Street-Rod 1930 Ford Victoria “Vicky”
Né dans une ferme rurale du Michigan en 1863, Henry Ford était un homme aux goûts simples, mais son fils unique Edsel était son contraire. Lui et sa femme Eleanor étaient des mécènes des beaux-arts, remplissant leur maison d’œuvres d’impressionnistes et de maîtres anciens et l’œil raffiné d’Edsel s’étendait également à sa direction de la Lincoln Motor Company. Là, il s’intéressa personnellement aux nombreux styles de carrosserie du constructeur de voitures de luxe et l’un de ses favoris était le Victoria.
Comme la plupart des termes de carrosserie, l’étiquette Victoria est assez élastique, mais en général, elle se réfère à un style de carrosserie à mi-chemin entre un coupé et une berline, avec un habitacle arrière étroitement arrondi. (Il existe également une version ouverte appelée Victoria Cabriolet). Ce style de carrosserie élégant a été adapté au modèle “A” Ford en novembre 1930, c’était un ajout tardif à la gamme de cette année et, par conséquent il n’en a été fabriqué que 6.500. Tous étaient des modèles “Deluxe” avec un équipement complet (pour cette époque).
La production de la Victoria a été poursuivie en 1931 (37.000 fabriquées) et en 1932 soit en quatre cylindres (525 $) soit en V8 (575 $). (10.000 fabriquées, presque toutes des V8). Toutes les carrosseries américaines Victoria (désignées B-190) ont été fabriquées par Murray dans sa grande usine de Milwaukee-Junction à Detroit. La Victoria a été produite également en1933, puis pour 1934 a reçu une cure de jouvence avec un “ouvrant-extérieur” du coffre arrière.
En 1935, le style Victoria a évolué en soit une berline standard (appelée flatback ou slantback par les collectionneurs Ford) et la berline Touring avec coffre intégré (appelée humpback). En 1951, Victoria est devenu le nom d’une version “sport” sans pilier arrière (façon coupe). Puis cette appellation a disparu pour revenir comme appellation d’une berline “Crown Victoria” de 1992 à 2012. L’étiquette “Victoria” n’a plus été utilisée ensuite.
Pour l’Américain “de souche”, qui plus est “basique”, les noms doivent être courts et hachés, comme “Victoria” se prononce en 4 phases Vic-To-Ri-A… c’est le terme “Vicky” ne nécessitant que 2 phases qui est devenu l’appellation basique. C’est comme mon prénom qui aux USA se résume en Pat, car Patrice c’est 3 phases, donc du temps de prononciation perdu ramené à une seule, d’où les Al’, Bob’, Cad’, Chev’, Gus’, Jeff’, Gus’, Mitch’, Ned’, Pat’, Ron’, Sue’, Ted’, Vic’, Zak’… Toutefois, l’ajout d’un “Y” permet une note plus amicale, ou féminine : Bobby’, Caddy’, jeffy’, Patty’, avec une correction orthographique). Pour la Victoria, le Vic s’est mué en Vicky !
Construit par Shane Rowe de Southern Rod&Custom, cette Ford Vicky a fait ses débuts au Victorian Hot-Rod Show 2002 avant de remporter plus de 50 trophées dans toute une série d’autres shows-Kustom’s&Rod’s. En 2003 il est également devenu le tout premier gagnant du prix “Meguiar’s Superstars Best of Breed Hot-Rod”. Oui, super cool…
Les Ford Victoria étant vraiment “autres” donc innovantes dans les shows, ont établi une nouvelle norme pour les autres constructeurs de Hot-Rod’s les poussant à essayer de se surpasser : “C’est arrivé au point où c’est devenu un peu embarrassant. À chaque show auquel j’allais, on me réservait mon temps pour participer à d’autres shows, encore et encore. Je gagnais huit ou neuf trophées à chaque fois”... m’a dit Shane Rowe.
Ce Vicky n’était pas son premier Hot-Rod. Cependant, ses efforts antérieurs étaient des constructions plus typiques où il réalisait lui-même tous les travaux de carrosserie, de peinture, de châssis et de mécanique !
–“J’avais cette carrosserie Vicky très rare et je voulais que ce soit le meilleur Hot-Rod “Vicky” jamais construit, de nos jours, il y a un certain nombre de Hot-Rods à ce niveau super-élitiste, mais à l’époque, ma Vicky était le Number One. Je savais que je n’avais pas le talent pour atteindre le niveau que je voulais. Je travaillais seul dans un garage de banlieue. Et avec mes victoires, j’ai été invité à tous les grands spectacles aux États-Unis, les Hot-Rod-Nationals, le Great- National-Roadster-Show et autres. Boydt Coddington aimait beaucoup ma Vicky au même plan que les Hot-Rods que Bobby Alloway et Johnson’s Hot-Rod Shop construisaient”…
Près de deux décennies après l’apogée de son Hot-Rod-Victoria, il prépare un autre Rod Ford’30 : “Je travaille actuellement sur une Tudor’30, j’ai bouclé la boucle. Quand j’avais 20 ans, je ne pouvais pas me permettre que quelqu’un me construise une voiture, maintenant que je suis à la retraite, je ne peux plus me permettre de payer quelqu’un. J’ai donc toujours tout réalisé moi-même : soudure, carrosserie, peinture. Une fois que vous devenez un Hot- Roddder, c’est pour toujours que vous êtes un Hot-Rodder!”…
2 commentaires
Mon cher Gatsby,
Le travail sur le pont arrière peut laisser penser qu’on a cherché à améliorer la tenue de route, ce qui suppose que l’auto a été construite pour rouler… ce que l’état et l’usage viennent démentir !
N’est-il pas heureux pour l’humanité, même si cela n’a sûrement été réservé qu’à une poignée d’hommes (mais pour un prix de revient peut-être plus élevé), que le mannequin de l’article affiche plus de kilomètres au compteur ?
Tout n’est qu’illusionnement ! La jolie qui fait “chuuuut” est rajoutée sur la page de départ qui est calculée en fonction des tailles préformées du Word-System qui donne des formats sans “proportionnel” aux vignettes … La difficulté m’oblige à chaque sujet de créer une “illusion” d’ensemble la plus graphique et homogène possible… Ca peut paraitre abstraitement chiant, mais pour moi c’est ludique et j’ai trouvé la technique pour créer des petits bijoux “amateur” de présentation. Donc, pour vous répondre, le pont arrière, je ne l’ai jamais vu, donc je m’en tape et frotte les coucougnettes avec un tampon “jex”… Sans doute qu’elle roule, je suis heureux qu’elle existe car ça me fait le sujet d’un article… Vous n’imaginez pas la difficulté de créer une histoire à chaque sujet pour éviter de tomber dans le style “Nitro” et autres conneries avec un cortège d’explication concernant les pièces utilisées… Notez que je comprends ces pôv’s-cons d’abrutis journaleux qui doivent écrire leurs conneries sérieusement pour être payés une misère… Et encore, avec la faillite Hommel, l’ensemble du personnel a œuvré pour rien durant les 3 derniers mois ! Ces engins ne servent que pour tenter d’obtenir des coupes hideuses en fer-blanc qui finissent dans des étagères de caves_garages en sous-sol… Faut avoir le courage d’aller dans des “concentres” pour vivre un des degrés zéro de l’inhumanité… Je me demande d’ailleurs vers quoi nous allons avec l’essence rare et hyper-chère, le non-sens électrique pour des Hot-Rods, la désaffection des appauvris par “le nouvel Ordre Mondial en Marche” devant des véhicules débiles fait pour paraitre… Franchement quel monde de conneries… Je me demande ce que je vais bien pouvoir encore écrire sur mes sujets-photos en attente…
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