Hot Rod by Brizio…
On m’a demandé d’élever encore plus qu’il ne l’est, le niveau intellectuel général en développant diverses théories universitaires concernant l’histoire des Hot Rod’s, ce qui relève d’un vaste champ de recherche dont les modalités d’approches et les objets y relatifs sont pluriels et hétérogènes. Cet article ne prétend donc nullement traiter de la totalité de la longue histoire issue de mes examens de l’histoire du Hot Rodding. Mon objectif est en effet de prendre en compte la dimension épistémologique et historique plurielle de l’histoire de ce Hot Rod en élaborant une synthétisation de son pluralisme scriptural et graphique. Les autres réalisations exposées, souvent à contrecourant des idées conventionnelles, relèvent plutôt d’un questionnement critique sur les fondements épistémologiques des théories modernes relatives à cette dernière, j’examinerai donc avec précision les présupposés théoriques et les diverses positions manifestées dans les domaines de l’anthropologie, de la philosophie et de l’histoire du Hot Rodding. Dans un second temps, en vue de mettre en évidence le caractère pluridimensionnel de ma recherche auquel, je me suis ainsi efforcé d’en disséquer les dessous et dessus pour en reconstruire une vision problématique inclusive et intégrale. Cette étude doit être considérée comme une étape préliminaire de la généalogie du paradigme du pluralisme graphique qui s’inscrit dans l’histoire du Hot Rodding. Tout d’abord il convient de préciser que le Hot Rodding ne doit pas être lié de façon privilégiée à telle ou telle discipline, car le champ sémantique est non seulement vaste mais aussi hétérogène. D’ailleurs, d’entrée, à la vue des trésors de l’art du Hot Rodding je me suis retrouvé confronté à la difficulté de choisir un terme adéquat pour résumer la sensation générale vécue à la première vue de cette œuvre monumentale. La difficulté de traduire par l’écriture la sensation vécue était presque insurmontable, j’ai éprouvé les effets d’une différence prégnante entre deux continents, l’Amérique et l’Europe, car le répertoire des termes reste
assez limité en français, et insuffisant en langage américain (qui n’est plus vraiment de l’Anglais Bostonien) pour en transmettre les nombreuses variations sémantiques et épistémologique en français. Cette complexité conduit à considérer le Hot Rodding comme un objet pluriel non-socialisé se définissant dans sa matérialité, dans son organisation signifiante ainsi que dans son espace psychologique et psychanalytique, par des usages sociaux et institutionnels tant économiques, politiques et policiers que médicaux. Autrement écrit, ma description ne doit pas être comprise comme un outil au service de mon lectorat, ainsi que l’entendent communément les internautes, mais comme étant un moyen d’expression, de communication, constitué d’une réalité tout à la fois matérielle et visuelle. En fait, c’est l’aventure de l’éphémère qui réalise deux opérations particulières, elle mémorialise et elle extériorise le Hot Rod ici présenté en tentant de fabriquer du sens au non-sens. J’adopte ici la définition proposée par Leroi-Gourhan selon laquelle le terme “graphisme” (qui est à la base de la création de ce Hot Rod) désigne plutôt la paléoanthropologie. Par conséquent son design graphique qui est manifestement générique et souligne une parenté entre d’autres formes de représentations graphiques de Hot Rods pour parfaire la condition même de la fonction originelle de la signification de sa création. En ne brisant pas les barrières conventionnelles des styles habituels de B’32, son géniteur a réalisé une architecture du design élargie. Certains d’entre-vous, éberlués, s’interrogeront toutefois sur la coïncidence entre l’apparition de ma théorie élargie par mon écriture et la création de ce B’32 qui magnétise. Roland Barthes a osé avancer que ce Hot Rod était un concept spécifique selon lequel un focalisateur intermédiaire est intervenu dans une sorte de collectif, tandis que le style dépendait exclusivement du hasard, l’ensemble formant un rituel créatif par lequel s’individualise et se distingue d’autres acteurs qui restent inconnus. Une généalogie critique des théories qui traitent l’invention de techniques qui font reposer les signes sur des espacements binaires devrait en ce sens être réalisée. À titre d’exemple, une telle approche justifierait le statut particulier d’une sémiotique de l’écrit numérique tel que pratiqué dans ce web-site qui est 100% numérique. Je me dois donc de vous inviter en même temps à être sensible à la problématique plus générale d’une anthropologie de l’écriture que je compose ainsi qu’à l’élaboration d’un carrefour interdisciplinaire relatif aux constructions de Hot Rods constitué autour de mes écritures. Certains internautes ont bien remarqué mon expansion sémiotique de la catégorie de mes écritures, soulignant que les sciences exactes et les sciences humaines semblaient s’être liguées en moi pour en faire sortir plus d’écritures afin d’y faire entrer diverses catégories d’indicibilités. Il est vrai que chaque texte, indéfiniment et exactement est également lu par des robots illettrés. L’écriture est un territoire ouvert à tous les vents ! En effet, dans la création de textes, le graphisme, le support (la matérialité et le média) et l’espace apparaissent comme
trois éléments-clés. Je pense avoir bien saisi la spatialité et la granularité comme des critères définitoires de l’écriture d’autant qu’une suspicion d’écriture existe lorsque les signes respectent un ordre dans l’espace et une sorte de granularité qui les rend reproductibles et les distingue du lux ininterrompu du paysage, de la voix
et du geste. Prendre en compte la dimension graphique, visuelle et corporelle de l’écriture exige un aperçu critique sur les variations personnelles et idéologiques qui s’expriment à travers l’histoire et la culture du Hot Rodding. Cette épaisseur culturelle et historique de mes écrits est couverte par la notion du pluralisme scriptural et graphique. Une épistémologie pluraliste permettrait de préserver cette hétérogénéité indéniable, tout en intégrant harmonieusement et sans clivage ces ensembles signifiants qui constituent des caractères d’écriture, des matières, des textures ; en somme des situations sémiotiques. Mon épistémologie se fonde sur l’idée que les domaines d’études du Hot Rodding concernent simultanément les aspects ontologiques, épistémologiques et méthodologiques. Un champ réel constitutif de l’écriture se manifeste par des faits particuliers qui peuvent faire l’objet d’une étude scientifique. L’écriture est complexe, si bien que son analyse concerne de nombreux domaines interdépendants, et donc de nombreuses disciplines scientifiques. Cette étude de mes écritures aboutirait à l’idée d’une pluralité de disciplines selon une pluralité de méthodes dans la mesure où mes écritures concernent toutes les formes d’existence graphiques présentes dans le monde du Hot Rodding. Éprouvés et traditionnels sont les mots que Joe B. utilise pour décrire les Hot Rods qu’il a possédés, construits, pilotés et avec lesquels il a été impliqué. Les mots s’appliquent certainement à son Roadster Ford de 1932. Joe est dans le passe-temps des Hot Rods depuis les années ’70, mais son goût, à en juger par les détails de ce highboy Deuce, semble s’être planté au début des années ’60. Je vous cause des dernières années de cet âge d’or du Hot Rodding entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et le début des années muscle car et de l’arrivée des années Chromes (et Flammes). Aujourd’hui, 25 ans après le début du 21e siècle, les Hot Rodders construisent des roadsters inspirés de l’époque comme celui de Joe avec des avantages modernes qu’ils n’avaient pas il y a 60 ans.Joe a commencé à penser à construire ce Hot Rod à l’approche de son 60e anniversaire et de son 30e anniversaire de mariage avec sa femme Kathy. Il savait que le moyen idéal de commémorer les deux jalons était d’utiliser du métal traditionnel et son choix de constructeurs s’est porté sur Brizio Street Rods… Roy Brizio a laissé sa marque en combinant le style d’antan et les standards du nouveau temps. Ce roadster est un excellent exemple de la façon dont cette combinaison fonctionne et des pièces utilisées pour l’accomplir. Le châssis est un bon point de départ. Les rails de châssis ressemblent à ceux construits par Henry Ford, mais ceux-ci ont été étirés de 2 pouces au-delà de la longueur d’origine et ont été entièrement caissonnés pour plus de solidité. Les composants de la suspension avant des années ’60 sont des pièces disponibles aujourd’hui : un essieu Super Bell à poutre en I abaissé de 4 pouces, des axes et des tiges de rayons en épingle à cheveux, des ressorts à lames transversaux de chez Posies et des amortisseurs tubulaires de QA1. L’arrière de 9 pouces de Currie Enterprises avec glissement limité en 3,89:1 est situé par les barres d’échelle de Pete & Jake pour une apparence traditionnelle. Des combinés filetés arrière QA1, ainsi que des barres Panhard construites par Brizio et des barres antiroulis So-Cal Speed Shop aux deux extrémités, complètent l’ensemble de suspension. Les freins à disque avant Wilwood de 12 pouces associés aux tambours arrière Currie garantissent une puissance de freinage fiable. Ni Roy Brizio ni Joe Rebozzi ne voulaient de modifications de carrosserie radicales qui éloigneraient ce Hot Rod Deuce du design qui en avait fait des classiques en premier lieu. Mais ce roadster a un tas de détails qui affinent son apparence extérieure. La carrosserie en acier de chez Brookville a été étirée d’un pouce à l’avant et la calandre Dan Fink a été abaissée d’un pouce. Trois pouces et demi ont été coupés des montants du pare-brise. Le capot en aluminium en trois parties de chez Jack Hageman a été perforé de 150 persiennes. Les phares So-Cal, les feux arrière Ford de 1939 et les rétroviseurs de Rock Valley étaient des choix plus classiques. Les panneaux de pont en acier au-dessus et en dessous du couvercle du coffre ont été soudés pour éliminer les coutures/soudures, une touche subtile qui, comme toutes les autres, contribue à l’impression “impressionnante” (sic !) de l’extérieur. La préparation de la carrosserie et la peinture ont été confiées à Darryl Hollenbeck de Vintage Color Studio et la peinture Jaguar Regency Red qui en résulte est la touche presque finale à l’extérieur, car si vous vous approchez, vous verrez les bandes noires et rouges ultra-fines qui courent sur toute la longueur de la carrosserie, appliquées par Real Ralph Newman. Sherm’s Plating s’étant assuré que chaque centimètre de chrome brille.
Pour en revenir au style des années ’60, le choix des pneus et des jantes Big’n’ Littles est cohérent avec le style des années’60. Les jantes 16×5.5 et 18×7 E-T Indy de l’équipe III proviennent d’un premier lot limité de jantes en billette. Les pneus minces (5.00-16 et 7.00-18) Excelsior de Coker ressemblent à ce qu’ils étaient sortis des premiers jours, mais ont l’avantage d’une construction radiale. Dans les années ’60, les Chevrolet small bloc étaient devenus les moteurs de prédilection des Street Rodders. Le moteur Don Hardy Performance Engines 383ci à carburateur Holley avec culasses en aluminium Fast Burn dans le roadster de Joe est une variante moderne de cela, surtout lorsqu’il porte de la peinture orange et qu’il est habillé de caches-soupapes Chevy et d’un filtre à air Don Hardy. L’allumage est assuré par MSD via des fils Taylor. Un radiateur Walker, un ventilateur de composants de refroidissement et une pompe à eau Edelbrock maintiennent la température du moteur basse. Les tuyaux personnalisés recouverts de céramique transportent l’échappement des collecteurs Sanderson avec des silencieux Stainless Specialties. La transmission à cinq vitesses Tremec avec un embrayage et un volant d’inertie Modern Driveline transmettent le couple du V8 383ci à un arbre de transmission de service de transmission en route vers l’arrière Currie. Regardez les photos d’intérieurs de roadsters des années’60, et vous remarquerez à quel point ils sont simples. Les cockpits des roadsters sont compacts au départ, et les consoles, les écrans, les gadgets électroniques, les systèmes audio élaborés et même la climatisation ne faisaient pas partie de la conduite du hot rodder moyen à l’époque. Regardez les photos de l’intérieur des roadsters de Joe, et vous verrez le même genre de simplicité. Le tableau de bord Brookville abrite un insert de moteur Haneline tourné avec des jauges Classic Instruments. Un tachymètre CI est monté sur la colonne de direction Lineworks, derrière la roue de style Ford 32 de Dennis Crooks Quality Restorations. La banquette personnalisée a été rembourrée chez Sid Chavers Upholstery, où le cuir noir a été cousu dans un motif tuck ‘n’ roll pas trop différent de ce que vous voyez sur de vieilles photos. Un détail différent est les inserts en tissu rétro ajoutés aux dossiers des sièges, juste assez pour faire passer l’idée. Ce design est repris dans les poches de porte. Chavers a recouvert le sol d’un tapis allemand gris.
Alors que les progrès étaient en cours, Brizio a évoqué l’idée de présenter le roadster terminé au Grand National Roadster Show, où il a fait ses débuts publics. En plus de l’exposer lors de salons et de commémorer un anniversaire et un anniversaire, Joe a construit son roadster pour deux autres raisons : faire partie des roadsters de la région de la baie (dont Brizio et Chavers sont membres) et conduire. Le premier objectif a été atteint, et Joe est maintenant membre des Roadsters. Le deuxième objectif est en suspens pour le moment, mais Joe attend les occasions de mettre sur la route son roadster Deuce highboy du 21e siècle, qui a fait ses preuves et qui est traditionnel dans le style des années 60.