Personnellement, je trouve admirable le travail qu’accomplissent les petits constructeurs indépendants.
C’est vrai quoi, essayer de faire une extraordinaire moto avec très peu de moyens, quelques connaissances en guise de relations commerciales et un investissement personnel total…, tout cela sur une moto qui n’est pas un haut de gamme hors de prix… et qui est quasi toute aussi belle d’origine…, ça nécessite énormément d’énergie inutile, de fausse sincérité, voire aussi un peu d’inconscience…
Si quelques-uns ont su transcender l’indigence de leurs moyens par une bonne dose de talent, tous les apprentis n’ont pas le génie nécessaire pour révolutionner le genre.
Et quand le précieux talent n’est pas au rendez-vous, on se retrouve souvent avec une horreur sur les bras, et une crampe gène entre les jambes.
Les modifications esthétiques sont le principal intérêt de ce modèle : un pneu plus large à l’arrière, du chrome et du carbone à profusion et des phares bi-xénon à LED rouges…
Le célèbre préparateur-designer bulgare qui oeuvre sous le label Vilner Custom Bike, en association avec BG Studio, un spécialiste des intérieurs pour voitures de luxe, s’est attaqué à une BMW F 800 R, à la demande d’un riche homme d’affaire d’origine russe, qui voulait absolument un modèle unique.
Le gain de poids annoncé est de l’ordre de 6.6 kilos ; pas de quoi fouetter un Predator en manque de chair humaine !
Vous aurez certainement deviné que cete Vilner (à ne pas confondre avec plusieurs autres du même style), se place hors catégorie.
Mais franchement, je vous le demande, peut-on vraiment ne pas rire devant tant de ridicule ?
La réponse est indiscutablement non (toutes les autres réponses valent zéro point)…
Dès le début j’ai pressenti que j’allais bien m’amuser.
En effet, une introduction par une scène de viol est toujours osée.
Sauf que j’ai découvert une nanana qui posait devant cette machine, sur deux tonalités différentes, couchée de force sur un tas de gravats par une bande de rednecks rigolards vêtus de chemises à carreaux et coiffés de casquettes vertes à pois blanc… qui s’encourageaient mutuellement dans leur activité porno-ludique en se ventilant.
Terrorifiant…, enfin pas trop longtemps, étant donné que l’obligation d’essayer cette moto plutôt que violer la nanana est venu aussitôt mettre un terme à mon idée de séquence fondatrice…
Comme mon casque de moto recouvert d’adhésif et mon treillis militaire ne constituaient pas un style suffisamment agressif, je me suis équipé d’un ensemble en cuir sado-maso au look ravageur.
Équipée de Bridgestone BT 014, la machine virait sans forcer et la prise d’angle me paraîssait sans limites, tant les repose-pieds virevoltaient (trop) loin du sol.
Dès les premiers tours de roues dans les virages, cette machine infernale m’a dévoilé son second atout : sa partie-cycle.
Bien que dépourvue de réglages, la fourche m’est apparue de qualité…, associée à un cadre en alu de bonne facture et à un mono-amortisseur qui appellait des louanges pour ses réglages…, elle a assuré un comportement routier sans faille.
Pour la vivacité, l’empattement certes un peu long comparé à une Triumph Street Triple (concurrence directe), était d’une bonne stabilité notamment sur les bosses… et l’amortisseur de direction m’est même apparu superflu.
Côté freinage, la double pince avant signée Brembo m’a réjouit, alors que l’arrière tendait à confirmer qu’un seul piston, sexuellement… ça ne fait pas de miracle !
Pour la transmission, j’aurais préféré une courroie, mais comme la chaîne est l’un des éléments du prix plancher tout en étant typiquement sado-masochiste…, j’ai beaucoup salivé en me tripotant l’entre-jambe…
Produisant des bruits futuristes, le moteur ne vibrait pas énormément, mais distillait un agréable frétillement dans les mains puis les pieds… et ensuite ailleurs…, malgré l’arbre d’équilibrage du twin vertical.
Plein de vigueur tout en restant souple, le moteur, en plus d’être économe en carburant (moyenne de 4,5 l/100 km lors de l’essai), disposait d’une boîte de vitesses rapide et silencieuse, tirant plus court sur les trois derniers rapports afin d’augmenter la qualité des reprises et les sensations.
Calé sur le quatrième rapport, le bouilleur reprenait sans broncher à 1.500 tr/mn pour se relancer avec panache…, il me fallait toutefois passer les 7.000 tr/mn pour sentir une poussée digne d’un roadster sportif…
Sur ces régimes élevés, la F 800 R a tenu en respect la concurrence et m’a permis une utilisation intensive.
Efficace, moderne et correctement outillée, plus vivante et plus stable qu’une Kawa Z 750 (600 € moins cher que la BMW F 800 R originale…), elle ne m’a toutefois pas affolé…, comme la Triumph Street Triple.
Avec la BM, on prend la route plus sérieusement, tout en s’accordant quelques fantaisies quand le relief s’y prête.
Le tarif de base de 7.990 €, assez attractif, est à comparer aux 39.168 € de la Vilmer…
La faute à un look infernal et à une cascade d’options…, qui ont le mérite d’exister !
Afin de renforcer l’effroi suscité, il m’a paru tout naturel d’instaurer dans mon article, une ambiance de malaise anxieux s’insinuant lentement dans le cœur des lecteurs.
Sauf que finalement, ça va un peu trop lentement à mon goût… et que j’ai l’impression qu’au final, toute la tension sexuelle disparait pneu à pneu, laissant place à un rythme similaire aux plus grands épisodes de Derrick.
C’est pourtant un atout que de savoir rendre ridicule ce qui doit l’être !
Tout aussi chargé que soit mon humour déjanté, il y a tout de même des interludes dans mes textes… et je sais faire plaisir à mon public en assénant de temps à autre, des photos érotico-mécaniques d’une classe phénoménale, au moins aussi chaudes qu’une assiette de cèleri rémoulade…, que c’en devient hypnotisant.
Ces éléments additionnels réalisés en fin de nuit, au top niveau d’une fatigue généralisée, générant, chez les lecteurs survivants, une inexpressivité hallucinée et une mollesse masturbatoire phénoménale, même face aux photos où l’héroïne est censée souffrir le martyre en couinant comme une constipée…, partent en roue libre…
J’en termine donc ici…, de toute façon ma bouteille de PinaColada est vide…
Hipsss !
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