Hot Rod Delage’32 D8S by Pourtout /3.305.000$
On dit dans divers cercles de connaisseurs émérites qui pérorent entre-eux, qu’une des plus grandes réussites de la France est le design. Faut-il savoir de quel design ces gens causent… Cela commence par le fait que le mot est d’origine française, dérivé finalement de dessin, qui signifie “motif” ou “dessin”, bien que le terme ait également donné naissance à un concept qui ajoute un élément créatif, éventuellement définissant le style, à la simple fabrication. Comme le disait Coco Chanel : “La mode passe, seul le style reste le même”... Entre mer du Nord et Méditerranée, entre Alsace et Pyrénées, ce style a souvent eu une légèreté qui a fait envier la France à l’Europe et plus tard au monde entier… Le Corbusier a conçu des meubles qui semblaient flotter dans l’air, Yves Saint Laurent a confectionné des vêtements qui flottaient aussi légèrement que le vent, Gustave Eiffel a construit des tours qui donnaient à l’acier une qualité gracieuse. Quoi que fassent les Français, cela semblait simple, sans effort et pourtant sophistiqué. Les Français ont donné un certain savoir-faire à des objets qui ailleurs seraient de simples produits de consommation.
Le savoir-faire a toujours été la capacité d’affiner une robe, une chaise ou un appareil de cuisine avec une beauté de forme qui rayonne d’élégance et de nonchalance. Et, avec l’avènement de l’automobile, ce savoir-faire s’y est transféré. Si vous effectuez une recherche dans la mémoire collective de l’humanité, c’est-à-dire sur Google, vous trouverez relativement rapidement ce que vous cherchez… Par exemple, à la question : “Pourquoi les voitures françaises sont-elles si uniques ?”, la réponse est souvent : “Parce que les Français sont pionniers dans un domaine particulier du design”. Diantre, me voilà obligé d’approfondir… En 1912, par exemple, Peugeot commença à travailler sur une voiture de course dotée de deux arbres à cames en tête actionnant les soupapes, une nouveauté à l’époque. Le résultat fut la L45, un classique des courses de Grand Prix. La longue queue effilée donnait à la voiture un look relativement épuré qui n’était pas si différent de la plupart des vélos cargo design d’aujourd’hui… Et le double arbre à cames est encore utilisé aujourd’hui dans presque tous les moteurs de course “à l’ancienne”, c’est-à-dire non-électriques.
Le logo de marque au lion (maintenant tellement stylisé qu’il fait peluche) a produit plusieurs voitures de légende tout au long de son histoire. En 1948, les Français de notre France, ont présenté le premier modèle au monde disposant d’une carrosserie autoportante. Vingt ans plus tard, la 404 poursuivait l’histoire avec succès : c’était pour l’époque une berline moderne, certes désuète, mais dotée d’une version plus raffinée des ailerons arrière américain qui sifflaient sur les routes… Les feux avant circulaires et la calandre prétendument élégante en acier inoxydable, créaient l’illusion. Peut-être qu’elle venait d’une autre planète, mais peut-être seulement de France. La durabilité de la 404 fut légendaire et les chauffeurs de taxi du Maroc et de Tunisie ne juraient que par elle, qui, en version Pick-Up, continue de démontrer dans ces pays, la supériorité coloniale de la France. Toutefois comparativement aux pays de Nord-Afrique, Paris à l’avantage d’être “faiseur de miracles” plus que “créateur de mirages” car pouvant transformer n’importe quel conducteur en bouddhiste, attitude obligatoire car rien ne sert à rien de s’énerver (sic !) à propos du trafic dans la capitale française…
Notez que les non-Français ne le font que par sens du devoir… Quoi qu’il en soit, la ville bouge et parfois elle s’arrête, mais pas pour longtemps car tout le monde dans cette mégapole, veut aller n’importe-ou quelque part… Paris donne l’impression que ses habitants ne se reposent jamais, qu’ils ne dorment jamais. Même à minuit, vous pouvez être coincé dans les embouteillages, surtout si vous conduisez près de la Tour Eiffel, le lieu de pèlerinage le plus sacré pour les touristes qui prennent des selfies… La ville entière est constituée de monuments, chaque brasserie est une œuvre d’art, chaque café a une histoire, Jean-Paul Sartre a pris son petit-déjeuner à toutes les tables de la ville. Peut-être aussi une autre célébrité, un acteur, un créateur de mode, un musicien ou un artiste. Mais autour du boulevard Saint-Germain, c’était Jean-Paul Sartre qui, à lui seul, a réussi à faire grimper les prix à des niveaux insupportables avec sa tournée des bars d’antan. Il avait autrefois pris un verre au Café Flora, c’est pourquoi tout y est désormais deux fois plus cher. Qui croit traverser la rue pour aller à la Brasserie Lipp, va déchanter, car le prolifique philosophe y a également pris un verre qui là, à triplé les prix…
On a le sentiment que Sartre n’avait rien d’autre à faire que d’aller de café en café prendre un verre, pour que ces établissement doublent ou triplent voire quadruplent leurs prix. C’était plus surement que probablement le cas. Je fais confiance à mes cons-patriotes qui veillent aux revenus de la France… Il reste difficile de comprendre quand Sartre a eu le temps d’écrire ses livres de mille pages avec autant de visites dans les pubs locaux… A la Tour Eiffel, le spectacle de lumière y commence toutes les heures après le coucher du soleil, mais seulement jusqu’à une heure du matin, et ne dure malheureusement que cinq petites minutes. Pendant ces cinq minutes, environ un millier de personnes tentent de prendre un selfie avec la tour étincelante en arrière-plan : des groupes de femmes d’Asie du Sud-Est vêtues de couleurs vives, des princes arabes avec leurs harems voilés, des épouses d’oligarques Ukrainiens en minijupes sur des talons hauts… et des Albanais moustachus. avec des chaînes dorées… En d’autres termes : le monde entier tel que vous le connaissez grâce aux images “glamourantes” des pubs putassières des dictateurs de la mode.
Tous ces gens brandissent leurs téléphones avec leurs flashs devant la Tour Eiffel, c’est peut-être pour cela qu’il fait toujours si clair à Paris, surtout près de la Tour Eiffel, où on a vraiment l’impression que tout le monde est dehors, que le monde entier peint la ville de Paris en rouge. Contrairement à d’autres ailleurs du monde, beaucoup de cuisines françaises aux mains de Chinois et autres indéfinissables, sont ouvertes la nuit. Vous pouvez y trouver quelque chose à manger n’importe où le soir, même si vous ne comprenez pas toujours de quel type de nourriture il s’agit (il vaut mieux). J’ai commandé une portion d’escargots, mais la moitié des coquilles en plastique étaient vides. Eux aussi étaient probablement allés se promener quelque part en ville… Sachez que je ne suis ni un testeur de bagnoles, ni un journaleux payé “à la pige”… Que nenni… Année après année, j’explore la question de savoir s’il y a une place pour le narrateur politiquement incorrect que je suis dans ce monde fragile, chatoyant et impitoyablement crétin, arrivant à la conclusion que ce dont une personne a réellement besoin pour mener une vie épanouissante et passionnante, c’est de vivre dans les Parcs de Saint-Tropez, un havre de paix sécurisé…
Etre isolé dans mon chez-moi Saint-Tropézien est en effet un endroit idéal pour réfléchir à tout cela, un endroit où je ne vois pas les nuées de touristes du monde entier qui viennent admirer la beauté et l’élégance d’un empire Napoléonien révolu, prenant constamment des selfies et faisant la queue aux stand de glaces à emporter. D’où leur surnom de “lécheurs de glaces”… Non seulement ils lèchent des glaces industrielles mais ils les pissent dans les ruelles, y vomissent au milieu des nuits alcoolisées après s’être fait rincer par des putes nord-africaines ou ukrainiennes (qui se font des guerres de territorialité comme chez elles mais aussi à Marseille)… et gobent tous les “racontars” que les locaux débitent aux touristes d’un jour… Mais je me dois d’en venir enfin au sujet de cet article qui concerne une superbe Delage D8S imaginée par Marcel Pourtout qui venait de créer en 1925 la Carrosserie Pourtout qui existe toujours aujourd’hui, mais a du se reconvertir dans la réparation automobile, après avoir cessé ses activités en 1994 faute de clients friqués… Les voitures anciennes sont comme les Stars du ciné, elles vieillissent, doivent se faire ravaler ce qui se voit et finissent en épaves choucroutées de partouzes…
Est ce que Marcel Pourtout était l’être d’exception qu’on imagine, empreint d’une personnalité solitaire et décalée, coureur de jupons, figure difficile, ayant passé la majeure partie de sa vie à critiquer ses contemporains, considérant sans exception tous ses collègues comme des ratés, ses clients comme des sans goût, fustigeant les mœurs conservatrices de son époque et déclarant la guerre à toutes sortes d’ornements, frustrant ses clients, dilapidant d’énormes sommes d’argent dans des projets d’automobiles mégalomanes, accumulant d’horribles dettes et ne les remboursant Jamais ? Que nenni, ce Marcel était un brave artisan Français. Rééduquer le monde lui a coûté beaucoup de force et d’énergie. La Delage était, à l’époque classique, la première automobile française, offrant une combinaison de performances superlatives, d’ingénierie exquise et de beauté finement travaillée qu’il était difficile de surpasser. Cela n’a jamais été aussi vrai que lorsqu’il s’agit des modèles huit cylindres de l’entreprise, dont la plus superfétatoire était incontestablement l’exclusive D8 S du début des années 1930, basée sur un châssis raccourci pour optimiser la maniabilité et réduire le poids.
La D8 S était dotée d’un moteur huit cylindres de quatre litres élevé en compétition qui produisait 118 chevaux “aux freins” à 3 800 tr/min, soit environ 20 de plus que la D8 standard. Modifié pour une durabilité maximale à grande vitesse, le moteur réglé en S utilisait des ressorts de soupape plus courts, pour résister à la casse à des plages de régime plus élevées, ainsi qu’un système inspiré des avions Delage dans lequel l’huile moteur chaude était acheminée à travers le système d’admission, plutôt que par l’eau ou le liquide de refroidissement, afin d’éviter la perte de performance due au givrage du carburateur… À bien des égards, la D8 S était la Bentley française, c’était une voiture rapide, conçue pour des performances maximales, mais elle avait une finesse sensuelle dans son design qui la rendait aussi élégante que puissante. C’était l’équivalent d’une pute de luxe disposant d’un des châssis ultimes de son époque. Seuls 99 exemplaires ont été produits, presque tous équipés d’une carrosserie personnalisée superlative, bien que, de manière typique de l’époque, certaines soient plus magnifiques que d’autres. Le châssis n° 36009 se situe au premier rang de la race D8 S.
Ce châssis distingué étant couronné d’une carrosserie tellement belle qu’elle devenait inutilisable en dehors de l’équivalence des alcoves d’amours des bordels français… C’est là-dedans que Marcel Pourtout est devenu l’un des plus grands noms de la carrosserie française d’avant-guerre…En effet, les proportions de la voiture sont celles de la Delage D8 S à son meilleur, avec la ligne de capot extrêmement longue distinctive, des ailes fluides dont la couronne est presque au niveau du haut du moteur, et une ligne de porte large qui souligne la nature étroitement couplée de la carrosserie. La touche finale du design Pourtout est la coupe basse à couper le souffle du pare-brise, qui mesure à peine cinq pouces, et ne sert qu’à souligner la puissance propre du reste du design, dépourvu de pratiquement toutes les garnitures chromées superflues. Une telle voiture dessinée par une main moins passionnée aurait pu être minimaliste… Mais sur la Pourtout Delage, les lignes parlent d’elles-mêmes, et avec audace. Tout est dans ce pare brise… Et c’est ce qui rend la voiture inconduisible car on n’y a aucune visibilité… C’est un Hot Rod d’avant guerre avec un “Top Chopping” du pare-brise et de la capote…
Pourtout a créé cette voiture pour H. de Corvaia, rue Roger-Bacon dans le 17e arrondissement, qui, à l’instar du célèbre Emile Darl’mat, était un concessionnaire pour lequel Pourtout a créé un travail exceptionnel, avec relativement peu de crédit. En effet, la carrosserie a été badgée comme carrosserie par H. de Corvaia, et décrite comme telle dans les journaux de l’époque. Cependant, elle est absolument l’œuvre de Marcel Pourtout et porte en fait une plaque Pourtout plus subtile également sur le châssis. De plus, la Delage D8 S avec le numéro de châssis 36009 est incluse dans les registres de la Carrosserie Pourtout sous le numéro de commission 964, avec la mention de sa livraison à de Corvaia en mars 1932 ; un extrait des archives est également transcrit dans le livre “Marcel Pourtout, Carrossier” de Jon Presnell, dans lequel cette voiture est également représentée en bonne place. L’histoire du châssis numéro 36009 est merveilleusement simple. Selon l’historien Marc Rabineau, elle a été livrée à l’origine à un acteur français, pour lequel elle était immatriculée 6195 RF6. La voiture est ensuite acquise en 1936 par Gaston Forgues, un jeune et talentueux ingénieur de la Haute Garonne.
Heureusement, la voiture a échappé aux ravages de la Seconde Guerre mondiale et à la réquisition des forces et est restée soigneusement stockée tout au long de la guerre. En 1946, cette Delage reprit la route, toujours sous son numéro d’immatriculation d’origine, mais sous le nom de la Compagnie des Etudes et Réalisations Industrielles, la C.E.R.I., l’un des intérêts commerciaux de M. Forgues. En 1950, elle a été immatriculée au C.E.R.I. sous le nouveau système d’immatriculation sous le numéro 9087 Q 75. Deux ans plus tard, après un entretien au garage Lux Auto d’Asnientes, elle fut à nouveau stockée, où elle restera pendant près de trois décennies. En 1980, le fils de M. Forgues, Gérard, a récupéré la voiture de son entrepôt et a commandé une restauration complète, avec la carrosserie et la mécanique entreprises par un certain M. Vernhès, un artisan gersois, et la sellerie par l’atelier d’Oppenot. Apparemment, la Delage a été finie dans sa couleur d’origine. Une fois ce travail terminé, la voiture a été réimmatriculée en 1990 sous l’immatriculation collector 598 HWM 75, puis exposée au Centre National de l’Automobile à Pantin.
En 1995, après être restée dans la famille Forgues pendant 59 ans, la D8 S a été acquise par les propriétaires actuels, chez qui elle est restée cachée, rarement montrée mais infiniment appréciée si ce n’est qu’elle reste inconduisible avec son surbaissement de l’habitacle.. C’est une automobile de look… Tout dans le look et le style… Peu d’automobiles de cette époque ont une provenance aussi exceptionnelle et cristalline. La voiture est accompagnée d’un dossier historique, comprenant plusieurs images historiques et d’autres documents rassemblés par l’historien Delage Daniel Cabart, ainsi que le rapport historique sur les immatriculations susmentionné préparé par M. Rabineau. Inédite depuis des décennies, cette D8 S unique est aujourd’hui une occasion spectaculaire qui attend n’importe quel idiot ayant de quoi la payer, pour se faire plaisir en tant que superbe voiture de tourisme gauloise qu’elle est, ou pour servir de base à une nouvelle restauration de la débutante extrêmement compétitive qu’elle serait dans l’un des plus grands concours d’élégance du monde. Achetez-là pour en faire un Hot Rod, elle passe chez Sotheby’s… Re-équipez-là d’un 600ci V8 avec Blower, jantes 22po, elle est déjà“Top Choppée”… Inédit…
2 commentaires
Maître, c’est la Lancia Lambda qui est la première voiture équipée d’une caisse autoportante après que Vicenzo Lancia en ait déposé le brevet en 1919. Cette précision Bellusienne faite, je note que cette superbe automobile tout ce qu’il y a de plus français est vendue en Californie. De votre grande expérience, cela correspond-il à un manque d’attractivité ou d’acheteurs fortunés en Europe ?
Je ne puis tout savoir et en ce cas, je ne suis pas attiré par les Lancia et leurs origines me sont obscures… La Californie est un mix de Saint-Tropez et Monaco à l’échelle d’un Etat Américain presqu’aussi grand que la Franchouille. La Californie comporte de nombreux milliardaires décomplexés pour qui “ouvrir un musée privé” pour y placer leurs jouets est “normal”… Sitôt morts, leurs héritiers et héritières thésaurisent fissa. Donc, il y a plus de clients là-bas qu’en France, même si le Carrossier Pourtout est Français… On me prête le défaut de ne pas voir ce qui apparait, il est vrai que d’expériences et d’une longue vie, je tends à voir ce qui n’apparait pas… En ce cas, cette Delage D8S est “inconduisible”, c’est une voiture d’exposition dont les formes ne se juxtaposent pas même en continuation des lignes maîtresses, ce qui se remarque aux ailes en jonction des marchepieds. Quand au parebrise qui fait tout le look façon Hot Rod, il rend la conduite capotée hasardeuse… Sexuellement (has) ardeur et capote ne font pas une paire gagnante pour atteindre l’orgasme et c’est ici pareil, ce qui explique que la belle n’a pas beaucoup été utilisée si ce n’est que pour paraitre… C’est donc une auto “masturbante” qui fait bander mais qui n’est pas suivie d’effets… C’est en ce sens que j’ai construit le texticule, ci-dessus qui est un “branlage” pour qui préfère rire que pleurer… Sachez, en apparté, que je vous suis reconnaissant de commenter “chirurgicalement” mes texticules qui sont souvent forts couillus et acides, parfois explosifs mais d’évidence venimeux… Pour en revenir à votre affirmations sur la caisse autoporteuse de Vicenzo Lancia, je suspecte l’individu d’avoir copié le principe de l’autoportance de l’architecture Grecque pour en revendiquer la paternité adaptée à l’automobile, oubliant qu’en fait On en retrouve les vestiges dans les…. Excusez_moi, on sonne, c’est ma masseuse et je dois…