Citoyens, réveillez-vous, notre société est au bord du gouffre, en proie à un indéfinissable malaise qui la gangrène insidieusement…, elle est désormais au pied du mur : il va falloir se retrousser les manches, prendre les choses en mains et s’attaquer aux vrais problèmes…, car il est en effet criminel de laisser perdurer l’incompréhension endémique qui règne entre les communautés sexuelles déviantes…, ce qui n’aboutit que trop souvent à d’intenses mais stériles masturbations.
Cette femme, c’est Snooper Daggy.
Le télescopage des sexualités déviantes tant annoncé par divers oracles aurait ainsi bien pu avoir lieu, si une femme ne s’était nonchalamment levée pour dire oui à la liberté masturbatoire dans le sado-masochisme lesbien…
Oui, oui, ouiiiiiiiiiiiiiiii (je jouis)…, Snooper Daggy, la rockeuse West Coast réputée pour son flow traînassant, ses tenues en cuir et latex noir… et ses orgies lesbiennes sur scène ou elle arrive chevauchant son Harley Davidson tout en tenant fermement sa guitare rouge sang d’une main et son micro de l’autre (cherchez l’erreur)…, peut désormais ajouter à son CV la mention d’humanitaire pornographique, cela grâce à son manifeste social : “Tha Eastsidaz”, un documentaire anthropologique sur le mode de vie sexuel des Bikeuses Américaines de Long Beach, côté Est.
Grâce à elle, les femelles Bikeuses vont enfin se rendre compte qu’elles ne sont pas seules dans leurs orgasmes à accepter les pires déviances les unes des autres… et vont maintenant pouvoir se rassembler pour constituer une grande chaîne de l’amour féminin déviant où toutes jouiront le bonheur d’être ensemble, entre salopes, amatrices d’Harley-Davidson.
Autant vous le dire d’emblée, le quotidien d’une bikeuse Harley lesbienne américaine déviante, férue de sado-masochisme, surtout si elle est une vraie salope…, diffère grandement de celui de la ménagère lambda Française, même si dans ses fantasmes non-révélables, elle croit évoluer dans un univers parallèle.
Prenons l’exemple de Snooper Daggy : elle ne s’appelle pas Yvonne Dupont, ou Agathe Sinclair, voire Laurence Chazal…, non, son blaze à elle, c’est Snooper Daggy.
Et elle ne vit pas dans un minable T2 d’une tour HLM décrépie, bien évidemment !
Elle possède un loft relloké dans une ancienne fabrique de tondeuses à gazon, avec des colonnes gothiques d’intérieur, des plantes vertes et une cuisine équipée.
Mais n’allez pas pour autant croire qu’elle se prend la tête : cette fringuante lesbienne masturbatrice auto-entreprenante sado-masochiste, passe en effet ses journées à squatter dans son propre garage avec une meute de salopes…, tranquillement affalée dans une position lascive (le cliché classique du genre, nue, en cuir, avec bottes cuissardes à très haut talons, harnais et collier clouté)…attendant que chacune vienne chercher auprès d’elle de sages conseils sur l’art de jouir, des adoubements, des plan-culs, avec les regards vitreux de circonstance et blunts surchargés.
Si Snooper Daggy peut ainsi prendre le temps d’assurer son ascendant sur ses ouailles en leur mettant une branlée bien tripotée jusqu’à leurs tréfonds…, c’est parce qu’elle sait qu’elle peut compter sur sa splendide compagne Boubou (comme le streum en caoutchouc rose), qui, bien au fait de sa place dans la maisonnée, ne quitte pas la cuisine équipée où elle mijote de bons petits plats, tels que ses réputés “spaghettis à la viande”…, des mets raffinés qui feraient saliver prolos comme friqués.
En effet, il lui arrive de se rendre à la supérette du coin avant d’aller conclure un deal.
Notez toutefois que la vie de Snooper Daggy comporte bien quelques points communs avec celle de la ménagère lambda française…
Mais attention, n’imaginez tout de même pas qu’il s’agit pour une femme de cette envergure d’acheter un kilo de tomates ou un pot de beurre de cacahouètes.
Non, Snooper Daggy est plutôt du genre à se déplacer de manière cool en matant les greluches presques nues qui viennent acheter un kilo de tomates… avant de soudain se jeter sans explication sur un enculé de bâtard de passage et de lui marteler avec application le visage, sous le regard amusé des femelles locales accourues au spectacle.
Comme quoi, fumer des pétards 24h sur 24 n’altère pas tant que ça la mémoire.
Ah, j’en entends certains et certaines qui s’étonnent d’une telle réaction dans une société sécuritaire comme la nôtre.
Mais je vous rappelle que Snooper Daggy évolue dans un monde qui surfe sur la tranche du continuum spatio-temporel.
En effet, pour elle, pas de problème : il a toujours une cousine dans le coin qui peut s’occuper du corps avant l’arrivée de la police.
Petit aparté : ne soyez pas choqué par mon vocabulaire jusque-là un tantinet relâché, il se veut un (très) modeste aperçu des modèles communicationnels un peu cavaliers employés par Snooper Daggy et sa meute de salopes.
Voyez-vous, l’insulte y constitue le socle de la relation.
En effet, le langage dans cette communauté représente une de ses particularités culturelles incontournables dont l’ignorance pourrait conduire à bien des quiproquos.
Chaque phrase est un assemblage fantaisiste de divers mots grossiers et autres vulgarités.
Il n’est, là…, plus question de dire : “bonjour”…, mais : “yo enculé(e)”…, des échanges lourds de sens.
Il suffit d’observer avec attention le visage et les intonations de voix des interlocutrices pour s’apercevoir qu’il existe une infinité de nuances et de sous-entendus dans leurs propos cryptiques.
Sinon comment un dialogue convoquant 5 salopes toutes plus injurieuses les unes que les autres, pourrait-il durer 3 longues minutes et ne reposer que sur l’envie de jouir ?
De toutes façons, la meilleure preuve de l’efficacité de cette méthode de communication est la fascination qu’elle exerce sur son auditoire, toutes étant captivées à vouloir écouter en boucle les répliques ahurissantes qui volent en tout sens avec l’enthousiasme de toxicomanes aux tranquillisants en pleine surdose.
Fin de l’aparté et retour à la vie décontractée de Snooper Daggy…
Tout pourrait rouler pour elle, pour le mieux dans le meilleur des mondes, s’il n’y avait évidemment quelques jaloux et jalouses de sa réussite.
Des putains de bâtard comme le fameux Crackle-Dog qui a monté un plan foireux à Snooper Daggy, quelques heures avant notre rendez-vous pour une interview…, entraînant son injuste incarcération avec redressement fiscal fédéral en bonus.
Pensez-donc.
Pour une salope de l’eastside, la prison est un endroit terrible où il est interdit de faire du Rock et où il faut participer au lavage des slips de toutes les autres salopes, incarcérées alors qu’elles sont innocentes.
Heureusement que des temps d’activité physique sont prévus par l’administration pénitentiaire avec des combats entre détenues.
Cet aspect misérable ne peut rendre l’ensemble des USA, que plus sympathique pour vous toutes et tous, qui avez bien raison eu de vous branler jusqu’ici sur ce texte au rythme erratique mais aux séquences clés incontournables pour tout amateur et amatrice de plaisirs coupables.
Mais n’ayez pas à rougir de votre laisser-aller face à ces Bikeuses Américaines délurées, car si le spectacle est aussi joyeux, c’est en grande partie grâce à mes commentaires magistralement à côté de la plaque, formant une œuvre décomplexée.
Arriver au bout d’un texte est pour moi une préoccupation légitime, puisque je sais que, dans ce cas qui m’inquiète…, les bikeuses ont des vies de marginales, s’échangeant allégrement leurs compagnes ou réglant le moindre contentieux à grands coups de chaînes.
Sur cette trame dramatique, j’ai donc décidé de sacrifier mon style habituel (sic !) à la mode de la bikesploitation, en intégrant dans la structure narratiquement pathétique de cet ensemble, un vague pamphlet sur la détresse morale qui pousserait les filles de bonne famille dans les bras de gouines salopes.
Mais étant sous Temesta, rien ne me semble atteindre mon but…, la faute à un foudroyant manque de conviction.
Prodigieuses de platitude, mes hésitations étant légions (mais vous ne les voyez pas car je corrige tout aussi abondament que je spermate), vous pouvez légitimement penser que j’écris au fur et à mesure, sans m’encombrer d’une quelconque séance de préparation.
Mais comme je ne suis pas du genre à tirer sur l’ambulance, je m’abstiendrai.
J’ose écrire sans crainte, qu’avec trois pelés et un tondu en sus de ma muse et de mon amante pour lire l’ensemble de mes texticules sur le forum…, difficile de m’attendre à un miracle.
Si ma forme est magnifique, le fond n’est pas mal non plus, croyez-moi sur parole, je vous gratifie en effet de belles improvisations.
Certes, on ne retrouve pas toujours, et particulièrement ici, mes anciens trips cocaïnés ou mes envolées lyrico-philosophiques…, mais mes efforts investis pour me hisser au niveau des plus hautes références doivent forcer votre respect à défaut de votre intimité…, même s’il vous semble que mes écrits semblent tous avoir été tapotés par un ersatz d’Audiard défoncé à la colle.
Ecrit comme ça, c’est plus sordide qu’autre chose mais il vous faut savoir comment les événements s’enchaînent dans ma tête…
Parce que franchement, lorsque je décide, au pied-levé, de suivre de mon plein gré, une meute de salopes aux bonnes têtes de vicelardes dans une cabane au milieu d’une forêt inconnue, vous devez bien vous douter que c’est pour faire autre chose qu’un Pictionnary !
Ladite séquence pouvant virer au surréalisme complet si j’écris que Richard Clayderman s’est invité à la fête et y a balancé, en fond sonore, un solo de piano, à mille lieues de l’ambiance malsaine que vous auriez pu attendre.
L’absence de certaines de mes anciennes convictions vous reste aussi à décrypter pour avoir une idée juste du niveau zéro, voire moins un de ma condition inhumaine…
A ce stade, supputer que je me trouve dans un lieu sordide ou, tandis que je tapote mes texticules, je me fais torturer avant de m’en retourner, vidé, dans mes jeux d’écriture automatique…, ça ne fait aucune différence et je m’en moque totalement.
D’une inexpressivité qui confère à l’indicible, ma seule preuve d’implication que je daigne vous concéder…, réside dans un petit sourire en coin, qui veut dire que je n’en ai absolument rien à cirer !
Bien sûr, je peux toujours faire pire, c’est clair… et tomber dans un festival de n’importe quoi prenant toujours les lecteurs et lectrices à contre-pied.
Je touche d’ailleurs là…, à ma façon de meubler le vide par du creux !
L’idée de base paraît ridicule à première vue, mais le doute n’est plus permis lorsque je vire apocalyptique et désamorce avec perte et fracas le semblant de dramaturgie de mes histoires.
Si vous adhérez, vous êtes alors captivés par une sorte de mollesse frénétique communicative, venant vous happer pendant votre lecture masturbatoire.
A ce stade… et le pire est de m’en rendre compte, ce texte est le genre de fiasco complet qui laisse sans voix…, car, même en vous focalisant sur les photos, vous n’atteindrez jamais les cimes démentielles d’autres de mes textes…, ce redoutable tempo mou ayant de quoi décourager les plus faibles.
Mais pour les plus forts et fortes, ceux et celles qui ne s’arrêtent pas à ce genre de futilités, les féru(e)s d’équipées sauvages…, vous n’aurez qu’à enfourcher votre Harley virtuelle et foncer, cerveau en berne, sur les routes de la folie douce.
La suite de l’aventure n’attend plus que vous…
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