Alien-sex…
Alien-sex est un roman-photos réalisé par un studio Russe, co-produit par un site-web Sibérien sur base de capitaux Ukrainiens…
Sans surprise on y retrouve le style très particulier des films d’horreur de série Z Chinois, même si cette fois-ci, il faut le reconnaitre et c’est fort dommage, l’idée a été un chouia plombée par un scénario loin d’être à la hauteur des films Alien Américains !
L’histoire, débilitante à souhait, est celle-ci :
<< En finale de 8 films mythiques, un survivant Alien arrive enfin sur terre et découvre que l’humanité est esclave de ses pulsions sexuelles, de la télévision et des fours de cuisson (sic !)…
Il commence à se dupliquer non plus en pondant des œufs qui, lorsqu’ils éclosent, permettent à des araignées-crabes de pondre à leur tour des œufs dans l’estomac des humains via une pénétration quasi sexuelle par la bouche…, mais en se transformant en programme télé de variétés qui génère des pulsions sexuelles permettant à l’Alien-sex de sortir des écrans de TV et des fours de cuisson… pour copuler de la même façon que les humains, avec en sus, quelques touches sado-masochistes…
Au moment ou les rares internautes qui lisent et regardent cette affaire, croient que l’inhumanité est définitivement foutue…, ils voient avec bonheur une jeune femme prendre la tête de la seule force d’intervention encore capable de couper la tête à l’Alien (le boucher du coin de la rue et les 2 vendeuses de la pâtisserie voisine qui semblent bien embêtées qu’on leur demande de ne pas se f… à poils)… et la dite jeune femme repoussera l’invasion du seul Alien-sex restant, devenant une héroïnomane >>.
Par contre, ici, il ne faut pas avoir peur de reconnaitre que c’est une catastrophe, quand bien même le roman-photos bénéficie d’une incompréhensible bienveillance sur le net, certains aveugles saluant le graphisme tandis que certains sourds notant l’aspect parodique censé traverser cette œuvre…
Je ne suis pas réfractaire aux romans-photos à petit budget car parfois les séries B ou Z parviennent à transcender leurs faibles moyens pour nous proposer des spectacles décomplexés et bien funs.
Et c’est là où ça me fait un peu halluciner…
Ce machin tout naze n’est pas du tout drôle alors qu’il se voudrait parodique et n’est pas du tout déjanté alors qu’il se voudrait fun !
Malheureusement, ce traitement “à la légère” n’offre aucune indulgence à ce roman-photos qui finit par être torpillé par le niveau exécrable des quelques trouvailles récurrentes balancées ici et là, telles la sortie d’écran TV et du four de cuisson… de l’Alien-sex devenu aussi libidineux qu’un évêque.
C’est sans doute parce que les ambitions comiques proviennent de l’envie de sauver du néant un scénario indigent qui semble avoir été écrit d’une traite.
Abrutissant de nullité, le script se lit comme on ingurgite un vieux flanc caramel.
Passe encore que l’Alien sorte des écrans TV…, mais d’un four de cuisson, là, c’est totalement fou… (j’aime…, mummmmm ) !
Le roman-photos débute sur une double scène qui galère à définir ses personnages qui restent dans le superficiel et la caricature (aaah! la gothique, forcément ténébreuse… oooh! la jolie fille amoureuse trahie…
Pffff! la copine un peu lourde qui fait des blagues…), qui regardent bien évidemment la télévision… pour les deux premières… et le four de cuisson (sans doute un programme grill) pour la seconde ! Par cette proximité, cette longue séquence devrait nous rapprocher d’un groupe de jeunes bourgeoises Moskovites, mais sans points de vue et avec des jeunes femmes pas ou mal cernées (les yeux), on peine à s’investir dans leurs péripéties… et plus le roman-photo passe, plus on se sent étranger (alien) à leur histoire, alors qu’on devrait la vivre de manière très intime.
Et une fois que l’intrigue décolle et que le monstre est dévoilé, il va, et c’est un comble, vite lasser faute d’entretenir le mystère.
Cette rupture n’aide pas les internautes à se passionner pour une suite de péripéties sans histoire…
Parce que notre grosse bestiole ne balaye pas que le roman-photos, elle balaie également en apparaissant, le seul intérêt du roman-photos (à quoi ça ressemble ?) qui nous fait tenir la première minute…
Il aurait quand même du nous montrer le monstre en entier, renforçant l’idée que les auteurs de ce navet sans saveur n’avaient que ça à fournir comme clou du spectacle et surtout qu’ils n’ont pas beaucoup réfléchi à ce qu’ils allaient faire…
Son exposition incomplète lors d’un final particulièrement idiot de tête coupée, est la preuve que le réalisateur n’a même pas eu le courage ou l’inventivité de rester au niveau de son postulat de départ. L’Alien-sex n’offre qu’une prestation mollassonne qui ne relève pas vraiment le niveau et il semble plutôt consterné que concerné par ce qui se passe…
C’est d’une banalité exaspérante, mis à part les quelques cartouches-photos ou la future héroïnomane se fait lécher le clito par un Alien à la langue bien gluante…
Le réalisateur du roman-photos est certainement un de ses vieux potes (il se sont rencontrés sur le plateau d’Evil Dead).
Il a sûrement gentiment (et courageusement) accepté de jouer dans ce roman-photo parce que les temps étaient durs et que le neuvième opus de la saga des films Alien, tardait à reprendre…
D’où peut être l’impression qu’il donne d’être sacrément emmerdé d’avoir eu à rendre service à son copain, le spectre de son jeu étant compris entre “penaud” et “embarrassé”…
Et à ce moment là l’internaute est totalement flippé à l’idée que l’héroïnomane n’a pas rappelé sa copine sur la radio assez complexe qui apparait dans les dernières photos !
La scène finale de la tête de l’Alien-sex coupée est brouillonne et ratée, elle est surtout catastrophique car grâce à sa nullité en terme d’implication émotionnelle, elle se tire littéralement une balle dans le pied en s’offrant la mort de l’Alien-sex dans une totale indifférence émotionnelle.
Cette scène rappelle une scène très réussie du surestimé film The Descent (l’héroïne observant des monstres grâce au night-shot du caméscope) ainsi que 28 weeks later (et sa scène dans le métro au milieu des cadavres) pour une nouvelle fois étaler l’analphabétisme effarant d’une mise en scène dilettante se reposant uniquement sur son paresseux concept éventé…
La scène de l’héroïnomane nue dos au mur, dans une semi-obscurité, est surprenante par son absence presque totale de suspens, ce qui est en soi un exploit vu la configuration dramatique évidente de la situation.
Finalement le roman-photo contourne les attentes qu’il a provoqué pour proposer à contre pied une histoire d’amour entre l’héroïnomane et l’Alien-sex.
Prisonnier de sa forme, le réalisateur de ce roman-photo ne savait ici pas trop comment faire et vu que ce ne sont pas les idées qui l’étouffaient, il a du décider de faire passer sa scène au forceps dans l’invraisemblance la plus niaise …
Et là, attention, c’est la seule idée de cette histoire !
Il y a donc eu à un moment un cerveau qui a fonctionné : l’innocence de l’amour devant faire place au chaos et à la violence.
Les effets spéciaux auraient déjà fait pitié en 1964 et les images de synthèses semblent avoir été réalisées sur un téléphone portable.
Pour ma part la force évocatrice et la puissance du mythe de Godzilla filmé par le fils de ma voisine m’ont bien plus émerveillé…
Cette grosse zèderie n’aurait jamais dû connaitre mieux qu’une diffusion sur un site-web inconnu dans la périphérie EST de Moscou, un jeudi matin.
Voilà, tout était faux, c’est ça qui est vrai…
Belles photos, mise en scène complexe, sujet décalé et comme toujours sur ce site, un texte déjanté comme un plein bol de sauce poivre-vert crème sur une côte-à-l’os saignante…
Je suis pour la manifestation du désir, celle qui ne se décrète pas, celle qui s’impose au milieu de la nuit.
Elle enflamme, elle embrase, jusqu’à bouillir la sève et tord pèle mêle les corps et les âmes jusqu’à nous rincer l’absurde certitude.
Elle s’évanouit dès l’aurore.
Restent fumées, braises incandescentes et barricades bousculées comme des draps défaits…
Galerie photos :