Pasta Carbonara (& co)…
Je n’ose faire le bilan des gens devenus fous depuis que j’ai commencé à éditer Chromes&Flammes puis GatsbyOnline…, ces conneries innombrables…, ces parties de fesses… ces histoires sans queue (quoique sexuellement y a beaucoup à dire) ni têtes (j’ai mis le pluriel car il y a plus d’un con sur terre) !
L’autre jour, j’étais place des Lices à Saint-Tropez occupé à réfléchir au besoin d’acquérir Var-Matin…, une douairière Tropézienne était là, qui achetait un numéro spécial consacré à “La Bravade Tropézienne en images”, une manifestation incompréhensible aux non-natifs (et natives), ou la vie de Saint-Tropez se confond avec celle de Sainte Apoplexie, vierge et martyre, qu’on commence à considérer comme étant une ancêtre de Brigitte Bardot.
M’apercevant, elle prend le libraire (qui n’est qu’un élément figuratif de l’abri-kiosque dénommé “cabanon à journaux”, érigé sur la place face à “La Tarte Tropézienne” et au “Spar” (qui est une mine d’or du petit commerce local)… et à quelques pas du cabanon à Sushis (j’en cause car nous avons conclu un deal consistant à en parler pour y attirer un max de clients en contrepartie des restes qu’on destine à Blacky, mon Cocker Spaniel noir, qui ne peut plus en manger par ordre de sen vétérinaire)… et lui chuchote à voix assez basse pour être haute, en me regardant d’un œil torve : “C’est lui le bonhomme qui écrit des horreurs dans le web-site Saint-Tropez-Vice ?”…
Je suis contrit d’admettre publiquement devant eux deux qu’en effet…, force m’est d’acquiescer…, toutefois je déteste m’excuser d’être là et de vivre comme une merde sur son paillasson.
J’ai souri à la dame…, je lui ai dit : “Je vous aime, nous sommes tous des enfants de Dieu”…
Vous l’auriez vue déhotter, la chère personne, s’enfuir à tout jamais…, oui, je sais bien que je leur agace les dents comme une glace au citron, à des certains, à des certaines, à des beaucoup trop…, mais il me faut avoir le courage d’accepter que des prochains ne soient pas tellement proches…, penser à ceux qui m’aiment et lisent mes texticules dans mes pages-web, Facebook compris.., qu’on s’entend si bien, eux, elles et moi.., complices d’esprit.
On sait des choses que les pisses-chagrin ignoreront toujours, jusque dans le paradis où il faudra bien quand même les jeter tant ils se seront montrés édifiants…, on ne peut pas blâmer la vertu, après tout…, ils et elles ont choisi le plus facile : le droit chemin, la conscience toujours récurée, la haine de tout ce qui pourrait ressembler au péché, même quand c’est pas du péché comme je vois moi, mais seulement une espèce de gaulois hommage au Saigneur, que merci pour mon âme, naturellement, mon Dieu…, je ne connasse pas vraiment, sauf de (très) loin…
On me demande souvent ce que je glande à Saint-Tropez, ce village de luxure qui regorge de millionnaires, de milliardaires, de fauchés, d’escrocs et de putes (1000 euros)…, en fait, j’aime bien les grands ensembles débiles et contrastés grouillant de génies et de ploucs mélangés…., lorsque je m’y déambule, j’apprécie davantage mon existence…, je me sens bourré d’un vaste contentement : celui que me procure mon amour de la solitude.
Pour bien se sentir seul, il faut avant tout avoir la notion des autres… et où l’acquérir à meilleur compte que dans ce vertigineux village de pêcheurs où l’homme est réduit à l’état de simple cellule sociale, empilé, numéroté, brimé, pour y vivre (et y mourir) il doit s’acquitter de montants extraordinairement élevés (20.000 euros le M²) pour obtenir un logement-alvéole ou il doit vivoter comme un pot de confiture sur une étagère.
Ici, à Saint-Tropez, la vie n’est plus qu’une sorte de formalité quotidienne…, une journée ne conduit qu’à la suivante…, on dort, on bouffe, on baise des surgelées tiédies par le soleil.
Quand on est un d’jeune d’ailleurs, une vie de cons pareille amène à ce qu’on f… le feu à une bagnole pour se détendre les nerfs… et quand on est vieux, on se réfugie dans le jaja ou le cancer.
Mais à Saint-Tropez, on peut pas f… le feu à un Yacht…, c’est très mal vu…, les vieux cons natifs qui ne supportent plus les vieilles dindes natives et n’ont plus le moyen d’aller aux putes qui se réservent aux friqués…, n’ont dès-lors que deux échappatoires relatives qui sont disponibles ; picoler ou chopper une maladie, parfois les deux en même temps.
Par moments, un vertige me prend, les rocs eux-mêmes s’émoussent sous les assauts conjugués des éléments…, main de fer, échine de velours…, tonnant et bêlant selon les cas…, je n’en puis plus…, c’est trop…, alors, je me résigne à voir l’invasion des migrants milliardaires, oui…, après tout, vivent les Russes, les Chinois, les Pakistanais !
Qu’on en finisse, nom de Dieu !
Vivement Dieu !
La classe !
Mais est-ce seulement envisageable ?
Vous verrez qu’ils réussiront à désintégrer les cadavres des natifs et natives de St-Trop’, et qui pis est : leurs esprits après leurs biens.
Faire quoi ?
Aller où d’autre ?
Vous avez vu le monde , notre planète ridicule, ce petit machin rond, balle de tennis perdue dans des espaces sans fin, à subir les caprices d’astres monstrueux ?
C’est minuscule, c’est bleu, paumé, fragile, une bulle !
Une bulle, vous me recevez bien ?
Quatre milliards de connards sur une bulle lancée dans l’infini, et qui s’entre-font chier, les gueux !
S’entre-tuent, s’entre-dévastent !
Tous ces cons sur cette pauvre bulle bleue !
Et qu’y faire ?
Prier ?
Mais prier qui ?
Dieu ne serait-il pas de connivence ?
Reste prier Saint-Tropez…
Alors, je vous pose la question : et si Saint-Tropez n’était pas lui-même, sans le savoir ?
Hein ?
Si c’était un rouage du temps destiné à fonctionner l’instant venu pour l’accomplissement de quelque infâme apocalypse ?
Ne sursautez pas : on cause…, on suppute !
Attendez, ça bascule…, il faut que je prenne mes granulés…, tant que la mort passait pour la solution finale, on pouvait encore espérer, c’est un refuge, la mort…, ça tient chaud d’y penser.
Mais quoi ?
Hein, quoi ?
Prendre une fusée pour Jupiter, Saturne, Pluton, les Baléares ou Saint-Tropez ?
Et après, tout est pareil, c’est-à-dire vide…, un terme du voyage humain qui est la constatation de ce vide…, nous ne sommes plus qu’une pauvre peur cramponnée à une bulle !
Heureusement encore qu’elle est bleue !
Tout ceci écrit, je décide avec mon Blacky d’aller casser la croûte à la Ponche, dans un resto italien…, mais je cause, je cause, je cause et je m’égare…, me voici dans la salle ou on s’empiffre…, une pièce bordélique, enchevêtrée, qui malodore, cela tient de la cuisine, de la loge de concierge, de l’atelier de cordonnier…, il y a de tout, surtout du reste : outils, aliments, nippes, avec, dans une grande cage en forme de château de Chambord, deux gros clébards qui font la fête à mon Blacky…
Je m’apprête à héler l’aubergiste, quand des gémissements me parviennent de la pièce contiguë, apostolique et romaine ; la cuisine !
Les manifestations vocales que je cause sont produites par une dame en train de gindre ou vagindre (gindre peut également s’écrire geindre, ce qui ne change rien à l’intensité de ses cris).
Je dois te signaler, lecteur bien-aimé, si compréhensif et propre des pieds, catholique de surcroît, et qui sait, peut-être même Macroniste, que la cuisine, dont il est question, n’est séparée de la salle du restaurant que par un rideau de grosses perles, comme on n’en voit plus, fût-ce au marché aux puces, ni même dans les coins les mieux admirablement reculés du Var.
J’écarte un tantisoit l’une des franges afin de placer mon œil dans l’intervalle de la sorte ménagé… et je me rassure en constatant que l’auteuse des cris ne les émet pas par souffrance, mais par indicible bonheur, étant donné qu’elle se tient à la renverse sur un lit haut perché, les jambes en fourche, avec un bonhomme engagé dans ce « V » merveilleux, tel un coin dans la fente d’un arbre… et besognant, le cher chéri, besognant comme l’hérédité le lui a enseigné.
Le brave tringleur a mis sa casquette sur le profil de la dame pour ne pas la voir en gesticulant des génitoires… et ce que j’aperçois d’elle, par faveur de ma vue perçante, c’est un bout de faciès en museau de singe, ridé menu, velu serré, blanc totalement… et je le constate telle qu’elle est, cette valeureuse et admirable Tropézienne : sans culotte ni dents, ni vergogne, probablement bossue, en y regardant mieux… toujours est-il, arquée par les ans, les lois de la pesanteur jouant contre nous comme elles jouent contre les œufs lâchés du troisième étage de la tour Eiffel.
Elle interrompt ses glapissements pour dire, d’un ton tout de suite grincheux :
– Vous désirez ?
– Manger, je rêvais de Pasta Carbonara…
Il y a des instants, dans l’existence, où, non seulement il faut savoir ce qu’on veut, mais où il faut se l’accorder…, si bien que les minutes suivantes méritent d’être vécues…, le grand oubli…, la totale !
– Je me sens investie d’une mission particulière, la sauvegarde du patrimoine gastronomique Italien en France…, que la dame Tropézienne me lance en se réajustant, pendant que son “partenaire” court se laver les paluches…
– Rien que ça.
– C’est à dire que lorsqu’on aime la cuisine Italienne, parce qu’elle est simple, authentique, pleine d’amour, il y a de quoi vouloir commettre des meurtres lorsqu’on voit comme certains la massacre méthodiquement, comme mon voisin installé sur le port… Vous voulez des pasta Carbonara ?
– J’en rêve…
– Faut dire “Carbonara” en chantant…, en chantant, parce que ce plat vient de Roma et il vaut bien qu’on lui chante une sérénade, un genou à terre. Et pour lui demander pardon, aussi…, je ne sais pas par quel infâme mystère ce plat absolument fabuleux est devenu dans les mains de certains iconoclastes de Saint-Tropez une espèce de bouillie de lardons revenue dans la crème…, ils insultent des générations de mammas romaines en faisant ça…. je vais vous cuisiner la seule et unique recette de la Pasta alla Carbonara. Vous aimez la Carbonara ? Moi aussi. Je pourrais en manger sous 40 degrés…, alors déjà, les ingrédients…
1 œuf par personne + 1 œuf pour le plat. C’est comme ça qu’on fait. Donc si vous voulez une part de plus, vous mettez 3 œufs. Si vous êtes 4 à table, vous mettez 5 œufs. Capito ?
On prend exclusivement de la pancetta (arrotolota ou affumicata). De la vraie. Le meilleur c’est une guanciale, c’est ce qu’utilisent les Romains. C’est de la joue de cochon. C’est délicieux.
Ensuite du parmigiano reggiano, autant que ça vous fait plaisir. Si vous êtes adepte : du pecorino romano ou du grana padano.
Pour suivre , du sel, du poivre, de l’huile d’olive, un peu d’ail.
Les pâtes doivent être rigoureusement italiennes, comme Barilla, De Cecco ou encore mieux, Voiello, rien d’autre, longues de préférence, parce que la mamma romaine les choisit longues pour la carbonara et il faut respecter cette tradition ancestrale.
Et c’est tout ! Le reste, faut oublier…, pas de crème, pas de tomates, pas d’oignons, pas de persil, pas d’olives ni quenelles !
Pas de discussion non plus…, faut prendre une grande casserole, et on met un grand volume d’eau dedans…, on ne sale pas tout de suite…, il faut un grand volume d’eau parce que la pasta, elle a besoin de tourbillonner dans l’eau, elle veut de la place pour danser…, vous aimez aller sur un dance floor plein à craquer où tu ne peux même pas bouger? Non ? Et bien la pasta, c’est pareil. Elle a la couleur de l’or, ce n’est pas pour rien. Elle est précieuse, alors faut la combler de bonheur en lui laissant de la place pour qu’elle s’amuse. On couvre et on attends que l’eau bouille…, pendant ce temps, dans un bol on casse les œufs et on sépare le blanc des jaunes, dans la carbonara, on ne met que le jaune, le blanc va au frigo et on fera des meringues avec. Dans les jaunes on met un peu de sel, un peu de poivre…., puis le parmesan râpé, fraichement. Une fois que les œufs et le parmesan sont bien crémeux, ça devrait même faire une petite mousse, on peux arrêter.
Ensuite, ou en même temps en réalité, dans une petite casserole, une poêle, on fait revenir dans de l’huile d’olive la pancetta qu’on aura préalablement tranchée grossièrement…, on peux mettre un peu de poivre si on aime que ce soit plus relevé…, d’ailleurs le nom carbonara vient précisément de la couleur du poivre dans la recette, qui rappelle celle du charbon : carbone.
A Rome on servait ce plat copieux et nourrissant pour aider les mineurs à résister…, il parait, quoi…., puis on fait dorer…, comme ça la pancetta sera assortie aux pâtes en OR.
Une fois que ta pancetta est DORÉE, on retire du feu.
Pendant ce temps-là, l’eau s’est mise à bouillir…, alors on met du gros sel et les pâtes… et surtout pas d’huile dans l’eau bouillante qu’on remue pour les voir frétiller de joie.
Pour la quantité de pâtes, il faut 100-120g max par personne…, pour avoir dles pâtes al dente…, je vous donne un truc. On retire une minute au temps de cuisson indiqué sur la boite. Les pâtes continueront de cuire dans leur vapeur, et leur chaleur. On ne laisse pas les pâtes dans l’égouttoir pendant des plombes et on les met quasi-immédiatement dans le saladier avec les œufs et parmesan et on remue délicatement.
On verse tout ça dans des jolies assiettes creuses !
C’est la recette la plus simple du monde…, c’est délicieux, tout le monde aime, c’est un cadeau que l’Italie et Rome ont généreusement fait à l’Humanité
Alors quand vous ferez ma recette, vous raconterez une petite histoire autour…, comme les Italiens…., vous direz que c’est une vieille mamma italienne qui vous confié la recette sur son lit de mort…., que vos spaghetti ont dansé sur Lucio Dalla pendant qu’ils tourbillonnaient dans l’eau bouillante…
Après avoir dégusté les pasta Carbonara, en moins de temps qu’il n’en faut, j ’emménage en trombe…, une abominable frénésie nous biche…, moins de pas longtemps plus tard on tombe de la table…, notre rage occulte est telle qu’on ne s’en aperçoit même pas…, on continue sur le plancher, on repte, on se tord, elle est de partouze à la fois…, elle me happe, m’éperonne, m’enlace, me broye, en hurlant de plaisir et en m’invectivant sans cesser de la mordre !
Dans un premier temps, on fait le tour de la cuisine, qu’ensuite on gagne la salle de restaurant, roulant toujours, furiant des miches, grognant, plantigradant, démenant de tout, y compris de l’intestin grêle et de la vésicule nobiliaire…, on se paie tout le tracé , puis on retourne, cul et burnes rampants, vers la cuisine, vu qu’on poursuit notre corrida sur des carreaux.
Juste avant de qyuitter la salle de restaurant, on passe sous les quatre pattounes d’une table, on renverse un tabouret… et, derrière le rideau de perlouzes, la folle tringlade s’achève dans un recoin, entre le frigo et la huche à bread, nous sommes tout empilés, comprimés, chevêtres, hagards, meurtris, béants, sonnés…, épuisés total, épongés, quoi !
J’ai mille maux à retrouver mon assiette…, elle se sort une feuille de salade d’entre les miches, qu’on a recueillie pendant le transport.
Je lui tends la main pour l’aider…, ensuite on demeure nez à nez, vannés, souriant d’une espèce de bonheur idiot, viscéral, sourire d’athlète vainqueur.
Vainqueur de qui ?
De quoi ?
De soi-même ?
Du sort ?
Vainqueur d’un moment de vie ?
Va-t’en donc savoir !
Nous autres, si éperdus, exilés…, cramponnés à rien… et puis là, une formide troussée de rencontre !
Et pour une pincée de minutes, tout se trouve changé, embelli, éclairci…
Et la patrone du resto murmure, triomphante en me tutoyant pour la première fois :
– T’es d’accord, hein, rien de tel que des pasta Carbonara ?
Et j’acquiesce.
– Oui, oui, d’accord. Ça valait le coup d’oublier qui nous sommes, les règles, les lois, tout le bordel et son saint-train-Tropez !
Une heure pluche tard, je suisse à la Gendarmerie de Saint-Tropez…
– La bestialité est déshonorante…, les animaux hurlent-ils en s’accouplant ?
– A l’exception du chat qui est un animal satanique, non ! Mais la femelle humaine gueule ! Le mâle aussi parfois…
– Existe-t-il une raison valable de hurler parce que vous ressentez du plaisir ?
– Aucune !
– Imaginez-vous que tous les clients du restaurant se mettent à brailler parce que ce qu’on leur sert est délectable ? Ou bien le public interrompant un concert d’un grand chef du fait que ses trompes d’Eustache ruissellent de félicité ?
– Ben…, non.
– Alors pourquoi une dame de belle éducation, cuisinière spécialiste des pasta Carbonara, qui ne se permettrait pas de tousser à l’Opéra, se croit-elle fondée à rameuter tout le quartier de la Ponche à Saint-Tropez sous prétexte qu’un monsieur l’a fait jouir ? Vous pouvez me répondre ?
– C’est de l’art mon adjudant-chef, général, colonel… cette femme c’est la dignité sous un manteau de vison ! Une classe ! Un maintien confinant à l’arrogance ! Cette personne dont le mari est probablement chevalier de la Légion d’honneur et membre du Rotary déclare, à la limite des décibels qui lui sont impartis, qu’elle atteint à l’orgasme. Au restaurant, elle va faire pipi en prétendant que c’est pour se laver les mains ; mais elle crie qu’elle jouit ! Elle voudrait annoncer la chose par le truchement de l’audiovisuel si c’était possible. Elle souhaiterait que les quelques quatre milliards d’individus qui s’emmerdent sur cette planète assistent à l’exploit et y applaudissent.
– Répugnant !
Finalement on me laisse sortir… et au moment ou je commence à traverser la rue, voilà un zig qui freine pour m’éviter au volant d’une Ferraillerie épique, vieille à crever, déglinguée, plus émouvante dans son dénuement de grande dame qu’un tas de ferraille.
Il la gare avec une belle impudence pile sur le passage piéton…, et merde pour qui voudrait entrer ou sortir de la Gendarmerie de Saint-Tropez .
Le conducteur sort prestement de sa tire et s’engouffre dans l’immeuble.
La Ferraillerie possède des plaques italiennes, sur le siège passager, l’est une mallette de cuir noire et un imperméable…
Alors moi, tu sais quoi ?
Faut que je te fasse rire !
Usant de mon sésame tout terrain, de déboucler la lourde et d’agripper fissa la valtouze.
Culot, hein ?
Car enfin, non ?
Mon intention prélavable est d’en examiner le contenu pour, ensuite, la retourner mettre à sa place, mais ne le puis vu que le zig se la radine déjà.
Il n’est plus seul : la cuisse-zinière spécialiste des pasta Carbonara l’accompagne, l ’un et l’autre prennent place dans la Ferraillerie…, démarrage bruyant, foudroyant…, deux loupiotes rouges au bout de la rue en direction de la Place des Lices… et fini, plus rien : ne me reste qu’une petite valise noire purement volée et le remords de m’être livré à cet acte de roulottier…
Quoi qu’il y avait dans la valise ?
Des paquets de Pasta pré-cuits sous vide… et de sauce Carbonara en sachet en poudre…