Anamary, bondage… 05
L’idée de m’attacher toute seule et de ne pas pouvoir me détacher durant un temps aussi long que possible m’excite prodigieusement. Je sais maintenant à quel point c’est facile de jouir par le fait d’être attachée… C’est même tellement facile que chaque soir je m’amuse avec les menottes. Je me dois toutefois de veiller à ne pas refaire les mêmes choses. Je prévois soigneusement le déroulement de chacune de mes séances, et quelles soient toujours différentes des précédentes. C’est un défi que je me lance chaque fois à moi-même. Je commence même à prendre des risques en m’auto-attachant entièrement seule, sans clé de secours, sans prévenir Jennifer qui est ma sauvegarde libératoire. Etre ainsi totalement attachée, sachant que seul l’ordinateur est programmé pour me permettre de me détacher, me rend folle de jouissance.
Aujourd’hui, je m’envole encore. J’aime de plus en plus utiliser le portique que j’ai fait installer chez moi, dans ma péniche, pour me suspendre complètement. Il y a longtemps aussi que je ne me suis pas immobilisée sans mon corset de métal, mais pour ce que j’imagine, je dois pouvoir me plier et me contorsionner et ce corset m’en empècherait. Pourtant, ce corset ajoute énormément à mon excitation. Me sentir si serrée, quasi immobilisée avec mes seins gonflés vers l’avant, sentir jusqu’au souffle du plus petit courant d’air sur mes tétons érigés, me plonge dans un état second. Totalement immobilisée, mon esprit imagine alors toutes sortes de scénarios et j’en arrive à jouir sans même me toucher, rien qu’en bougeant mon corps prisonnier. Je vais ici simplement enfiler un corset souple en cuir.
Je vérifie une dernière fois le programme de l’ordinateur qui va commander les poulies et l’appareillage électrique, puis je mets mes longues bottes. Comme j’aurai peu à marcher, je peux les serrer autant que je le désire… Après, j’enfile mes longs gants de chevreau, et je passe à mes poignets et à mes chevilles, par dessus les gants et les bottes, de larges bracelets molletonnés munis chacun de deux grosses attaches nickelées. Ensuite les « délicatesses ». Ce sont les seuls accessoires câblés pour aujourd’hui, mais uniquement pour que l’ordinateur puisse gérer leurs vibrations, pour qu’ils ne risquent pas de glisser et de sortir quand j’aurai les jambes écartées. Je les maintiens en place avec un string en cuir que j’ai confectionné tout exprès. Je serre mon collier pour qu’il fasse office de tuteur plus que de contrainte et me force à maintenir la tête dans l’axe de mon corps.
J’installe le bâillon gonflable dans ma bouche puis je mets le masque de cuir. En fait c’est un véritable casque qui me tient le crâne d’une façon rigide. Un orifice placé à la base du nez permet de respirer mais la valve du bâillon passe par un orifice ajusté à l’emplacement des lèvres. Après avoir fermé les sangles latérales, je gonfle le bâillon : ma langue se trouve écrasée et ma bouche obstruée. Tout est prêt pour la dernière phase. Je lance le programme et je viens me placer au milieu du portique. Je fixe d’abord les câbles d’acier aux bracelets de mes chevilles et de mes poignets et enfin, après un dernier coup d’œil autour de moi, je ferme les œillères de mon casque. Maintenant je suis bâillonnée, aveuglée, nue, au milieu de ce grand cube de poutrelles métalliques. Quelques minutes plus tard les câbles commencent à s’enrouler rapidement et je les accompagne en écartant les jambes et en levant les bras.
Les paramètres du programme tiennent compte de ma taille, y compris de la hauteur de mes hauts-talons. Les câbles ralentissent dès que je suis en position et qu’ils sont tendus. L’attente ne dure pas. Les câbles commencent à me soulever les bras, à les étirer d’une manière inexorable. Bientôt je ne touche plus le sol que de la pointe des orteils puis tout le poids de mon corps s’exerce sur mes poignets et se communique à mes épaules. Comme mes bras sont écartés, j’oscille peu, et d’autant moins que les câbles de mes chevilles se tendent en maintenant les jambes ouvertes. Pour m’habituer plus rapidement à cette nouvelle position, je me tortille un peu, je crispe les muscles de mes membres, je durcis le ventre, je tire sur mes liens. Huit moteurs électriques synchronisés et pilotés par l’ordinateur répondent à chacun de mes mouvements, à chacune de mes contractions, en m’écartelant davantage.
En deux ou trois minutes j’ai atteint la position d’équilibre. Suspendue à mi-chemin entre sol et plafond, je ne peux plus bouger, sinon un peu la tête de quelques centimètres. A quoi cela me servirait il ? je suis immobilisée, aveugle, écartelée et bâillonnée… La seule activité musculaire que je peux exercer consiste à contracter ma vulve et mon anus autour des délicatesses d’acier qui m’empalent. Il m’a fallu des heures pour incorporer des commandes aléatoires dans le programme de l’ordinateur. Ainsi je n’ai aucune idée du moment où les vibrations vont se déclencher. Je ne sais pas si elles surviendront devant ou derrière, ensemble ou distinctement, ni quelle sera leur intensité respective. Plus encore, le système de suspension est conçu pour me soulever dans presque toutes les directions tout en me maintenant écartelée sans que je puisse prévoir les déplacements.
Enfermée dans mes liens et réduite à l’obscurité, je peux me concentrer sur chaque sensation. Je n’ai qu’à attendre, à rester suspendue dans l’espace et le temps… Un chatouillement me taquine le ventre, une vibration d’abord presque imperceptible qui s’accroît peu à peu et me fait suinter. Puis, d’un seul coup, émanant du cône derrière, un frisson trépidant vient bouleverser la montée de ma jouissance. En même temps, mes jambes sont tirées vers l’avant et mes bras vers l’arrière. lentement, je bascule, l’entrejambe martelée. C’est presque trop fort. Le poids de mon corps se porte sur mes cuisses, se répercute dans mon ventre. La pointe d’acier s’endort, la barre devant moi vibre sur un rythme inattendu qui m’émeut toujours davantage. Je ne sais pas combien de temps ça va durer. Le système ne me laisse jamais plus de quelques minutes la tête en bas, mais il peut me redresser, me tendre horizontalement…
Et aussi me pendre à nouveau par les pieds… Sans le string-harnais qui les maintient en place, j’aurai projeté depuis longtemps les délicatesses hors de moi à cause des spasmes qui m’animent et m’engluent. Soudain, plus rien. Plus de vibrations. Je bouge un peu, je force sur les cordes… Rien ! Je tremble, j’ai programmé l’ordinateur pour qu’après deux heures le système détend les cordages et me fait ainsi revenir au sol avec suffisamment de mou pour que je puisse lentement me détacher. Mais ici… RIEN ! Je suis aveuglée, je ne sais pas me rendre compte de ce qui se passe au delà de moi, au delà de mon corps, au delà de mon masque. Je suis toujours écartelée et dans l’incapacité de bouger, d’enlever ne fusse qu’une des attaches de mes bras et jambes, d’oter mon masque et le baillon. Je commence à étouffer.
Tout cela me plonge dans un état inconnu fait de craintes, de peurs, d’angoisses et j’ai un orgasme violent qui me tend en tous sens mais qui me fait étouffer d’avantage. J’essaie de crier, rien. Rien… Rien… Rien… L’angoisse ! Alors que je navigue dans un autre monde, après un temps interminable, des heures et des heures, soudain, je sens le plug vibrer dans mon anus, puis le gode, tandis que les poulies déroulent les cordages, et je sens le sol sous mes mains… puis sous mon dos… Le sol ! Juste assez pour que mes bras puissent être détendus. En une fraction de seconde, je sais que c’est ma seule et ultime chance de survivre. Dans un effort désespéré, ma main droite effectue un arc de cercle en direction de mon poignet gauche et mes doigts s’évertuent à débloquer le bracelet. Je sens que je repars vers le haut, et au moment ou les cordages tirent à nouveau mes bras et jambes, mais je parviens à ôter le bracelet.
Ma main et mon bras gauche sont libres. L’ordinateur durant ce temps recommence le programme et je sens à nouveau les vibrations aléatoires m’envahir. Je cherche désespérement les lanières qui maintiennent le casque en place, j’arrache le baillon, je tire le casque, je suis en nage…
– “Alors ma choutte, tu as sentie le souffle de la grande Dame en noir avec sa faux, passer sur ton corps… Je t’ai vue jouir comme jamais. Tu prends de plus en plus de risques. Je n’ai pu m’empêcher d’enlever la prise »…
Jennifer… La gââââârce ! Lorsque la machine me redescend, il s’est écoulé plus de six heures et je reste chancelante sur le sol durant toute une heure encore, épuisée de jouissance.