Lamborghini LM002 / 368.000$ RM Sotheby’s Miami 10 12 2022
Dans mes annales de tout ce qui est automobile, certaines ressortent et d’autres ont tendance à s’évanouir. Le Lamborghini LM002 reste un poids dans ma poitrine et fait toujours pression autour de mon cœur…
Je me souviendrai toujours de la première fois où j’ai vu “mon” LM002…, c’était fin des années ’90… Un bonhomme est arrivé à fond la caisse dans ce qui me semblait être une machine à laver géante sur roues qu’il a garé sur ma pelouse fraîchement tondue avec amour.
Ce Johnny m’a salué avec un air honteusement commercial et m’a dit s’être déplacé expressément pour me proposer d’échanger mon Aston Martin Virage 1989 (verte) contre sa machine à laver… “Est-ce un 4X4 ?”…, ai-je demandé avec anxiété…
Assez opulent, le Lamborghini LM002 me rendait optimiste quant à la folie du monde, tant il me paraissait avoir été créé de manière subversive. Son air balourd et nonchalant m’attirait, c’était un magnifique engin machiste, beau dans sa laideur et immodérément exotique, un exemple merveilleux de synchronisme primitif entre la Countach et un tracteur agricole !
La liste des gens qui ont possédé un Lamborghini LM002 est sanglante, voire impressionnante, Uda Hussein, un des fils du dictateur Saddam…, le maréchal-dictateur Mobutu…, le colonel-dictateur Khadafi…, divers rois, princes et potentats de pays pétroliers…, une impressionnante quantité d’escrocs de haut vol…, des tycoons d’affaires souvent louches…, quelques héritiers multimilliardaires…, divers inconnus très connus par d’autres…, une demi-douzaine de chanteurs psychopathes…, une kyrielle d’illuminés…, un assez grand nombre de garagistes véreux… et aussi quelques naïfs fortunés dont un paraplégique pour lequel les archives secrètes de Lamborghini ont effacé le nom par crainte de représailles familiales.
Toutefois, je puis établir et garantir que Pablo Picasso, Ava Gardner, Sir Stirling Moss, Ringo Starr, Tony Curtis, Maurice Trintignant, Danny Kaye, Julio Eglésias et le roi Baudouin Ier ainsi que François Truffaut et Mitterand…, n’ont pas possédé de Lamborghini LM002 ! Par contre, le dernier Roi d’Écosse lui-même, Idi Amin dada l’impitoyable… en aurait possédé un exemplaire dans les derniers mois de sa vie… Ce tourbillon de dictateurs quasi tous sanguinaires, qui avaient possédé un LM002, me donnait une envie irrésistible d’accéder à cet état de béatitude sournoise qu’ont les dictateurs au sommet de leur gloire, souvent éphémère…
Donc, j’en reviens à “l’échange”… Le Johnny qui était arrivé en LM002 m’a salué avec un air honteusement commercial et m’a dit s’être déplacé expressément pour me proposer d’échanger mon Aston Martin Virage 1989 (verte) contre sa machine à laver… Montant/valeur de chaque auto : 50.000 euros de l’époque ou se situe cette histoire absolument et rigoureusement authentique !… “Est-ce un 4X4 ?”… ai-je demandé avec anxiété (je répète cette stupéfaction déjà inscrite en début de cet article)…
Je me suis gratté la tête pour laisser à penser au vendeur de machine à laver, que j’hésitais. Honnêtement parlant, je vous écris que ce n’était pas un marché honnête… La voiture était incroyablement rare (environ 300 ont été construites), douloureusement belle, mais son intérieur tarabiscoté par un sellier ivre… me laissait dans la crainte d’une affaire difficilement revendable… J’ai dit “non”, le vendeur a rétorqué qu’il ajoutait 10.000 euros, je lui ai répondu 25.000, il m’a donné 20.000 en sus de son LM002 en contrepartie de mon Aston-Martin… (Valeurs de fin des années 1990, en 23 ans les prix ont quadruplés)…
Les billets avaient la puanteur de guano de chauve-souris, mais ce fait ne m’a pas effrayé.
L’authentique est l’essence même de mon existence…, j’ai dit “Adieu” à mon Aston-Martin verte…, rangé les 40 billets de 500 euros dans mon coffre et suis allé me promener dans le LM002 qui, à ma grande stupéfaction, n’est pas tombé en panne… Il ne m’avait coûté que 30.000 euros !
Alors que seule une vraie Rolex peut donner l’heure juste et que l’on ne saurait faire de vrai carnage sans tir à balle réelle, je me devais de posséder cet engin afin d’asseoir définitivement ma crédibilité dans la vie, la vraie vie… Avec ce monstre, j’ai accédé à la quintessence de la Vérité en même temps qu’à la réalité révélée du Lamborghini Fundamentalists Club. Arrivé aux milieux des justes ne pouvant avoir tort, je convoitais déjà la première poule venue… quand mon bolide heurta irrémédiablement les convictions de mon subconscient.
Il n’y avait pas plus de compréhension possible qu’entre absolutistes résolus et farouches adversaires de la messe en latin, je pus dès-lors, à mon tour, entretenir le snobisme de la lamentation passéiste. Fin de race ? Fin d’une époque ? Fin du monde ? A l’évidence, mon Lamborghini LM002 fournissait matière à toutes les pleurnicheries à la mode. Réhabilité de fait parmi les gentlemen drivers, je pris la tête de la croisade pro-4×4 des villes.
Malgré mon abnégation à disserter de l’impossibilité de vivre dignement sans un tel monstre consommant un peu plus de 65 litres de super aux cent kilomètres (plus si affinités), quand l’écrasante majorité ne cherchait qu’un simple moyen de transport économique et pas trop cher, le comité de mon quartier, trouvant mon zèle écœurant, mit mon engin à l’index (waouwww, ce fut jouissif !), condamnant d’office mon comportement.
Or, le propriétaire d’un Lamborghini LM002 4×4 ne pouvait ramollir le prestige de ses organes dans un cocon sécuritaire, mou d’allure, avachi sous le poids d’un style alambiqué. D’objet de culte ultime, mon morceau d’histoire rétrograda au rang de décadente impie. Un sévère camouflet qui me coûta la mise au rebut de l’aréopage. Je fis longuement pénitence lorsque j’eus la révélation : il me fallait assumer ma déviance !
Rappelez les pleureuses et ressortez votre plus beau mouchoir, la der des ders, la pour toujours définitive, l’à jamais terminale, irréversiblement irrévocable et suprêmement irremplaçable, c’était elle : ma voiture glougloutante ! Renforcé dans mon puritanisme automobile, j’allais de stupides concentrations en ridicules rassemblements de m’as-tu-vu tout heureux de gaspiller entre 65 et 100 litres de super aux 100… et de la gomme… aux yeux des promeneurs fauchés du dimanche après-midi.
De dérapages clownesques en cascades imbéciles, je démontrais brillamment comment un vrai 4×4 hors norme fait le vrai crétin. Jusqu’au jour où un vieux de la vieille me traita d’inculte incapable de faire la différence entre un pachyderme et un 4×4 moderne…Trahison ! Aux yeux des gardiens du culte, la modernité, la légèreté, l’ingéniosité et une faible consommation, ces enfants terribles du progrès, insultaient irrémédiablement la mémoire des anciens.
Ne pouvant le supporter j’ai cessé de participer à quelconques manifestations, me réservant exclusivement à des réunions très snob réservées aux élites, sans risque qu’on y répudie aussitôt mon infamante Maîtresse. Ayant toutefois abjuré mes erreurs de jeunesse, je m’approchais ainsi au plus près de la vérité révélée à son volant. Promis, juré, craché, aussi incontestable qu’il n’y a pas de salut possible sur cette terre sans V12, mon Lamborghini LM002 demeurait pour toujours et à jamais le dernier des vrais de vrais, immaculé, immortel, irremplaçable.
Malheureusement pour mon niveau d’avancement dans le gotha des passéistes, le prestige de mes pare-chocs de char d’assaut n’égalait pas tout à fait la grâce des fines lames chromées d’une Jaguar Type E première série… Plus vraiment d’occasion mais pas encore de collection, mon LM002 avait en définitive tout faux. M’aurait-on menti ?
De guerre lasse, ma soif d’absolu m’emmena aux sources même de la légende…, en d’autres termes, techniquement obsolète, spartiate à en mourir, rapide comme une honnête familiale moderne, garante de l’insécurité routière les jours de pluie mais tellement plus crédible, cela va sans dire, qu’une VW Touareg moderne. J’ai ensuite trouvé, enfin, la paix intérieure en extrayant la quintessence de ma savonnette géante à la faveur d’un sol gras, quand un puriste encore plus pur que tous les autres bouleversa une nouvelle fois ma conception du monde.
Fier comme Artaban, le janséniste jeta à mon engin, le regard condescendant que l’on porte habituellement aux choses de la vie… J’avais encore une fois failli dans l’orthodoxie, la seule, unique et définitive détentrice de l’esprit originel, cela va de soi. Déboussolé dans mes certitudes, je découvris quelques temps plus tard que le seul vrai jalon de l’histoire des 4×4 n’était qu’une voiture de dictateur. Puis, ma quête existentialiste vira carrément au chaos intellectuel dès lors que j’appris les noms de certains d’entre-eux…
De révélations explosives en bouleversements existentiels, mes troubles obsessionnels ne trouvèrent de remède qu’une fois suffisamment à l’écart de l’évolution humaine. De ma chaumière en torchis d’où je vous écris aujourd’hui au milieu de mes bœufs et gallinacés, je savoure pour la première fois depuis longtemps la satisfaction d’être dans le Vrai, ou plus précisément, dans la fiente et la bouse séchée.
Certes, mes sabots garnis de paille ne relèvent pas du même confort que mon ex-paire de Church’s, le culte du Frigidaire ne m’apparaît plus aussi futile comparé aux contraintes de la salaison et je me surprends parfois à rêver de cuvettes Jacob & Delafon, assis sur mon pot de chambre, mais rien de ces subversives pensées ne pourraient ternir mon bonheur fondamentaliste, libéré que je suis de l’insidieuse fourberie du progrès impur. A ceux, persuadés que l’époque est à la déraison automobile, l’histoire nous rappelle que les tentations les plus spectaculaires sont peut-être derrière nous !
La genèse du LM remonte à l’année 1977, quand Lamborghini, en pleine crise, cherchait de nouveaux débouchés, la marque tenta alors une coopération avec Chrysler et Mobility Technology International pour produire un véhicule tout terrain destiné à l’armée américaine. Baptisé Cheetah, le véhicule 4 x 4 ne passa pas inaperçu ! Look monstrueux, lignes taillées à la serpe, habitacle tubulaire ouvert, le Cheetah n’en affichait pas moins le savoir faire technologique de Lamborghini : moteur arrière (longitudinal), suspension à quatre roues indépendantes et carrosserie en plastique.
Construite sur un châssis tubulaire, la bête reçu un V8 Chrysler de six litres et 170 chevaux, accouplé à une transmission automatique à trois rapports, également fournie par le géant de Detroit. Avec 165 km/h, les performances ne décoiffaient pas. Quant à la tenue de route, elle s’avéra désastreuse en raison de l’emplacement du moteur. Le projet n’aboutira pas, mais la marque, pensant au marché que représentait la riche clientèle du Moyen Orient, imagina présenter un prototype au salon de Genève.
Tandis que Lamborghini retrouvait espoir en passant aux mains du groupe Mimran, le Cheetah fut ressuscité par le nouveau propriétaire. Un nouveau prototype, LM 001, fut présenté en mars 1981 au salon de Genève. Le projet Cheetah de 1977 s’était mué en LM après diverses tentatives de motorisation, allant du V8 Chrysler au V12 de 7,3l, en passant par un 6 cylindres Diesel VM.
Évolution du Cheetah, le LM 001 conservait un aspect presque identique. Un an plus tard, l’ingénieur Giulio Alfieri, directeur technique de la marque, revint à une disposition conventionnelle du moteur à l’avant. En finale le LM002 sera équipé du V12 de la Countach LP 500. D’un projet militaire, les hommes de Sant-Agata ont fait ainsi une automobile hors normes. Baptisée LMA (Lamborghini Militare Anteriore), la voiture reçu le V12 Lamborghini ramené à 332 chevaux (188 km/h). La transmission était confiée à une ZF avec boîte de transfert, le véhicule n’étant plus un 4 x 4 permanent… et la carrosserie était toujours réalisée en matériau synthétique.
Certes, le LM 002 n’était pas le premier 4 x 4 de luxe de l’histoire, puisque le Range Rover V8 l’avait précédé…, mais avec lui, Lamborghini donnait au genre une dimension hors du commun. Jouet extraordinaire pour passionné très fortuné, le LM semblait lancer des clins d’œil à son grand enfant de propriétaire, à l’image de la spectaculaire ouverture du coffre arrière qui dégageait la roue de secours.
Si ses détracteurs ont tôt fait de voir dans cette bête un retour aux valeurs terriennes de Ferruccio Lamborghini, fabricant de tracteurs agricoles, ce 4×4 hors normes préfigurait un improbable Cayenne ou Q7 déguisé en Hummer…. De par son gabarit tout d’abord et son aspect “brut de décoffrage”, il osait les 2 mètres de large et sa silhouette faisait peur.
Sous le châssis tubulaire et la peau de fibre et d’aluminium, c’était un 4×4 pur, boîte de transfert et moyeux débrayables, mais pas dur, avec ses roues indépendantes. Le V12 quatre arbres à cames en tête de 5167cm3 qui délivrait 450cv à près de 7000tr/min, était abreuvé par 6 carburateurs double corps Weber. Le LM002 frôlait les 200 km/h et n’avait besoin que de 30 secondes pour parcourir le 1000 m DA. Un peu plus de 300 amateurs se laisseront séduire de 1986 à 1993 par cette proposition automobile iconoclaste.
C’était au début de ce millénaire, une époque ou je ne connaissais pas encore les dessous de cartes, les parties truquées de poker-menteur d’automobiles dites “de collection”, ou j’étais ému et honoré qu’Hervé Poulain m’appelle “cher ami” et ou je croyais que les vacations du genre étaient réservées à l’élite mondiale des épicuriens honnêtes et droits…
Certes le poids, proche des 2,8 tonnes, et les performances obligeaient à passer sous silence son appétit, le réservoir de 290 litres (!) garantissant une autonomie potentielle et convenable de 400 km, mais en réalité 290 litres permettaient 300 km d’autonomie au max, soit environ 1.000 litres pour un Paris/Monaco aller… plus 1.000 autres pour des balades entre Monaco et St-Tropez et encore 1.000 pour le retour, ce qui faisait grosso-modo 3.000 litres l’escapade (environ 5.000 €uros)sans les hôtels, la bouffe, les extras… et les putes…!
Avec un tel engin, une passe d’une pute c’est 1.000 €uros (elles se prénomment toutes “Mille €uros” à Monaco et Saint-Tropez), une nuit c’est le double… et pour un trio le triple…, la chambre d’hotel devient une suite (1.500 de plus)… et la bouffe est en rapports non sécurisés (également)… ce qui amène le week-end facilement à 20.000 €uros…, sans tenir compte qu’il faudra placer le monstre en révision, ce qui coûte également assez cher !
Certes (bis !), le LM002 pouvait s’utiliser de manière moins “folle”, mais de là à croire qu’une utilisation “en bon pépère de famille” est possible, je répond que non, sauf à le laisser tranquille dans un garage sécurisé…, ce qui coute également, sauf à posséder un hangar ou un immeuble-loft, ce qui amène à d’autres frais et surprises fiscales…
J’avais amené à Genève pour une vente aux enchères Bonhams sur le thème de Lamborghini…, mon LM002 rouge, cabriolet, un modèle unique (iconoclaste j’avais simplement fait enlever le panneau de toit, remplacé par une toile enroulable)…, dans un état concours (la bête avait fait l’objet d’un article élogieux dans Sports Car Market)…, mais pressé par le temps, je n’en avais pas eu pour terminer le réglage des tringleries, puisque j’y avais fait placer une toute nouvelle boîte de transfert et de vitesses, ce qui n’empêchait pas l’engin de rouler et n’enlevait strictement rien à son coté « Concours-condition »… (il y avait un simple Crrrrrrr au passage de seconde vers la première, le réglage devant durer une heure pour un coût de 50 euros… dixit réparateur Lamborghini)…
Pour ma part, j’ai résolu de le vendre…, c’était au début de ce millénaire…, sans expérience, je m’étais laissé manœuvrer pour que mon LM002 Cabriolet rarissime, inestimable, devenant vedette de la vente, soit placé sans prix de réserve…, naïf… et mon LM002 expertisé l’équivalent en francs Suisses de 150.000 euros de l’époque… a été vendu au rabais, entre amis…, pour l’équivalent de 100.000 euros…, à un riche britannique, collectionneur de Lamborghini et grand ami de Simon Kidston…, qui l’a laissé sur place en exposition, après la vente, durant plusieurs années, dans le musée de l’auto ancienne de Genève, quasi au même endroit ou le LM002 s’était vendu.
Mais, prétextant le réglage de la tringlerie de boîte, Bonhams Genève (sous l’œuvre de Simon Kidston), a conservé 20% du montant qui devait me revenir, duquel la réparation serait déduite. Après plusieurs mois, Bonhams (en fait Simon Kidston), m’a signalé que ce montant correspondait au réglage, facture d’un petit garage situé au milieu de l’Angleterre à l’appui (soit 10.000 €). Rassurez-vous, j’ai également fait “Glup” comme vous venez de le faire ! Sauf que mon ex-LM002 n’était jamais allé en Angleterre pour un réglage de boîte, puisqu’il était toujours dans le musée de Genève et n’en avait jamais bougé !
Toutes mes illusions automobiles, c’est à dire exactement les mêmes que vous éprouvez, chers internautes…, se sont envolées à ce moment…, ce qui vous explique une partie de l’amertume que je distille dans mes textes depuis lors. Insensible à toute évidence, Bonhams (toujours sous la férule de Simon Kidston), à refusé de me régler mon solde… et j’ai eu beau engager un avocat Genevois (Philippe Kenel), les frais de procédure allaient amplement dépasser mon dû ! Je n’ai eu aucune assistance de quiconque, pas même celle de Max Girardo, trop craintif d’y perdre sa place, le Max Girardo du temps ou il était le vassal de Simon Kidston, directeur à l’époque de Bonhams Europe, basé à Genève…
Matthieu Lamoure qui toujours à cette époque avait été congédié de chez Poulain-LeFur (il est revenu et devenu actuellement directeur de Artcurial-Automobiles)… était peu après cette affaire avec mon Lamborghini LM002, devenu simple employé de Bonhams et ensuite directeur Europe de Bonhams…, dans le même temps ou Simon Kidston avant de jouer dans la cour des « grands » qui aiment se faire lécher les… orteils, avait été directeur chez Coys avant de l’être chez Bonhams et ne les quitte pour fonder son bureau de courtage en automobiles de collection…, Max Girardo devenant directeur Europe de RM Auctions Europe…
Il y a de quoi en avoir le tournis, ce sont toujours les mêmes dont les têtes sortent… et c’est pareil pour les automobiles et les clients vendeurs et acheteurs…
C’est ce que je nomme « le grand panier de crabes »… En fait ce sont quasi tous des putes et des escrocs sous une apparence de “Gentleman“… Le monde est petit, vous en conviendrez…
Il n’y eut aucune volonté de Matthieu Lamoure, de souligner à Bonhams que j’avais été grugé…, ni de faire un geste commercial pour « arrondir les angles »…, tel ce que Simon Kidston m’avait proposé par écrits divers (toujours dans le dossier que j’avais confié à Maître Philippe Kenel, à savoir que :« les 10.000 euros seraient déduits de mes prochains achats chez Bonhams », avant de manger sa parole et ses écrits…
Avec le temps passant, j’ai été grugé par tous… et j’ai du “faire procès” a quasi tous pour obtenir mon du (il reste Coys qui me doit encore 35.000 euros + frais et intérêts depuis 12 ans) pour une Chrysler LeBaron 1930 vendue à Essen (Allemagne)… et j’ai peu à peu, au fur et à mesure… senti chez toutes les maisons de ventes aux enchères d’automobiles de collection, plus qu’une réticence à accepter que je sois présent à leurs vacations, afin de ne pas me laisser en connaître de leurs “affaires” dans leur chasse gardée des plus grands milliardaires amateurs d’automobiles du monde (millionnaires bienvenus) !
Pourquoi ? Parce que c’est un microcosme très rentable et qu’un électron libre comme moi, qui a bonne mémoire pour tout, en ce compris ce que je ne devrais pas voir et entendre, se doit d’être écarté à défaut de pouvoir m’écarteler. Tout cela pour vous écrire, chers internautes, que tout ce toutim est un immense panier de crabe ou tous ne songent qu’aux profits, qui, avec 15% de “fee vendeur” (négociables) et 15% de “fee acheteur” (non négociables), sont gigantesques…
En sus, beaucoup de ces “affaires” s’avèrent des escroqueries avec des automobiles utilisant les mêmes numéros de châssis, voire du blanchiment (l’objet rarissime est vendu a une société “à l’étranger”, souvent “par téléphone-wouahh-wouahhh” et l’argent arrive en France blanchit par la vente aux enchères publique ! Il n’y a aucune passion automobile là-dessous…, ce n’est que du business très rentable sur le dos des rêveurs.
Cette digression m’a parue utile, nécessaire même, afin que vous compreniez vers et dans quoi les automobiles de rêves se retrouvent lorsqu’elles deviennent des occasions usagées qu’on qualifie d’Automobiles de collection… pour en tirer bien plus de profits que leurs constructeurs…, ce qui n’est pas peu…, loin de là… @ pluche…
2 commentaires
Mon cher Gatsby,
Encore merci de partager avec nous vos expériences appauvrissantes !
La première partie de votre article m’évoque ce texte de Merleau-Ponty dans ses Causeries : “Même quand les peintres travaillent sur des objets réels, leur but n’est jamais d’évoquer l’objet même, mais de fabriquer sur la toile un spectacle qui se suffit. La distinction souvent faite entre le sujet du tableau et la manière du peintre n’est pas légitime parce que, pour l’expérience esthétique, tout le sujet est dans la manière dont le raisin, la pipe ou le paquet de tabac est constitué par le peintre sur la toile. Voulons-nous dire qu’en art la forme seule importe, et non ce qu’on dit ? Nullement. Nous voulons dire que la forme et le fond, ce qu’on dit et la manière dont on le dit ne sauraient exister à part. .”
C’était un de ces soirs où Merleau-Ponty, Descartes, Spinoza, Blacky et moi, devisions de mes errances en souvenirs épars d’automobiles de grandes livrées dans diverses et lyriques envolées verbeuses. Descartes, en sidération de mes connaissances, s’esbaudissait de mes articles, imaginant soudain en mon moi profond, l’existence d’une glande, la glande pinéale, chargée d’opérer la relation entre mes pensées, mes connaissances, mes expériences et actions traduites en multiples fractionnements littéraires. Retenant un instant cette idée, Spinoza à murmuré que notre époque était pourtant celle qui avait définitivement perdu sa glande pinéale, la masse ne sachant plus comment faire pour agir se piège elle-même dans l’impuissance. Merleau-Ponty a rétorqué, flamboyant qu’il est toujours difficile de trouver une image, une phrase qui puisse qualifier à elle seule un ensemble aussi vaste que l’est celui d’une époque telle celle ou il me voit débattre alors que la paupérisation des esprits en notre époque amène l’étiquetage jusqu’aux dimensions les plus intimes, les plus privées, en passant par tous les espaces de plus en plus sociaux, jusqu’aux graves et lointains problèmes d’environnement, tous ces étages étant traversés par un problème commun : Comment agir ? Comment les hommes peuvent-ils trouver ou construire les voies qui leur permettent de sortir du pur pâtir, du pur spectacle de leurs vies, pour aller vers un agir, vers une construction ? J’ai rétorqué tout en servant à chacun un verre de Romanée Conti que ce nectar répondait à son commentaire : “Tout le monde veut gouter les vins d’Aubert de Villaine qui ne parvient pas à satisfaire la demande, sans cesse grandissante. Les prix se sont envolés depuis bien longtemps. Sur cet exceptionnel millésime 1945 une autre sphère fut atteinte, à 600.000 euro, acquise d’un coup de tête en 2018 lors d’un week-end à New York. Nous éprouvons au quotidien notre impuissance quand nous avons l’expérience de vivre dans un milieu qui nous est parfois hostile, parfois lointain, et presque toujours non maîtrisable, alors même qu’il nous semble savoir ce qui en lui est détruit. Ce manque de lien et de puissance par rapport à notre univers se transforme inévitablement en un manque de lien et de puissance envers nous-mêmes”… Blacky remuait la queue de bonheur… Ahhhhh ! Si nous eussions pu faire de même lorsque les bellissimes italiennes se sont déployées, mais prétextant diverses courbatures mes invités ont peu à peu disparu me laissant toutefois avec, en tête, un éphémère auto-illusionnement…
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