1964 FORD GALAXIE 500XL : “La” Street Machine !
Avant que l’engouement pour les muscle-cars n’atteigne son “Top-Level” au milieu des années 1960, le marché américain des automobiles de haute performance était principalement constitué de berlines lourdaudes, pataudes, fadasses... Alors que les produits de la Ford Motor Company étaient bien conçus et solidement construits, ils ne pouvaient pas suivre les conceptions Chevy et Mopar plus puissantes, plus jeunes, plus “sportives”. Ford devait évoluer en attente d’un miracle (qui était en cours avec la “mise en route” de la GT40 et qui viendra avec la Mustang et ses déclinaisons Shelby) ! L’évolution Ford a commencé fin1962 lorsque la gamme des Ford Galaxie 500XL année-modèle 1964 sont arrivées. Le pedigree qu’elles vont rafler va directement apporter un nouvel enthousiasme aux salles d’exposition Ford. Les Dollars sont arrivés en masse.
Disponibles en quatre styles de carrosserie, avec des moteurs Big-Block V-8 409ci, les Ford Galaxie 500XL offraient de très gros muscles (d’époque) pour moins que le prix d’une Taurus anémique… Le bonheur fut de courte durée. La Chevrolet Impala Super Sport équipée d’un V8 426ci est arrivée suivie de la surnommée “Max Wedge” une Chrysler Big-Block proposée en versions 413ci et 426ci. Ford à alors répliqué en créant un département “Big-Power” à l’appui d’un battage publicitaire (qui a immédiatement créé un fort impact) orchestré sur une appellation courte à la hauteur des ambitions : “Ford Total Performance” dont les 3 stars étaient la Falcon (gamme compacte), la Fairlane (gamme moyenne) et la Galaxie (gamme haute), qui ont directement bénéficié des avantages des programmes NASCAR et Dragsters programmés par le directeur général de la division Ford : Lee Iacocca…
Cela a donné un “coup de jeune” à l’entreprise conservatrice ! Ce nouvel attrait axé sur la jeunesse Rock’n’Roll a été amplifié par un nième slogan accrocheur dédié à la Galaxie 500XL, néanmoins peu compréhensible : “Gagnez le dimanche… Roulez le lundi”… La Galaxie 500XL est ainsi devenue la bagnole à battre surtout lorsqu’elle a été (encore) affublée d’un Nième nouveau titre/slogan : “Galaxie 500X : La Street-Machine”... Là, c’était compréhensible à l’appui de photos de Ford Galaxie 500XL en Burnouts fumants ! Bien que les Galaxie’s étaient disponibles en version berline familiale à deux où quatre portes, en coupé à deux et quatre portes (respectivement appelés Club Victoria et Town Victoria), en break’s Town-Country et en cabriolet’s Sunliner, c’était la Galaxie 500XL qui était le modèle phare haut de gamme et faisait bande à part .
Elle n’était disponible qu’en cabriolet à 3.518 $, en coupé toit rigide à 2 portes à 3.268 $ où à quatre portes à 3.333 $. L’équipement 500XL de série comprenait un intérieur entièrement en vinyle en sept combinaisons de garnitures avec des sièges baquets avant et une console centrale avec sélecteur de transmission, une moquette à boucles profondes (sic !), des lampes de courtoisie dans les portes, des fenêtres d’aération à manivelle, des enjoliveurs de pédales (re-sic !) et des enjoliveurs de roues de 14 pouces. La disponibilité des options variait en fonction du moteur sélectionné, mais les choix comprenaient la direction assistée, les freins et les vitres de même, la climatisation, une radio AM-FM, un tableau de bord rembourré et un incroyable volant Swing-Away.
Bien que ces voitures partageaient leurs fondements avec les modèles de l’année précédente, leur tôlerie et leurs intérieurs avaient été considérablement révisés. Les capots doucement arrondis, les côtés lisses de la carrosserie et les grilles de barre horizontales flanquées de phares quadruples avaient été remplacés par des capots aplatis plus modernes, des côtés de carrosserie plissés et des grilles enfermant les phares. La ligne de toit formelle inspirée de la Thunderbird que le modèle Club et les Town Victoria’s partageaient avec les berlines Galaxie, était conservatrice, mais elle provoquait une traînée d’air néfaste à grande vitesse sur les pistes de course. Pour y remédier Ford a lancé un coupé à toit rigide avec une ligne de toit semi-Fastback aérodynamique à mi-chemin de l’année modèle 1963 pour remplacer la Club Victoria. L’introduction de la nouvelle Fastback a coïncidé avec les débuts d’un nouveau moteur haut de gamme, le V8 427ci V-8.
À l’époque où l’essence coûtait 25 cents le gallon, une grande performance et une petite économie étaient un compromis raisonnable. La carte de visite de la 500XL était sa sélection de moteurs. Contrairement aux autres Galaxie’s, le modèle premium utilisait un V-8 standard. Lorsque ce modèle est arrivé en 1963, il utilisait un V8 260ci… Ce moteur a été remplacé au milieu de l’année par le nouveau V8 289ci. D’autres choix incluaient un 352ci, un 390ci et un 406ci le plus performant, qui utilisait trois carburateurs double-corps. Ce moteur avait été introduit en 1961 et ne sera utilisé que jusqu’à la mi-1963, date à laquelle il a été remplacé par le redoutable V8 427ci équipé d’un carburateur 4 corps. Les moteurs V-8 406ci et 427ci étaient disponibles dans n’importe quelle 500XL, mais toutes, ainsi équipées, ne pouvaient pas être équipées en option de la climatisation, et de la direction assistée ! Ils n’étaient fournis “usine” qu’exclusivement d’une transmission manuelle à quatre vitesses, ainsi que de jantes de 15 pouces.
Bien que leurs performances en ligne droite n’embarrassaient pas une Corvette, les Galaxie’s 500XL tournaient bien. Un essai routier d’un coupé V8 406ci ayant atteint le 0 à 60 mph en 7,1 secondes, avec le quart de mile en 15,6 secondes à 92 mph, avec une vitesse maximale de 135 mph a enflammé la presse automobile ! Les acquéreurs prétendaient que “500” signifiait à la fois 500ci ET 500cv, ce qui a contribué à “mythifier” et “mystifier” le public ! Bien que les 500XL n’aient pas été les seules Ford Galaxie construites avec les moteurs hi-po, elles sont actuellement les plus recherchées pour leur combinaison de luxe et de force brute. Le modèle Coupé toit rigide à quatre portes est la plus rare 500XL de 1963, avec 12.596 exemplaires construits, suivi du cabriolet avec 18.551 construits. La production du toit rigide à deux portes (29.713) a été couronnée par le coupé Fastback, dont 33.870 ont été fabriqués. Au début de 1963, 3.465 ont été construites avec le 406ci V-8 et 1.157 en version 385hp. Après le changement de cette année, 3.857 voitures ont été motivées par le 427ci de 425cv et seulement 1.038 utilisaient la variante de 410cv.
Cette Kolossale Galaxie 500XL 1964 est un véritable tourne-tête, arborant une ligne-design “côtelette” parfaitement proportionnée et soulignée par de grandes jantes et un gros Blower qui à travers le capot. Mais ce fut une longue épreuve quelque peu infernale pour son propriétaire pour en arriver là. À la fin des années 2000, Justin rêvait de posséder une Ford Falcon Sprint coupé et par hasard il s’est retrouvé face à une Galaxie 500XL de 1964 !
– “Je n’étais pas concentré sur une Gal’64, mais j’ai aimé le look de celle-ci avec sa peinture marron foncé, qui avait été présentée dans un tas de mag’s américains”, m’a expliqué Justin : “En parlant au propriétaire, ça sonnait bien entre-nous, alors je l’ai acheté à vue d’œil, et ce fut une grosse erreur. J’aurais vraiment dû demander à quelqu’un compétent en mécanique de l’examiner. J’ai donc du entreprendre un vache travail merdique qui allait me couter la peau des fesses,. Pour la carrosserie, il y avait de la fibre de verre rapiécée sur la rouille dans le plancher et dans la plupart des panneaux de carrosserie, plus je regardais ma Galaxie 500XL, plus je trouvais des défauts à devoir arranger. L’ancien proprio avait même soude le moteur direct sur le châssis ! J’ai totalement désossé la Galaxie et séparé la carrosserie du châssis, puis j’ai formé un nouveau plancher, reconstruits les seuils de portes et relooké les montants C et autour des vitres arrière, et coupé les montants “A” pour réaliser un “Top-Chop”. Les quarts de vitres arrière ont été supprimés, ainsi que les poignées de porte, la serrure du coffre, le remplissage de carburant ! Pour le moteur, totalement démonté et refait j’ai installé des coil-overs réglables Ridetech, un clip arrière Chassisworks de Chris Alston avec des barres de soutien en échelle”…
– “J’ai réalisé en finale le “Top-Chop” mais j’ai pété-fissuré deux pare-brise en les découpant pour les adapter. Cela n’a pas fonctionné. Alors j’ai décidé de le faire fabriquer sur mesure. Le nouveau pare-brise était super cool mais ne s’ajustait pas correctement, alors je l’ai placé sur deux chevalets, j’ai repris des mesures, puis j’ai chauffé très lentement mon hangar tout en vérifiant sans cesse la montée de température. J’ai pondéré le coin qui avait besoin d’être peaufiné et je l’ai diminué de 15mm avant de laisser tout le bazar refroidir lentement. C’était éprouvant pour mes nerfs, mais le pare-brise a tenu bon, comme moi et j’ai pu le monter également sans casse ! En ce qui concerne la puissance, le train de roulement de la voiture est composé de pièces venant d’une 460ci, d’une C6 me donnant les coudées franches pour amplifier les grognements-moteur de la Galaxie. Je voulais de plus, installer un super Big-Bloc. Cela me semblait assez simple, mais lorsque le Big-Block 580ci est arrivé, il avait beaucoup trop de compression pour un moteur sur lequel je voulais installer un Blower “normal”. J’ai pu échanger le Blower basique par un SuperBlowerEliminator d’une société basée au Texas spécialisée dans les équipements de performance Ford. Cela a donné à ma Street-Machine Galaxie 500XL une puissance de 1000ch. J’ai alors opté pour une boîte manuelle Tremec à six vitesses”…
La Galaxie 500XL a été peinte en Cromax Centari 6000 Jet Black, l’intérieur étant réalisé en cuir rouge pour donner un coup de poing final ! Le marathon de cette reconstruction a duré 10 ans !
Moteur: 580ci Eliminator Big-block Ford avec compresseur TBS 8/71 Quick Fuel 1080 (collecteurs Blue-Thunder). Pompe à huile Kaase, et puisard Milodon modifié. Pompe essence MagnaFuel. Radiateur en alliage avec double passage. Ventilateurs thermiques. Boîte de vitesse: Tremec T56 Magnum six vitesses. Embrayage à double disques, boîtier de cloche Quick Time. Différentiel Ford 9 pouces 4:11:1. Essieux Moser à 31 cannelures
Châssis Ridetech Chris Alston. Freins à disques Wilwood AV 14 pouces et étriers à six pistons, AR 12 pouces et étriers à quatre pistons.
Maître-cylindre: Tandem Wilwood. Jantes Endless Classic; 18×8 (AV), 20×16 (AR). Pneus Achille 225/50 (AV), M/T 29×18.5×20 (AR)