Indian Chief 1948
Dans le monde, l’évidence impose que seuls des hommes particuliers peuvent rejoindre cette marque de légende : Indian, une saga qui s’écrit avec le cœur, la sueur et parfois le sang des bikers. C’est digne d’un roman dont chacun est un chapitre à lui tout seul, il faut remonter loin pour bien saisir à quoi et à qui l’on a affaire. Le monde des clubs de bikers tire son âme du rock’n’roll, le rock tire sa force de la rue et les futurs pionniers s’y sont imposés à coups de poings.
C’est en bande que tout commence, les anecdotes courent sur les motards et leurs histoires de bagarres pour des couleurs dans le dos… À peine racontées, elles sont balayées par le courant de la rue. En France, les rockies à motos c’est fini, la violence, maintenant c’est les skins ! Il est vrai qu’en Franchouille certains des premiers bikers s’embourgeoisent, fréquentent le dessinateur Margerin et le chanteur Renaud, quand d’autres hantent souvent les tribunaux.
Certains sont encore à pieds et portent un bomber’s, ils se retrouvent à Paris, au quartier Saint Michel et aux Halles. Les poings fermés, l’après-midi ils protègent leur territoire, le soir ils déboulent dans les squats et les concerts, la nuit ils descendent dans les catacombes quand ils ne sont pas retenus en garde à vue. Dans cette jungle, ils tiennent plus de la meute que de la bande… Mais si la rue est féroce, elle sait rire de tout et aussi d’elle-même.
L’époque des débuts était belle et rebelle, elle brillait pour eux autant des strass du Palace que du néon des commissariats. Tout avait un air de fête, tout était une blague à raconter. C’est dans cette atmosphère que tout s’est forgé. Il y avait Gilles, un soir menotté au banc d’un commissariat, qui l’arrache d’un coup, le fait tourner au-dessus de sa tête et le brandit face aux flics par défi autant que pour se moquer, il hurle à tous qu’il n’est pas un homme que l’on enchaîne.
Il y avait Michel, l’ancien teddy-boy accusé, à tort, d’avoir voulu kidnapper Jean Luc L et qui sortait de prison. Il y avait Porky, une armoire de 140 kg que rien ne pouvait stopper, ni les coups de battes qu’il bloquait avec ses avant-bras, ni un pack de rugby qu’il affronta, d’un bloc, au-dessus de la mêlée. Puis il y eut Mammouth, l’ancien hooligan, aussi large que haut, revenu de la tribune du PSG et qui illuminait les soirées par son rire et sa bonne humeur.
Il y avait David, fier d’être bourguignon autant que de refuser l’esclavage (c’est-à-dire le travail) comme il disait. Il y avait Luigi aussi, le fidèle prêt à tout pour ses frères. Encore, il y avait Fred, le basque, qui suivait le mouvement, ancien mannequin qui avait réussi à fatiguer Mickey Rourke tellement il aimait la fête. Et puis il y avait Serge, celui que l’on surnommait Batskin, leur leader, leur futur président. Tout le monde le sait, la vie est une somme de rencontres 8
Elle est aussi une école de la volonté. Prendre possession d’un local au centre de la capitale. Un peu plus long sera l’apprentissage des codes et de l’esprit de ce milieu. Intégrer un MC ça se mérite, on ne naît pas biker, ça serait trop facile, on le devient. Les bikers, bandes issues du peuple et fières de l’être, ne sauraient se prétendre une aristocratie. Les premiers contacts sont un peu rugueux. Le club s’auto-proclame 1%, et personne ne leur conteste.
L’acte de naissance oppose d’ailleurs dans la même soirée, six clubs aux nouveaux arrivants. La génération en devenir s’impose. Les autres, par dépit, alignent les plaintes. L’aventure et l’esprit rock’n’roll qui soufflent dans ce autorisent une cavale. Mais, ce ne fût qu’un sursis momentané, Mammouth, Gilles, Luigi et Serge, chacun leur tour et pour différentes raisons furent rattrapés par la prison. Le club fut gelé. Enfermés séparément, ils se retrouvent à leurs sorties.
Ils partent vers de nouvelles aventures, David et Serge s’associent pour créer un casino au Salvador. Gilles fait la sécurité dans le bar qu’ils gèrent encore sur Paris. Le démon de la moto, les reprend au début du nouveau millénaire, Mammouth, David, Luigi, Gilles et Serge rempilent et s’installent aux puces de Clignancourt. Mais la société a la rancune tenace et ne s’embarrasse, ni de droit ni de vérité, contre ceux qui ne veulent pas vivre comme elle.
Commencent les années sombres où Serge, David et quelques-uns de ses amis sont inculpés régulièrement dans de sinistres affaires. Porky encerclé par sa folie est de plus en plus souvent interné. Serge, un temps éloigné du monde de la moto, malgré des non-lieux systématiques, rebondit d’accusations folles et infondées en campagnes de presse mensongères. On cherche à détruire, on fantasme assassinats et incendies de locaux adverses.
On lui demanderait presque son alibi dans l’affaire Kennedy… L’horreur et l’absurde côtoient les pires mensonges. C’est en 2014 que tout recommence, le seul survivant gagne 200 millions à l’Euromillion, s’achète une propriété de rêve, une Rolls et une Indian Chief refaite à neuf, en vert ! L’Indian Chief et la Big Chief sont des motos construites par la Hendee Manufacturing Company, devenue Indian Motocycle Company à partir de 1922 jusqu’à l’arrêt en 1953.
La Chief était une Indian “big twin”, plus grosse et plus puissante que les Scout plus agiles utilisées en compétition et en sport. Le nom Chief fut repris pour produire des motos utilisant des moteurs Harley-Davidson jusqu’au rachat de la marque par Polaris. La Production historique d’Indian se termina avec la dernière Big Chief en 1953. La Chief, présentée en 1922 pour remplacer la Powerplus, fut prolongée sous la désignation “Standard” jusqu’en 1923.
Conçue par Charles B. Franklin, la Chief avait des caractéristiques de conception similaires à celles de l’ancienne Scout, notamment la boîte de vitesses boulonnée sur les carters moteur et l’entraînement principal par train d’engrenages. La Chief avait un alésage de 79 mm et une course de 101 mm, donnant une cylindrée de 61 ci, comme la Powerplus/Standard. Contrairement à la Powerplus/Standard, la Chief n’était pas disponible avec la suspension arrière.
La Big Chief a été présentée en 1923. Le moteur de la Big Chief avait un alésage de 83 mm et une course de 113 mm donnant une cylindrée de 74 ci (1 210 cm3). La Big Chief était principalement utilisée comme side-car, mais fut également populaire en solo. Le moteur plus petit disponible sur la Chief fut abandonnée en 1928, en partie pour accueillir une augmentation de la production du Modèle 101 Scout.
Pour 1940, le cadre de la Chief fut modifié pour inclure le piston de la suspension arrière. La même année, tous les modèles Indian furent relookés avec de gros et imposants garde-boue décorés. L’Indian 340-B était une moto militaire basée sur la Chief. La 340-B avait des garde-boue ouverts et était généralement équipée d’un side-car. Les clients comprenaient l’armée des États-Unis, qui en réceptionna environ 3.000.
La France, en reçu 5.000 avant de se rendre à l’Allemagne en 1940. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, la Chief était le seul modèle d’avant-guerre Indian fabriqué. La fourche à balancier utilisée avant la guerre fut remplacé par une fourche poutre Girder similaire à celles utilisées sur le modèle militaires 841 et la Sport Scout. Aucune Chief ne fut construite en 1949. Le modèle revint en 1950 avec une fourche télescopique et avec un moteur 80 ci (1.300 cm3).
La production de la Chief pris fin en 1953, à la suite de quoi Indian cessa son activité. En 1959, Brockhouse Engineering, propriétaire de la marque Indian et du réseau de distribution, vendit une version rebadgée de la Royal Enfield Meteor comme une Indian Chief. La Indian Motorcycle Company of America (IMCA) a fabriqué des motos Indian Chief à Gilroy, Californie, de 1999 à 2003. Elles utilisaient des clones de moteurs Harley-Davidson Evolution S&S.
Les dernières versions utilisaient des moteurs maison “Powerplus”. En 2006 une nouvelle société a commencé la production de Chiefs à King’s Mountain, Caroline du Nord 15 qui étaient des versions mises à jour de l’IMCA Chief. la Production de la Chief a été déplacé à Spirit Lake, Iowa, après l’achat de la société par Polaris Industries. En 2014, Indian présente une Chief totalement nouvelle qui ne partage rien avec la précédente de King’s Mountain company.
Cette Indian Chtef a été acquise en 2014, apparemment de son deuxième propriétaire de 25 ans, qui en avait réalisé une rénovation achevée en 2014 comprenant la finition de la moto en vert sur un cadre noir. La puissance provient d’un V-twin 74ci jumelé à une transmission à trois vitesses. Les caractéristiques comprennent une selle solo en cuir, un protecteur moteur chromé, un guidon croisé, une béquille latérale er un embrayage au pied.