Eyes With Shit…(Eyes Wide Shut pastiche)
L’atemporalité psychédélique de la mouvance des corps dans une orgie, dépasse la sensualité dans le sexe crade… J’ai de suite pensé en me réveillant que cette nouvelle journée serait extraordinaire. Ma splendide érection matinale était le meilleur des présages. En m’étirant et grognant d’aise, je me suis demandé si mon Blacky, habitué aux massages ciblés (visant à me réveiller efficacement… et, en dernière analyse, à obtenir sa gamelle), en était responsable, mais non ; quelque chose de tiède et d’humide, indéniablement, venait enserrer mon sexe : le corps encore chaud de Sabrina en voulait encore.
Sabrina n’a jamais été du matin… et encore moins du soir. De toute façon, je ne peux pas affirmer avec certitude que Sabrina l’eut été… à un quelconque moment de la journée… Mais l’a-t-elle vraiment été un jour ? Cette fois, je n’aurais pas à aller me soulager sous la douche. Depuis que cinq Geishas avaient envahi ma salle de bain et m’avaient fait découvrir “Les mystères profonds du corps“, j’essayais, dans la mesure du possible, d’éviter de trop approfondir, afin de me remettre psychologiquement des initiations.
Prenant mon prépuce entre le pouce et l’index, Sabrina tire un grand coup dessus, puis y clampe une pince à linge pour gagner encore quelques centimètres de peau, son but secret étant de m’offrir le prépuce le plus long du monde pour l’utiliser comme un pull pour mes coucougnettes quand l’hiver rude finira par arriver sur mon sexe.
Je décide alors que ça suffit de jouer avec mes couilles… et je me rhabille, pour vite aller profiter du beau temps.
C’est dimanche, il fait magnifique, et il me semble entendre le doux murmure du vent apaiser mon gland endolori… Les arbres, les fleurs et la nature entière m’appellent à la l’harmonie, je me laisse porter par mon inspiration et je note sur un mur blanc : “Vergers au matin, humides comme un baiser“… Puis, comme à mon habitude, après avoir pissé sur le même arbre que la veille et la veille de la veille et ainsi de suite jusqu’à plus soif… je rentre chez moi faire chauffer deux toasts 44 secondes sur la position 2 de mon grille-pain style années ’60 et m’installe à ma modeste table Knoll en marbre blanc placée au centre de ma cuisine rouge, dotée d’une bonne vue sur le parc ce qui en l’occurrence n’a pas d’importance puisque je me mets généralement à lire le journal de la veille, comme à mon habitude…
Puis, je décide d’appeler mon cher ami Patrick Henderikx sans avoir d’idée précise en tête… et lorsque le répondeur me répond (c’est la fonction d’un répondeur)… je repose mollement le combiné et lève les yeux vers l’horloge de la cuisine, réalisant qu’avec toutes ces conneries je me suis à nouveau f… en retard… et j’ai toujours eu une sainte horreur d’être en retard, la ponctualité étant une question d’éducation qui avait, en effet, été sans faille, grâce à ma Sainte-Maman qui m’avait appris à moucher son nez, dire bonjour et merci, arriver à l’heure et être propre sur moi.
La journée s’annonce chargée !
J’ai allumé l’ordinateur par habitude et poursuivi mon quotidien sans trop réfléchir aux prochains évènements qui devaient invariablement survenir… Des piles de bouquins pas terminés d’auteurs en vogue du XXIème siècle, trainaient dans un coin, le dernier Houellebeck, (qui est une belle merde au passage) dans l’autre… Entre deux sachets de beuh thaïlandaise modifiée et coupée de divers neuro-stimulants et quelques bouteilles de rhum, de degrés conséquents, elles-mêmes en équilibre sur des amas de notes aléatoires écrites alors que je me shootais aux champis à l’insuline… je me suis étiré d’aise alors que mon cerveau fourmillait de phrases chocs et éparses, mais fortes à mon esprit… la journée commençait fort !
Je me considérais alors, bien que ce soit encore le cas par moment actuellement, comme un mec qui gagne à être connu pour mes texticules… : des amas de phrases s’entassaient sur des post-it, eux-mêmes perdus au milieu d’un tas de feuilles à moitiés blanches, sur lesquelles étaientt disséminés, çà et là, des textes avortés et des dessins incolores que je ne finirai sans doute jamais, voilà ce qu’était ma vie dans mes moments de perdition morale complète. De plus l’état de salubrité de mon chateau ressemblait à l’intérieur de ma tête, un état proche de la psychologie Zen…
Lorsque je suis désespéré, anéanti par le poids des conséquences de mes actes… et par mes responsabilités, c’est tout un microcosme informe et bordélique qui prend le pas sur le vide des cinq cent quarante-cinq mètres carrés du salon (je préfère vivre dans la grange aménagée en garage/loft relookée en style Bauhaus Zen avec quelques touches lascives des années ’50 et énormément d’ultra-modernisme des années 2000… Vivre seul me permet à peu près deux semaines sur deux si ce n’est plus de me laisser aller et de m’enfoncer dans ce confort relatif et démotivant… mais qui me rend incoerciblement productif.
A l’inverse, lorsque tout va bien dans ma vie et que je redescends peu à peu vers un état d’esprit plus convenu, je n’ai plus aucune inspiration, je me drogue de savoirs divers, évidemment toujours autant que j’enfile les Mojitos, je fais un ménage salvateur et je deviens même un post-maniaque du rangement. Ni motivé ni convaincu par ces choses, car je sais pertinemment qu’elles sont éphémères… et que d’ici deux semaines tout redeviendra instable. Ahhhh !
Entre deux copulations et quelques masturbations émaillées par la réalisation de texticules déjantés, je m’occupe également d’automobiles Extraordinaires dites “de collection“, sensées m’apporter joies et bonheurs… et qui, malheureusement, de temps à autre, m’apportent tout un lot de d’emmerdements en cause de gens peu à même d’apprécier ces merveilles à leurs justes valeurs, ce qui m’incite à les traiter de même, créant de la sorte une joie ineffable de type sadomasochiste, tant les désirs réciproques de sodomies sont puissants…
Je reçois tous les trois soirs environ la visite de femmes (et je parle là de vraies femmes, approchant la trentaine, sac à main Vichy, talons Prada, épilées en totalité, les yeux débordant de putasserie et d’effluves d’alcools et d’autres produits astringents, le genre de fan de Desperate Housewives et de tant d’autres séries américaines s’adressant à cette nouvelle génération de féministes frustrées et libérées de toute morale. Je les baise à chaque fois sans plus de convictions que les précédentes… tout ceci me défoule, me conforte dans mon potentiel de séduction financier, en prenant au passage quelques traces de Kétamine ou d’une autre substance. Le summum ? Non ! Mais je n’ai jamais eu autant l’impression de contrôler mon environnement que durant ces périodes de dépravation. Elles amènent toujours un peu de drogue sur elles, basse qualité, coupure suspicieuse, mais c’est largement suffisant. Je suis beaucoup plus performant quand mon esprit ne s’attarde pas ailleurs que sur la vérité de l’instant présent.
Certains soir je sors seul, attiré par la puanteur de la ville comme une mouche peut l’être par une merde fraiche et moelleuse. La plupart du temps c’est avec la bande d’amateurs de bagnoles et accessoirement de littérature déjantée qui me tiennent lieu d’amis, du moins de faire-valoir, pour aller boire quelques Mojitos dans un bar, en prenant toujours soin de m’installer à proximité et à bonne vue des fesses rebondies et des décolletés voluptueux des serveuses… et autres clientes de passage.
Anamary est une salope depuis son plus jeune âge…
Jeanne est une lesbienne pure et dure…
Patrick est mon meilleur pote…
Guy est un anxieux chronique…
Jean est un sacro-saint enculé d’homosexuel…
Michel est un nègre…
Lorenza est extraordinaire…
Rebecca l’est infiniment moins…
Il en est d’autres, amies/amis, mais la liste est bien trop courte pour être publiée ici sans bailler…
Et moi je suis l’oeil aveugle de ce cyclone de déjanté(e)s chroniques…
Rien de spécial d’autre à en écrire, si ce ne sont ces quelques points : j’ai toujours un petit agenda pour y noter mes fulgurances, avec un air blasé et supérieur, la légende veut également que j’ai en permanence 600.000 euros pour acheter une Ferrari qui passerait à ma portée (vous pouvez le lire dans un autre article texticulaire)… Dans les premiers instant l’inaction m’apporte l’inspiration. Je me mets à écrire des courtes brèves sur le mode désabusé, avec un style laconique remarquablement lourd de vérité, selon les quelques hypocrites qui m’entourent et “Les ceusses qui sont venus me les casser avec l’envie de me sodomiser à sec concernant une de mes voitures” (l’inverse est réciproque, comme je viens de l’écrire un peu plus avant) …
J’ai lu “Fight Club” il y a 10 ans, un soir de solitude… après avoir lu “Vie épique d’un voyageur de commerce“… et au moment précis où j’ai refermé pour de bon ces manuscrits, je me suis mis à pomper le style Palaniuk trait pour trait en prenant soin de remplacer quelques lignes inutiles comme celles qui ponctuent son œuvre par des mots grossiers tels que putes, baltringues, salopes, enculés, foutre, mouille, chattes… et autres superlatifs affectueux, totalement en phase avec certains de mes clients…
C’était insensé, et, constatant que les clients se raréfiaient… j’ai fini par brûler mes textes au bout d’un moment (Je devrais peut-être le faire avec celui-ci, celui que je suis occupé d’écrire, mais ça bouterait le feu à mon ordinateur Packard Bell i-Power).
Je me demande parfois si www.GatsbyOnline.com n’est pas un site révulsif envers les sodomites sodomiseurs spécialisés en automobiles de collection…
Je recommande toutefois à mes confraternels amis et ennemis de ne jamais tourner le dos à ce type de clients qui laissent souvent tomber une piécette au sol pour aboutir à leurs fins…
J’ai vécu également ma période Héroïne, du temps des prises d’Anamary, qui m’ont rendu passablement irritable et ignoble envers mon entourage (vous avez cru une seconde que l’héroïne c’était-elle, avouez ! Et bien non…, raté !) … Environ six mois avant que je n’en vienne à ma première désintox, j’avais terminé d’écrire mon premier projet de livre. C’était l’histoire d’un psychiatre israélite qui avait la charge d’un réseau de terroristes potentiels, tous dépressifs et néanmoins stressés graves qui s’en allaient en Boeing détruire les tours du Word Trade Center…. Il y avait du sang, du sexe, de la manipulation et une bonne dose de prophétie, puisque ce bouquin était terminé bien avant le 11 septembre 2001. C’était un gros navet et je l’ai très vite glissé dans une poubelle sur l’avenue du 11 septembre, avec ce qui devait être ma dernière seringue… Je pense qu’il a dû être récupéré par Al Qu’Aïda, par hasard…
A force de passages à vide et d’ingurgitation de drogues en tous genres, j’ai été conduit de force par Lorenza dans une maison curative huppée, sur les berges du lac de Genval, en Belgique, Brabant Wallon… Mon voisin de chambre, un des anciens tueurs du Brabant Wallon), venait régulièrement me rendre visite pour échanger quelques traces de rachacha contre de la coke ou de l’alcool. Je ne comprenais pas son langage mais il semblerait qu’il était en gros responsable d’un grand fiasco monétaire au sein d’une chaine de Grand-magasins assez réputés en Belgique. Nous nous droguions et parfois même, nous nous faisions tourner une petite blonde venant d’Angleterre, junkie chronique, une fille à papa dépressive venant de Winchester, fraichement arrivée et complètement perchée. Et foutrement bonne. Elle aimait qu’on la traite de pute, qu’on lui claque les fesses quand on la prenait en levrette, comme tant d’autres filles perdues qui finiront par se shooter au vide en passant de bites en bites. Elle est partie peu de temps après que mon comparse a replongé dans la Râbla. Il ne sortait plus de sa chambre depuis quatre mois, si ce n’est pour d’autre besogne que d’aller prendre ses cachets et de participer aux thérapies de groupe, où il restait là, à moitié endormi, à écouter les lamentations des autres internes.
Tout ceci pourrait paraitre glauque : le parcours typique de quelqu’un en manque de sensations fortes ! Je sais, tout en écrivant, que la lecture de ce texte va sans nul doute vous faire sombrer dans une dépression complète. Si c’est le cas, survivez dans la tempête en prenant soin de bien cacher les preuves de vos faiblesses, tant bien physiques que psychiques. Le vingt et un mai deux mille un, mon compagnon d’infortune s’est pendu avec ses draps enroulés autour d’eux-mêmes. Son corps livide flottait au-dessus du vide, nu, par la fenêtre du couloir F se situant à quatre étages au-dessus de ma chambre. J’ai dès-lors rapidement guéri, aidé par le fait que je ne recevais plus d’e-mails-mails d’Anamary, qui à cette époque était assez différente qu’actuellement… Et, en guérissant, je me suis dit qu’il me fallait avoir une opinion sur tout, ou au moins tenter d’en avoir une.
C’est pourquoi, j’ai décidé de partager par l’écriture et quelques photos, ma dernière soirée orgiaque avec quelques amis… dont le thème était “Eyes Wide Shut “, un film de Stanley Kubrick sur les orgies sexuelles perpétrées au sein de la Scientologie raconté et joué par Tom Cruise chevauchant de temps en temps Nicole Kidman… un bredouillement pseudo-créatif mainstream, mal ficelé et aussi chiant qu’un film extrait du personnage d’Hercule Poirot dans un rôle de sétophage extraverti… film qui n’aurait jamais dû être réalisé pour cause d’incohérence, sauf à se nommer “Eyes With Shit “…. Vous verrez par la suite, amis lecteurs, que je ne ferai aucune louange particulière à ce drame sexuel, ce sera peut-être de la jalousie ou juste du mépris, mais ce sera la vérité aussi pure que de la Colombienne.
La soirée a commencé en fin de matinée… Suivez le guide, je narre au présent par facilité psychologique !
Je suis accompagné de mon dealer dont le col est légèrement froissé (ce qui est une description totalement inutile) … du frère de mon avocat, de Rebecca et de Sophie, deux bonnes amies, ainsi que mon photographe et chauffeur occasionnel, Richard Sterlingman… Je demande à Sophie de filmer Richard, avec son gsm HD : “Faut le garder à l’œil, je ne lui fais pas confiance“. Rebecca n’est pas spécialement jolie ce soir : sa robe Issey Miyake est trop moulante, ça met trop en valeur sa taille fine et ses gros seins pendouillant, ce qui est dans mes goûts ; c’est toutefois en disharmonie cinglante avec le foulard Vivienne Westwood que je lui ai offert pour ses 33 ans, hier, lors d’une bourrasque humide sensée concrétiser notre amour éphémère comme sa beauté, mais la scène avait eu le mérite d’avoir son charme, même si je ne m’en souviens plus clairement, car tout s’effrite dans ma tête, comme dans la vie. J’attire alors l’attention de mes amis sur une injustice qui se trame sur le trottoir d’en face. Je reste stupidement figé en pointant du doigt un évènement sordide. Rebecca prend une photo avec son gsm. Sophie clame son désaccord mais il est trop tard, tout le monde regarde ailleurs. J’observe Sophie quelques secondes, je détaille avec minutie son visage où je décèle toute la laideur de ses traits aussi tirés que cocasses, puis je pense à autre chose pour me rassurer d’être là. Sophie fait une espèce de grimace en se passant la main dans les cheveux en guise de réponse, ça donne plus de brillance à son tailleur Valentino. Rebecca crie dans la foulée…, je cite : “L’atemporalité psychédélique de la mouvance des corps dans une orgie dépasse la sensualité dans le sexe crade, et ce, dans l’espace des choses indémodables, c’est dès-lors une constante qui mérite d’être surlignée”….
Je pointe du doigt Rebecca en beuglant : “Tu as sans doute préparé cette phrase à l’avance pour rendre cette scène plus réaliste et moins spontanée du coup”.
Rebecca me dit : “Tu as objecté naguère à l’encontre de mon désir d’être une fille simple, alors je me défends”.
Le dealer s’atrophie à l’horizon : “Pensez-vous qu’il a honte ?”… Me dit Richard.
Je me retourne d’un geste vers l’objectif en fronçant les sourcils : “Il est juste en train de négocier discrètement des choses, ne vous fiez pas au fait qu’il semble exclu”…
On entre tous dans la limousine de Richard Sterlingman. Il allume la radio, je reconnais la musique, on dirait les 3 notes de la mélodie d’un tube. Rebecca me spécifie que ce conglomérat de sons correspond effectivement à un tube. Sophie me rappelle à l’évidence : “Mais oui, voyons, c’est ce tube dont tout le monde parle”. Me voilà soulagé, je souris pour me détendre et pose ma main sur la cuisse de Sophie (ou de Rebecca), tout semble aller mieux, l’atmosphère s’est détendue, le dealer déballe un bonbon blanc, petit et rond comme un médicament. Il se retourne et me livre, tout en avalant cette douceur, un grand sourire jauni par l’héroïne, le café ou autres substances dangereuses mais néanmoins agréables. Mon GSM sonne un truc que j’ai composé moi-même avec ma console portable, c’est un SMS de ma sœur qui m’explique tout va bien également pour elle. Je ne comprends pas, je n’ai pas de sœur…
Richard Sterlingman, le cousin du neveu de Sophie, nous raconte pourquoi il a acheté une limousine : “Moi, franchement, c’est la pub qui m’a fait craquer. Vous voyez un peu, t’as le type il quitte son boulot, genre il casse tout, il balance ses papiers, sa mallette, il se jette dans une flaque d’eau comme pour se rafraîchir ou pour éprouver le plaisir d’être sale, il est heureux, il est libre, c’est presque un coming-out, puis, incroyable, il voit une limousine passer, et là c’est le flash : il reprend sa mallette et il retourne au travail tout trempé, puis le slogan apparaît : Roulez en Limousine, si vous êtes chauffeur de PDG, avez-vous vraiment le choix ?”.
Richard a raison c’est brillant, j’aurais pu pondre ce concept quand j’étais encore dans le métier. Je n’ai jamais voulu visionner cette merde, parce que j’avais des œuvres plus importantes à voir en priorité, mais ce clip me poursuit, il me nargue, il apparait dans les TV de mes amis pauvres, c’est le sujet de conversation pour être branché-connecté avec la foule en liesse, je veux l’éviter, mais inexorablement, il me revient en pleine face, telle une évidence irréfutable. Je suis enragé, j’ai envie d’arracher les orteils de Richard Sterlingman et de lui insérer dans les yeux à l’aide sa bite que j’aurais préalablement arrachée et trempée dans son cul qui pue comme l’haleine de sa mère… ce qui colle parfaitement au titre de cet article : “Eyes With Shit “… Je demande alors à Rebecca de me faire une pipe… et je lui tends mon sexe, presque en tremblant de rage… tout en demandant à Richard de me déposer chez moi…
Dans mon quartier, depuis peu, une nouvelle chaîne est apparue, elle permet à chacun de surveiller tout le monde. Au début, j’étais très réticent à ce concept, mais je suis rapidement tombé accroc, drogué que je suis. Je surveille les trottoirs devant chez moi sur mon HD Philips, l’image me suit de pièces en pièces grâce à un récepteur-centraliseur multimédia salon WIFI en plein living room sur mon meuble qui a la classe, je suis ancré en permanence dans la réalité du monde extérieur à ma demeure. Je peux prédire qui va sonner à ma porte avant que ça se produise, je peux voir comment s’habille le maghrébin qui a essayé de cambrioler une grand-mère en face de la librairie du coin pour tenter d’agrémenter sa vie de quelques poussées d’adrénaline. C’est ça être citoyen, c’est assurer sa sécurité et au passage celle des autres… et espérer récolter une micro-célébrité temporaire ou, encore mieux, un cachet mirobolant d’une revue people pour mes shoots et mes captures d’écran d’un fait sordide susceptible d’intéresser le client-lecteur assoiffé de sensations nouvelles, parce que conditionné à être en permanence sollicité par des flux d’informations qui doivent être de plus en plus énormes et improbables.
Je suis donc en train de compter le nombre de passants, et voilà que se ramène Frans… le gars qui a racheté l’affaire de Guy qui n’en pouvait plus de la continuer… Quoique je ne l’aime pas vraiment, je l’admire ce type, il est tout le temps en costard Armani, mais il n’est pas golden-boy, c’est juste un serial baiseur. Il arrive, il me demande où il peut brancher la batterie de son portable, je pointe du doigt un mur au hasard. Il sourit en regardant un tableau Van Gogh au mur, intitulé “Les Tournesols et le Boeing“… Je suis fasciné, lui en personne chez moi…, je vais me chercher un Cécémel au frigo et j’observe le pro en silence. Il me parle un peu de son show à venir, mais c’est de la frime : “Je connais Charlotte Bouquet maintenant, je crois que je dîne avec Jim Coppola demain pour leur parler de votre Léa-Francis si malheureusement disparue”… Là, il n’a pas le temps d’approfondir ce sujet qui, il le sait, me met en pétard car je n’en pense pas moins que ce fut une affaire bizarre… il doit enchaîner des femmes sur internet. Je suis curieux : Tu peux m’expliquer un peu Frans ?
Frans branche d’abord son MSN et son Thunderbird, il a à peu près 300 filles sur le grill en ce moment, je choisis les plus extravagantes… et on s’échange les adresses provenant de mon kit d’adresses msn de gonzesses chaudes sur Ebay, ça finance les restos et les verres que je paie… C’est un professionnel. Frans se prend une ligne de coke sur son portable, sur la barre d’espace. En fait, Frans nous montre à tous à quel point on peut avoir une vie stressante de golden-boy même en étant chômeur, ça doit être ça le 21ème siècle : “Regarde là, j’ai 3 brésiliennes qui font du strip-tease par webcam, elles sont prêtes à tout pour un séjour chez nous, les riches… Tu te souviens d’André ? Tu vois comment il est devenu moche ? Et bien il est maintenant marié avec une fille du Pérou, je ne te dis pas l’horreur. Elle ne parle même pas sa langue, mais elle suce et elle avale, c’est tout, le rêve sud-américain quoi. André, je ne l’ai jamais vu aussi heureux… et c’est grâce au net et aux combines, regarde-moi, pas besoin de ces sites de rencontre payant, moi je fais à la sauce Frans, et ça marche mieux, faut juste le style”.
Je prends des notes : “Et quoi Frans, franchement ? Ça t’arrive de baiser des grosses et des moches ?”…
“Tu sais”, qu’il me répond, “dans la vie, rien ne vaut la bonne chaleur d’une chatte humide, après l’emballage autour de la chatte, on finit par s’habituer, c’est variable”…
Sacré Frans. Il me dit : “Regarde, j’ai un stock de 10 mails standards, ça c’est le mail premier contact, tu prends, tu copies-colles, j’envoie des tofs et je personnalise un peu, clic clic, faut que je prenne des notes pour savoir ce qu’elles aiment dans la vie, je parcours les blogs en vitesse, les grosses adorent voir un blog… et j’adapte un peu le mail, regarde là, je mets son prénom, ctrl-v, là je remplace cette ligne par une feinte en rapport à notre dernière discussion dont j’ai un résumé ici qui se fait automatiquement via ce freeware bidon. Hop, je copie colle ce ver de Rimbaud-Verlaine. Elle aime bien l’Inde qu’elle dit la blonde, vite Google, je lis en vitesse, regarde Bombay ça a l’air cool, hop, je colle « vive Bombay », j’envoie l’image agrémenté d’un lol, regarde elle me répond par un smile, elle mouille déjà, hop clin d’œil msn customisable bisou inédit 1 euro pas cher”…
Son GSM sonne : YO BABY OK OK OK CIAO CIAO CIAO… Bon, je dois baiser.
Frans est le prototype du dragueur du futur proche et du présent en fait, il est parfait, il enterre n’importe quel playboy de discothèque, tout simplement parce que Frans, il peut aménager un horaire, baiser 5,6 filles par jour, espacées partout sur la carte, dans toutes les castes sociales, de 13 à 73 ans, c’est le mâle ultime, il ridiculise n’importe quel playboy, parce qu’il a accès à toute la marchandise, à tout le stock mondial, d’un seul clic. La drague par internet, je note, c’est vraiment bien. Ma vie commence vraiment à me plaire. Je remarque que je pense tout seul, je remarque que la pièce est vide, Frans est parti…
Je remarque que mon tableau Van Gogh a disparu en même temps que lui ! (Il faut que j’en parle…Je le soupçonne de plus en plus d’avoir piqué ma magnifique et rarissime LéaFrancis Je note l’anecdote, ainsi que son numéro de téléphone, sur mon blog (vous pouvez visualiser oeuvre en regardant la photo ci-dessus) … Je me sers un Mojito que je bois contre le bar. J’en bois un deuxième. Je commence à me parler à moi-même des derniers tubes à la mode, de la cuisine mexicaine, je me raconte ma vie.
Après mon crash dans GTA, je n’avais pas eu trop le choix, j’avais gagné mon procès à l’aide de l’avocat. C’était très difficile, on m’accusait de racisme, parce que, soi-disant, mes victimes étaient des nègres, mais j’ai dit que je ne m’en souvenais pas à cause du choc de l’accident. C’est là que j’ai commencé à écrire une nouvelle avec un type qui a écrit un livre et qui essaye d’écrire un roman avec un coach, le tout filmé pour une émission de télé-réalité, ça m’avait valu un certain succès, j’en avais presque oublié mon ancienne carrière de publiciste visionnaire. La pub, j’avais raccroché, c’était terminé maintenant, j’adorais ma vie de collectionneur d’automobiles de collection, mondain et parfois burlesque.
On sonne, c’est Rebecca : Je n’ai pas fini ta pipe…, qu’elle me balance en se déloquant (terme graveleux signifiant qu’elle se déloque, c’est à dire qu’elle enlève ses fringues, bref, qu’elle se f… à poil, ce qui n’est pas exact puisqu’elle est entièrement épilée) … Je lui offre un verre de Mojito… et en une émouvante leçon d’optimisme j’arrive à la convaincre de la validité de ma tentative de coucher avec elle, elle est heureuse, ça se voit à la brillance maléfique de son regard.
Elle était SDF avant, elle avait participé à Popstar, j’avais du mal à la croire : “J’ai été arrêtée au premier casting”. Elle me dit qu’être SDF c’était plus dur que Popstar, c’était éprouvant et pointilleux Popstar. Elle me fait écouter un mp3 à partir de son gsm où elle chante du Eiffel 65. J’affiche un sourire monochrome.
J’explique que j’étais célèbre avant et que j’ai atteint le level 43 dans W.O.W avant d’arrêter et de me rendre compte que c’était une manipulation capitaliste.
D’une beauté sensible et envoûtante, Rebecca avait tenté par tous les moyens d’accéder à la célébrité. Cela n’arriva jamais. Je lui promets que sa beauté mérite d’atteindre les sommets, elle rougit comme une langouste… et, je lui jure que son humiliation de Popstar ne se reproduira plus jamais, un nouveau chapitre de sa beauté féminine va s’ouvrir. On boit cul sec en souvenir de la pipe débutée dans la limousine de Richard… et on va s’écrouler dans mes fauteuils Togo de Roset (en cuir noir), en écoutant un remix d’un tube construit sur un sample d’un plus vieux tube dont j’arrive plus à me souvenir du nom, ni de l’auteur, ni de la chorégraphie qui va avec. Je me contente de battre du pied pendant qu’elle me branle… Je prends un des seins de Rebecca dans ma main droite… tout va bien. Je me souviens que demain je dois aller chez le carrossier, je le dis à Rebecca qui fait mine de comprendre avant de se retourner. Je gobe une pilule et je ferme les yeux en contant ma rude journée à Rebecca qui parait être là mais qui en réalité est endormie…
On sonne à nouveau… Je vais répondre à poil (je ne suis pas épilé), j’en profite pour boire un grand verre de lait froid et je ne peux m’empêcher de pisser dans l’évier… Je retourne m’affaler dans mon fauteuil Togo de Roset (noir-bis)… Un homme s’avance vers moi alors que j’ai mes doigts plantés en plein dans la chatte de Rebecca toute moelleuse : “Je me nomme Augusto Karimohler. Je suis bio-physicien quantique. Spécialisé en épistémologie épique, pour être précis”.
“Quoi ?”..., que je lui demande. Je me rends compte que mon majeur est maintenant planté dans l’anus de Rebecca qui m’injure en espagnol… je me surprends à rétorquer à cet Augusto Karimhler : “Vous êtes sûr que vous êtes celui que je cherche depuis quinze ans ? Vous êtes bien le célèbre professeur d’iconologie religieuse stochastique à Harvard, auteur de quinze ouvrages sur les systèmes sémiotiques dans les symboles de la Renaissance des matériaux ?”…
Je remarque que mon doigt branle le vide, Rebecca s’est levée pour tituber vers le bar. Je pousse un gémissement sourd de frustration… à quoi Augusto Karimhler me répond : “Excusez-moi de vous déranger, j’ai quelque chose à vous montrer. Il m’est impossible d’en parler au téléphone”… Je pousse un marmonnement interrogatif, ce type est effectivement dans mon téléphone. Je regarde ce type qui s’est assis à côté de moi, je remarque qu’il ne me parle pas. Je suis confus : “Pardon ! Plait-il ?”
“Je viens de recevoir un message”, me dit-il… “et j’ai besoin d’un spécialiste. Le mois précédent, une danseuse de cabaret de Varsovie m’a promis la nuit d’amour de ma vie si je prenais l’avion pour authentifier le signe qui venait d’apparaître sur la planche de son WC”…
“Comment avez-vous eu mon numéro ?” que je lui marmonne.
“Pardon ?”… Qu’il me rétorque !
“Pourquoi êtes-vous dans mon téléphone ?” que je lui dis…
“Je suis sur votre site www.GatsbyOnline.com. Il faut que je vous voie. Venez vite. Je vous paierai… Ce soir 21h, j’organise une soirée entre amis et amies”… insiste Augusto en m’envoyant son adresse émail. C’est à ce moment-là que j’ai rangé mon téléphone dans ma poche et que Rebecca est venue s’asseoir sur mes genoux, puis je me suis endormi.
On arrive chez Augusto Karimhler en courant avec Richard Sterlingman : “Vite plus que quelques minutes”… crie la voix off. Richard ne prend pas vraiment des photos, je le sens distant et je lui crie : “Qu’est-ce que tu photographies Richard ?”. Il a du mal à courir et à photographier en même temps. J’entends des rires enregistrés. Je suis nerveux, j’ai l’impression d’avoir laissé les plaques de la cuisinière allumées. On arrive enfin dans la villa d’Augusto, c’est écrit en grand sur la grille : “Ce soir, orgie sexuelle démoniaque, venez protégé(e)s”… Au milieu du hall, vous ne devinez jamais qui est là à nous attendre ? Augusto Karimohler, sous un projecteur, la tête dans les mains. Je semble deviner un trouble en lui. Je m’assois à côté de lui. Il jette un bref regard dans ma direction puis ses yeux se rivent, incrédules, sur les étranges caractères gothiques écrits sur ses mains. “Illuminati”, balbutie Augusto, le cœur battant à tout rompre. Ce n’est quand même pas… D’un mouvement lent, appréhendant ce qu’il va découvrir, il fait pivoter ses mains à 80 degrés pour lire le mot d’un angle qu’on ne soupçonnerait pas plus confortable que le précédent. Il en a le souffle coupé, à peu près comme s’il venait de se prendre une voiture en pleine poitrine dans GTA et qu’il venait de perdre du même coup la vie et toute envie de continuer une partie.”Opus Déï”, répète-t-il dans un murmure.
J’entends Richard Sterlingman se curer le nez derrière moi. Abasourdi, Augusto tombe à genoux. Il reste pétrifié, sous le coup de la commotion qu’il vient de recevoir. Ses yeux sont attirés par le clignotement de mon cellulaire. “Ce sont eux”… dit-il, la voix tremblante. Je décroche. Je raccroche : “C’était mon copain Patrick qui a su que je venais à votre orgie et demande s’il peut venir lui aussi avec Guy et Anamary”… Je masse les épaules d’Auguste. Il pleure de joie.
Je suis assis sur une banquette. Justin Timberlake chante via deux gros baffles installés de part et d’autre du salon… Richard siffle en même temps. Il pleut dehors : “Il y a une dichotomie flagrante entre la voix de ce minable et la météo actuelle … dis-je… Coupe-moi cette merde Richard s’il te plait … Richard s’exécute en coupant les fils, mais, on a droit à une jeune lolita qui se met à chanter l’amour sur une table. Il en avait produit des petites connes à une époque, Richard, ce qui était bien avec ces filles c’est qu’elles ne mentaient pas, l’art ne les intéressait pas, elles voulaient la gloire, et lui le fric. Je lui demande s’il avait fait comme René avec Céline Dion, il me répond que ça lui était arrivé et qu’il n’en avait pas honte : “Si ce n’était pas moi, c’était un autre, et inutile de tenter de la raisonner la jeune fleur. La lolita veut être applaudie par un public inconnu et invisible afin d’être aimée par un homme un jour”…
J’ai l’impression que Richard se fout de moi, j’ai l’impression qu’il se cache quelque chose derrière ses élucubrations vaseuses, il me manipule, il tente de m’embrumer l’esprit par ses vulgarités vigoureuses camouflées sous des kaléidoscopes métaphoriques de mauvais goût. Je ne sais pas si Richard est un homme cultivé ou un homme qui tente de l’être, ou qui arrive très bien à le faire croire. Je ne vois pas non plus en quoi cela pourrait infléchir mon destin dans telle ou telle direction, il contrôle parfaitement l’espace et la situation, mais je reste maître de mon destin, même si on pourrait croire le contraire ! Richard Sterlingman m’avait déjà gratifié de conseils cruciaux dans ma vie. Il m’avait convaincu par exemple d’une chose incroyable, on pouvait vivre comme un roi avec les allocations de chômage, il suffit de changer de pays. Une allocation de chômage c’est cinq salaires mensuels moyens en Thaïlande. J’en avais vu des copulations en Thaïlande, sur les plages. Elles sont bien entretenues là-bas en plus, et depuis le tsunami, il y a moins de gens, tout est plus calme, tous les vieux bourgeois sont partis, il n’y a plus que de jeunes hippies riches dotés d’un inexplicable orgueil mais d’une générosité sans équivalent imaginable avec celle des occidentaux restés en occident, comme si le bon air débloquait les facultés reproductrices. Je remarque alors que Richard est mort… Augusto avait donc raison, il se passe des choses étranges, l’Opus Déï attaque. Toute tentative d’agir reste à l’état de pures anticipations potentielles, en réalité, je suis là comme une taupe à attendre que les choses s’arrêtent subitement.
“Quand est-ce tu vas comprendre que je suis malheureuse avec toi ? Quand est-ce que tu vas comprendre qu’on est incompatible, tu ne vis pas dans la réalité, tu vis ailleurs, tu ne me regardes même pas, tu passes ton temps à faire semblant”… me hurle Rebecca… La situation est tendue avec Rebecca. Mais à part ça, ça va, j’ai enlevé mes chaussures, il fait chaud, il y a Beyoncé qui prend un bain sur MCM, il y a juste du sang partout sur un divan. “Tu ne comprends rien à l’amour”…, me dit-elle en pleurant et en souriant simultanément. Je la prends dans mes bras, je suis dégoûté, elle salope ma chemise Lagardère. Elle me repousse : “Tu crois que tu vas me consoler avec un bête câlin, mais arrête de te foutre de ma gueule merde ! Dis-moi juste comment survivre à ta folie !”… Je jette un œil à la télé, c’est un rappeur qui crie pour expliquer que s’il est chauve, ce n’est pas la faute à sa tondeuse mais à la société. Rebecca se lève d’un bond et sort de la pièce, puis de la maison. Je jette un œil par la fenêtre. Elle prend la voiture de Richard et elle sort en rue… et de ma vie aussi, dommage pour la limousine ! Je me transporte fugacement autre part, un sentiment croit en moi, une existence qui me conduit au-delà des limites connues, je peux en étudier une image quelque peu précise grâce aux très authentiques sensations qui émergent en mon sein. Je pense à un truc beau pour changer, à un papillon noir, semblable à un automate grossier, qui s’envole portant sur ses grandes ailes gluantes les dernières bribes de sensations qui me rattachent à un sentiment de liberté, il gueule en langue odieuse des versets incompréhensibles…
Je repense à ce que disait Auguste : “Ne sous-estime pas Richard”. En apparence, je dois avoir l’air con à courir à poil dans cette villa, mais cela permet de me restituer une parfaite clarté d’esprit. Aussi, passé le bref instant de la douleur de courir, je suis maintenant prêt à affronter les hostilités qui m’attendent dans cette maison, qui est, de toute évidence, le lieu où va converger toutes les clés de l’énigme dans laquelle je me suis plongé malgré moi, cette stratégie va peut-être me précipiter droit vers l’horreur, mais je sens que le destin m’a désigné. J’ouvre une double porte. La pièce est remplie de peintures ancestrales et de femmes nues sodomisées par des mecs restés habillés… Passé le choc psychologique de cette vision, je reprends mon souffle et avance d’un pas à la foi ferme et souple vers l’escalier qui va mener au sommet de la tour. J’agite mon pénis en érection pour faire fuir les mauvais esprits. Tous les tableaux sont identiques, je vois aussi quelques natures mortes à l’huile ainsi que des aquarelles moches, j’y décèle le caractère outrancier des opinions religieuses du peintre. La révolte gronde en moi et je monte les escaliers délicatement en bougeant mon fessier en rythme, ça sent le sexe. Je repense aux effluves de bonheur émanant des contractions des muscles fessiers d’une ancienne partenaire, les tractions de son bassin se muant avec une vivacité extraordinaire en pompe redoutable, je m’arrête quelques instants pour me branler, le genre de masturbation qui transforme tout homme en bête vénéneuse et redoutable, en animal hermétique à toute forme d’intelligence, en mâle en rut.
Je constate rapidement que cette réaction s’est enclenchée grâce aux jouissements qui émanent du sommet de l’escalier. J’arrive à l’étage, devant moi il y a un grand lit King Size au milieu d’une pièce plutôt décorée, tendance déco Alessi. Le lit a l’air coiffé d’un très bon matelas. Je devine un sommier à inclinaisons multiples, réglables mécaniquement, ce qui est plus polyvalent et plus facile d’emploi mais la mobilité n’a pas de réelle influence sur le confort du couchage.
Sur ce point, le choix du matelas est bien plus important que celui du sommier. Sommier et matelas doivent être également bien assortis. Et ici, sûr et certain, c’est le cas. Lorsqu’on sait que l’être humain passe près d’un tiers de sa vie à dormir et donc dans son lit, il devient important d’accorder le maximum d’importance à la literie et de pouvoir bénéficier du meilleur des conforts. Un matelas ayant une durée de vie se situant entre 5 ans et 10 ans, lorsqu’il faut le changer, chacun de nous devrait opter pour une bonne qualité, essentielle dans un domaine vital pour le métabolisme humain, le bien-être et l’équilibre : le sommeil. La personne qui habite ici à bon goût, elle a choisi un matelas Butlex. Sur le lit, il y a Rebecca et Frans en train de baiser aussi.
Rebecca s’exclame en se recouvrant la chatte avec un bout de drap égaré : “Qu’est-ce que tu fous là ?”…
“Je savais bien que je ne devais pas installer MSN sur ton pc, mais j’ai un si grand cœur”, lui dis-je en réponse…
Frans essaye de parler : “Ce n’est pas ce que tu crois… je”…
Il baisse son regard et regarde sa bite devenue molle.
“Tu mourras sans talent !” …dis-je en le pointant du doigt, puis je lance quelques billets à Rebecca… et je m’en vais en prince, après avoir décroché mon Van-Gogh : “Les Tournesols et le Boeing“….
Ma vie aventureuse redébute à présent, grâce à ce Van Gogh retrouvé qui va faire ma fortune, tout prend forme enfin… Je jette un regard vers le ciel et je pense vraiment fort à tout l’amour que je vais offrir au monde, toutes ces pensées secrètes comme un crime aussi inexprimable que la beauté du coucher de soleil vers lequel le destin me conduit.
Fin (provisoire)…