Les sales secrets de la conception automobile
Thom TaylorÉcrivainWes AllisonPhotographeJan 14, 2013
Note de l’éditeur :Thom Taylor, membre du personnel de HOT ROD, est un concepteur renommé de hot rods personnalisés. Il préfère garder un profil bas, mais je lui ai demandé d’écrire cette histoire du point de vue unique d’un gars qui a imaginé une voiture à partir de zéro, puis l’a regardée devenir réalité. —DF
Si vous voulez concevoir des voitures et que votre talent, votre dynamisme et votre sens de l’humour sont suffisants pour vous faire entrer dans une école de design, les instructeurs vous avertiront que l’opportunité de concevoir une voiture entière, telle que vous la voyez dans votre esprit, ne se présentera pas. Il y a une myriade d’obstacles qui se coincent dans le processus de création d’une voiture, qu’il s’agisse d’une voiture unique, comme le roadster d’Ashley Webb Taulbert devant vous, ou d’une voiture à produire en série. La liste des obstacles pourrait remplir un numéro de HOT ROD.
Ou deux. Les obstacles comprennent l’argent, les applications pratiques, les restrictions de production et d’assemblage, l’emballage des composants et des personnes, l’ergonomie, les opinions des propriétaires, les préférences des concepteurs et des constructeurs, l’interprétation des constructeurs et des modélistes en argile, l’expertise des constructeurs – et je ne fais que commencer.
C’est un processus semé d’embûches, d’accommodements, de problèmes de faisabilité, de départs et d’arrêts, d’egos, etc. Mais si vous avez l’occasion de concevoir une voiture entière et que vous êtes capable de jongler avec ces obstacles jusqu’à ce qu’une vraie voiture naisse, c’est un buzz. J’ai eu la chance de concevoir un certain nombre de voitures à partir de zéro, de ma tête, avec plus ou moins de succès. Aucun n’a été plus gratifiant que le petit highboy noir d’Ashley.
Les obstacles auraient dû être aggravés de manière exponentielle avec les trois knuckleheads impliqués dans le processus de création de cette voiture – tous têtus et sûrs d’eux, avec le père d’Ashley, Dan, en tête du défilé. Dan Webb a construit de nombreuses voitures au fil des ans, y compris le lauréat du prix Ridler en 1991, son roadster highboy de 1932. Il est connu à Detroit pour les moteurs, les voitures et les composants qu’il crée pour Ford Motor Co., travaillant dans son atelier à Burton, dans le Michigan, avec son bras droit Tracey Aitken. Il peut être difficile. Je l’ai vu être difficile – je veux dire en face, difficile – mais lui et moi semblons nous entendre. Il fait partie de ces âmes, comme le regretté artiste de hot rod Dave Bell, qui maintient une énorme bibliothèque mentale de blagues, livrées à volonté. Toujours divertissant, Dan est l’une des personnes les plus talentueuses que j’ai rencontrées dans une vie remplie de rencontres avec des personnes talentueuses.
Il en va de même pour le deuxième gars, le fabricant de métaux Craig Naff, bien que sa personnalité soit complètement à l’opposé de celle de Dan. Capable de former de la tôle ou de l’aluminium et de donner l’impression qu’elle a été estampée, il travaille tranquillement dans son atelier à Woodstock, en Virginie, perfectionnant tout ce sur quoi il travaille. Il s’est fait connaître en faisant la sculpture roulante qu’est CadZZilla, mais il a fait trop d’autres voitures au fil des ans pour les compter, y compris l’une des huit grandes prétendantes à l’Autorama de Detroit l’année dernière.
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Et puis il y a moi. Je n’ai pas besoin de me plonger dans mon milieu dysfonctionnel, parce que j’écris ceci. De plus, mon psy me dit que je ne peux pas avancer dans la vie à moins de croire que je suis parfaitement génial.
Dan a piloté et coordonné cet exercice dès le début. Tout d’abord, il avait l’argent et l’expertise nécessaires pour fabriquer la plupart de ce que vous voyez. Deuxièmement, il savait ce qu’il voulait dans une certaine mesure, et s’il ne le savait pas, il savait où le trouver. Et enfin, il avait la personnalité et le courage d’aller jusqu’au bout, ce que tout le monde ne possède pas. Pensez à tous ces projets bloqués que vous savez sur le fait de prendre la poussière dans les garages et les magasins. Terminer l’accumulation de quoi que ce soit peut être un gros problème.
Dan et moi nous parlons souvent au téléphone et, au fil des ans, nous nous sommes émerveillés de la production de voitures de course étonnantes du concepteur de voitures Indy Harry Miller au début du 20e siècle. Dans notre esprit, Miller n’a jamais été égalé en termes de compétences d’usinage et de conception de composants, en particulier avec ses voitures de course. Nous nous demandions ce que Miller ferait s’il était vivant aujourd’hui, et ce qu’il construirait s’il aimait les hot rods.
Faire un hot rod comme nous l’imaginions était le fil conducteur de ce projet. Il devait inclure un aspect du nez distinctif de Miller, mais aussi l’apparence d’un roadster de piste amplifié aux amphétamines. Les premiers croquis étaient tout simplement trop éloignés pour Dan, mais en tant que designer, je commence parfois par la gamme démesurée du spectre et je reviens à une certaine forme de réalité.
Un élément que Dan aime et voulait voir dans le cadre du design est la partie supérieure d’un roadster Ford 32 et la façon dont elle s’attache aux portes. J’ai décidé de prendre cela au pied de la lettre et j’ai imaginé un fabricant utilisant le capot, les portes et les quartiers d’un roadster de 32 comme point de départ. Si vous regardez la voiture finie, vous pouvez voir que la majorité des portes et du capot semblent provenir d’un roadster Deuce, bien que Dan les ait créés à partir de tôle plate de calibre 18. Avec les éléments de 1932 et la calandre Miller-esque dictant le design, et sachant que Dan voulait une voiture de piste ressemblant à un roadster, j’ai commencé à remplir visuellement les blancs.
La conicité du cadre est exagérée, tout comme les pneus et les roues. Nous savions que nous voulions des roues de 20 pouces pour l’arrière afin d’obtenir le râteau satirique, et nous avons tous les deux choisi un empattement plutôt arbitraire de 100 pouces, qui dans mes dessins à l’échelle a été raccourci à 98 pouces, pour finalement revenir à 100 pouces pour la version finale. La longueur du capot serait plus que suffisante pour accueillir le quatre banger que Dan avait en tête pour un moteur.
Il a fallu relativement peu de révisions du croquis avant que nous ne trouvions une direction, et un rendu final montrant la voiture en noir a été dessiné, puis il est passé aux dessins à l’échelle. J’ai constaté au fil des ans que, bien qu’il y ait de nombreux designers qui exercent leur métier, peu d’entre eux ont la capacité de prendre un design et de le mettre en quatre vues avec des sections dessinées tous les pieds environ, donnant au fabricant de métal un guide à partir duquel travailler. Sans cela, une carrosserie complètement construite à partir de zéro peut se transformer en désastre. J’ai été impliqué dans de nombreux projets dans lesquels il n’y avait ni le temps ni l’argent pour cette étape, et pour la plupart, je n’ai pas été satisfait du résultat – et pour certains, je ne prendrai même pas le crédit / le blâme. Lorsque vous avez des gens aussi talentueux que Dan et Craig qui transforment votre vision en réalité, il est préférable de leur donner autant d’informations que possible – et la meilleure information, à mon avis, est ce dessin à l’échelle de quatre vues. Un propriétaire de voiture peut dépenser des millions de dollars pour voir un design devenir réalité, de sorte que des dessins détaillés garantissent qu’il ne peut y avoir aucun écart. S’il s’agit d’un projet moins coûteux, comme ce roadster particulier, il se peut qu’il n’y ait pas de fonds pour faire faire venir le designer d’un côté à l’autre pour vérifier les formes pendant la construction, donc avec les détails des quatre vues, le designer est vraiment sur la touche une fois les dessins terminés.
Une fois que Dan a été satisfait du design, nous avons fait agrandir les dessins à l’échelle et il a commencé à fabriquer le cadre sur sa table de cadre. Le fait d’avoir les roues et les pneus, le moteur et les dimensions donne un cadre de base pour travailler, nécessitant peu de conjectures pour le produit final. C’est dommage que le corps ne puisse pas être facilement retiré pour exposer le cadre – c’est une œuvre d’art en soi. Les traverses coniques sont dotées de trous d’allègement à clochettes. Les rails ont été fabriqués en tôle de chrome-molybdène de 0,090 pouce, tous soudés au TIG.
Avec les dessins sur papier, l’étape suivante consiste généralement à créer une section sur laquelle le carrossier commence à marteler la tôle. Avec le numérique, il est encore plus facile d’obtenir vos sections avec la sortie liée à une découpeuse qui suit précisément les sections dessinées numériquement, allant même jusqu’à les entailler pour les fixer à une colonne vertébrale ou à une colonne vertébrale centrale. Je ne le faisais pas au début des années 2000 lorsque ce projet a été lancé, mais je m’y suis appuyé ces derniers temps.
Pour ce projet, Dan n’a pas utilisé un dollar. Avec la carrosserie imitant si étroitement les caractéristiques d’une Ford 32, et avec les dessins à l’échelle réelle, Dan a commencé à travailler le métal pour former le capot, puis les portes, et enfin le plancher et le tunnel trans. Ses outils de travail comprennent un marteau de rabotage, un Pullmax, une roue anglaise et beaucoup de malédictions. Une fois la carrosserie principale créée, elle a été fixée au cadre et expédiée à Craig pour le capot, les sièges et le formage de la section arrière, que Dan a soudé et fini en raison de contraintes de temps, le salon SEMA de 2005 approchant à grands pas et Ford ayant un espace réservé dans son stand pour la voiture.
Craig a également créé le nez en acier inoxydable plaqué nickel poli. Dan et Craig ont dit à tout le monde que c’était de l’argent allemand parce qu’il est pratiquement impossible de former de l’argent allemand véritable dans la mesure nécessaire pour créer le nez, et ils voulaient donc avec d’autres bodybuilders et des gars fabuleux. C’est une affaire de fabricant, je suppose. De plus, il a taillé les montants du pare-brise exactement comme je les ai dessinés.
Pour go, Dan voulait le plus petit quatre-bangers qu’il pouvait trouver, un qui ressemblerait à quelque chose de la boutique de Harry Miller aujourd’hui. Il est tombé sur un Zakspeed 2.3L qui prenait la poussière dans la boutique d’un ami. Ceux-ci ont vu le jour dans les années 80 : les T-Birds ici, et les Merkurs en Europe. Les pistons forgés ont été usinés avec des décharges de soupape pour la culasse à double arbre à cames Zakspeed. C’était une œuvre d’art, mais ce moteur avait connu des jours meilleurs. Comme Dan le décrit, « Torturé à mort – un vrai morceau de ferraille ». Pourtant, il aimait à quel point il avait l’air exotique et compact, décidant qu’il serait plus beau s’il tournait la tête à 180 degrés pour placer l’échappement du côté passager. Ainsi, les orifices d’admission abritent les soupapes d’échappement, avec les poches des soupapes d’admission manchonnées pour les soupapes d’échappement. « Cela semble difficile et nous nous y attendions, mais c’était si facile que nous avons pensé que nous avions fait une erreur. »
04.Le quatre cylindres Ford Zakspeed 2.3L développe 400 ch. Le couvercle de came, les poulies et les supports divers ont tous été usinés par Webb. Les différentes finitions incluent le bleuissement au pistolet et des nuances assorties d’anodisation noire – remarquez qu’aucune des finitions n’est en aluminium poli ou en chrome, un départ agréable. » class=”wp-image-358691 » />
La compression est de 12,5:1, les cames sont inversées d’un côté à l’autre et il tournera facilement à 7 500 tr/min. L’intégration est une EFI unique mise en place par FAST. Dan a converti le moteur en un carter sec en utilisant une pompe à huile Peterson pour perdre de l’altitude, ce qui lui a permis de s’asseoir bas dans la selle. Il a usiné le nouveau carter ainsi que les couvercles de came avec des actionneurs de godet. La puissance est de 400 chevaux. « On dirait un moustique en colère », dit Dan en riant. Notez également les tuyaux et les raccords XRP, « tout comme les IndyCars l’utilisent ».
La transmission est une Tremec T-5, qui dirige l’alimentation vers un changement rapide unique que Dan a conçu sur CAO avant que Tribal Motor Works ne l’usine à partir d’aluminium billette. D’étranges essieux flottants sont fixés à des moyeux flottants usinés par Dan. Les freins sont deux étriers Strange qui s’accrochent à des rotors de 14 pouces de JMA Tool. Des amortisseurs à friction fabriqués à la main amortissent les coins. Une unité à crémaillère Top Fuel dragster gère la direction.
Est-ce que c’est cartoon ? Sûr! Est-ce ce que c’est ce que nous voulions ? Bien sûr ! Est-ce polarisant ? Je ne suis pas sûr, mais ce que je sais, c’est que les designs que j’ai faits au fil des ans et qui me satisfont le plus ont tendance à être polarisants. J’ai plus de plaisir à voir les réactions des gens quand ils sont forts d’une manière ou d’une autre. Je ne suis pas insulté si quelqu’un n’aime pas quelque chose que j’ai conçu – ce n’est pas un verdict sur moi – c’est juste la façon dont la voiture le frappe.
Et qu’en est-il d’Ashley, la récipiendaire du roadster ? Elle a grandi entourée de Philistins comme moi toute sa vie. Comme le dit Dan, « elle a beaucoup d’oncles de voiture ». Un père célibataire, pour le meilleur ou pour le pire, a traîné Ashley à tous les salons de l’automobile avec tous les gars qu’il connaît depuis qu’Ashley est toute petite. « Elle a toujours été impliquée dans ce que j’ai fait, et tout ce que j’ai fait, ce sont des voitures », dit Dan sans s’excuser. Elle connaît tout le monde dans le monde des hot rods et a l’œil pour ce qui est bon et ce qui ne l’est pas. « Je l’ai gardée impliquée tout au long de la construction. Elle a arraché la voiture et en a frotté les pièces. Je pense que cela lui a donné de la valeur de voir quelque chose passer de rien à quelque chose. Ashley a récemment épousé l’ingénieur GM Corey Taulbert, et ils ont terminé son lycée de 32 à temps pour leur lune de miel. Corey a une route difficile devant lui car les « oncles de voiture » d’Ashley sont prêts s’il fait un faux mouvement avec elle.
J’ai terminé le rendu du roadster d’Ashley juste avant de rendre visite à un Baskerville gris malade, et j’en ai apporté une copie avec moi pour qu’il puisse me donner ses pensées la prochaine fois que je le verrai. Il l’a adoré et a dit qu’il fallait le construire. Malheureusement, nous n’avons jamais eu cette seconde ensemble car il est décédé une semaine plus tard. Je pense que cela signifiait beaucoup pour Dan et Ashley que Gray soit aussi enthousiaste qu’il l’était à propos de la voiture. C’est l’autre engouement pour la conception de voitures : apporter un peu de plaisir et de divertissement à d’autres qui aiment les voitures autant que nous tous.
Deuxième avis : Mike Ring de Ring Bros.
« Nous n’avons jamais construit de hot rods – ils nous ressemblent tous, vous savez, des couleurs différentes et des roues différentes. Pour moi, les vieilles voitures ne se démarquent pas. Lorsque nous avons vu le roadster d’Ashley pour la première fois au SEMA Show, nous ne connaissions ni Dan ni Ashley Webb. Mais en voyant cette voiture, nous l’avons vraiment remarqué. Je ne pouvais pas le relier à tout ce que j’avais vu auparavant, c’était simple mais cool. C’était si propre, il n’y a pas de fioritures. Comme la calandre ou les montants du pare-brise, étant faits à la main et tout, j’ai trouvé cela incroyable. Toute la voiture est incroyable.
« Plus tard, quand j’ai rencontré Dan, j’ai été surpris qu’il ne se mette pas sur un piédestal. Vous pouvez dire que l’une de ses voitures – les voitures qu’il construit sont les voitures qu’il construit – a son certain style. Nous sommes tous attirés par certaines voitures, et pour Dan, il apporte sa touche unique sur celles-ci. La différence entre Dan et les autres constructeurs, c’est qu’il peut le faire sans clients – il construit ces voitures pour lui-même, donc il construit ce qu’il veut.
Troisième avis : Troy Trépanier, Rad Rods by Troy
« J’ai rencontré Dan pour la première fois en 1992 au Cobo Hall de l’Autorama. Il a réalisé plus de projets SEMA pour Ford que n’importe qui, en plus de tous les moteurs et composants tronqués. En fait, il fait un peu de tout dans sa boutique du Michigan. Nous nous moquons toujours l’un de l’autre, nous avons le même type de personnalité. Une année, il m’a offert un ruban, pour la 14e place !
« Ce que je respecte le plus chez Dan, ce n’est pas la construction de sa voiture, même si c’est incroyable, mais la façon dont il a élevé une fille intelligente, sympathique et respectée. C’est ce dont nous avons besoin dans cette industrie. Il l’a gardée impliquée. Nous ne parlons pas beaucoup de voitures quand nous nous réunissons ; nous parlons de nos enfants parce que j’en ai trois. Les gens voient les trucs de la voiture mais ne voient pas le côté personnel. Il a fait un excellent travail en séparant deux mondes – il a conservé une bonne jambe dans l’industrie tout en élevant un enfant formidable.
“Le style de ses voitures est juste de la merde. Ce qu’il fait avec des voitures comme la Golden Submarine où il réinvente l’histoire, c’est cool, tout comme recréer l’histoire avec des voitures comme la streamliner et la Remington Lakester. En tant que constructeurs, nous voulons créer notre propre histoire, donc c’est cool qu’il recrée l’histoire ancienne tout en faisant ses propres trucs. J’ai eu le plaisir de passer du temps avec Alex Xydias, et nous étions à une séance de dédicace de livre une fois et il était vraiment excité par le streamliner que Dan recréait. Je pense que c’est de la merde.
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