Du cul au cul…
Adam et Eve … Laurel et Hardi, Roux et Combaluzier, Procter&Gamble, Stone et Charden, Bonnie and Clyde, Castor et Pollux, Omar et Fred, Elie Semoun et Dieudonné, Asterix et Obélix, même les clowns sont tristes à notre époque. Sans sombrer dans la sodomie de diptères et comme disait l’autre qui s’appelait tout de même Paul Verlaine : “Heureux qui, profitant des plaisirs de la terre, baisant un petit cul, buvant dans un grand verre, remplit l’un, vide l’autre et passe avec gaieté du cul de la bouteille au cul de la beauté”…
Oui, j’ai l’âme poétique quand la bouteille de vin nous en dit beaucoup sur nous-même. Dans mon livre de chevet : le manuel des bonnes manières de Nadine le girondine, celle qui pète quand elle se dandine, celle qui a ouvert plus de braguettes que de dictionnaires nous parle de fonds, de fondements, ou plus prosaïquement du cul de bouteille. Comme quoi regarder un cul est toujours instructif ! Une bouteille bien culottée peut ajouter, non seulement de la poésie et du charme au vin, mais aussi lui conférer un petit supplément d’âme.
En France, un Pétrus peut atteindre le prix d’une toile de maître. Mais cela reste une bouteille de vin à consommer sans modération mais un peu de cash quand même. Avoir des Pétrus dans sa cave, prouve que vous avez des bouteilles, mais pas forcément de la bouteille. Avoir de la bouteille ne signifie plus que votre cave est généreusement garnie et qu’il serait bon d’y faire un tour mais que vous ne manquez pas d’expérience. Cette expression vient de nos lointains ancêtres Romains, qui, pour célébrer chaque année ajoutée au compteur…
Bien qu’à l’époque nul ne posséda de compteur, tenais-je à préciser à toutes fins de rigueur scientifique, plus le Romain était mature, plus sa cave regorgeait de nectar fermenté. Dans sa langue latine il disait “tener la botella” . Ainsi d’orgie en orgie le Romain prenait de la bouteille en vidant ses canons et ses balloches. L’expression est depuis, partie en quenouille car nos vieux modernes ne font plus leur âge, ils ont des Stan Smith aux pieds, ils s’habillent comme leurs enfants qui sont d’ailleurs devenus des potes puisqu’ils les appellent par leur prénom.
La seule bouteille qu’ils ont est un Spritz, liquide alcoolisé contemporain orangé et amer dont le créateur finira bien un jour par être traduit devant un tribunal international mais ceci est une autre histoire. Il y rejoindra d’ailleurs les promoteurs du Beaujolais nouveau, traîtres à la cause œnologique qui mériteraient le pal et sans vaseline. Avoir de la bouteille est désormais une vile tare qu’il vaut mieux taire, la ride n’est plus porteuse. Ce n’est pas grave, il me reste quelques bonnes bouteilles à la cave…
Je les boirai tout seul ou avec notre hôtesse : Bianca Beaulieu , calme, reposée comme une vache sacrée, Bianca inspire la confiance, elle serait capable de vendre une paire de lunette sur roulette à un aveugle paralytique et son aphorisme préféré est : “Un bon repas sans bon vin c’est comme une bonne baise sans quelques artifices, une bonne coucherie sans bons préliminaires, une côte à l’os sans béarnaise, une huitre sans citron, une crèpe sans sucre et une fraise tagada sans tsoin-tsoin…
C’était il y a quelque temps, au bal de la Nuits Saint Georges, que j’ai rencontré la petite Juliénas, une fille drôlement Gigondas, un sacré beau Meursault, bien charpentée… et sous sa robe vermillon un grand cru classé, avec des arômes de cassis et de fraises des bois. On a dansé Anjou contre Anjou sur un Sylvaner à la mode et plus tard lorsque je lui ai proposé de l’emmener dans mon Châteauneuf-du-Pape, elle est devenue toute Croze-Hermitage !!!
Le temps d’aller chercher un Chablis au vestiaire, de mettre un petit Corton dans ses cheveux, on est montés dans ma Banyuls et on a roulé jusqu’au matin.
Ah quelle belle journée ! On s’est baladé Entre-deux-mers, il faisait beau, on a Vacqueyras sur la plage, les pieds dans l’eau Clairette, on s’est Pouilly-Fuissé dans les dunes et puis comme le Mercurey montait sérieusement et qu’on commençait à avoir les Côtes Rôties on a décidé de rentrer. Mais voilà, en partant nous nous sommes retrouvés coincés dans les embouteillages, enfin les bouchons, quoi ! Je commençais à Minervois sérieusement et là, Juliénas et moi, nous avons commencé à nous crêper le Chinon. D’un seul coup elle a claqué la Corbière de la Banyuls et elle est partie ! Je me suis retrouvé comme Macon.
“Quoi, me suis-je dit, elle s’est déjà Sauvignon avant même que j’ai le temps de la Sauternes!“… Mais je vous Jurançon, je l’avais dans la Pauillac, en effet, j’étais tellement Tokay que j’ai couru après elle dans Lalande et les Chardonnay pour la rattraper. Quand on s’est retrouvés et que je l’ai vue devant moi en Gros-plant, je lui ai dit : ” Ne fais pas ta Pomerol, et ne t’en va plus Gamay ! “… En pleurant, elle est tombée dans mes bras en Madiran : “Ne m’en veux pas, je voulais juste être sure que ton Saint-Amour était vraiment Sancerre“… Depuis, on ne s’est plus cuités !
Ce qui est génial quand on est l’éditeur d’un site comme GatsbyOnline, c’est qu’on reçoit parfois des inventions révolutionnaires avant tout le monde simplement en ouvrant un simple courrier électronique. Exemple de ce matin, un émail attire mon attention, on y parle d’une clé USB hors du commun !
En tant que spécialiste des gadgets débiles, je me dois donc de l’ouvrir sans plus attendre. J’y découvre une clé USB qui permet de télécharger du vin !
La clé en question à la forme d’un robinet : il suffit de sélectionner un cru sur le site pour le télécharger et déguster aussitôt son verre de vin !
Incroyable ! Tellement incroyable que j’ai hurlé, après avoir dégusté de la sorte un Mouton Cadet 1952 et un Spumante : ”C’est-y pas possible ? Ca marche !!!”
Je vous laisse, je passe mon temps à me remplir quelques bouteilles…