant quasi insupportable au départ, il veut mettre en évidence une conversion politique.
Ainsi se montre-t-il à la fois perspicace et fidèle à ses opinions.
La suite, révélera aussi son entêtement et ses lubies…
Mais pour l’instant, Marlon est heureux…, il vient de découvrir, à Tahiti, un petit paradis pour l’épicurien qu’il n’a cessé d’être.
Avec l’imposante équipe de technicien qui ont envahi (on pourrait dire accaparé) cette île de rêve, il s’installe dans un décor de carte postale et une atmosphère de fête, les paysages sont admirables, et surtout les filles d’une extravagante disponibilité…
Son ex-femme, Anna Kashfi, dans “Brando au petit déjeuner” (editions Buchet/Chastel), prétend que des lots entiers de pénicilline sont acheminés pour protéger l’équipe de tournage et ajoute, perfide que : “la seule manière de trouver une fille non-contaminée est d’attendre à la sortie de l’école celle qui porte de grosses lunettes et un paquet de livres”…
Mais il est difficile d’ajouter foi aux affirmations d’une ex-épouse en procès, d’autant plus jalouse que le beau Marlon est tombé fort amoureux de la ravissante indigène qui lui donne la réplique.
La jeune Tarita abandonne son compagnon, un chef cuisinier, pour la star américaine, laquelle lui prodigue des conseils de grand professionnel, tandis qu’elle lui voue une admiration amoureuse qui durera bien au-delà d’un tournage mouvementé …
Les éléments, en effet, se liguent contre le respect du planning et des pluies torrentielles condamnent une armada d’artistes et de techniciens à de longs jours d’inactivité…
A l’intérieur du groupe, le climat se détériore également et Marlon Brando transforme insidieusement des remarques au départ judicieuses en épuisantes escarmouches avec son metteur en scène.
Chaque bribe de dialogue, parfois chaque mot, donne lieu à d’interminables débats auxquels assistent goguenards, les autres comédiens désœuvrés.
Ainsi, Richard Harris se heurte-t-il violemment à Brando dans les scènes qui les réunissent et Trévor Howard (Bligth) y perdra son flegme légendaire…
Il est vrai que Carol Reed, le premier réalisateur pressenti, a très vite quitté le tournage.
Lorsqu’il est remplacé par Lewis Milestone qui a pourtant la réputation d’un vieux dur à cuire, il ne faudra pas huit jours à Brando pour exaspérer le vieux lion et finalement le confiner à un rôle de simple témoin muet et sarcastique….
Tandis que la troupe toute entière est peu à peu contaminée par l’indolence des mœurs locales…, Marlon Brando multiplie les caprices et les facéties les plus étranges.
Qu’il passe ses nuits à jouer du tam-tam ne gêne que ses voisins, mais qu’il abuse de la cuisine locale au point de grossir de vingt kilos nécessite pour les raccords des prodiges de maquillages et d’éclairages…
Plus tard Lewis Milestone déclara même que l’acteur se présentait sur le plateau avec des boules quiès dans les oreilles afin de n’entendre ni ses partenaires ni son metteur en scène…
Bref, le Bounty prend l’eau de toutes parts bien avant que l’on tourne les scènes de naufrages et, comme le temps passe, Brando commence à toucher ses fameuses indemnités de retard !
Il en coûtera à la production 750.000 dollars qui s’ajouteront au devis initial…
Le comble… c’est qu’au vu du premier montage, la fin lui est toujours insatisfaisante…
Lewis Milestone finit par partir, définitivement écœuré.
Georges Seaton qui, à sa demande, ne sera pas re-édité au générique, accepte de tourner les deux semaines supplémentaires nécessaires avec un Brando soudain redevenu coopératif au point de travailler gratuitement pour obtenir une conclusion qui lui convienne et pour couper court aux mauvaises langues qui, dans la presse, commencent à lui “faire porter le chapeau“…
Mais ce sera peine perdue et le comédien endossera, en grande partie, injustement, la responsabilité d’un lourd échec commercial…
Hollywood a donc trouvé son bouc émissaire et Brando entamera sa traversée du désert et en même temps une idylle sur une île de rêve avec Tarita.
Détail savoureux : Pour tourner ce film, il avait refusé le rôle de Lawrence d’Arabie !
Pour en lire et voir plus sur Marlon Brando : https://www.gatsbyonline.com/main.aspx?page=text&id=13&cat=cinema