Une vie de milliardaire…
Cet article a été écrit et mis en ligne le 14 Octobre 2016… Le temps a donc passé, des milliardaires se sont effacés pour d’autres et les Yachts aussi…
Que font-ils donc de leur fortune ? Ils sont émirs ou princes de la finance, nouveaux riches d’affaires ou héritiers de grandes familles, stars du show-biz ou du CAC 40… Escrocs ou affairistes, héritiers ou gagnants de loteries, bateaux, châteaux, tableaux : ils ne se refusent rien, mais leur passe-temps favori reste de gagner de l’argent. Et ils n’en ont jamais autant amassé. Suivez donc mon regard sur un secteur qui ne connaît pas la crise… Etant à Monaco pour les ventes aux enchères d’automobiles de collection organisées le lundi 21 mai 2016 au musée du Prince, pour Bonhams, et au chapiteau permanent du cirque de Fontvieille, pour Coys, je ne pouvais m’en retourner dans mon grand-nord sans prendre la température de ce qui est l’essence même de ce site-web déjanté et sulfureux… Je m’en suis donc allé me livrer à ce qui alimente une de mes occupations favorites : parler de tout et de rien avec quelques personnes très aisées, sans l’être vraiment, être snob au milieu des snobs, une vie de milliardaire…
Le Montkaj, joujou tout blanc du rejeton du roi Fahd, semble petit, en dépit de ses 78 mètres, comparé aux géants qui l’entourent : le Lady Moura (105 mètres) du Saoudien Nasser al-Rachid, ex-mari de Mouna Ayoub… le Pelorus (115 mètres), l’un des quatre yachts de l’oligarque russe Roman Abramovitch, ou encore l’Octopus (126 mètres), propriété du cofondateur de Microsoft, Paul Allen, que l’on croirait tout droit sorti d’un film de James Bond avec son sous-marin de poche et ses deux hélicoptères… Chaque jour, installé dans la capitainerie de l’International Yacht Club d’Antibes, le commandant contemple le ballet des yachts. Jamais le «quai des Milliardaires» du port Vauban n’avait autant mérité son nom : “On recense chaque année plus de yachts, les ports de plaisance sont complets : ce qui nous manque cruellement, c’est de la place pour accueillir les bateaux. Le marché mondial de la grande plaisance affiche une santé insolente. Selon l’enquête de la revue Showboats International, 2005 a enregistré près de 144 nouvelles commandes, une hausse de 28% en un an, et la progression pour 2006 a été encore plus élevée”.
Ces palaces flottants captivent toujours autant les riches, qu’ils soient émirs du Moyen-Orient, magnats russes, rois de l’informatique américains, ou escrocs.
Leader mondial incontesté, le chantier italien Azimut-Benetti abrite actuellement 64 yachts en cours de construction dans ses cales, chacun rêvant de faire construire le plus grand bateau du monde. A ce jeu, Larry Ellison, patron d’Oracle, s’est fait souffler en avril dernier la première place qu’il occupait grâce aux 138 mètres de son yacht, Rising Sun, par l’émir de Dubaï, heureux propriétaire du très imposant Project Platinum, 160 mètres à la toise, soit un demi-porte-avions Charles-de-Gaulle ! Si les yachts se portent bien, leurs propriétaires aussi. Jamais on n’avait compté autant de riches sur la planète : pas moins de 8 millions de millionnaires (en dollars), selon la dernière enquête «World Wealth Report» de Capgemini et Merrill Lynch, c’est-à-dire 600.000 heureux élus de plus que l’an passé. Leur fortune ne cesse de croître, atteignant 31.000 milliards de dollars, soit un quart du revenu mondial. Parmi eux, on recense 78.000 «ultrariches» (plus de 30 millions de dollars de liquidités). La France n’est pas en reste, avec, selon la même étude, 355.000 millionnaires, un drôle de melting-pot abonné à l’ISF où se mélangent aristos friqués et grosses fortunes industrielles.
Vieil ou nouvel argent, les signes de reconnaissance restent les mêmes. «Les yachts et les châteaux n’ont rien perdu de leur prestige: les nouveaux riches cherchent à acquérir des biens qui étaient autrefois distinctifs des héritiers patrimoniaux», m’explique Corinne Perez, directrice de l’agence de conseil BETC Luxe. Sans compter que, avec la mondialisation des fortunes, les œuvres d’art ou les villégiatures sur la French Riviera agissent comme des aimants sur les fortunes de la planète. «En France, la richesse matérielle est une condition nécessaire mais pas suffisante pour accéder au gotha des gothas ; pour que la domination économique soit acceptée, il faut qu’elle soit légitimée par des signes extérieurs de richesse, comme l’achat d’un château, d’un vignoble, d’une chasse à courre ou d’une forêt, c’est la naissance d’une noblesse d’argent», poursuit Monique Pinçon-Charlot, coauteur de La Sociologie de la bourgeoisie (La Découverte). Résultat, les prix flambent, et mieux vaut savoir calculer en millions pour se faire plaisir. Dans les tout premiers prix, on trouve par exemple une chasse de 210 hectares de terres et de forêts en Sologne, proposée à 850.000 €, avec ses deux étangs, son pavillon de chasse et ses dépendances.
Pour un supplément de 300.000 €, vous voici propriétaire d’un splendide, mais un peu austère, château du XVIIIe siècle dans la région de Saint-Malo, chapelle et parc de 10 hectares compris. Beaucoup plus cher, ce vignoble de 70 hectares dans le Bordelais, à 4,5 millions d’euros. Avis aux amateurs d’art, la maison Sotheby’s à New York a adjugé un portrait de Liz Taylor sur fond rouge par Andy Warhol 12,6 millions de dollars à une joaillière londonienne !
Au même moment, sa rivale de toujours, Christie’s, vendait un tableau d’Edward Hopper intitulé Chair Car 14 millions de dollars… Encore plus chers, les yachts de luxe, dont l’étiquette flirte avec les 30 millions de dollars. Pour 10 millions de plus, vous voici à bord d’un jet privé dernier cri de type Gulfstream V ou Falcon 7X, prêt à aller piquer une tête dans la mer des Caraïbes ou à partir en safari en Afrique. Il faudra bien naturellement rajouter les faux frais.
Par exemple, 20.000 € par personne pour deux semaines de chasse au léopard en République centrafricaine. Sans oublier les dépenses liées aux accompagnateurs (un guide et un chasseur, soit 10.000 €), la taxe d’abattage (1.930 € pour le léopard) et les 465 € pour le rapatriement du trophée en France… Une peccadille, si l’on veut admirer tous les jours la peau du léopard dans son bureau !
Pourtant, l’époque de la flambe est en partie révolue. Un signe ne trompe guère. Le Palais rose, au Vésinet, une réplique clinquante du château du Trianon, à Versailles, est en vente depuis presque deux ans au prix de 7,5 millions d’euros, sans avoir encore trouvé d’acquéreur. Certes, la frime n’a pas totalement disparu, et le septuagénaire Tony Murray a su prendre la relève du regretté Eddie Barclay dans le rôle du roi de la fête à Saint-Tropez, naturellement, ils dépensent toujours autant, voire plus, alimentant une industrie du rêve prospère. Reste que les riches aiment surtout gagner de l’argent. Mais, quand leurs aînés brûlaient le magot familial, eux raisonnent en investisseurs. «Ils font travailler le château», résument Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon, auteurs de l’excellent ouvrage Châteaux et châtelains. Une façon d’assouvir dans leur vie privée ce goût du gain qui a assuré leur fortune. Une attitude de prudence aussi, afin de préserver des patrimoines de plus en plus volatiles. Une récente étude réalisée par une banque américaine montrait ainsi que des 400 plus grosses fortunes recensées par le magazine Forbes en 1982, il ne reste que 50 noms dans l’édition 2006…
Primo, ils attendent le bon moment pour investir. Pour préserver leur patrimoine, les riches essaient de transformer leurs lubies en tirelire. A l’affût d’un bien, il leur faut faire preuve de patience, et ne jamais oublier la règle des trois D (divorce, dette ou décès), synonyme d’opportunités. Ainsi, Vincent Bolloré s’est offert une double propriété viticole à Ramatuelle et La Croix-Valmer – la Bastide blanche et le domaine de la Croix – pour 8,5 millions d’euros en septembre 2002, quand son ancien propriétaire, un paysan varois trop endetté, a été contraint à la vente forcée par le tribunal de commerce de Saint-Tropez. De même, l’homme d’affaires Hubert Martigny a su tirer parti des ennuis du Crédit lyonnais pour acquérir la salle Pleyel en 1998, moyennant 10 millions d’euros : un joli cadeau pour sa femme, chef d’orchestre, les successions donnent aussi souvent lieu à de grosses transactions. Quant à Mouna Ayoub, elle a pu s’offrir en 1991 le Phocea pour 5,3 malheureux millions de dollars lors de la descente aux enfers de son ancien propriétaire, Bernard Tapie.
Fin 2002, Olivier Bouygues a avancé 7 millions d’euros pour racheter à La Ferté-Saint-Aubin le château de l’Echeveau, ancienne propriété de Roger-Patrice Pelat, un ami de François Mitterrand. Une fois leur investissement réalisé, ces propriétaires de luxe s’efforcent de le rentabiliser. Quitte, au passage, à remettre quelques millions au pot. C’est le cas de Mouna Ayoub, avec le Phocea, ou de Hubert Martigny, actionnaire d’Altran Technologies, qui a investit actuellement 33 millions d’euros dans la salle Pleyel et dans les bureaux annexes. Une fois les travaux terminés, la location de la salle, livrée le 31 juillet 2006 à l’Etat, lui assure une bonne source de revenus… Les châtelains suivent une logique comparable. Ainsi, le producteur de télévision Jean-Louis Remilleux, qui a racheté en 2001 le château de Groussay, à Montfort-l’Amaury, l’a ouvert depuis au public. Non sans avoir organisé un joli coup de pub en abritant en 2002 le mariage de Benjamin Castaldi et Flavie Flament, auquel était convié le Tout-Paris…
Non content des revenus traditionnels générés par sa demeure (location des quatre salons de réception pour 4.500 € le week-end ou du cadre, destiné aux tournages, pour 3.500 € par jour), il est à l’affût de nouvelles recettes. Toujours dans la région parisienne, le marquis de Breteuil, propriétaire du château du même nom, sait lui aussi comment se bâtit un compte d’exploitation. Ainsi, le château de Breteuil a organisé en septembre 2006 le Salon Chamania, grande exposition féline, ou plus de 200 chats ont participé à ce concours international, et le marquis a perçu la moitié des droits d’entrée… Dans un autre registre, les plus grosses fortunes adoptent les mêmes réflexes. La famille Wertheimer, propriétaire de Chanel, est aussi à la tête d’une des plus belles chasses de Sologne. Un magnifique domaine (plus de 1.000 hectares) qu’elle rentabilise en le louant à la journée.
Ils vont certes chercher un peu de confort, en devenant propriétaires de leur logement, en troquant leur vieille voiture contre une BMW ou en partant découvrir le monde. Paradoxalement, les gagnants du Loto sont relativement timorés quand il s’agit de jouer les cigales. Mais guère plus. Seulement 1 gagnant du Loto sur 4 engage une femme de ménage, tandis que 78% d’entre eux font appel à un spécialiste pour placer leur nouvelle fortune, en optant le plus souvent pour une assurance-vie… En réalité, les grands patrons n’ont guère plus d’imagination. «Leur préoccupation principale est de devenir le champion de leur secteur, et ils n’ont guère de temps pour penser au reste», commente le sociologue Michel Pinçon.
Un grand appartement parisien, une résidence secondaire à Saint-Tropez (Vincent Bolloré, François Pinault, Bernard Arnault…), au Cap-d’Antibes (Martin Bouygues, Michel-David Weill), en Corse (Bruno Roger, Gérald de Roquemaurel…) ou sur l’Atlantique (Franck Riboud, Patrick Le Lay, Ernest-Antoine Seillière, Louis Gallois…). Le reste, justement, est certes luxueux mais sans surprise. Ensuite, chacun ses goûts. Les uns préféreront le cheval (Alain Wertheimer, Noël Forgeard…), les autres la chasse, les troisièmes les vacances à l’étranger (Patrick Kron, BHL, Jérôme Seydoux) … Sans parler de l’argent de poche, pour compléter sa garde-robe (Antoine Zacharias, le patron de Vinci, collectionne les vestes Hermès) ou sa bibliothèque (le Breton Patrick Le Lay s’est offert la première édition des Mémoires d’outre-tombe de Chateaubriand ainsi qu’une des plus belles collections des œuvres de l’auteur en 22 volumes). Ainsi, ce malheureux patron de PME dans le Tarn cherche depuis plusieurs mois à se débarrasser d’une Ferrari, achetée d’occasion il y a cinq ans.
Ces petites friandises peuvent vite coûter cher, surtout à ceux qui n’en ont guère les moyens. L’irruption des radars le long des nationales a fini par le dégoûter de la vitesse ! Surtout, il s’est aperçu que les frais d’entretien de son bolide rouge engloutissaient ses économies : 3.000 € pour l’assurance, 400 € pour un pneu et 4.000 € l’embrayage… Morale de l’histoire : ça peut coûter cher d’être riche ! Surtout quand on achète sa Ferrari dans le XVIe arrondissement de Paris: par (un malheureux ?) hasard, les agents du Trésor public, installés au premier étage de l’immeuble, sont en effet aux premières loges pour repérer les éventuels fraudeurs au fisc…
Capgemini, qui a mis au point un indice du coût de la vie des riches, est formel: les grosses fortunes subissent une inflation frisant 11% par an, c’est-à-dire quatre fois plus rapide que celle de M. Tout-le-Monde. Les riches seraient-ils l’objet d’une injustice économique ? Du kilo de caviar béluga au prix d’un méga-yacht, les étiquettes du luxe s’emballent, pour deux raisons. D’abord, la planète comptant de plus en plus de millionnaires, «l’offre de biens de luxe a du mal à suivre», explique François Brunier, de Capgemini. Soit parce qu’elle est restreinte – le nombre de villas les pieds dans l’eau à Saint-Tropez n’est pas extensible à l’infini – soit parce que les marques de luxe jouent elles-mêmes la carte de la rareté – phénomène des listes d’attente pour le dernier modèle Ferrari ou le sac Kelly d’Hermès. Deuxième raison, les marchands de luxe adaptent leurs prix au pouvoir d’achat d’une clientèle de plus en plus riche. En mars dernier, une centaine de professionnels du luxe se sont retrouvés chez Christie’s, pour plancher sur le thème : «Riches, très riches… quels clients pour quel luxe ?» Une enquête récente menée au Royaume-Uni révélait que le prix moyen du panier de base de la ménagère (œufs, beurre, café…) avait progressé de 1.700% en cinquante ans, alors qu’au cours de la même période le prix des biens de luxe pour millionnaires (du manoir dans le Yorkshire au salaire des domestiques) a flambé de 101.000%!
Dressant un état des lieux de la richesse dans le monde, un expert a poussé un cri d’alarme : «Il y a une paupérisation des très riches dans certains pays !»
Premier responsable de ce phénomène, qui toucherait de plein fouet la France : la fiscalité, «clairement identifiée comme un frein à la croissance de la richesse».
Heureusement, l’ISF n’a pas encore grignoté toutes les fortunes du pays… L’étude recense au total 8,3 millions de riches dans le monde, lesquels se portent plutôt bien : en dix ans, leur fortune a progressé deux fois plus vite que la croissance économique ! Selon l’étude «World Wealth Report 2005», le nombre de millionnaires en France (c’est-à-dire les particuliers disposant d’un patrimoine financier de plus de 1 million de dollars hors résidence principale) atteint 355.000, soit une progression de 2,6%. Fidèles à leur image, les Etats-Unis concentrent les plus grosses fortunes, avec 430.000 foyers à la tête d’un patrimoine supérieur à 10 millions de dollars, un chiffre qui a doublé en dix ans. Autant dire que cette clientèle au portefeuille bien garni et aux cheveux blancs (70% des très riches Américains ont plus de 55 ans) intéresse de très près les banquiers et autres gestionnaires de fortune. Avec une priorité: assurer l’héritage. On estime en effet que 73.000 milliards de dollars vont faire l’objet de transmissions au cours des cinquante prochaines années…
Pour clôturer ma petite balade, je suis allé voir mon ami le maire de Saint-Tropez qui m’a invité à une petite sauterie entre amis très chers. Son ancien propriétaire, était mon ex-voisin, le “dessinateur” belge Jean-Michel Folon décédé l’année dernière. Marc Pajot, ayant “hérité” du yatch, cherchait des clients fortunés désireux de s’offrir une croisière romantique avec le confort d’un hôtel 5 étoiles. Je suis rentré à Monaco avec Mouna Ayoub, qui m’a dit qu’elle proposait depuis l’année dernière le Phocea, entièrement rénové pour 20 millions de dollars et équipé d’une salle de gymnastique et d’un spa, à 200.000 € la semaine. Mouna, pour me consoler, m’a dit que la location de méga-yatchs, était en plein essor, car avec l’augmentation du nombre de yachts – 4.000 bateaux dans le monde en 2000, et 8.000 prévus en 2010 – le marché de la vente et de la location est prospère. Une façon pour les propriétaires d’amortir les coûts d’entretien et de rentabiliser un investissement utilisé seulement quelques jours par an, pour se tremper les pieds à Portofino ou pique-niquer sur l’île Sainte-Marguerite, en face de Cannes.
Le courtier londonien Nigel Burgess, m’a montré dans ses catalogues une soixantaine de yachts et voiliers «charters», dont le bateau de Vincent Bolloré : le Paloma maintenant très connu pour avoir hébergé le nouveau président Sarko-1er… (60 mètres, 245.000 € la semaine) ou, encore plus grand, l’Annaliesse (85 mètres, 36 personnes, 800.000 dollars la semaine)… Encore un détail à prévoir dans le budget des propriétaires : pour naviguer toute l’année, les yachts font la navette entre les Caraïbes l’hiver et la Méditerranée l’été. Heureusement, des barges gigantesques se chargent de transporter les luxueuses embarcations. Prix de la traversée (aller simple): environ 150.000 dollars. Mon ami Pierre Deydet, l’Orang-outan du web et pseudonyme très connu dans ce site et dans la Jet-Set, m’a dit que pour sa part, une croisière de temps à autre lui suffisait, ses obligations d’affaires l’occupant d’avantage dans des somptueuses limousines que dans des yatchs et des jets… D’où le succès de la formule du jet partagé. «Fini le temps des grands patrons s’affichant dans de véritables palaces volants suréquipés, façon Roman Abramovitch, propriétaire depuis l’an dernier d’un Boeing 767-300», m’a dit Pierre : tout le monde, il est vrai, ne peut pas se payer un Falcon 7X de 37 millions de dollars, ou un Gulfstream 550 de 40 millions ! Un phénomène qui vient des Etats-Unis, où il a connu une véritable explosion depuis son introduction dans les années 1980 par la société NetJets, rachetée en 1998 par le milliardaire Warren Buffett.
Le principe: acheter une part d’avion (1/16, par exemple), qui permet d’avoir accès à un certain nombre d’heures de vol par an. Les membres peuvent utiliser non seulement l’avion dont ils détiennent une part, mais également l’ensemble de la flotte (500 avions chez NetJets). «Grâce à ce système de turnover, nos avions sont disponibles à la demande, sans délai d’attente», m’a expliqué Nathalie Cachera, directrice générale de NetJets pour la France. Exemple de forfait : l’achat d’un huitième d’un Gulfstream IV-SP long-courrier, donnant droit à cent heures de vol par an, coûte près de 2,5 millions d’euros, auxquels s’ajoutent 23.000 € par mois pour les coûts de fonctionnement. Parmi les clients européens séduits par cette formule, on compte déjà les footballeurs Luis Figo et David Beckham, le PDG de Nokia Jorma Ollila, l’ancien président de Gucci Domenico De Sole ou, côté français, Jérôme Seydoux, le président de Pathé.
A la suite de NetJets, des sociétés européennes exploitent ce filon juteux : c’est le cas, par exemple, du luxembourgeois JetFly, qui, avec sa flotte de 7 petits avions et des prix plus modérés (300.000 € pour un huitième d’avion, plus environ 2.000 € par heure de vol), a déjà séduit 30 copropriétaires.
Parmi ses clients, le designer Philippe Starck, qui, grâce au Pilatus PC-12 dont il a acquis un quart, peut voler en toute tranquillité de son bureau londonien à sa résidence du bassin d’Arcachon… En conclusion, j’ai décidé d’économiser pour acquérir le Lady-Mounia lorsque les “zémirs” du pétrole feront faillite…
Patience… En attendant, vogue le Gatsby (photo ci-dessous)…
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