Le Phocéa (ancien nom de Marseille en grec ancien) (baptisé à l’origine Club Méditerranée) est un bateau de course transatlantique en solitaire de 4 mâts, 1.000 m2 de voilure, 75 m de long, construit pour le navigateur Alain Colas en 1976.
Il s’agissait de l’un des bateaux de course parmis les plus grands, parmis les plus rapides du monde… et doté d’une technologie la plus à l’avant-garde imaginable avec 30 nœuds en vitesse de pointe.
Alain Colas (recordman du tour du monde à la voile en solitaire de 1973 en 169 jours sur son Pen Duick IV “Manureva“), a fait construire ce navire avant-gardiste par Alain-Colas-Tahiti SA et par l’architecte naval Michel Bigion (créateur de Pen Duick IV et Pen Duick V) à l’Arsenal de Toulon.
Il a financé le tout par une exceptionnelle capacité à solliciter des sponsors…
Bateau unique et révolutionnaire, il est baptisé au départ Club Méditerranée.
Il est doté d’innovations technologiques révolutionnaires pour l’époque : sondeur bathymétrique, loch, radar, décodeur météo, VHF et BLU, calcul de position par 6 satellites de navigation américains Sylosat avec une précision de 300 m.
Le bateau est entièrement automatisé par un système hydraulique pour être manœuvré par un seul navigateur, pour permettre d’effectuer la Transat anglaise (transatlantique en solitaire) et le tour du monde en solitaire.
En 1978 Alain Colas est porté disparu en mer le 16 novembre alors qu’il participe à la Route du Rhum sur son Pen Duick IV “Manureva“.
Son épouse Teura Colas hérite alors de sa société et de ses bateaux laissés de nombreuses années à l’abandon à Tahiti.
En 1982, alors au sommet de sa popularité médiatique et de son ascension sociale, l’homme d’affaires politicien Bernard Tapie rachète Club Méditerranée et la société Alain-Colas-Tahiti SA de Teura Colas dont il fait une filiale de son groupe.
Il rapatrie l’épave du bateau à Marseille depuis Tahiti où il le fait entièrement restaurer et transformer en palace de luxe flottant.
Il veut faire du Phocéa le plus beau voilier du monde, un formidable outil de promotion et le symbole éclatant de sa réussite avec quatre ans de rénovation complète pour un coût de 40 millions d’€uros.
Rien ne sera trop beau pour ce yacht, rebaptisé le Phocéa.
Marseille est la préfecture du département des Bouches-du-Rhône dont il veut devenir maire et député.
Le Phocéa est alors ancré dans le Vieux-Port de Marseille face à la mairie de la ville.
Le 23 mai 1987, à titre d’inauguration, il épouse Dominique Mialet-Damianos, d’origine grecque, à son bord en Grèce durant une cérémonie privée avec quelques amis, célébrée par un pope orthodoxe grecque et effectue sa première croisière en Méditerranée à son bord pour son voyage de noce.
En 1988 Bernard Tapie bat personnellement le record du monde de la traversée de l’Atlantique en monocoque avec ce bateau en juin.
Ce navire de rêve lui revient à 9 millions d’€ par an de frais d’entretien + 75.000 € de frais divers par jour de croisière… et permet ainsi à Bernard Tapie de ne pas payer d’impôt en 1990 et en 1992… grâce au déficit de la société FIBT (holding des biens personnels de la famille Tapie en nom personnel).
Mais en 1994, il est poursuivi à ce titre pour “l’affaire du Phocéa” par le fisc et inculpé par la juge Eva Joly de la 11ième chambre correctionnelle du tribunal de Paris à 12 millions de francs Français d’amende pour abus de biens sociaux et fraude fiscale (9 millions d’€uros).
http://www.ina.fr/archivespourtous/index.php?vue=notice&id_notice=CAB94067092
En juillet 1997, à la suite de la faillite de Bernard Tapie dans ses nombreuses affaires financières, le Phocéa est racheté 6 millions d’euros par la femme d’affaires milliardaire libanaise Mouna Ayoub (ex-épouse du milliardaire Nasser Al-Rashid, homme d’affaires promoteur immobilier Saoudien et ami personnel du roi d’Arabie saoudite Fahd Ben Abdel Aziz Al-Saoud (auprès de qui, via son fils, j’ai acheté deux Panther deVille).
Elle en fait alors son adresse personnelle et le loue par semaine à partir de 175.000 € (tarif basse saison) et 196.000 € (tarif haute saison) pour des clients fortunés.
Avec des vitesses pouvant atteindre les 30 noeuds, (aussi bien qu’un transatlantique) il est également l’un des plus rapide.
Avec ses 75m, le Phocea est l’un des plus grands yachts privés naviguant dans le monde.
Il est adapté aux standards les plus élevés, avec tout le goût et le luxe que son aspect extérieur exige. L’intérieur complimente ses lignes lisses et comporte une combinaison magnifique du panneautage, du parquet et de la marqueterie.
Les invités peuvent se détendre dans le sauna ou s’entraîner dans le gymnase.
Le Phocea est un yacht véritablement unique qui fait tourner des têtes là où il va.
Il est maintenant à vendre pour 25 millions d’€uros…
Mouna a écrit un livre : “La vérité“, à l’intention de ses cinq enfants, afin de rétablir la vérité, sauver son honneur à leurs yeux et leur faire le souvenir qu’elle les aime plus que tout au monde.
En Arabie Saoudite et jusqu’au Liban de sa jeunesse, on a fait de Mouna Ayoub une femme “désobéissante“, indigne, passible des pires condamnations depuis qu’elle a jeté son voile.
Plus encore que sa liberté si durement acquise, plus que la fortune, qui ne saurait faire oublier ses souffrances et ses humiliations, elle a vécu et vit encore une aventure exceptionnelle où l’amour s’est vu étouffé par les interdits d’un intégrisme rétrogade, où l’humour l’a sauvée du désespoir et où sa bosse du commerce lui a procuré la clé des champs.
Mouna Ayoub s’excuse de ses trois quarts d’heure de retard, depuis sa salle de bain …
– J’arrive, j’arrive, Patrice, ne t’inquiéte pas !
Un temps que j’ai mis à profit pour contempler, dans une pièce spécialement aménagée à coté de sa chambre, une trentaine de somptueuses robes du soir disposées sur des mannequins en bois, tels des soldats habillés de soie.
Des robes dessinées pour celle qu’on surnomme “la femme la plus riche du monde“.
Soudain, la voici qui apparaît : pantalon noir “Chanel“, chemisier blanc en soie “Tse“, chaussures “Dolce & Gabbana“… et pas de soutien-seins (pourquoi dit-on “gorge” alors que c’est pour les seins ?)….
– Les actions de Bill Gates sont sur la pente descendante, la reine d’Angleterre paie des impôts depuis dix ans, et même les Grimaldi-Monaco sont au bord du redressement judiciaire….
– Sans doute ne le dis-tu pas sans dépit…
– Oui Mouna, car même si les plus riches nous lâchent, sur qui compter ?
– Et c’est bien pour ne pas te laisser dans cette misère… intellectuelle… que j’ai pensé cette semaine t’offrir la possibilité d’une chronique dans ton site-web GatsbyOnline sur la vraie riche la plus hilarante de la saison : Mouna Ayoub…, moi…, tu écriras que je suis facile à reconnaître car je ne sort jamais sans mon Phocéa, l’ex-yacht de Bernard Tapie que j’ai racheté et qui est devenu un peu mon petit gimmick personnel, comme l’éventail de Karl Lagerfeld ou les yorkshires de Jean-Paul Belmondo…, en un peu différent, naturellement.
– Patrice, tu ne vas quand même pas publier de telles horreurs ?
– Ce yacht de quatre mâts ne s’oublie que rarement sur les bas de pantalon des invités en poussant des petits couinements ridicules, mais on ne peut pas le prendre à bras quand on se rend à des dîners en ville.
– Mouna, tu devrais te laisser aller maintenant à dire la vérité sur ton ancien livre “La Vérité“, publié chez Michel Lafon…, il y a quelques années qui ont coulé sur le pont du Phocéa, non ?
– Oui, c’est vrai que beaucoup de gens, à ce seul intitulé, se sont méfiés, parce que, sans doute que se trouver devant un tel titre chez un éditeur, qui un an avant, à peine, publiait le prophète éclipsé Paco Rabanne, ça incitait sans doute à la circonspection.
– Il s’agissait essentiellement pour toi, dans cet ouvrage, de régler tes comptes avec Amir, ton ex-mari, dont tu as divorcé…, non ?
– Nul ne peut ignorer combien il est difficile de vivre une séparation, avec ce qu’elle implique concrètement, un amour brisé…
– Quand on sait que ton ex-mari est la douzième fortune du monde, ça pousse à relativiser d’autant…, mais je voudrais parler avec bonheur de ton livre, parce que j’adore la façon intense et surréaliste, trop rare de nos jours, que tu as d’être riche.
– Attention, je ne suis pas sûr que cela soit voulu…
– Officiellement, “La Vérité“, c’est l’histoire d’une petite Libanaise très pauvre, devenue, en Arabie Saoudite, l’oisillon prisonnier d’une cage atroce… et qui finit par retrouver sa liberté sur son frêle esquif…, ensuite ça dérive de la Cosette de Baalbek vers “Jamais sans ma Gold“.
– Bon, tu passes sur ma vie courante, mes escapades-shopping en jet privé, le palais à entretenir, la maison à Memphis et le jacuzzi à faire installer sur le bateau, c’est ma vie privée…
– Il est clair que, dans ce livre, on doit tourner facilement entre 5 et 6 millions d’euros la page, mais bon, c’est vrai que tu as épousé un type qui n’était même pas foutu de te dire un mot gentil de temps en temps.
– On ne voudrait pas en outre qu’il fût regardant.
– Erreur, Patrice, les deux canettes en question arrivent, mais en short, il s’agit de Monsieur Heineken et de sa Dame, le roi et la reine de la bière, un peu de respect quand même…
– Je passe aussi sur les difficultés ponctuelles à suivre l’intrigue, dans ce contexte, par exemple, à un moment, on apprend que sur le yacht, toi et ton mari de cette époque allez enfin recevoir deux Heineken…, et là, je me dis que c’est fou comme les riches sont riches, même en bateau au bout du monde non-civilisé, ils arrivent à se faire livrer des bibines.
– Mais par-dessus tout, ce que j’adore, c’est que même l’axe essentiel du livre, ton long combat de femme bafouée par un horrible macho rétrograde, est à ce niveau.
– Attention, je n’ai pas écrit pas qu’il était très gai de vivre sous le régime de dingo de l’Arabie Saoudite, même avec des sous-vêtements couture, le voile est toujours une saloperie, nous en sommes d’accord !
– Mais ce que j’aime, c’est le sens que tu donnes toi-même, page après page, à ta propre lutte de libération. – Ainsi est Mouna, Patrice…
– Oui, c’est toi, Mouna, mais il s’agit quand même de plaisirs qui ne sont pas ceux d’une ménagère de moins de quarante ans.., je résume, il s’agit : a) de pouvoir enfin t’acheter une Porsche ; b) de porter tes bijoux ; c) d’avoir le droit à divers plaisirs simples qui te sont refusés : le sport avec Madonna, les surpattes chez Albert d’ici (de Monaco)… et enfin d’aller passer le week-end à Los Angeles…
– La vie de tout le monde, quoi, tu ne vas pas en faire toute une histoire, quand même, quoique avec toi je ne suis jamais certaine de rien….
– Politiquement, en effet, je ne suis pas sûr que cette image nous avance tellement, mais à visualiser, de fait, c’est rigolo.
– Le sous-titre de mon livre est : “A 43 ans, je voudrais commencer à vivre. Ou à mourir”…
– Pourquoi, à l’époque ou il est sorti en librairies, ton ex-mari a-t-il menaçé de saisir ton livre ?
– J’y racontais notre vie commune en Arabie Saoudite, j’ai écrit ce livre comme une catharsis, c’était et c’est toujours le témoignage d’une femme soumise aux lois d’une société machiste, intégriste et rétrograde.
– Une campagne haineuse s’est même développée contre toi en Arabie Saoudite et même au Liban.
– La presse ne ratait pas une occasion de me faire passer pour une femme aux moeurs dissolues, une harpie cupide et malhonnête, amie des juifs de surcroît !
– On t’appellait “Mouna la Libanaise” comme on dirait à Pigalle “Nini la Rousse“.
– Pour mes enfants, je ne pouvais pas laisser écrire ces inepties venimeuses, une telle haine ne pouvait être qu’orchestrée…, il y avait forcément quelqu’un derrière !
– Quelqu’un !!!!!
– Mais pas toi mon amour, quelqu’un d’autre…
– Ton ex-mari ? De quoi t’accusait-il ?
– Il m’accusait d’être sortie d’Arabie Saoudite avec une fortune qui ne m’appartenait pas, alors que je ne l’ai pas épousé pour sa fortune, je me suis mariée par amour, en 1978, alors que j’avais 20 ans et lui 40… et à cette époque, il était loin d’être riche…
– Il n’était pas pauvre !
– Bien sûr, mais c’est par la suite qu’il est devenu milliardaire… et penses-tu qu’il le serait devenu s’il n’était pas l’ingénieur conseil du roi ?
– Aujourd’hui, il est la douzième fortune du monde !
– Malgré son argent, j’ai eu le courage de le quitter, avec lui, j’étais comme une employée payée à souffrir.
– Souffrir est un grand mot ! Tu as vécu dans un palais de 30.000 mètres carrés où tu te déplaçait en mini-train….
– Patrice, quand même, tu sais qu’il n’y a pas que le manque d’argent qui fait souffrir ! En tant que femme, en Arabie Saoudite, on appartient à un homme, on vit cloîtrée, voilée. Les mouttwahs, les policiers religieux, veillent à l’application des lois de la charia. Ils peuvent surgir chez les gens à tout moment et fouetter les femmes. J’ai vécu dix-huit ans avec le tchador.
– Comment as-tu pu vivre ainsi alors que tu es une Libanaise chrétienne ?
– J’ai du me convertir à l’islam pour l’épouser…
– Arghhhhhhhhhh !
– J’ai fait tous ces sacrifices par amour, j’avais 18 ans quand j’ai connu cet homme à Paris, dans un restaurant libanais où j’étais serveuse tout en suivant mes cours à Tolbiac…, ce fut le coup de foudre…, nous avons divorcé trois fois…, chaque fois que je revenais vers lui, c’était avec l’espoir de trouver une solution.
– Glup !
– Ma plus grande douleur est d’être séparée de mes enfants, car selon la loi islamique, c’est le mari qui en a la garde…, pour eux, j’aurais dû renoncer à ma liberté, mais je n’en ai pas eu la force.
– En achetant le bateau de Bernard Tapie, le Phocéa sur lequel nous sommes toi et moi, t’es-tu vraiment ruinée ?
– C’est vrai que je me suis dépouillée d’une partie de mes bijoux, la vente du “Mou-na”, le plus gros diamant jaune du monde, de 112,53 carats, m’a rapporté une douzaine de millions d’euros et le collier Bulgari 4 millions d’euros…, j’ai financé les travaux avec deux autres ventes de bijoux qui m’ont rapporté 75 millions d’euros.
– L’entretien du Phocéa, l’achat de 50 robes haute couture par an…, d’où vient l’argent, Mouna ?
– Tu veux tout savoir, Patrice, vraiment tout savoir ! Allons-y ! Le Phocéa est aujourd’hui une affaire rentable. Il est loué de juin à septembre, un peu moins de 200.000 euros par semaine.
– Avec cette somme,tu peux vivre comme une reine ! Ta fortune se chiffre, dit-on, à 1 milliard de dollars.
– 1.000 millions de dollars ! Je suis loin de ça !
– Au moins la moitié !
– Presque la moitié. Mais, tu le sais toi-même, Patrice, un milliardaire est toujours endetté !
– Entre-nous, Mouna, quelle est l’origine de ta fortune ?
– J’ai gagné beaucoup d’argent dans l’immobilier en achetant un immense terrain à Memphis, aux Etats-Unis, que j’ai revendu trois fois plus cher… et un terrain au Liban que j’ai revendu avec un très beau bénéfice à la fin de la guerre…, j’ai également vendu les stocks de cadeaux que mon ex-mari me rapportait de ses voyages…, l’argent de ces ventes, soit un million de dollars, a été la base de ma fortune.
– A défaut du bonheur, il procure la liberté…
– L’argent a-t-il toujours été un objectif pour toi ?
– Et si demain tu nen avais plus ?
– La perspective d’être pauvre ne me fait pas peur, je viendrais vivre chez toi au milieu de tes voitures de collection…
– La publication de ton livre t’a fait peur ?
– Oui, un peu comme toi quand tu as publié “Les Protocoles de Sion”…, toute cette violence peut inciter n’importe quel idiot à se faire une mission de tuer l’auteur d’un livre interdit…, mais la vérité, c’est que je suis traquée, mais je crâne, je sors, je me laisse photographier, mais je reste une cible.
– Glup ! A ce point ?
– Allons faire une ballade en mer pour nous changer les idées…