La Delage D12 de Laurent Tapie…
J’ai plus d’un Bernard comme voisin maintenant que j’habite à Saint-Tropez, qui n’est plus un village de pauvres Pêcheurs, mais un repaire de rats, d’escrocs, de magouilleurs, de salopards, d’êtres inhumains et vils, en ce compris un des plus riches du monde, ainsi que de divers renégats d’affaires louches, blanchisseurs patentés, voleurs, recéleurs et Jet-setteurs crétins, de même qu’une myriade de putes aux sévices de riches mécènes… Saint’Trop, c’est le village des chiens à cause de Brigitte Bardot et ses lubies, mais aucun Saint-Bernard n’a jamais apporté un tonnelet de nectar en sauvegarde aux affairistes déchus qui se noient dans “leur” merd-itérannée, ils restent tapis dans l’ombre, finissent par mourir et parfois se perpétuent…
Jusqu’il y a peu (de temps), pour gagner “lourd” en automobiles, il aurait fallu copier le génie de Papa Bardinon : acheter, pour quasi rien, un château qui n’avait alors pas grande valeur, avec dépendances pour y stocker les Ferrari de course que l’usine jetait aux encombrants, que personne ne voulait, un peu comme les Bugatti qu’on achetait fin des années quarante, pour la valeur d’un frigo américain, ou d’une 4CV d’occasion… Nul besoin de diplômes de Grandes Universités ni de créativité scientifique, ni de génie littéraire, simplement les acheter pour pas grand chose pour les empiler en stockage et attendre sans faire de bruit, que le temps passe…
En fin de ses temps des années cinquante, soixante et même “septante” (à la belge où à la suisse), la plus chère des Ferrari d’usine ne valait même pas une MGB d’occasion et une Mercedes 600 Pullman neuve voire la même Rolls Phantom que la Reine d’Angleterre, représentaient un summum inaccessible, la RR Silver Shadow d’Aristote Onassis était un “Must” (en 2023 c’est 10.000 euros)… et les vieilles Ferrari 250GTO n’arrivaient pas à se revendre après leurs saisons de course, sauf 5.000 francs à des ferrailleurs… (où à Papa Bardinon à l’affut)… Quoique je ne saurais jamais s’il avait alors en tête de pouvoir revendre quelques années plus tard 50 millions d’€uros une 250GTO acquise “à la casse” 5.000 Francs plus 3.000 de “remise en état” !
Toujours est-il que c’est de cette époque que se sont bâties des fortunes immunisées d’impôts sous le prétexte qu’en art les plus-values ne sont pas taxables… Et un jour il s’en est trouvé un qui possédait, comme beaucoup d’amis, des dizaines de millions stockés dans des paradis fiscaux, et a eu l’idée de se vendre à lui-même une “œuvre d’art” 100 fois plus que son prix, acquise une poignée de milliers de francs dans une déchetterie (où une brocante). L’astuce était de vendre la croûte avec un grand tapage merdiatique à lui-même via un prétendu très lointain milliardaire, collectionneur avisé, Chinois, Thaïlandais, Russe voire natif d’une ile lointaine… peu importe…
Les raisons sont que : 1° puisqu’il n’y a pas de plus-value sur les œuvres d’art (qui ne se limitent pas aux sculptures et peintures), 2° puisque le montant du paiement s’auto-avalise sous le couvert d’une société de ventes aux enchères qui se suffit à garantir la provenance des fonds et la “réalité” de l’acquéreur qui n’est qu’une entité anonyme… 3° puisque pour asseoir ce montage, quelques articles journalistiques rétribués par des avantages, cadeaux voire pots de vin suffisent à enthousiasmer le peuple et donc à rassurer les fiscards qui, à cette époque bénie n’avaient aucun pouvoir d’investigation à l’étranger… Ce montage, servait à faire croire qu’il s’agissait d’extraordinaires œuvres d’art…
Dans ce genre d’affaire de “mise en marche”, comme c’est une escroquerie, nul besoin de vendre une œuvre d’art authentique, une expertise, même amicale, suffit, on vend un faux à soi-même, ce n’est qu’un objet qui justifie l’affaire, l’acquéreur qui est le vendeur caché ne va pas s’inquiéter ni porter plainte, l’œuvre d’art disparait de même que l’acquéreur… Le vendeur quant à lui empoche le montant de la vente moins les Fee (les % vente et achat) qui sont le prix à payer pour la mise en route des escroqueries… Mais dans les débuts de cette grande arnaque, il se peut que les œuvres soient authentiques, en quel cas, l’acquéreur cherchera un candidat spéculateur…
Il lui dira : “J’ai acheté trop vite, il me manque quelques liquidités suite à un divorce ou autre chose, j’ai acheté cette œuvre d’art XXX millions, pour la moitié elle est à vous”... Une simple vente honnête d’un acquéreur trop pressé… inattaquable, ce qui permet de liquider l’objet du délit en empochant 50% de plus, sous déduction de la commission… une “reconsolidation d’environ 50% du black originel à blanchir au lieu des 100% envisagés”... Ce marché de duperies devenant moins facile et moins lucratif depuis que les Etats s’entraident, s’échangeant toutes les informations fiscales possibles, l’astuce des génies du blanchiment consiste à non plus jouer avec des œuvres d’art anciennes peinant à décupler leur valeur, mais à fabriquer des valeurs…
C’est assez facile car les journaleux écrivent n’importe quoi qu’on leur demande et paye avec des casquettes et parapluies… ils ont donc écrit ce que les blanchisseurs leurs demandaient, à savoir que les œuvres d’art augmentaient sans cesse de valeur car elles étaient “des refuges”... mais ce n’était pas suffisant et de plus fallait-il acquérir également des œuvres de de plus en plus onéreuses en valeur et assurances… l’idée a dès-lors surgit de l’esprit d’un milliardaire Tropézien : Fabriquer des œuvres d’art neuves et prétendre via des articles dithyrambiques d’experts qu’elles valaient des fortunes qui décuplaient chaque jour… où presque !
Un artiste a donc été intégré, épaulé, aidé, ses “œuvres” ont été exposées dans les nouveaux musées du milliardaire et louées par des journaleux aux ordres, des clampins-pigistes sous-payés pour écrire “positivement” dans les journaux et magazines appartenant au même milliardaire…, un circuit fermé, étanche, dupliqué avec un second artiste… devant l’ampleur des profits obtenus, divers autres hommes d’affaires ont eux-aussi acheté des magazines, des sociétés de ventes aux enchères et des experts ainsi même que des artistes inventeurs de cochonneries et de machines à merde pour en déverser des flots afin de consolider le mythe des valeurs extrêmes…
En finale donc, plus besoin d’acheter de vraies “œuvres d’art”, les empereurs de la finance se sont équipés pour les fabriquer, les expertiser, les exposer dans leurs musées et en “causer” dans leurs magazines…, c’est devenu une industrie de l’arnaque inviolable, car Tracfin ne peut statutairement attaquer ni demander des comptes à ces milliardaires “bienfaiteurs” sans l’accord du Premier Ministre… ces gens ont par ailleurs réussi à mettre en place une industrie : vendre 500% de plus que leur coût, dans leurs boutiques chic de Paris/Gstaad/St-Tropez, à des très riches Chinois, des produits fabriqués chez-eux en Chine par des pauvres Chinois pour presque rien…
Pour l’instant, ça dérape de plus en plus… d’abord avec des doublons voire des triplettes de numéros de châssis de voitures “de collection” perdues au fin fond d’un lac, saisies par Goering, emportées par les Nazis, dédommagées et retrouvées par hasard au Venezuela ou derrière un faux plafond voire sous une peinturlurassions “détachable”... Lorsque peu à peu le public s’est lassé du milliardaire et ses cochonnailles et cacas via ses “artistes intégrés”, dont les œuvres d’art étaient surexposées dans les mêmes musées du même milliardaire, encensées par les mêmes journaux et mêmes magazines du même milliardaire et de plus en plus vendues à des chiens aux téléphones non branchés aboyant dans des pays lointains…
D’autres avaient déjà obliqués vers des stratégies alternatives dont une simple ; “Pourquoi chercher des bagnoles anciennes pour spéculer alors que c’est un secteur sous la coupe de quelques-uns et qu’il suffit, tout comme les cochonneries, cochonnailles et cacas-machine, de les fabriquer ?”… New Bugatti est venu de là : des bagnoles inutiles vendues au départ sous le million à destination de quelques-uns qui ne savent plus quoi faire de leurs millions, qui ont été proposées à des prix de plus en plus hallucinants car les milliardaires ne s’en offusquaient pas (ces débauches de millions les rendaient d’apparence encore plus riches)… Et toutes les marques ont suivi, à tel point que les HyperCar neuves à 2 millions, sont passées à 10 millions et plus actuellement.
C’est dans ce contexte que débarque Laurent Tapie, fils de Bernard (décédé), dont la vie financière aventureuse fut tout un temps porté aux nues, avant de suivre un yoyo politique suite à des retours sous table pas assez conséquents ! Laurent lance la nouvelle Delage, à 2 millions d’euros, prix de base… L’engin est une sorte de Renault Tweezy grand-format… pour une Delage S2 on pourrait avoir 200 Tweezy… c’est sans doute normal… Cette Hypercar comportant 2 places en tandem au look compliqué (pour faire futuriste) est motorisée façon hybride, un bloc V12 7.6 litres développant 1.024 chevaux auquel est associé un moteur électrique délivrant une puissance variable de 24 où 112 chevaux selon le modèle choisi.
La bête inhumaine pèse 1.310 kg spermettant d’abattre le 0 à 100 km/h en 2.8 secondes et de dépasser les 400 km/h ! Pour fuir le fisc il y a mieux, pour les figures légendaires de l’argent facile, par exemple vivre tapies dans un coin du monde inaccessible… La bête déboule après quelques années de placard, peu après que VW a cédé Bugatti et que plus rien ne tourne comme avant. La bête, tapie on ne sait où, s’inspire de la Tramontana et de la Caparo qui ont été des échecs commerciaux sans suite. Sa première présentation date de plusieurs années et sa relance actuelle tombe dans le mitan de la guerre en Ukraine et un nouvel épisode de la Shoah-Nakba Palestinienne aussi dérangeante que les fours crématoires nazis d’extermination…
Un nanti du pays de Dieu roulant dans cet objet roulant pour hallucinés aurait trop l’image d’Herman Goering pilotant une Mercedes 540K, ce qui serait un autre parallèle qu’inévitablement feraient les médiapartisants qui publient que Trop c’est Trop pour paraître d’honnêtes pêcheurs en eaux troubles… Cette “affaire” apparait en effet par trop, une création basée dans un but fiscal dans les méandres d’un pays accommodant, financée par l’héritage caché de “papa” via quelques ami(e)s indéfectibles, ses dirigeants n’ayant pu résister au besoin d’en rajouter des couches et des couches, tout comme Bugatti qui n’était que le rachat d’un nom et pas la continuation d’une œuvre…
Pour le cas de Delage, une société automobile de Courbevoie fondée par Louis Delage en 1905, celle-ci a disparu… et l’héritier du nom (que je connais d’avoir accepté son invitation à déjeuner à L’Amiral situé à coté de la capitainerie du port de Sainte-Maxime en compagnie de sa charmante épouse et de mon alors tout jeune Blacky) s’était plaint d’en avoir été spolié par oubli d’en avoir maintenu le dépot-titre… Il gère un garage spécialisé dans la restauration d’authentiques Delage, ce qui nous a amené à de légers frottement épistolaires car je considère que remettre “une ancienne” à neuf, ce n’est pas préserver l’authenticité mais recréer une ancienne-neuve, alors qu’étant carrossier, restaurer à grands frais c’est son business…
La véritable officine Delage a visé très tôt la compétition pour promouvoir la vente de ses automobiles de grand luxe… Delage fut un des rares constructeur français à remporter le titre de Champion du Monde Automobile en Grand Prix et la course mythique des 500 Miles d’Indianapolis, outre la compétition sur piste, la marque a également dominé les concours d’élégance avec les autos habillées par les plus grands carrossiers de l’époque. Quelques-unes de ces autos font référence en matière de performance, de beauté pure et de l’expression de l’art et de l’élégance à la française. Elles sont des objets convoités aujourd’hui par les collectionneurs les plus avertis…
Cela ramène à la spéculation des “œuvres-d’art” qui n’est pas ici à continuer à l’infini…, non, ce qui compte et décompte, c’est que cette marque est morte, qu’elle a été détournée par l’achat du nom sans strictement aucun actif et que pour faire revivre cette marque, Laurent Tapie, s’auto-qualifie refondateur et PDG de Delage Automobile, pour capter quelques milliardaires ayant envie d’une potentielle alternative à l’hypercar Bugatti. Voyant avec stupéfaction que mon ami Patrick Delage avait été nommé Président d’Honneur de ce grand bordel et me souvenant que Patrick s’était plaint de sa dépossession de Delage, je suis allé relire nos échanges sympathiques sur Messenger…
Je lui ai écrit : “Patrick, mon ami, j’ai lu que Laurent Tapie, dans son interview à Paris Match, ne semble pas vous avoir volé votre patrimoine, je le cite : “La marque appartient à l’association Les Amis de Delage, créée en 1956 par Patrick Delage, l’arrière-petit-fils de Louis Delage, son créateur. Soixante-sept ans après la cessation d’activité, il existe toujours des fans : en France, au Royaume-Uni, aux Etats-Unis ou en Australie… C’est dire l’empreinte laissée par ce constructeur d’exception dans l’histoire. Les collectionneurs ne s’y trompent pas : les plus beaux exemplaires, vendus aux enchères, dépassent régulièrement le million d’euros. Au début de nos discussions, les membres de l’association se sont montrés assez frileux. Mais la qualité de notre équipe et le sérieux de notre projet les ont convaincus. Ils ont été emballés par la D12. Nous avons finalisé un accord de licence exclusive avec une option d’achat, et j’ai nommé Patrick Delage président d’honneur de la nouvelle entité Delage Automobiles”…
Je n’ai jamais reçu de réponse, je n’ai plus jamais été invité… Voyant avec stupéfaction que mon ami Patrick Delage avait été nommé Président d’Honneur de ce grand bordel et me souvenant que Patrick s’était plaint de sa dépossession de Delage, je suis allé relire nos échanges sympathiques sur Messenger… “Toutes les photos de cet article sont des réalisations ordinateur 3D, la voiture n’existe pas… le premier prototype de la D12 devrait sortir pour rouler en 2021. La ‘showcar’ a déjà fait ses débuts en fin de l’année dernière en Californie (sic !) attirant quelques premières commandes (re-sic !). Il n’est prévu qu’une trentaine d’exemplaires du modèle D12 pendant les 5 premières années de construction, la première livraison étant envisagée début 2022″….
Le secteur (le monde) des hypercars n’est occupé que par eux mêmes, c’est-à-dire des engins de paraître, uniquement capables de rouler très vite sur un circuit fermé et sécurisé, il n’y a aucune Bugatti engagée en course, ni de Pagani, ni de Koenigseg… Ferrari, Mercedes et McLaren ne concourent pas en “Hypercars” sauf sur jeux vidéos… La Delage de Laurent Tapie et de Patrick Delage (Président provisoire du maintien d’un nom, pas gérant d’une usine) ne sait pas s’établir sur un quelconque illustre et glorieux passé en course acheté des cacahuètes en cause d’un oubli laxiste, ni se gausser de prouesses sportives pour promouvoir les ventes d’automobiles fantomatiques haut de gamme ni se prétendre héritier du modèle 2LCV grand prix de 1923/1925.
Il y a honte à lire que Laurent Tapie, en reprenant le 12 cylindre en V, rendrait ainsi hommage aux ingénieurs Albert Lory et Charles Planchon qui ont développé les moteurs V12 de course pour l’écurie Delage à cette époque-là sous l’égide de Louis Delage. Si le travail de Lory l’a porté au pinacle de l’ingénierie et que le modèle 15 S8, son chef d’œuvre, est celui avec lequel Robert Benoist a décroché le titre de Champion du Monde Automobile en 1927 pour Delage, construit en 1926 & 1927 en quatre exemplaires seulement…. et qu’à son volant, Benoist a gagné les quatre grands prix de 1927, l’Italie, l’Angleterre, l’Espagne et la France, en la même saison, chose jamais égalée depuis… cela n’a aucun rapport ni lien avec la société Delage …
Tout cela, ce n’est que du consumérisme ! Avant la Delage-Tapie, existait la Tramontana, même forme, même moteur V12, même conduite en tandem façon Tweezy, le prix était moindre mais en accordéon, 1.000.000 qui tombaient à 500.000 en cas d’achat… et retombaient plus bas encore sous les 250.000/300.000 dès que l’infortuné et téméraire acquéreur cherchait à la revendre… Toute l’histoire ci-après :
Et pour en finir, vous terminerez l'aventure avec la Caparo qui a une histoire tragique
2 commentaires
Maître, Vous êtes le seul, de par votre expérience extraordinaire, votre curiosité et votre vivacité d’esprit, à pouvoir écrire ce type d’article, absolument délicieux pour vos lecteurs. Un grand merci !
Je me suis laissé aller et tout est vrai… Je pense que personne n’a les photos de la présentation avec les vieilles sexy girls en Californie. C’était pitre…
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