QUAND L’OMBRE ENGLOUTIT LES PAILLETTES…
“Depuis 2016, Dragula réinvente le monde des compétitions de drag en célébrant l’horreur, la diversité et l’art”... Vous croyez donc, en suite d’avoir gobé goulument cette phrase, croire que vous allez passer un bon moment en “matant” des photos accrocheuses de Dragsters en action… Oui, mais de quelle action s’agit-il ? Il est question de Drag’s réinventés… Serrez bien les fesses et protégez vos coucougnettes, depuis 2016, Dragula réinvente le monde des compétitions de drag’s en célébrant l’horreur, la diversité et l’art. Porté par les ‘Boulet’s Brothers’, le programme couronne Niohuru X, artiste et créatrice de mode transgenre… Arggggggghhhh Z’êtes refait bien profond d’un coup sec… “RuPaul’s Drag Race” n’est pas la seule émission de télé-réalité mettant en compétition des artistes drag. On retrouve également Dragula, un programme unique en son genre. Lancée par les “Boulet’s Brothers”, Dracmorda et Swanthula transcendent la notion traditionnelle du drag pour explorer des territoires où l’horreur, le glamour, et l’étrange fusionnent… OK ! Z’êtes pas pour les productions emblématiques de la culture horrifique et drag, s’affirmant comme des figures de proue de l’inclusivité au sein de la communauté Queer..
Ca va mes Loulou’s, mes Popu’s… Je ne vais donc pas vous emmener au cœur de la scène underground américaine, où les Boulet’s Brothers, originaires de l’effervescence culturelle de Los Angeles, ont rapidement capté l’attention grâce à leur esthétique unique, un mélange d’horreur et de glamour au milieu des années 2000. Leur ascension s’est amorcée avec l’organisation d’événements nocturnes défiant les conventions, présentant un drag réinventé, bousculant les frontières traditionnelles de la performance. Huit ans plus tard, l’émission vient de couronner son cinquième “supermonstre du drag” avec Niohuru X, également connue sous le nom de “VampireChinese” puise son inspiration dans les cultures et automobiles alternatives dont le BDSM Hard Transsexuel et les Hot-Rod’s… C’est dire que l’imaginaire des Loulous va carburer à Donf… Dans ces transsgenre d’actions il faut être impérativement bien membré, avoir sa carte de membre érectile et savoir pomper 24h sur 24… Quel boulot… Quel zob… euhhhh : job… On s’y perd… Je suis conscient de raconter trop de couilles et tirer partie de ma position de leader du groupe… C’est jouissif…
Notez toutefois que les Supercars actuelles ne sont plus des objets de rêves mais des choses qui convoquent un univers de formes baroques dans un imaginaire d’éléments grotesques, inutiles et surchargés les uns dedans les autres. La destination finale semble n’être qu’une forme de théâtralité destinée à la mise en valeur de spectres méga-fortunés dont la part sexuelle est enveloppée de plumes et accessoires, qui rappellent des cadavres ayant été maquillés, ou étant dans un état de décomposition : des corps vampirisés. Ce caractère macabre ajoute de l’énigmatique à des automobiles qui n’ont plus aucune fonction que d’être des écrins destinés à valoriser leur contenant. Souvent les silhouettes humaines sont emprisonnées par ces formes étranges qui les saisissent par la tête et menacent d ingérer leurs visages. Ce qui est suggéré, c’est une fausse réalité en transformation constante vers le pire imaginable, qui laisse présager un autre pire à venir. Dans un cas, le mauvais présage découle des formes bizarres, dans un autre, on le repère dans ce qui n’est qu’une auto-cage qui convertit les occupants en d’étranges spectres emprisonnés dans la luxure, les exagérations loufoques et les interdits.
Le mauvais présage que donne ces spectacles aux abords des Palaces est aussi manifeste dans le manque d harmonie et de proportions, les ensembles d éléments entassés, en désordre, comme s’ils avaient été placés au hasard, causent gêne et interrogations. Outre cela, les visages sont toujours sombres, comme s’il s’agissait de gens se rendant dans des manifestations sado-masochistes. Dans tous les spectres humains qui flânent ainsi dans ces aggloméras, comme des zombies, ou des morts-vivants, leurs bouches semblent avoir été retouchées par le baiser de la mort. Les formes sont dégingandées et renvoient à l’éclosion de suggestions de toiles d araignée denses dans les cheveux des coiffures, d’ailes de chauve-souris, de souffre démoniaque et de corps visqueux et pourrissants de leurs entre-jambes… Les tonalités sont en général maussades, avec des suggestions que, parfois, l’on croirait sataniques avec l’image démoniaque de flammes addictives. Les yeux sont entourés de noirceur, deviennent des trous noirs qu’entourent des fioritures luxuriantes d’un caractère baroque manifeste. Mais ce qui ressort avant tout, c’est le grotesque, souligné par le rabaissement des canons esthétiques…
Avec la pâleur excessive des peaux accentuant la laideur de visages exsangues, c’est alors que se produit l’assomption du réalisme grotesque, la suggestion de l’ambivalence allant de pair avec l’idée de rabaissement, c’est le monde à l’envers avec parodies des vies ordinaires… Ambivalence et rabaissement président au réalisme grotesque d’un mélange de beautés et d’horreurs, mêlant l’élégance du baroque à des éléments macabres dans une théâtralité décadente et mortifère semblable à une déclaration de ce qu’est véritablement la nature humaine et la société du paraître… Comment créer une puissante métaphore de l’époque contemporaine ? Avec le Hot-Rodding, diverses créations montrent une réactualisation du baroque, du tragique et du grotesque dans notre culture étrangère à l’idée de la totalisation de l’existence de sa prétendue perfection. Elle annonce au contraire un destin secoué par le vertige du fragmentaire, du marginal, du mondain et du profane, nous révélant le caractère visqueux, sinueux, vacillant et labyrinthique de la condition humaine. Nous expérimentons, la sensation de ne plus vivre dans une société heureuse et providentielle.
Le vertige, la crise le risque et la fin prochaine : voilà des mots qui identifient l’atmosphère de notre époque. Autant la perception du risque et du danger nous maintient dans le sursaut et l’intranquillité, autant la société vit un flirt permanent avec la mort, un “animal de promesse”, comme l’avait prédit Friedrich Nietzsche (1887), quoique que sa parole ne semble plus en mesure de promettre. Aujourd’hui, avant tout, l’accent est mis sur la condition humaine transitoire, contingentée, fragmentaire, multiple, impondérable, nomade et hésitante. Bref, je dirais, donc, que le passage actuel d’un régime axé sur la parole à un autre axé sur l’image technologique signale un trait spécifique de notre époque, puisqu’il s’agit d’un passage qui nous laisse en souffrance de finalité, où tombent par terre les mots qui exprimaient un fondement sûr, un territoire connu et une identité stable. La parole avait inscrit l’Occident dans une histoire de sens, entre une genèse et une apocalypse dans un régime d’analogies, toutes les choses renvoyant à un créateur et tous les mots signalant un chemin unique… Depuis toujours nous avions été guidés par les étoiles du ciel et par une en particulier…
Etant née en Orient, elle a conduit l’Occident pendant plus de deux mille ans. Par contre, le régime de l’image technologique est un régime de sens immanent, un régime autotélique, avec des images profanes, laïques et mondaines, qui ne renvoient plus à un créateur. Ainsi, dans les circonstances présentes, au lieu de tourner le regard vers les étoiles, nous le tournons vers les écrans et les passerelles, aussi bien que vers les simulacres qui s’y agitent, en fait vers des spectres humains. L’expérience contemporaine nous enseigne que les figures sur lesquelles s’est constitué l’Occident et qui donnent forme à la modernité sont saturées. Je me rapporte aux figures de la politique, de la démocratie, de la citoyenneté, de l’émancipation, du travail, de l’économie, de la morale du devoir-être, ainsi qu’aux différentes déclinaisons du futur : un monde meilleur, une finalité, un projet, un programme, une prospective, une promesse. Expulsés du régime de la parole, nous sommes, donc, marqués par l’instabilité et l’inquiétude. Et notre sensibilité est désormais mélancolique. La tradition aristotélicienne qui a fait l’Occident s’appuie sur un logos souverain, aux formes logiques de prémisses claires, qui concluent au juste et au vrai.
Dans les créations s’opère la transformation de l’humain en quelque chose d’indéfinissable. C’est cette suggestion de piégeage de la forme humaine, qui prend néanmoins des nuances inhumaines pour se fondre dans les choses, qui conduit à la discorde, à l’exagération, à l’hyperbole, à la profusion et à la surabondance des signes caractéristiques les-plus marquants du grotesque… L’image grotesque caractérise le phénomène en état de changement, de métamorphose encore inachevée, au stade de la mort et de la naissance, de la croissance et du devenir. L’image grotesque caractérise le phénomène en état de changement, de métamorphose encore inachevée, au stade de la mort et de la naissance, de la croissance et du devenir, le trait le plus saillant est l’hybridation de l’être humain avec les choses et les animaux. En effet, on peut dire que les images grotesques s’appuient sur une conception particulière du tout corporel et de ses limites. Les frontières entre le corps et le monde, et entre les différents corps, sont tracées de tout autre manière que dans les images classiques et naturalistes.
La nature grotesque de ces formes se manifeste dans le fait que l’animal envahit l’humain à un point tel qu’il se confond avec lui, produisant des figures monstrueuses. La transformation de l’humain par hybridation avec l’animal exprime son incohérence et une hémorragie constante de sens, dont la mort est la figure la plus effrayante. Cette perception, est hostile à tout ce qui est tout prêt et achevé, à toutes prétentions à l’immuable et à l’éternel, nécessite pour s’affirmer des formes d’expression dynamiques, changeantes (protéennes), fluctuantes et mouvantes. Voilà la raison pour laquelle, à mon sens, les fait que nous soyons passés d’une idée d’harmo-formes dramatiques, classiques et sublimes se nient, à laquelle se réfère, d’une part la théorie de sont saturées pour donner lieu aux formes identitaires des individus… Que voulez-vous que je vous présente encore en illustrations sans choir dans le libidineux ?