Chevy’31 Rusty Demon Independence
La Chevrolet AE Independence 1931 remplaçait l’AD Universal de 1930… Comme intro, c’est basique, con et logique. A cause de la Grande Dépression, la production a chuté d’environ 8% pour s’établir à 619.554 voitures, mais alors que la production de Ford chutait de près des deux tiers, Chevrolet a repris la première place du tableau des ventes de voitures américaines. Le principal changement entre les Series AE et AD (sortante) était l’augmentation de l’empattement à 2.768,6 mm. Elle restait motorisée du six cylindres “Stovebolt Six” de 3.180 cm3, produisant 50cv (37 kW) et pouvait atteindre une vitesse de pointe de 137km/h. Généralement les Hot Rodders s’efforcent que tout soit absolument parfait pour une séance photo, mais cette Rusty Demon Independence étant une oeuvre artistique selon son créateur Viking-Suédois Emmanuel Odin Sandén, la séance photo de son Rat Rod devait impérativement se dérouler dans la grisaille et la pluie… Si je devais choisir une séance photo et faire pleuvoir au moment des shot’s, ce serait cool.
Quel hasard que le ciel s’est ouvert à l’instant où l’appareil photo a pointé son objectif sur son œuvre d’art afin de l’immortaliser… Emanuel Odin Sandén vit le plus “crasseusement” possible dans son garage/atelier à moitié effondré au fond d’un marécage. C’est une vraie réalité, pas quelque chose de faux au nom du style. Il s’est empressé de me souligner qu’il n’avait pas voulu réaliser un Rat Rod mais une œuvre d’art Viking contemporaine roulante affichant ouvertement quel est l’état du monde en juxtaposition avec la guerre en Ukraine qui impacte les pays voisins et alliés de force dans un OTAN dégénéré. Son œuvre d’art “dégérationnelle” a été réalisée au départ de l’épave d’une Chevrolet Independence de 1931 dans laquelle il a placé un V8 Big Block de 540ci équipé d’un Blower Dyers 8-71 de camion GMC. Deux carbus 4 corps déversent le carburant à profusion à hauteur de 800cv… Les chiffres donnés sont aussi flous que l’est Emmanuel Odin Sandén, il sait juste que cela est impressionnant.
Visuellement, la fonctionnalité est inexistante sous le prétexte que c’est une œuvre d’art “Badass” autoproclamée. Je n’ai pas encore tapoté de texte concernant l’importance du niveau intellectuel du créateur d’un Rat Rod, et vous pouvez deviner pourquoi. Il est en effet plus confortable de paraître crétin qu’intellectuel lorsqu’on se hasarde (au péril de son honnêteté) dans les banlieues conquises par des mongols dégénérés à Paris et Marseille. Il en est ainsi également dans les bouges à rats, les boites underground, diverses concentrations sectaires, et aussi à la rédaction de Nitro. Les sévices fiscaux en font partie pour d’autres raisons complexes à commenter, de même les rédactions de Fake-News de BDSMTV et son pastiche Lc’estiii ! Les raisons profondes de la dégénérescence générale qui nous est imposée en même temps que notre Président reçoit son homologue Royal dans les fastes de Versailles en compagnie d’une faune bigarrée de jouisseur et jouisseuses d’un système consumériste en dégénérescence.
C’est donc en pleine conscience que la fin d’un monde est en cours, que j’ai examiné, pantois, lassé et fatigué cette œuvre d’art Rat Rod, examinant particulièrement les détails… L’œuvre d’art était à l’origine une Chevrolet Indépendence quatre portes, mais les portes arrière étaient tellement pourries à force d’être dans le marais qu’Emanuel Odin Sandén les a jetées dans le marais et tronqué la carrosserie en conséquence. Les gars des voitures de spectacle faisaient du temps de Georges Barris et Boydd Coddington, de grands efforts pour garder leurs murs blancs propres, mais maintenant que le Rat Rodding a été proclamé être de l’ART, une reconstruction comme celle-ci, doit être crasseuse pour s’intégrer dans le courant artistique. De nouveaux pneus sur cette œuvre d’art seraient l’équivalent de ressembler à un Nerd qui s’affiche avec de nouvelles baskets blanches. (Comparé à un geek axé sur des centres d’intérêt liés à l’informatique et aux nouvelles technologies, un nerd est asocial, obsessionnel, et excessivement porté sur les études et l’intellect)…
Tout est réutilisé les matériaux sont trouvés ou volés, jamais achetés pour ne pas choir dans le consumérisme. Le volant est un autre exemple. Trois vieilles bielles en forment les rayons et le résultat final est donc de l’art. Il y a une différence entre coller de la merde ensemble et y réfléchir. L’intérieur est assez clairsemé, mais pas dépouillé, les sièges ont même des coussins. Seuls les instruments indiquant les évènements les plus critiques ont été laissés dans le tableau de bord. Le Beau selon Emmanuel Odin Sandén, a tyrannisé les artistes raison pour laquelle il a mis un terme à cette obligation esthétique : “Le grand ennemi de l’art, c’est le bon goût, donc davantage que questionner “le laid”, j’interroge le “non Beau” dans mes œuvres. J’ouvre le champ vers de nouvelles esthétiques du non Beau, de cette absence de Beau qui n’est pas forcément laid”… Par l’étrange, l’inconvenant, l’imprévu, il propose des œuvres qui interrogent… “Le goût est une source de plaisir, l’art n’est pas une source de plaisir, c’est une source qui n’a pas de couleur, pas de goût”…
Il est sans doute trop hâtif de dire qu’il fait l’apologie du laid. Sa démarche est bien plus ardue : créer des œuvres qui n’ont pas de goût, des œuvres sans dimensions esthétiques est beaucoup plus délicat à faire. Avec Emmanuel Odin Sandén, c’est une nouvelle direction qu’emprunte l’art de l’inutile. Celle de produire des œuvres où le plaisir ne viendra pas de l’oeil mais du concept ou de la mise en scène, d’un effet de surprise, d’un dispositif élaboré. Comme pour lui l’art est une chose beaucoup plus profonde que le goût d’une époque, il crée des œuvres d’art automobiles intemporelles non formatées… Il prend même position sur la question du travail dans les sociétés industrielles, proposant une éthique de l’art du Rat Rodding pour contrer l’esthétique du Hot Rodding, voulant faire basculer d’un seul coup l’art de l’esthétique dans l’éthique du Rat Rodding. Ce serait un problème moral lié à sa conscience qui assume son inconscience en faisant passer l’art de l’esthétique à un art d’attitude. Il se rebelle contre la tyrannie du visible. Pour lui, l’art n’est pas seulement rétinien.
Il y a, par exemple, une dimension tactile et olfactive dans ses œuvres automobiles où tous les sens sont présents avec un accent particulier sur le monstrueux. On peut toutefois se demander quel est le pourquoi de cette fascination pour le laid et quelle est sa portée pédagogique. En effet, si on aborde la question du laid il est inévitable de se poser la question du beau. Ce sont ces raisons qui motivent cet article. Adorno écrivait : “Le laid doit constituer ou pouvoir constituer un moment de l’art. La poubelle de l’un est un trésor pour l’autre”... Il est intéressant de remarquer combien la laideur dans cette oeuvre est le corollaire de la vraisemblance. La laideur doit faire peur et pour cela, elle doit être crédible. Demandez à un crapaud ce que c’est que la beauté, le grand beau. Il vous répondra que c’est sa crapaude avec deux gros yeux ronds sortant de sa petite tête, une gueule large et plate, un ventre jaune, un dos brun. Interrogez un Guinéen ; le beau est pour lui une peau noire, huileuse, des yeux enfoncés, un nez épaté.
Interrogez le diable ; il vous dira que le beau est une paire de cornes, quatre griffes et une queue. Ainsi la laideur causerait un préjudice tant elle est effroyable. Le beau, d’une certaine manière représenterait l’ordre établi, l’harmonie de ce monde tandis que les aspirants au laid en montreraient les dysfonctionnements. Il y a une dimension politique du laid. Les partisans du laid dénonceraient-ils les dysfonctionnements d’une société trop bien huilée ? La laideur consisterait-elle à outrager ce qu’exprime la beauté ? Ainsi le laid serait comme un acte de résistance de la part des artistes, résistance à cette beauté qui formate les esprits. Le laid bouleverse les codes de la représentation de la beauté. Victor Hugo pensait que la beauté a un visage et la laideur mille. Mais c’est plus la manifestation de la souffrance qui vient terrasser les apparences : “Toute laideur n’est pas comique mais tout comique contient une dose de laideur”.
2 commentaires
L’art est un problème moral lié à la conscience de celui qui l’assume en tant que tel… je ne pense pas que Charles soit l’homologue de notre Président, il est le Roi du Commonwealth, ça a un peu plus de gueule en termes de massacres, vols, viols, pillages, exterminations que d’envoyer des CRS payés au lance-pierre taper sur des gilets jaunes.
Depuis que mon mon ultime défense concernant ma LéaFrancis se déroule en France sous une Loi qui condamne lourdement les escroqueries aux jugements, montés à l’encontre de Citoyens Français, même si les faits se sont déroulés et ont été jugés hors de France, je suis taiseux concernant les facéties grotesques de notre Président Macron, et je suis suspicieux quant aux manœuvres de Groupes tels AXA, de même que les amitiés politiques inter-pays, visant à les protéger… Je n’ai pu toutefois résister à en écrire concernant le pillage des colonies dont l’Inde pour des montants gigantesques. La fortune de Charles vient de là…Ensuite, Waterloo et Trafalgar et Les Iles d’Elbe et Sainte Hélène suffisent à ne pas inviter l’héritier dans ce faste ridicule. La Flotte Française anéantie au mouillage en Algérie y ajoute aussi… Je ne vois aucune utilité d’inviter Charles III dans ces conditions. Mais cet aspect de conscience n’est pas le fil de mon commentaire concernant ce Rat Rod… Vous soulignez la différence entre les gilets qu’on porte selon qui est qui…
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