L’interview fantasmatique de BHL
Dans la Maserati 4 portes appartenant au couple célèbre (Arielle et Bernard), deux émigrés à Tanger au Maroc…, nous discutons du terrible fléau consumériste qui sévit en France…
– Tout est tellement différent, ici…, se réjouit Arielle, qui ordonne au “chauffeur” de s’arrêter quelques secondes pour mieux regarder la vitrine d’un magasin de grand luxe…, des sacs à main Grégoire Maurice.
Quelques kilomètres plus loin, le plateau central descend doucement vers un village, nous sommes accueillis (c’est une façon d’écrire avec joyeuseté) par une savane arbustive, qui donne sur des plaines parsemées de palmiers plus grands…, un peu plus loin, la végétation se resserre pour former une oasis, enfin, avant la frontière entre le Maroc “normal” et le Maroc “des maîtres-fortunés”…, la végétation se transforme en véritable forêt tropicale : des palmiers géants s’y élèvent à 30 puis à 45 mètres pour percer la canopée, qui protège le sol des rayons brûlants du soleil.
Le fief des milliardaires se trouve ici, à quelques kilomètres du centre ville…, depuis quelques années, une grosse communauté de personnages élitistes vivent dans ce haut lieu de paix et tranquillité…, aucune boussole pour me situer : pour tenter de savoir, je regarde le nom des rues : il n’est rien indiqué…, pas de doute, je me trouve bien au cœur d’une zone interdite au Vulgum-Pécus…, l’histoire fixe parfois ses rendez-vous à l’improviste, c’est sa façon de mettre à l’épreuve ceux qui la courtisent, faiseurs de politique, défenseurs d’idéaux ou promoteurs de causes…, elle décline le voile, elle dénude le peuple, elle lui arrache même sa feuille de vigne.
Ce bel après-midi touche à sa fin, c’est un endroit paisible, il n’y a pas de problème de racisme ici et il fait toujours beau…, nous croisons un petit groupes d’hommes âgés chaussés de baskets blanches, qui errent à pas lents, accompagnés de jeunes femmes presque nues…, sans doute se rendent-ils (elles) ou viennent-ils (elles) d’un magasin de vaseline dernier cri…, ce sont des retraités fortunés…, pas de calicots hostiles ou de banderoles insultantes, aucun anarchiste en embuscade prêt à tirer dans le tas…, tout me confirme que je suis bien parvenu dans un des endroits de repos emblématique des nantis (de l’Etat Français).
L’emblématique “créatrice et pas pro-créatrice” qui ne conduit jamais sa Maserati 4 portes (pas plus que BHL), n’aime pas les gens pauvres, un point c’est tout…, ce qui explique pourquoi elle n’aime que l’élitisme…, quand cette “Fougueuse-donneuse-de-leçons” se déplace, les “officiers supérieurs” de sa garde rapprochée ; composée d’alcoolos très laids…, doivent sûrement collecter ses excréments dans un écrin de soie de couleur rose pour les faire sécher au soleil avant de les mélanger avec du musc, de l’ambre et du benjoin… et, lorsque le tout est complètement sec, ils doivent en faire de la poudre, encens suprême, qu’ils placent dans de petites boîtes en or…, ces boîtes sont ensuite vendues dans les joailliers de Londres, New York, Beverly Hills et Paris.
Cette vieille dame qui tente de se rajeunir, vomit le protocole mais s’offusque de son absence, cette égotiste débridée qui vit recluse dans son environnement qui sent le roussi, porte en permanence la haine en bandoulière pour ne pas épuiser en farniente son inépuisable énergie néfaste…, cette antipathique est une femme travaillée par le temps qui passe… et par la rage de faire le mal sous couvert de sa morgue et de ses moues…, conseillée et drillée par “son homme”, elle prend toutefois part avec enthousiasme aux débats, en traitant les adversaires de “son” homme adoré, d’une ribambelle d’insultes de bas de gamme…, trop d’arrogance, trop de mépris, trop de sottises, trop de cadavres dans les placards.
La maison Marocaine de ces deux oiseaux prédateurs, à fait l’objet d’un reportage éblouissant de vacuité, elle aurait couté 3 millions d’euros (ce qui est peu comparé aux propriétés de 100.000.000 d’Euros en région PACA), il faut y oublier toutes les règles de l’architecture occidentale, les pièces sont accolées les unes aux autres… et il n’y a pas de meubles pour préciser leur fonction…, les codes qui permettraient de déchiffrer l’espace sont radicalement différents, sans doute parce que dans cet endroit, l’espace ne se définit pas, un signe de richesse réglé par deux axes…, l’un va d’Est en Ouest, l’autre axe permet de mesurer l’importance du côté noble dans la profondeur prosaïque des éléments.
– Qui vous a amené ici ?
– On n’entre pas ici comme cela. Il faut se faire adopter par Tanger. C’est une ville très particulière, au bout du continent africain face à l’Espagne. Une ville mystérieuse, secrète, dangereuse, la mer surtout, beaucoup de vent, de vagues…, pas si touristique que l’on croit. Longtemps délaissée par le roi Hassan II, elle a été ressuscitée par Mohammed VI. Tanger a surtout été un lieu d’élection pour écrivains et intellectuels ; certains y sont restés pour la vie : comme Bowles (1910-1999) et sa femme, Jane, mais aussi Beckett ou Morand. C’est ici aussi que Bernard-Henry a écrit Comédie. C’est cette intense magie que j’aime, et ses lieux sont rares et uniques !
– C’est un antiquaire, Boubker Temli, propriétaire du Bazar Tindouf, que nous avons rencontré lors de notre premier séjour à Tanger, qui nous l’a fait découvrir. C’est l’ancienne maison d’une Anglaise, mitoyenne du Café Hafa, l’endroit le plus poétique de Tanger. Andrée Putman en a fait un bijou, une maison d’architecte étonnante, avec de grandes baies vitrées taillées dans la falaise qui surplombe l’endroit exact où l’Atlantique rencontre la Méditerranée. J’adore me baigner dans le ruban de nage, ce long bassin qui semble être découpé dans la mer et qui se confond avec elle.
Me voilà en présence du célèbre philosophe charismatique, sauveur de la Libye, défenseur des nazis de Kiev, époux d’une actrice porno et aussi chanteuse de remake…, amant d’une stupide et délurée multi-milliardaire qui ne mange qu’une fois par semaine pour mieux cultiver son âme et sa maigreur d’épouvantail…, de prime abord il semble sauvage, mais, sitôt qu’on l’a caressé dans le sens du poil et flatté, il s’adoucit…, il possède une intelligence réduite à l’état d’une toile d’araignée…, il a ainsi captivé et absorbé les plus grands penseurs socialistes et autres…, non seulement, le Grand Manitou ne fait pas aimer les gens de son espèce, mais il rend terriblement antipathique ceux qui les aiment.
C’est un prophète de mensonges qui préfère les drogues à la vérité…, le temps, sous les faux-bombardements, semble passer de plus en plus vite, il commence à penser que la vie est courte, cela lui donne l’impression que quoi qu’il fasse au cours des jours prochains, ce sera très important…, spermettez-moi de vous offrir l’interview-discours-fantasmé de Son Incontestable Majesté BHL, créé rien que pour vous…
– La révolution des communications, qui a commencé avec le téléphone et se poursuit avec Facebook, contribue à diluer les frontières entre isolement et vie sociale. Mais, les relations dans le monde réel nous confrontent à la diversité, tandis que le monde virtuel a tendance à être plus homogène, qu’en pensez-vous cher BHL ?
– On perd l’habitude de faire l’effort de bâtir des passerelles quand c’est nécessaire. La technologie nous aide peut-être à nous sentir moins seuls, mais elle ne nous rend pas vraiment moins seuls. La technologie nous empêche non seulement de nous épanouir socialement, mais aussi de trouver la consolation dans le fait d’être seul.
– Nous faisons tous l’expérience de la solitude…
– Elle survient souvent lors des grands tournants de la vie : quand un étudiant quitte le domicile familial, quand un homme d’affaire célibataire prend un poste dans une nouvelle ville, quand une femme âgée survit à son mari et à ses amis. C’est une donnée de base de l’existence. Pris au dépourvu, le solitaire peut se retrouver complètement abandonné à lui-même. Aussi, il existe des personnes isolées qui ne se sentent pas seules. À l’inverse, d’autres individus se sentent seuls alors même qu’ils entretiennent de nombreux contacts sociaux.
– Mais quand le sentiment de solitude devient une condition chronique, l’impact peut être autrement sérieux, non ?
– Raconter ce que j’ai vécu ou me taire pour ne pas accabler mes lecteurs fidèles…, là est la question. Je lutte pour ne pas devenir ordinaire et continuer à être créateur, un artiste, dont les mots forgent un nouveau monde, ayant l’objectif de d’apprendre le monde aux pauvres, d’un point de vue nouveau et à connaître ce que vit autrui et qu’ils ne peuvent savoir, englués dans leur torpeur. par exemple : Comment décrire mon premier amour, ma première humiliation, ma première haine, la mort de mes spermatozoïdes, les sources de mes ébats, ma première éjaculation précoce ?
– C’est sans nul doute à ces occasions-là que se forment, une fois pour toutes, les strates d’une langue, d’un langage ?
– Je me trouve dans une situation émotionnelle où je suis à court de mots. Mais il me faut, coûte que coûte, la formuler verbalement, dans ma langue d’adoption, le français. Cependant, j’ai un petit avantage aux écrivains français de souche ; je suis plus spontanément sensible aux travers, aux incohérences de ma langue d’adoption que ne le sont les autochtones… Comment peut-il n’y avoir aucun dessein, aucune fin métaphysique ? Comment notre univers peut-il être le résultat d’un Big-Bang fortuit ?
– C’est la question que je vous pose !
– Serait-il possible que toute vie, à commencer par la mienne, n’ait aucune signification cosmique ? Ahahahahahaha ! C’est stupide ! Le christianisme comme l’islam mettent à rude épreuve le moi en exigeant soumission, sacrifice… et le bouddhisme cherche à saper l’idée même de moi souverain, unifié. L’ascétisme révolutionnaire, que ces religions incarnent de différentes manières, est une quête du désenchantement. Dieu en qui je ne crois pas réellement malgré que je me présente Juif, me manque tout de même… Je pense parfois être né solitaire. J’aimais être seul plus que tout. Lorsque j’étais enfant, jouer tout seul était la paix à l’état pur. Ma solitude berçait et consolait. Je me rappelle comme je sombrai dans l’univers de mes jeux avec soulagement et ce plaisir immense, indicible, qui ne requiert ni justification ni contrepartie. Ce monde que je m’étais fabriqué moi-même, au sens propre, était clos, une stimulante communauté d’émotions et de pensées. Mon seul jouet : un tableau noir sur lequel je dessinais les contes de contrées fantasmées, baptisant rivières et montagnes à mesure que mes explorations imaginaires découvraient ces terres nouvelles et les colorisais. Dès l’instant où j’ai su lire, je suis devenu un lecteur acharné…
– Quoi d’étonnant pour un futur comédien de films pornos !
– Les paysages imaginaires de mes livres prolongeaient ceux de mes jeux et les nourrissaient. Rien de tout cela ne m’a jamais fait défaut : ni les joyeuses bandes d’amis et leurs aventures, ni les familles où les parents ne se disputaient pas comme les miens et élevaient leurs enfants dans la sagesse et l’affection, ni les voisinages où tous se connaissaient et s’entraidaient, ni les écoles où les enfants riaient, jouaient et apprenaient sous le regard sévère mais affectueux des professeurs. J’errais solitaire comme un nuage qui flotte au-dessus des vallons et des monts. Entré au lycée, j’ai pu ouvrir un nouveau front contre la solitude : l’amitié. Avant, je n’avais pratiquement pas d’amis, chose curieuse que je ne m’explique pas bien. Je n’ai d’ailleurs pas souvenir de regretter la compagnie des autres enfants ; au contraire, je m’insurgeai contre le souhait de mes parents de me voir aller jouer dehors. J’aimais beaucoup lire, en particulier les philosophes. Dans sa liste de héros, l’ancien pasteur unitarien Ralph Emerson faisait figurer Copernic, Galilée et Newton aux côtés de Socrates, Jésus et Swedenborg… et un certain Tic Tock Schultz ! Eh oui, il était visionnaire, le philosophe. D’ailleurs, tout comme mon ami le philosophe Botul, si j’avais vécu au moment de la création du monde, j’aurai pu faire quelques précieuses suggestions à Dieu, à savoir, entre autres : Enseignez-nous comment on va au ciel, et non comment va le ciel…
– C’est édifiant, vous aimez prodiguer des conseils, comme à Sarkozy pour créer le souk en Libye et à Hollande pour aider les américains à faire de même en Ukraine ?
– Me voilà, cinquante ans après, j’ai une résistance vasculaire très élevée, un durcissement artériel qui élève ma tension et oblige mon cœur à travailler plus dur et contribue à l’usure prématurée de mes vaisseaux. Le sentiment de solitude empêche mon corps de recharger ses batteries par le repos et la relaxation. Bien que je dorme autant que les autres, je me sens plus fatigué. Je suis esseulé et déprimé, je rase comme un fantôme les murs de l’immense bâtiment sinistre où je vis au Maroc. Je suis atrocement conscient que les voisins ont déjà des petits enfants. De nombreux croyants espèrent retrouver au ciel les êtres chers, et pourtant ces retrouvailles ne peuvent être une simple reprise de la vie ensemble sur terre. Des retrouvailles qui réuniraient deux êtres devenus étrangers l’un à l’autre.
– Quoi qu’il en soit, vous n’êtes pas dans la solitude avec Daphné Guiness et Arielle Dombasle, c’est un problème réglé.
– Ma solitude a formé autour de moi une carapace protectrice, mais qui m’enfermait et m’empêchait de voir les autres. Je me suis accroché à ma fortune comme je m’étais accroché à ma mère dans ma petite enfance, cherchant désespérément à l’habiter !
– Vous cherchez désespérément à faire tout et n’importe quoi !
– Je ne sais si faire campagne pour protéger les médecins des attaques meurtrières des militants anti-avortement ; faire campagne en faveur des colonies israéliennes de Cisjordanie ; prendre du plaisir à l’anéantissement de Gaza, au lieu de me mettre à marcher sur la place publique en plein jour, une lanterne allumée à la main, en criant sans cesse : “Je cherche Dieu ! Je cherche Dieu !… est pour vous une recherche désespérée à faire tout et n’importe quoi ! Quoi qu’il en soit, plus de solitude, c’est un problème réglé.
– Hier, vous perceviez davantage la solitude comme une sorte de défi, et l’absence de compagnie comme un privilège et un plaisir.
– Quand je rentre chez moi, je trouve la paix, dans un lieu en parfaite harmonie avec mes souhaits et mes humeurs, où je contrôle le monde que je me suis créé tout comme dans les jeux de mon enfance, la magie en moins. Et je me pose quantité de questions : Où est allé Dieu ? A-t-il donc été perdu ? S’est-il égaré comme un enfant ? S’est-il caché ? A-t-il peur de nous ? Non, puisque Il n’existe plus ! Nous l’avons tué, vous et moi ! N’entendons-nous rien encore du bruit des fossoyeurs qui enterrent Dieu ? La grandeur de cet acte n’est-elle pas trop grande pour nous ? Ne sommes-nous pas forcés de devenir nous-mêmes des dieux pour du moins paraître dignes des dieux ? Il y a des jours où mes écrits sur la vie, d’abord m’ennuient, ensuite ils me font peur, et finissent par sonner désagréablement juste…
– Quoi qu’il en soit, pour vous, donc, plus question de solitude, c’est un problème réglé…, je note…
– Aujourd’hui, il m’est très facile de m’adapter à ce qu’un ou une autre veut que je sois ou que je fasse.
– Sans doute en fonction de ce qu’on vous paye ?
– Mais peut-être ai-je besoin d’une certaine distance physique d’avec les autres pour être capable de faire les choix surtout ces petits choix quotidiens que dictent le goût ou le plaisir, qui me définissent comme individu. Car, les religions traditionnelles reposent habituellement sur le respect de l’autorité, que ce soit celle d’un chef infaillible, comme un prophète, un pape, ou un imam, ou bien celle d’un corpus de textes sacrés, comme la Bible ou le Coran. Mon cousin lointain, Galilée, n’a pas rencontré les difficultés que l’on sait seulement parce qu’il exprimait des opinions contraires aux Écritures, mais aussi parce qu’il le faisait de façon individuelle, et non comme un théologien intervenant dans le giron de l’Église. Demain, au paradis de Yahweh-Dieu-Allah, j’aurai le temps de penser, c’est un grand luxe, le plus grand de tous, pouvoir lui dire que le monde a toujours besoin de héros, comme moi, mais il pourrait s’accommoder d’un peu moins de prophètes. J’aurai le temps d’être moi-même… et quelle responsabilité : faire bon usage de ce temps et devenir tout ce que je puis être dans ce temps qui me reste.
– Quoi qu’il en soit, plus question de solitude, c’est un problème réglé pour vous… Pas de quoi s’affliger, pourtant.
– L’affligeant, ce serait de perdre ce sentiment d’être relié à tant et tant d’autres existences que je ne connais pas, que je ne pourrai jamais connaître…
– Quoi qu’il en soit, plus question de solitude, c’est un problème réglé.
– C’est exact !
– Pourquoi les socialistes ont-ils régressé ?
– La structure de la culture socialiste est contraire à la modernité ! Peu d’événements historiques ont eu un impact aussi rapide et profond que l’avènement du socialisme. Quinze ans ont suffi, après la mort du Sphynx-Mittérand, pour que ses disciples conquièrent toute la bohème-bourgeoise. Le socialisme a supplanté le verlan dans les quartiers chauds, le patois dans le quartier des gares. Le socialisme a fait du français une langue mondiale qui a supplanté l’espagnol et l’italien comme principal dépositaire du savoir français. Sans apports des socialistes, le bordel général n’aurait pu voir le jour. Ce sont les Socialistes qui ont forgé l’identité intellectuelle et idéologique ; l’UMP elle-même est une invention socialiste. Loin d’exprimer sa gratitude envers le socialisme, l’UMP fait silence sur ce qu’elle doit aux Socialistes. Il est donc apparu nécessaire de mettre le savoir socialiste au ban de l’histoire, et de revendiquer une filiation directe avec la Corrèze. Les premiers dirigeants socialistes étaient tout sauf des Bédouins sauvages et illettrés. C’étaient des citadins sophistiqués et des chefs de grande compétence… Aujourd’hui, ils ont épuisé la plupart de leurs mythes et, après toutes les déclarations glorieuses des Socialistes sur eux-mêmes et sur leur histoire, il ne reste désormais plus qu’un nouveau monde de gâchis, de désordre et de cruauté, défendu par des-empêcheurs-de-réveiller-en-rond…
– Sans en dire du mal, ne trouvez-vous pas que Manuel Valls était une sorte de télévangéliste de pacotille qui avait pris le Génocide Juif pour sa propriété privée. Bref, une sorte de sous-monarque absolu sans cervelle. Certains disent que cet inculte était un personnage de ciné, qu’il faut maintenant le laisser tranquille ; d’autres disent que c’est un génie ; d’autres encore, disent qu’il a un don de la nature : le don de se ridiculiser…
– Si vous pensez que le succès de ce personnage était dû à un talent inné ou à une créativité naturelle, vous vous trompez. Son succès, loin d’être le fruit d’un don de la nature, était le produit d’une interaction entre lui et son cadre culturel, mêlant les opportunités politiques qui s’offraient à lui.
– N’avez-vous crainte que des honnêtes gens comme vous soient dépossédés par de vulgaires voyous, pour geler leurs avoirs.
– Vous confondez… L’Amérique veut montrer au monde qu’elle est le pays protecteur sincère et honnête de la démocratie et de la liberté. Qu’Obama a gelé les avoirs de tous les opposants d’Israël pendant qu’ils avaient encore leurs milliards est une très bonne chose. D’ailleurs, pour ma part, je ne suis pas contre Israël, bien au contraire ! Pendant qu’Israël attend désespérément des secours, pendant qu’un bombardement intensif de roquettes du Hamas pollue la planète entière d’une pollution qui va engendrer des millions de morts, les Palestiniens utiliseront leurs moyens pour nous piller. Ils n’interviennent que parce qu’ils sont sûrs de leur supériorité écrasante, tant leur lâcheté est immense. Israël à le droit de se défendre, notez-le bien…
Il se lève, l’interview est terminé…, il salue de tous côtés, main sur le cœur, sous les bravos d’une pièce vide…, puis, il se rassoit dans son fauteuil Louis XIV high-tech-en-toc comme pour jouer de la cymbale et du violon pour me charmer…, soudain, la Reine Arielle se lève de son fauteuil comme si une oie l’avait pincée au derrière, sous sa djellaba made in Alep…, elle semble impatiente, elle gigote, lève les yeux aux étoiles, traite d’imbéciles ceux et celles qui l’ont trahie.
Lorsque, quelques minutes après, je lui demande quelle heure il est, elle s’arrête… et se met à penser et à rêver, comme si je lui demandais de résoudre un problème…, puis elle me demande, si je suis, contrairement aux chameaux, un hydrophobe…, puis, en forçant les sourcils, elle ajoute :
– Je ne vous retiens pas, je prend la peine d’appeler un taxi…
Quelques secondes de silence après, d’un sourire narquois elle me dit :
– Bernard a envie de pisser sur mon minou…
Il se penche sur le visage son ancienne actrice-porno non-repentie…, leurs lèvres se frôlent, leurs yeux se ferment, plus rien n’existe autour d’eux que la douce et parfumée brise de la Méditerranée…, baiser prolongé, baiser brûlant, baiser des barrières abattues…, les fesses de “l’enchantée” sur ses genoux, offertes à mon regard… et à ses mains…, goulûment, il embrasse, pétrit, griffe, fesse, des actions dans le désordre…, plus sauvagement il l’a fait voguer sur son ventre qui s’anime, baisant, mordant, faisant claquer de plus en plus fort le plat de ses deux mains, écartant les fesses de la Diva comme pour dissocier les deux demi-globes d’un abricot.
Et elle s’éclate d’un rire sonore…, décidément, c’est une femme “délicieuse” et surtout “mettable” !
Souffle coupé, cette dernière dissimule son visage dans ses cheveux…
Le tonnerre retentit à quelque distance, assourdi par la lourde épaisseur des nuages… et la pluie se met à tomber à verse, les contreforts de la chaîne montagneuse, aperçus confusément à travers le rideau de pluie, imposent leur masse, seul indice de la majesté des cimes momentanément englouties dans les nuées…, la campagne environnante ne semble plus qu’une vague de jachère, une terre saoulée d’humidité, prête cependant à répandre généreusement ses fruits dès le retour du soleil…, assis, sous un palmier, en attente du taxi, je médite sur ce que je viens de vivre…, je me dis que le Vulgum-Pécus n’a pas la même vie que BHL, lui, il baise des milliardaires divorcées libérées, des greluches millionnaires perpétuellement défoncées aux sentiments aussi tordus que les siens.
J’entends quelqu’un marcher sur le gravier…, on dirait le bruit d’un cheval qui mange du sucre, c’est la bonne…, une délicieuse marocaine…, d’après sa tête, la jeune fille doit avoir été choisie pour faire bonne impression sur les amants d’Arielle…, une jolie petite gueule de mannequin, faite pour exalter la santé, la propreté et la bonne-humeur, avec une bouche qui vous aurait taillé une pipe ou vanté un nouveau dentifrice avec la même inébranlable conviction…, mais derrière le visage, on voit la personne, et là, ça ne colle plus : la petite est ostensiblement défoncée, raide déchirée, même, et fière de l’être…, elle remue les lèvres sans émettre un son, tel une élève qui refait encore et encore son devoir de conjugaison de peur de se tromper dans les verbes irréguliers.
– Bonjour mademoiselle. Que puis-je pour vous ? dis-je lorsqu’elle se pointe face à moi.
– Vous besoin petit baiser pour terminer journée bien…, dit-elle d’un ton réjoui… Moi, envoyée par Madame pour vous sucer le sexe pour la gorge…, finit-elle par m’éclaircir la lanterne.
– À pied, à cheval ou en voiture ?… lui demandé-je poliment…
– Toi debout, moi sur genoux…
Debout devant cette femme agenouillée sur le gravier, je revois en pensée le corps soyeux d’Arielle… et ce souvenir figurera bientôt dans la liste de mes plaies et bosses…, une liaison avec elle n’aurait probablement pas duré longtemps, elle serait partie un beau jour rejoindre BHL et ne me serait jamais revenue…, le visage de la jeune femme est un peu hâlé et ses cheveux coupés si court qu’on voit la peau rose de son crâne, elle jette un regard vers moi, et papote…, selon ses dires, elle aurait été initiée à cet art, dès son plus jeune âge…, faut-il que je réponde par l’affirmative ?
Que feriez-vous à ma place, chers internautes ?
Elle me paraît tout à coup d’un calme absolu, patiente et placide, tel un étang dans la nuit…, elle pose la main sur ma cuisse qu’elle se met à caresser doucement, lentement, d’avant en arrière, comme si elle voulait me repasser le pantalon…, elle courbe l’échine comme si sa colonne vertébrale allait craquer sous le fardeau de son désir et s’abandonne à la contemplation de mon pistolet d’amour comme si c’était un bâton de réglisse…, je me force à fermer les yeux et serre sa tête dans mes bras ; de tout mon cœur j’essaie…, mais Arielle m’apparaît dans la lumière trouble, avec sa chevelure blonde, brillante comme une fleur exotique dans une forêt noyée de rosée… et moi je suis Klaus Kinski…, putain, je cauchemarde !…
Sa bouche peinturlurée brille de tous les feux… et puis, elle accentue son sourire, le sourire malicieux d’une bluffeuse qui fait croire n’importe quoi…, elle s’affaire consciencieusement, telle une femme de ménage dévouée…, mamma mia, mon pistolet d’amour se met à danser le Flamenco… ,ce qui me pousse à ouvrir le feu…, elle se met à se trémousser sur ses genoux, je vois la pointe de ses petits seins s’agiter librement sous son T-shirt…, elle a l’air de faire sa déclaration d’impôts en comptant sur ses doigts.
Le monde est plein de coke à sniffer et de femmes à aimer…, mais il faut que je me retienne à deux mains pour endiguer le flux de la poudre qui commence à m’emballer, il faut que je me retienne…, je suis incapable d’élever la moindre protestation, incapable d’affronter le torrent d’érotisme furieuse qui se dégage d’elle comme le souffle brûlant d’une maison en flammes… et puis…, je me laisse caresser par les lèvres de la bonne, par sa langue si riche d’expérience…, telle une artisane qui n’avait jamais cru pouvoir vendre son oeuvre à un prix aussi élevé, mais est prête à défendre bec et ongles l’avantage obtenu, elle me suce tout en souriant à pleines dents…, d’un air de dire : Il n’est pas difficile de manipuler les gens : il suffit de se donner la peine de détecter comment ils fonctionnent…
– Bon dieu, pensé-je, voilà où ça mène de sous-estimer une bonne en ayant Arielle en tête…
– Toi, pas moche pour vieux… dit-elle en contournant, de sa langue agile, ses lèvres… et elle se met à rire, elle ne s’esclaffe pas, ne renverse pas la tête en arrière, mais elle se met à rire…, c’est un rire grave et rauque, le genre de rire qui sait trancher sur la rumeur d’une réception mondaine, comme l’arrivée tardive d’une personnalité de haut rang…, je laisse mes doigts se livrer à une petite reconnaissance sur mon bas ventre pour faire l’appel de mes attributs ; ils répondent tous présents.
Je ne me fais guère d’illusions sur la nature humaine…, en partant, elle me dit qu’Arielle sa patronne, voulait me faire un petit cadeau…, le tonnerre retentit alors une seconde fois, je reviens en arrière…, à quelque distance, assourdi par la lourde épaisseur des nuages… et la pluie se remet à tomber à verse…, les contreforts de la chaîne montagneuse, aperçue confusément à travers le rideau de pluie, imposent leur masse, seul indice de la majesté des cimes momentanément englouties dans les nuées…
La campagne environnante ne semble plus qu’un vague de jachère, une terre saoulée d’humidité, prête cependant à répandre généreusement ses fruits dès le retour du soleil…, putain…, la Coke de BHL vaut ma moquette… et elle s’éloigne à pas feutrés, les pieds nus sur le gravier, indifférent aux petits cailloux pointus…
(*) Comme déjà indiqué, c’est un interview fantasmé…