2012 Travertson V-Rex…
Bon…, fin d’année 2011, je m’étais tapé deux affaires chiantes, une sur la Morgan de Guy et une autre sur…
Sur quoi déjà ?
Impossible de m’en souvenir, c’est vous dire si cela me passionne.
Ah ! Oui ! Sur la dernière création de F&M, l’Evantra, un nom qui laisse croire que le biniou va s’éventrer sur une bosse, un casse vitesse, un bâton de gendarme…
Il faut vraiment s’emmerder grââââve pour aimer perdre son temps pour aller se faire lobotomiser par des chieurs et/ou chieuses promu(e)s “relations presse” dans des entreprises bancales, qu’elles soient importantes ou se croient l’être.
Toutefois, parce qu’un stupide proverbe affirme que “jamais deux sans trois”, je suis allé aujourd’hui sur mon ordinateur, rechercher des notes et photos réalisées aux USA, en Floride, concernant une superbe et vraie création, celle là, une moto réellement différente, qui a en plus, le mérite de ne pas être un simple concept-bike, mais une réalité commercialisée depuis 2008…
Depuis mes 10/12 ans, je suis donc passionné de design et de mécanique, fasciné par l’imagination de certains designers (comme Luigi Colani par exemple) et leurs capacités à imaginer des solutions nouvelles.
Il se trouve que mon Grand-père maternel était garagiste en vélos et motos… et m’a communiqué le virus mécanique, tandis que mon Grand-père paternel était antiquaire, toutefois grand amateur de design contemporain… et m’en a communiqué le virus !
Oui, je suis le genre de mec à être fasciné par cela : c’est une nouvelle facette que vous découvrez de moi.
Vous m’imaginez avec un crayon en main (droite) et d’un coup, d’un seul, je fais “ouaaahhhhh” parce que je dessine un truc vachement futuriste avec des tas de bizarreries, des voitures qui volent et des motos qui accrochent les 500 km/h dans mon imagination.
En architecture aussi, adepte du Bauhaus, j’adore les maisons futuristes, les bunkers adaptés semi enterrés et même les châteaux d’eau transformés en maisons de rêve, la tête dans les étoiles et loin du monde des besogneux et des fonctionnaires…
Mais autant il est très balèze en droit, autant je ne suis pas certain qu’il assure en guitare.
J’étais à Miami avec un pote architecte… accompagné par des amis à lui, grands amateurs de motos Harley-Davidson : un ex-notaire reconverti dans l’informatique et un avocat spécialisé dans les recouvrements de créances qui a le format de Lino Ventura, tout aussi brun et très poilu…, le mec qu’on imagine remplacer au pied levé n’importe lequel des Gipsy King s’il savait jouer de la guitare.
Mais bon, cessons d’en parler puisque finalement on n’en a rien à f…
Ils étaient venus sans leurs épouses ou leurs maîtresses pour louer chacun une moto révolutionnaire que : “nul ne connasse ni des lèvres ni des dents”, dixit l’ex-notaire…; afin de faire le tour de la Floride.
On s’est donc tous pointé à Miami chez le plus gros concessionnaire Harley où nous attendait un Français vivant là, avec une drôle de casquette sur le crâne.
S’il y en a un qui n’avait jamais foutu les pieds dans une concession Harley aux USA, c’est bien moi, habitué de ne visiter que les usines et les bureaux de design.
Comme le gars avec la casquette reste inflexible, il lui tend sa MasterCard Gold avec une grimace et remplit les documents qu’on lui remet.
En bon taureau qu’il est (comme moi), j’entends l’ex-notaire négocier 15 jours de location pour 2 motos en demandant s’il n’y aurait pas des réductions pour les chauves, chômeurs et plus de cinquante ans, parce qu’il trouve que payer 300 euros par 24 heures et par moto, c’est un peu exagéré.
Nous pénétrons alors dans le show-room ou il n’y a que des Harley, au moins cent.
Sur le mur, il y a des vitrines bourrées d’accessoires…, je me doute bien qu’il s’agit de trucs inutiles pour surcharger les bécanes déjà lourdingues, alors je ne dis rien, même si je trouve cela naze.
Mon pote feint d’être intéressé en regardant ces petites merdouilles.
Puis, un tour à droite et nous entrons enfin dans le saint des saints.
Énorme, rouge et chrome, voilà le bestiau…
Putain, qu’elle est belle !
Fabuleuse machine !
Je m’installe après avoir envoyé un clin d’oeil au clampin d’accueil… et je sais instantanément que mon trip sera beaucoup moins naze que ce à quoi je m’attendais…, tandis que mon pote et ses amis traînent en se donnant des airs intéressés accompagnés de petits commentaires qui me font bien rigoler, car bredouillés par des intellos vains comme savent en produire les universités françaises.
Dans la catégorie “enfoncement de portes ouvertes”, ça vaut son pesant d’or.
Ainsi, j’apprends à leur écoute, qu’il y a un lien direct entre cette moto et le loustic avec la casquette, que c’est lui qui a construit cette machine, qu’il est français, installé à Fort-Lauderdale.
Putain, jamais je n’aurais imaginé ça…, ce soir je me coucherais moins con.
Puis figurent aussi tout ce que des sociologues verbeux peuvent dire de conneries à propos de tout, au sujet des transversalités, des mobilités… et de tout un tas de trucs qu’il faut réinventer, etc.
Habitué comme je suis aux textes mal-pensants à tendance libertarienne, je me marre vraiment.
Généralement, on a tendance à dire que la moto est une forme d’art tout court mais quand on entend tout ce que des mecs instruits peuvent en dire, on commence à croire que la pratique de la moto est une occupation vachement intellectuelle.
Dans un accès de sincérité dont il est peu coutumier, mon pote m’explique que ce qu’il trouve bien dans cette moto, c’est qu’elle est bizarre…
“C’est quand qu’on essaye c’te moto”, que je lui répond…, “Alors, ça ne fait ni une ni deux, on finit ici et on se casse faire une balade après avoir prévenu les autres”.
Le Français avec la casquette m’ayant entendu, est venu discutailler le bout de gras avec moi… et je lui ai filé ma carte en l’invitant à tapoter l’adresse de mon site-web le temps que j’aille faire pipi…
A mon retour, il était planté devant un écran d’ordi et poussait des “Ahhhhhhh !”, des “Ohhhhhhhh”… et même des “Waouwwwwww !”…
Ensuite, il m’a invité à prendre un café en attendant qu’on me prépare une moto d’essai !
Tout cela pour vous dire qu’avoir un site-web qui cartonne, c’est la porte ouverte à tout ! Le temps ne pouvait être plus beau que ce mercredi.
Après avoir retraversé le show-room à la sauvette, nous sommes descendus en marchant entre les Harley, puis avons rejoint le point des livraisons.
Avec juste un filet de gaz, la V-Rex a émis un grondement sourd, malheureusement presque complètement enveloppé par le système de refroidissement liquide.
Je me suis installé, click, clac…, comme sur ma V-Rod…
Le V-Twin m’a projeté en avant à un rythme surprenant.
Le rugissement de l’échappement sortant du silencieux, contredisait pourtant le style futuriste de cet engin démoniaque.
Le bruit du moteur augmenta crescendo, j’ai doublé une Harley-Davidson “Classic” qui avait l’air presque chétive à coté du monstre sur lequel je commençais à m’amuser comme un diable devenu fou !
Cependant, avec son design futuriste, comme ciselé dans un bloc d’alumium, sa suspension excentrique et l’inhabituelle position de conduite allongée, il m’a semblé qu’elle avait été arrachée d’un stand de concepts-bike du salon de Tokyo.
Il y a une grande quantité d’ADN provenant de Milwaukee dans cette machine, puisque son moteur n’est autre que celui qui équipe les Harley Davidson V-Rod d’origine.
Malgré la foule de gens qui gravitait autour de cette V-Rex, comme Keith Richards gravite autour d’une bouteille d’alcool, je n’étais décidément pas sur un prototype de salon, mais je chevauchais une moto commercialisée en série limitée depuis 2008 !
La Travertson V-Rex, c’est son nom, a commencé son existence comme un dragon dans un conte de fée pour deux roues !
Elle a été conçue par le designer Australien Tim Cameron, un motard passionné qui dessine des motos extraordinaires depuis qu’il est entré à l’école.
“Beaucoup de ses influences viennent de l’aviation et de la science-fiction”, m’a expliqué le Français à casquette…, “Je ne fais pas trop attention aux catégories et aux styles des motos qu’il imagine, ça vient comme ça vient chez lui. Il a utilisé des caractéristiques de motocross pour des conceptions de motos routières et extrapolé des avant-gardes automobiles pour des motos de course… et aussi longtemps que cela fonctionne visuellement, il continue. Il veux juste créer des motos qui sautent aux yeux, qui impressionnent, qui créent un choc visuel”…
“Les cruisers étaient coincés dans un Time Warp générique”, m’a encore dit le Français à casquette…, “Tim Cameron voulait projeter ce type de moto dans l’avenir plutôt que fouiller dans le passé comme Honda et malheureusement aussi Harley, qui avait et a encore du mal à oser changer son image, qui est soit celle des Hell’s Angels en choppers, soit celle des papy’s friqués sur leurs lourdes machines sur-décorées comme des arbres de Noël… Cameron n’avait jamais anticipé sa conception de l’évolution passée via l’écran de son ordinateur, mais il a ouvert un blog pour publier ses idées sans grand espoir qu’un fabricant s’interesse à ses rêves. Mais quand j’ai vu les rendus 3D, la vision numérique de Cameron a pu, grâce à mon équipe et à moi, être transformée en une extrapolation, devenant son chef d’oeuvre : la V-Rex” !
Comme de nombreux passionnés de moto, Tim Cameron en a eu marre de la stagnation, et de la conception de motos-cruiser telle que les grosses Honda pachydermiques et inélégantes…, donc il a esquissé sa moto-cruiser de rêve en sortant des sentiers battus et rebattus…, un de ses objectifs étant d’essayer de réaliser un design réellement contemporain digne de ce nouveau millénaire.
J’ai bredouillé : “Ahhhhh ! Oui ! Bien ! Donc vous êtes ?”…
Ce à quoi il m’a répondu : “Je suis Christian Travert, j’ai installé un bureau de design à Fort-Lauderdale en Floride avec un petit atelier de production-construction ou j’emploie 12 personnes”…
Je résume toute la conversation qui s’en est suivie…
L’aventure de la Travertson V-Rex débute fin 2003 à Sydney, Australie.
Le concepteur 3D Tim Cameron esquisse un cruiser sur un bout de papier puis passe deux mois à le modéliser dans les moindres détails sur son ordinateur.
La bête attire l’attention d’Ozbike, un magazine local, qui lui consacre un article de huit pages.
Comme une traînée de poudre, le concept-bike virtuel va rapidement enflammer la presse spécialisée internationale.
Christian Travert, un Français installé en Floride et créateur de la Y2K (une sportive motorisée par une turbine d’hélico) se pique au jeu.
En septembre 2005, après avoir étudié le projet sous toutes les coutures, il envoie un court é-mail à Cameron : “Je peux le construire”.
Travert et Cameron se sont mis à échanger des émails concernant la moto-cruiser de rêve destinée à circuler avant tout aux Etats-Unis d’Amérique…
Et, au fil des jours, l’un et l’autre ont collaborés pour créer la V-Rex…
“Au début, j’ai étudié les projets de Tim pendant quelques semaines. J’ai finalement trouvé des solutions techniques pour que ce projet soit viable et utilisable. Des milliers d’heures plus tard, la première production V-Rex est sortie de mon studio de design. La première moto produite a été confiée à Jack Reynolds qui est le boss et le propriétaire de “WeRentMotorcycles.com”. Le but étant de proposer cette moto en location à tout motocycliste disposant d’un permis et d’une licence qui peut payer 300 dollars par jour. Et ça marche bien, puisqu’on a maintenant des loueurs dans tous les USA, le plus dynamique étant ici à Miami. Mais le but est malgré tout de vendre mes motos” !
Un accord est signé entre les deux hommes et début 2006, l’unité de production de Fort Lauderdale se met en branle pour satisfaire aux précommandes qui commencent à s’accumuler sur le bureau de Christian.
Baptisé V-Rex, ce monstre à moteur de Harley-Davidson V-Rod, doté d’un bras oscillant avant et d’un monobras arrière est présenté lors de la Daytona Bike Week 2007.
Le succès commercial du V-Rex a incité Travert et Cameron à se lancer dans une nouvelle équipée.
La Travertson VR-2 est en cours de développement, sa date de commercialisation restant inconnue.
Mais une chose est sûre : elle est attendue au tournant par tous les amateurs de machines “alternatives”, comme la Confederate Hellcat…
Mais contrairement à ces engins surchargés d’acier, la V-Rex ne pèse que 670 livres à vide.
Cela est dû, en partie, à son châssis en acier qui utilise le moteur Harley V-Rod d’origine en fonte d’aluminium.
Afin de rester fidèle aux esquisses de Tim Cameron, Christian Travert a conçu un système unique de suspension avant qui fonctionne comme un bras oscillant mono-amortisseur, qu’on voit généralement à l’arrière de la plupart des motos contemporaines.
Elle utilise un bras oscillant double-face en aluminium coulé, qui maintient la roue avant en place.
Le bras oscillant pivote sur l’axe de la colonne de direction verticale, alors que l’amortissement est assuré par des amortisseurs réglables montés verticalement derrière la roue avant.
Le résultat final est un système qui conserve toute la capacité d’absorption que l’on pourrait attendre d’une fourche conventionnelle, mais cela offre toujours une grande agilité au guidon.
La conception de la suspension arrière imaginée par Christian Travert, absorbe les impuretés de la route pour de longues randonnées.
La suspension arrière est réglable avec des double amortisseurs montés horizontalement sous l’arrière du moteur Harley-Davidson, tandis qu’un monobras en aluminium guide la courroie de transmission à la jante, sur laquelle est monté un pneu Metzeler series 280.
Pour une moto d’une telle taille, son poids est toutefois centré, permettant un stationnement beaucoup plus facile qu’on ne l’imagine.
La moto est assez fine, surtout entre les jambes du… cavalier.
La selle en cuir est l’une des plus confortables que j’ai échantillonné durant divers autres essais et la position de conduite est naturelle, dans la posture du cavalier détendu sur son cheval !
Les repose-pieds seront toutefois trop bas pour les petits gabarits, mais pour mes mensurations l’ensemble du “paquet ergonomique” est bien équilibré.
Il n’y a pas de témoin lumineux de la position neutre pour tout lock-out en matière de sécurité au départ, donc la prudence doit être de mise lors du démarrage.
En tournant la clé à l’envers (elle est montée antihoraire) et en actionnant l’interrupteur d’origine Harley le moteur à injection de carburant DOHC V-Twin 1350cc, gronde à la vie, même au ralenti.
Une fois en marche, un glissement de l’embrayage hydraulique, un soupçon de gaz à l’accélérateur et ça roule.
Sur la route, la V-Rex enfile les virages et les changements de cap assez facilement.
Toutefois, contrairement à une fourche télescopique de moto conventionnelle qui plonge au freinage, la V-Rex fait exactement le contraire !
Cela rend la conduite assez déroutante !
Un autre facteur qui limite la V-Rex dans son usage en dehors des highways bien planes, est sa garde au sol assez faible, ou plus précisément, avec humour, l’absence de celle-ci.
Ce “déficit” diminue les possibilités de prouesses mortelles dans les virages, surtout dans les virages à droite à cause de l’échappement.
Heureusement, Christian Travertson a reconnu ce problème et est occupé à diverses mises à niveau qui, selon lui, vont augmenter la garde au sol de 1,5 pouces.
Problème résolu !
Mais pour ceux qui ne sont pas des timides avec la poignée de gaz, une fois que le moteur s’emballe dans la plage de régime supérieure, ils sont récompensé par une bonne dose d’adrénaline lors de l’accélération.
Ceux qui ont piloté une V-Rod savent que les bas et milieu de gamme sont légèrement terne en performances par rapport aux Harley habituelles.
En fait, en ligne droite une vitesse supérieure à 100 mph n’est pas vraiment un problème… et la longueur de la V-Rex permet une bonne stabilité en ligne droite, aidés par les pneus Metzler Marathon montés sur des jantes alu usinés de 18 pouces.
Poursuivant avec le thème de l’excentricité, la V-Rex est équipée d’un disque à l’avant avec un étrier à six pistons Buell… et pour l’arrière avec un étrier à deux pistons.
Dans la mer de médiocrité à l’emporte-pièce des motos de série, la V-Rex se démarque.
La création de Cameron/Travert nous donne un aperçu de l’avenir du design moto, tandis que l’équipe Travertson prouve que des solutions d’ingénierie innovantes peuvent être appliquées à même les concepts les plus fous.
Pour un motard un peu fou à la recherche d’un cruiser nouvelle génération, le prix de 43.900 $ peut sembler un peu hors de portée.
Mais quand on considère que les prix d’autres engins étranges, comme ceux d’Orange County Choppers, commencent à peu près au même prix, la V-Rex ne semble pas si déraisonnable que ça !
Donc, vous en voulez une maintenant, hein, avouez ?
Eh bien, si vous êtes une personne qui a toujours répugné à être une star, alors vous pouvez choisir une autre moto, car là, avec la V-Rex, vous êtes sûr de devenir une célébrité instantanée, la V-Rex recueillant l’attention sous tous les angles, tout le temps…
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