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L’entrecroisement génétique et intertextuel est particulièrement complexe. Les deux parties entretenant une dimension génétique commune. Il s’établit alors une circulation intertextuelle spécifique entre les deux qui entrecroisent les références, et un singulier brouillage entre le travail d’exogenèse et une pratique d’endogenèse. L’intertextualité mise en jeu requiert une définition large et restreinte tout à la fois. Il y va d’une interdiscursivité généralisée des discours (au sens de Barthes et Kristeva) et d’une intertextualité restreinte plus textuelle, littéraire, voire littérale. Cela implique la citation, l’allusion et la référence, un dispositif à la fois sérieux et malicieux, ravageur contre les arrogances, dont j’évoque trois aspects : la condensation, la fiction, la contrebande.
D’une manière générale, le terme Hot Rod est associé à des engins à quatre roues, conçus pour rappeler une époque plus ou moins lointaine axée sur le début des années cinquante. Ford est le principal pourvoyeur dans le segment, mais je ne vois aucune raison pour laquelle Harley-Davidson ne correspondrait pas à la description. Lorsque que l’on claque la désignation de Hot Rod sur une moto, nous en venons à nous attendre à ce que quelque chose de vraiment hors de l’ordinaire se produise, une moto si différente de ce qui existe qu’elle semblerait tirée d’un passé lointain et amenée dans notre époque avec du matériel extrême. Mais ce que nous avons ici ne répond qu’aux critères matériels.
Ce que vous regardez était autrefois une Harley-Davidson V-Rod d’origine de 2002. Les lignes générales sont toujours là, même si elles sont cachées sous une peinture qui parait dater des années cinquante et c’est loin de ce à quoi nos esprits auraient conçu une Moto Hot Rod. Pourtant, c’est le nom choisi par le Custom shop allemand Thunderbike pour cette construction. Comme d’habitude avec la plupart de leurs projets, les “ceusses” de Thunderbike n’ont pas lésiné sur les moyens pour installer un mélange de leur propre matériel et de pièces provenant de Harley, les combinant dans un produit final très agressif. Pour cette machine particulière, Harley a fourni la moto de base, mais aussi des éléments tels que le carburateur, l’allumage et la suspension.
Le moteur d’origine étant conservé, tout comme la transmission à 5 vitesses. En plus de cela, l’atelier a réalisé ses propres pièces faites maison, y compris les extrémités avant et arrière, l’aile avant et le phare. Mécaniquement, la poulie, le disque de frein et le système d’échappement sont également de la marque Thunderbike. L’ensemble de l’engin est enveloppé dans une palette de couleurs conçue par Kruse Design et il est destiné à donner au deux-roues un aspect froid au toucher. C’est le cas, mais en ce qui concerne le nom qu’on lui donne, il ne ressemble en rien au véritable Hot Rod que vous pouvez voir en arrière-plan. Les quidam’s moyens sont profondément heurté par l’indécision que produit “l’œuvre”, et l’incertitude de son genre.
L’œuvre apparait à certains comme philosophiquement condensé d’effets destinés à créer des sensations, s’évertuant à faire d’une moto transformée, une œuvre d’art suggestive et substantielle, qui donne l’idée d’un concentré d’extraits… Il est d’évidence que cet engin crée un formidable concentré de citations, de matières intellectuelles, de propositions résumées, de théories abrégées, mises en mouvement sous forme d’arguments, de résumés, d’échanges, de dialogues directs, un tout produisant de l’incertitude à chaque étape d’un parcours quasi encyclopédique y broyant des textes lus puis cités, utilisés en trame de citations piratées.
Mais comme je lis comme à l’envers j’y relève la grande inquiétude intellectuelle qui en résulte, laissant les Biker’s indécis et l’esprit en suspens. Le trouble est puissant, en effet, qui ressort de la densité des références qui affleurent et de ce que l’on perçoit comme un substrat complexe de savoirs, de pensées, d’« hypothèses et d’opinions, captées puis rassemblées et condensées, pour faire débat comique. Il peut du moins mettre l’engin en dimensions épistémologiques d’incompréhension, imaginant un paradigme de recompositions moléculaires a une puissance toute particulière en extraits recomposés pour un tout autre propos que l’original…
Mon art se situe à l’intersection entre la réalité et le numérique, là où les frontières s’estompent et où de nouveaux mondes émergent. Il ne s’agit pas seulement de relier tradition et modernité ; il s’agit de créer des visions qui évoquent des émotions. Mon style reflète cette dualité : le tangible du monde réel rencontre l’intangible du numérique. Et c’est exactement ce qui rend mon art unique.
Les thèmes et les contrastes que vous explorez dans votre travail soulèvent inévitablement la question de savoir d’où vous tirez votre inspiration.
Chaos et harmonie, ombre et lumière. Je suis une collectionneuse de contradictions : les avancées technologiques et les formes organiques, l’architecture urbaine et les paysages surréalistes – tout cela me fascine. C’est cette danse des contrastes qui m’incite sans cesse à penser mon travail dans de nouvelles dimensions. Je m’inspire de tout ce qui me donne envie de dire « wow ». Cela peut être les lignes d’une conception architecturale futuriste ou un son inattendu dans un morceau de musique. C’est un sentiment de quelque chose qui résonne en moi, quelque chose qui ne me lâche pas. Le design, la mode, l’architecture – ce sont toutes des formes d’expression qui m’inspirent et alimentent ma créativité.
Comment définiriez-vous un bon design ?
Un bon design n’a pas besoin d’être bruyant. Mais il doit parler. Vous faire réfléchir. Déclencher quelque chose en vous. Pour moi, un bon design est un équilibre entre fonctionnalité et esthétique. Il raconte une histoire, sans avoir besoin de mots.
« Mon style reflète cette dualité : le tangible du monde réel rencontre l’intangible du numérique. Et c’est précisément ce qui rend mon art unique. »
Quelles expériences ont façonné votre style et votre approche de l’art numérique ?
J’ai un père italien et une mère philippine, et grandir dans cet environnement multiculturel m’a certainement marqué. Je suis également fascinée par le street art, la mode et l’énergie de mon monde depuis mon enfance. Et j’ai toujours eu cette envie intérieure d’exprimer tout ce que je ressentais à travers l’art. Plus tard, lorsque j’ai découvert le monde des outils numériques, il m’est apparu clairement que je voulais construire un pont entre le physique et le numérique, entre la fantaisie et la réalité.
Le principe « la forme suit la fonction » joue-t-il un rôle dans la construction de ce pont ?
C’est une sorte de règle silencieuse qui fonctionne en arrière-plan pour moi. Le design doit rester fidèle à son objectif tout en laissant de la place aux émotions. Dans le monde numérique en particulier, la fonctionnalité peut être poétique : une interface qui touche intuitivement, un élément graphique qui parle non seulement en termes esthétiques mais aussi de manière interactive.
Comment utilisez-vous l’intelligence artificielle dans votre travail ?
Les outils numériques et l’IA sont comme des partenaires qui repoussent les limites de ma vision. Ils m’aident à rendre visible l’invisible, à façonner l’inimaginable. L’intelligence artificielle ouvre des espaces créatifs totalement nouveaux et me permet de jouer avec les motifs, les textures et les effets. Mais en fin de compte, l’intuition humaine est et reste le cœur de mon art.
Et comment intégrez-vous votre style et vos valeurs dans des partenariats de marque comme celui avec BMW ?
Des collaborations comme celles-ci offrent l’opportunité de fusionner deux mondes. BMW apporte précision et dynamisme, j’apporte vision et émotion. Mon style se fond dans le travail en ajoutant la spontanéité et la passion qui animent ma créativité. L’objectif est de créer quelque chose qui plaise au cœur du spectateur, quelque chose qui va au-delà de la marque.
La mobilité électrique influence-t-elle vos conceptions ?
La mobilité électrique nous oblige à penser différemment. Les véhicules électriques sont silencieux et propres, ce qui leur confère une atmosphère presque zen. Dans mon travail, cela se reflète dans la manière dont j’intègre des éléments de légèreté et de transparence et dans mon souci du minimalisme. L’esthétique du futur est plus douce, plus fluide – et en même temps pleine d’excitation et de profondeur.
Existe-t-il des parallèles entre le développement des véhicules électriques et les tendances de l’art numérique ?
Absolument. Ces deux domaines ont pour objectif de repousser les limites du possible. Les véhicules électriques représentent la transition vers des solutions durables et innovantes, tout comme l’art numérique est en quête constante de nouvelles formes d’expression. Ces deux domaines exigent le courage d’accepter le changement et de s’ouvrir à l’inconnu.
« Un bon design est un équilibre entre fonctionnalité et esthétique. Il raconte une histoire, sans avoir besoin de mots. »
Vous avez créé un avatar pour BMW. Qu’est-ce qui vous a poussé à le faire ?
L’avatar BMW est mon hommage à la mobilité moderne, un symbole de liberté et d’individualité. Tout a commencé avec l’idée de créer un reflet numérique du conducteur. Mon approche consistait à combiner quelque chose d’humain avec la précision technologique. Il devait paraître vivant, comme s’il avait son propre pouls, une aura en harmonie avec le conducteur.
Vous avez dit un jour : « Ce n’est pas seulement une question de voiture, mais aussi de sentiment qu’elle suscite. » Quel sentiment une BMW suscite-t-elle en vous ?
Une BMW me donne à la fois un sentiment de contrôle et de liberté. C’est ce moment où l’on saisit le volant avec les mains et où l’on se connecte à la route. Une BMW est à la fois puissante et élégante, comme une déclaration de conduite, pas seulement un moyen de se rendre d’un point A à un point B. Elle me donne le sentiment que tout est possible, et c’est ce qui m’inspire. Dans mes propres projets, je suis totalement libre d’explorer mes pensées et mes visions sans limites. Les collaborations comme celle avec BMW visent à transférer ce style dans un autre monde et à créer une synergie. C’est un défi, mais aussi une opportunité d’adapter mon travail à une énergie différente, ce qui m’enrichit et m’inspire à chaque fois.
Quel rôle joue le design pour vous dans le choix de vos soins ?
Le design est essentiel. Une voiture doit être fonctionnelle et avoir un pouvoir esthétique qui résonne en moi. Il s’agit des lignes, des formes, de la façon dont elle se présente dans son environnement. Une voiture est une déclaration, une sculpture mobile.
Une dernière question : y a-t-il un itinéraire particulier que vous avez toujours voulu emprunter ?
La Route 66 m’a toujours tentée. C’est une route emblématique qui promet liberté et aventure et qui vous donne la sensation de vous élancer vers l’infini et de vivre simplement l’instant présent.