Glauque…
Je croyais qu’écrire des romans m’apporterait la gloire, alors que je scribouille des textes déjantés que personne n’a jamais lu et ne lira jamais…, sauf quelques fantômes !
Je croyais pouvoir gagner de l’argent avec ma plume et mon pseudo, d’écrits balancés dans des sites-web pourris de culs dilatés, de sexes turgescents et d’annonces de vieilles putes sadiques habituées de passes qui ne délient les bourses qu’en paiements liquides via des fellations à l’arrache dent…
Je rêvais de royalties…, que je ne toucherai jamais, parce que le marché parallèle a pris soin de sélectionner mes intermédiaires à la petite semaine, trop usurpés, usuriers et compromis pour être honnêtes.
Je ne sais même plus de quoi je suis capable de lire et d’écrire à imaginer engendrer une différence qui contribuerait à de la bonne relation d’édition !
Parfois, en déprime, je pense que je deviens un scribouillard merdeux.
Mon passe-temps, qui n’en est même pas un, découvrir des automobiles extraordinaires moins cher que si je voudrais les revendre, me donne toutefois une dignité perdue et une fierté avortée.
Tant de temps et de gens perdus et inutiles discourant de riens et de moins que rien, me rendent bancal, suant d’angoisses et perlant de chaud et froid gastro-entérique.
Mon corps d’un sursaut inné encore en vie, somatise et hurle que cette vie, là, précisément, ne vient de rien pour n’aller nulle part, une No-Way suicidaire.
Mon talent qui rapporte à peine le kilo de pâtes de survie, épie d’un ton vicelard la fermeture de mon impénétrable demeure.
Seules des putes aux dents longues, perdues dans le monde étroit et blême de mon monde halluciné, font surface de temps en temps, histoire de me dire que je suis encore en vie, qu’elles sont mes prédatrices et moi leur proie monétaire.
Dans une noirceur effrayante, sur le web, glauque, j’ai pourtant érigé un autel de mes pensées, tapotant à l’infini des vécus sur le clavier de mon ordinateur, comme si le monde était gardien de mon temple.
Un jour de fin de monde, l’heure de l’appel morbide a retentit, j’ai viré les putes…
Des charognards noirs et damnés ont pris leurs places.
Je vis au milieu de mes automobiles, souvent plus qu’il n’en faut devant mon ordinateur… et, en ces moments d’euphoriques extasies lubriques, me reviennent des images d’Elle…
Elle trouve son image “raccord” avec ce que d’elle… pensent les hommes, lui attribuant illico la mention très bonasse.
Elle, c’est Anamary…
Idem pour les filles, elle aime ça aussi.
A l’exception peut-être du « très » qu’elles troqueraient pour un « trop ».
Secrétaire des interdits, elle s’étiquette sans hésiter : “Ce terme ne m’effraie pas, au contraire…, comme un râle, comme lorsqu’on sent Quelqu’un bien profond en vous, prêt à tout lâcher, c’est tout, c’est pas plus, restent les spermes et c’est amer, pas sucré “…
Glauque !
A trente trois ans, elle se sait vaginale.
Et là, la petite sirène dit avoir changée.
Fini de jouer avec ce petit bout de chair : “Depuis toujours, je tripotais ce machin comme une chienne sans trop savoir, mais, aujourd’hui, je me fais de la peine en pensant à toutes ces années sans rien m’enfiler de bien gros“…
Elle ne se trouve jamais « trop ».
Trop de cet air de petite salope, avec force battements de cils.
Trop de cette chatte épilée.
Orifice creux qui ne demande qu’à être pilonné.
Adepte du bondage, dopée à la coke, sapée comme une pute de luxe, souriante dans l’éclat d’une éjac’ faciale, elle montre en web, à qui veut bien mater, toute excitée, une photo d’elle, complètement ouverte, en train de se faire défoncer par la bonne grosse queue d’un black noir sur une plage : “C’est dommage qu’il ait refusé de me sodomiser “…, consent-elle à déplorer à demi-mot.
Attachée à cette vision d’horreur africaine, une autre photo, un autre black noir, la queue pointée en bazooka.
Ca fait peur !
Enfance heureuse, allées et venues chez sa nourrice : “Un couple échangiste, qui m’emmenait butiner, si je peux dire, avec eux “…
Elle se voulait et se voyait alors sur la jaquette de « La Grande Mouille » ou de « Cuisses Infernales », s’enregistrant sur d’antiques K7 BASF 90 minutes…, quand elle gémissait en caressant sa poitrine déjà bien lourde pour son âge…, montait des strip-tease « Tout pourris » devant ses copains qui érectionnaient, flap-flap-flap ; « Ecarte ma chérie ».
Beaucoup de shit et de whisky aussi, avec une amie très proche, qui la chauffait grââââve…
A ses14 ans d’il y a longtemps, ce fut la première tournante avec son amie dans une cave à Cadix au milieu d’une douzaine de motards égarés…, elle se souvient, avec presque des regrets : “Ce jour-là j’ai pas été aussi salope que ma copine “.
De retour chez elle, elle dit tout à sa mère qui lui réponds : “C’est ça ma fille tu veux faire ta grosse chienne, finit tes pâtes d’abord, termine tes études et après tu te feras mettre par qui tu veux “…
Sa mère se laisse convaincre par sa petite qui part tous les soirs sucer des bites de vieux dans les docks du port ou son père, marin pêcheur, travaille comme un miséreux.
Son père abdique devant le savoir faire de sa p’tit’pute, qui, en toutes rencontres, persuade, saisit les membres, ne laissant aucune opportunité de partir sans éjaculer.
Elle a compté…: “Jusqu’à ce jour, c’est 812 blancs, 234 blacks, 2 asiats’seulement et 462 filles“…
Elle n’oublie pas les amis….
Dans son entourage, il y eut ses cousines et son oncle qui n’a pu s’empêcher de l’enfiler à son tour.
D’elle en essayant l’objectivité, il dit : “Anamary, c’est une putain de chiennasse, certes, mais qui ne jouit pas assez vite… C’est une bonne suceuse qui aime se faire bourrer mais qui pousse des petits cris, si, en même temps qu’on la baise on lui glisse plus d’un doigt dans le cul, c’est agaçant…, en somme , une fille qui oublie qu’elle kiffe la double pénétration…, elle est toujours très mouillée“…
Sinon, actuellement, elle est devenue secrétaire, promotion canapé, puis secrétaire de direction, promotion suite royale avec le directeur général, le directeur économique, la directrice du personnel, aussi…, sans oublier les clients importants…, car elle rêve de se faire épouser par un vieux multi-milliardaire, dans les 60-70 ans, style friqué, mais ne veut pas qu’on le dise…
Pratique fellations, sodomies, analités et uros à l’excès, par moments, avec qui passe près d’elle : jardiniers, maçons, livreurs de pizza’s, autres secrétaires, coiffeuses et même une fonctionnaire des finances de Montpelier, une pire qu’elle…
Elle se trouve bien cochonne par rapport à ses rêves d’avant : “Je n’ambitionnais pas d’être aussi dévergondée, mais j’ai préféré ce registre plutôt que d’accepter des missionnaires tout pourris au lit…, je préfère me faire mettre sur la paille et suis incapable de dire non “…
D’Anamary, je pense… : “C’est une fille avec qui j’ai baisé une centaine de fois, qui adore se faire pénétrer bien profond et qui aimerait bien m’enfermer dans sa chatte en échange de mes avoirs, mais, patiente, elle sait se mettre à quatre pattes si il le faut et c’est une sacrée bonne suceuse…, vaginale, anale en sus… et grande amatrice de partouzes entre nanas“….
Putain de vie… de ce temps si lointain, que reste-t-il ?
Et avant, encore de plus avant ?
Elle se rappelle, tout le sang gentil qui bouillait dans ses veines, aortes et artères proprettes.
Elle se souvient de ses après-midi de juillet ou elle cherchait à casser l’ennui de ces « Pas de vacances d’été » ; avec le timbre gluant de la violence d’imagination postale, cartes mauvaise donne.
Prisonnière crabe de merde d’une cité portuaire ou l’asphalte fondait, ou les relents naphtaline des bourgeois en partance lui donnaient des vertiges spatio-glacials.
L’amer sol sous ses pieds, Lassie sa pt’it chienne éventrée par une auto noire comme la mort, elle brûlait ses yeux do-ré-mi, fatigués…
Elle se souvient de sa perte d’innocence…
Tout les jeunôts un peu cons de croire à des Jésus en massepain, en perdaient un peu plus tous les jours dans les rigoles, ou les autres p’tits filles comme elle devenaient des putains de jeux clandestins.
Tout ce qu’il y avait à faire, c’était contrer, viser, cligner l’oeil, soleil, à l’ombre du vieil arbre cramé, accroupie dans les ordures.
Et les ronces.
Dans le terrain crotteux, sec, canettes, capotes et ordures !
Qui peut rire face à la minable majesté des bâtisses pauvres des marins pêcheurs de Cadix.
Froides, salopes !
Les divinités sexuelles naissantes pénétraient le ciel, vagin flétri et frigid’air, comme pour faire obliger sans cesse à rompre les petits cous mimi des petit corps dénutris .
Mais les jeunôts s’en fichaient car ils buvaient des Valstar consignées.
A deux sous.
Rien qu’à deux sous, un demi Pesetas, l’argent d’avant l’euro en Espagne.
Putain, c’est dur de gagner deux sous quand on naît peutiote d’une cité de marins pêcheurs !
En écoutant le fracas des silhouettes d’acier qui baisaient sur le goudron mort des rues bidons vides, elle s’en tapait de l’obèse matière grasse de l’été, puisque l’ombre de l’insouciance l’abritait.
Grandir à vomir en se saoulant à deux sous, vomir en se baignant sans bouées dans le brouillard de l’ivresse…
Elle était une victime des vents fous assassins, l’orpheline d’un port intestin.
Pour elle, c’était simple de se saouler ; elle était ivre.
A deux sous, un demi Pesetas.
Et elle pissait sur le cadavre de ses Valstar qu’elle ramenait en titubant dans cette supérette mortuaire moisie pour récupérer UN sou.
Un seul sou, putain de vie !
Le caissier, croque-mort raciste, palpait ses seins naissants pour lui dire merci.
Mais ses yeux renvoyaient toujours un peu plus loin, au delà de l’enfance, fixant la fuite étourdie des petiotes vers nulle-part ou aller, vers nulle part, le triangle des Bermudes, cet endroit qui violait, violait, violait, maman.
Les petiotes marchaient à petit pas, sans faire de bruit, sans prendre garde, droit vers la désillusion oasis qu’on ne trouve sur aucune carte à la con.
Elle s’enfonça tout doucement vers la gueule d’un monde qui n’était plus là pour parler, vers le noir d’un abîme qui avait l’apparence d’un océan.
Les cons devaient le remplir par leurs vies, un putain d’abîme, le puits sans fond de la bêtise humaine ! Putain, c’est ça la vie ?
Et elle ?
Un jour du soir, un matin de nuit, elle a vu qu’elle n’était même plus « envie »…
Alors elle s’est mise à jouer avec de bons gros centimètres bien au fond de sa gorge de merde comme pour ne pas avoir à répéter-répéter-répéter, re-et-péter la merde de sa vie… alors, maintenant, se souvenant de cette jeunesse, pôvrette, presque Cosette de Cadix…, elle pleure de la cuisse quand arrive la nuit…
L’humain, même l’inhumain, n’est jamais satisfait d’être humain et envie presque les chiens, pour mieux se vautrer dans la fange et le foutre caca.
Ce vin de solitude qui s’essuie sur la chair, à grand jets odorants.
“Vite un mot, par pitié, faut pas que je me sente seule“…
Alors, encore, elle sali et sensualise ses écrits d’internet-folie…
Elle crèe un site à elle, comme elle, Secrets de Secretaires…
Elle y dit des mots grossiers et rouges, brutaux…
Elle y dit que c’est bon de sentir en soi ce bâtard de désir si mal né de fantasmes et d’un soi terrassé.
Elle lézarde devant son écran hypnotique et débite comme une croyante fanatique, une prière : “On m’a dit, faut pas dire d’écrire des mots sales, faut inventer ou se soumettre aux merveilleux à-coups de vocabulaire désuet, ou jamais parler des riens“…
Comme si le dire en écrits rendaient les cons plus heureux !
Sanctuariser son psyché en passant la langue sur un écran poussiéreux !
Hum !
Sa main, caressante, via la souris en plastique, zappe, façon comi-tragique, désarmée de toute humanité, sur des icônes enfantées d’un langage binaire, comme une enragée déjantée…, qui en fait ?
Quelqu’un ou Quelqu’un d’autre ?
“T’es qui vous ? “…
Mais personne veut pas mourir avant de prendre plaisir, même si ça réduit à ce rang de pantins avachis, souriant sur des « merci », « bisous », « je t’aime »… de pacotille…
C’est tellement facile à dégainer et se prendre pour dieu-sait-qui, devant trois pétards colorés dans le ciel de l’ennui !
Elle écrit, pour draguer, hommes, femmes et entre deux de tous âges ; “On peut, même si le vice vous en dit, se cacher quand votre moitié commence à ronfler, tapotant sans remord, tout doucement, oui doucement, tac-tac-tac, trois p’tits mots forts malsains pour mieux s’endormir dans le ravin tac-tac-tac de votre couple qui s’éteint tac-tac-tac“…
Les dragués, draguées et entre-deux, ils et elles…, se la raconte le lendemain entre soi et soi, initiés, initiées, imitant cette misère affective née d’envies sismiques, de la taille des colonnes du temple de ces grand grecs pervers, qu’on s’enfile par l’orifice de la nouveauté.
Pour pas trop se répandre, dans une explosion de folie, par bribes de déraisons, pour pas s’anéantir de méchantes aigreurs, de peur d’être une taoïste désabusée…, elle se masturbe de ce qu’elle fait…, mais c’est la démence pourtant qu’elle manie le mieux et qui crée la fusion.
La tentation envers elle, jeune et belle…, de ces corps à moitiés cuits et nus en webcam dans le grille-gros-pain qu’est la vieillesse…, sa haine de cette mie qu’est la routine au coin d’un amant devenu ami…
“Oh oui ça serait bien ces amis qui pourraient être de bons amants…, je devine sous le pli de ces pantalons de biens jolis membres pour lesquels je suis prête à donner ma dignité perdue“…
Toiser du regard, parler comme au cinéma sans savoir que la bobine est surexposée…
Putain, c’est ça sa vraie vie ?
Faire mine de ne pas comprendre quand bien même elle sait pertinemment que “les autres” ressasseront toute la nuit des “hum hum“, appuyant bien bien fort sur le bout érectile…
C’est comme ça les tac-tac-tac ?
Comme des hop-hop-hop ?
Merde !
C’est toujours le même chemin qui s’imbrique inexorablement sur celui qu’on foule la veille.
Il y a son vieux canapé rouge qui s’affaisse… et l’attitude polymorphe du présent « cellophane » qui la trouble.
Il y a des soirs, au matin, ou la poudre des ardeurs est, pour elle, comme un écrin glacial, un phare aveuglant, un fécal rapport à elle.
Mais son canapé rouge s’affaisse.
Elle vit comme elle rêve, un mirage de Fractales obscènes qui se dilue de ses iris, dans l’attente de la seconde à jouir, la fission, l’incision du devenir, car même quand elle jouit, ce n’est qu’une prière à perte de vie !
La terre est pour elle un polype qui se confond en aigreur.
Elle préfère malgré tout vivre dans les viscères de l’illusion que dans l’explosion d’une mort terroriste !
Avec ses grimoires et des vers éther, s’enfonçant un peu plus chaque jour dans les parloirs éventrés du néant.
L’échafaud vers l’éternité, la lame et la langue de l’homme à la faux, lui lèchent le clitoris en une lente et douce ascension vers la constellation de ses pensées mystiques.
Mais les fondations de ses absences sont toujours un peu plus fortes de gâches putrides, comme un sablier à exploser, une horloge sans chiffre à regarder.
Un rat et une tourterelle en un même corps, dans la même cage à aimer rogner, la vie à leurs pieds…, les élèvent jusqu’à la croisée d’un chemin !
Une plaie ouverte au ciel, un puits regardant un abîme sans fond, la bêtise inhumaine ne le remplira jamais…
Et son canapé rouge qui s’affaisse.
“Je suis l’infecte pute du destin, je m’égare à le respirer et je verrouille la laideur de ses vides“…
Elle se parle seule, à elle-même et elle s’écrit de bonheur…
Scellant de fleurs de soupirs, les emphysèmes du désir, le sel aux commissures du silence, inattentive aux conventions, hermétique aux mouvements des oscillances et des questions, désobligeante face aux inquisitions terriennes, elle croit faire ce qu’elle veux…
Sa résignation est comme une sève, une photosynthèse, une monocorde voix, une oxygénation bruyante qui l’excite…
Passe le ventre du temps, comme une roue de peine, la pierre lourde du vent, écrasant les heures comme du mil, réduisant en farine l’existence…, ça se mange comme pour ne pas sentir la fin !
La délivrance, oublier le grognement du tourment, s’accrocher à ce vide qui habille.
Elle s’attache même à moi… qui découvre ainsi que je suis Quelqu’un d’autre…
Ses sourires d’enfant, les odeurs vives du passé, les caresses oblitérées dans l’oubli, la nuit par une belle journée d’été, des chants de pinsons et des bruits d’eau, de vents doux…, c’est pourtant la mort qui l’épave, la douceur de l’ombre, le dépouillement de son corps, la mise à nu de son âme.
Elle n’est plus qu’une écorchure sensible au moindre bruissement d’une sentence.
Il lui suffira d’ouvrir les yeux…
Elle devient passive…
Passive, c’est bien, c’est mieux !
De l’aspect évidemment pratique d’une femme toujours ouverte à une pénétration, à un égaliseur sans amplification…
En passant par un interlocuteur qui écoute plus qu’il parle.
Même si les mots « scories », « parasitage littéraire », « avarice misanthrope » et autres « gratosserie » s’imposent à son esprit, elle ne leur octroie pas le passage de sa bouche avant une glande de 6 heures sur un parking, sous le cagnard synaptique d’un cerveau shizophrènique à midi et les refait passer un sanity-test avant de les cracher dans la poubelle.
Passive…, c’est pour elle savoir qu’elle sera plus intelligent demain qu’aujourd’hui.
Ce n’est plus juste une bète supposition.
Passive, c’est pour elle admettre une bonne fois pour toutes qu’elle est connne, pour résumer.
Infiniment perfectible, vulnérablement stupide et dangereusement innocente, passive c’est une voie sans issue.
Passive c’est pour elle cesser toute interaction avec une relation sexuelle qui lui dit : “je t’aime” dès le premier siècle passé en sa compagnie.
C’est quitter à 23:50 l’appartement où elle est arrivée à 20:00 en embrassant la fille ou le mec, ou les deux et plus…, sur la joue alors que le Chablis était au frais, la nuisette en soie au lit, et la musique en sourdine.
Passive, pour elle c’est ne pas remarquer la poussière là où il est normal qu’il y en ait, à ces endroits où seule une maîtresse de maison bourgeoise, versée dans la torture sur la personne mentale et physique de sa bonne chinoise, estime que le ménage doit être poussé…, l’extérieur des ferroneries de la terrase, par exemple.
Ordure !
Passive, c’est pour elle laisser le chat tuer l’oiseau, sauf si l’attaque fut si stupide que la proie est encore viable.
Sadique !
Passive, c’est pour elle assumer le besoin de toxiques dans son cerveau… et l’expliquer patiemment à son corps, en relevant les aguments de ce dernier sans les ignorer bètement, pour établir/maintenir un équilibre, même fragile.
Passive, c’est pour elle ce qu’elle était avant d’être active, et pas, voire jamais, le contraire, idéalement.
Ne se défoncer que pour faire la fète.
Ne baiser que pour faire l’Amour.
Ne penser que pour comprendre.
Ne dormir que pour rêver.
N’écrire que pour donner.
Ne lire que pour prendre.
La perfection n’est pas de mon monde, c’est facile à dire…, faux, tant qu’on n’a pas cherché partout.
C’est mon ami, Patrick, un autre fou, disjoncté, amer, caustique, dingue mais pas aussi désabusé que moi…:
Mon portable sonne.
“Pauvre con, tu es trop littéraire, trop mystérieux, agaçant, et impromptu.
Si avec ta verve condescendante et sans issue j’étais parvenu à dénoncer la criminalité dont j’ai fait l’amère expérience, ces chers organes sur pattes qui prennent les femmes pour des bacs à sperme ne se dandineraient plus dans les rues à glâner que Monsieur est con mais que Monsieur a des valeurs.
Et de te voir tendre ta cuiller à ton chat en plein repas et de ne la remplir que de plus belle, direction : sa bouche d’égoût.
Non !
Ce n’est même pas ça qui me fait gerber chez toi, c’est ton air innocent auquel on donnerait toutes les confessions, cet air imbécile que tu donnes pour le change, qui cache pire qu’un fauve assoifé de sang et de fric…
Ta gueule de désabusé et qui fait de toi, pour tout un chacun, un simple innocent…, tu te dis dubitatif de mes quètes, alors que je te dis et que j’écris ce que j’ai vu, ce pourquoi j’erre, que des ceusses violent des femmes, les attachent, les baillonnent, les violent à même le sol sous le regard de personnes qui ferment toutes leurs gueules en surprenant le tout sous prétexte qu’elles ont vécu la même chose, donc qu’elles ont appris à fermer leurs gueules, tant et si bien qu’elles se dévouent pour les soins… et lui récurrent le pénis…
Oui je dois rire de tout cela, pour survivre, même si il n’y a pas de quoi rire, que veux-tu que je fasse d’autre sachant que ces femmes suintent, femelles salopes et lubriques elles transpirent leurs belles paroles qui s’évaporent de leurs bouches d’égoûts…
Certaines moralisent, chantent le dimanche Grand-messe en regardant les enfants de choeur, chairs fraîches de leurs appétits “…
Je me suis formé au journalisme, à l’information, j’ai édité quantité de magazines et, si j’ai envie de cracher ma haine, surtout quand elle est autobiographique, j’écris.
Et Dieu, qui n’existe pas, seul, sait qu’elle est pourtant profonde et que le reste ne m’est que chatouilli…
Les égoïstes bourgeois (Plais aux masques!), n’emportent que leurs chairs pourrissantes en enfer… et leurs os… et leurs artères grasses… et leurs petites manies minables, leurs cuisines équipées, leur bouffe chère, leurs restos sans coeur, leurs vins-vinaigres, leurs drapeaux, leurs crottes de nez noires, leurs façon de baiser les femmes des autres avec politesse, la façon qu’ils ont de se faire baiser leurs femmes à l’aveuglette, leurs glaneries-jet-set dans leurs mercos nettes, leur manque affiché de capacité à débattre, leurs yeux rouges d’envie, toujours d’envie, à chercher à peloter tout ce qu’ils veulent, leurs sourires médiocres, leurs conversations sales pleines de glaviots intellectuels, leurs certitudes, leurs silhouettes ridicules en maillots d’vieux sur des plages à teutons triturant des deutch-marks périmés d’un voyage à Munich, d’avant, refilés finalement à des rebeus dubitatifs et soumis, leurs doutes, leurs bites en tas, leurs tifs gelifiés, leurs mains manucurées…
Et même leurs philosophies thermales…
Leurs mâles melons senteur de terre, s’écoulent sur leurs femelles malines sac à main crocos ou peau d’vache, vas savoir, et leurs hâches morales s’abattent sur les ambulances jetées à toute allure sur des murs béton bâtis par eux, pour eux, murs de honte…
Ils se répandent en sang, suite, choisissent de n’avoir peur de rien, de n’avoir jamais besoin de flics crétins pour se barricader dans des châteaux morts…
Ils pleurent leurs amis sans-papiers, les non-souches, les sangs mêlés, les sans-le-sou, les séismes humains manipulant plutôt bombes que fric, pour récupérer leur dignité, celle qui zigouillera les autres, comme celle qui a salopé les putains de gosses maigres, les vieillards sans formes, les femmes crétines…
Cadavéreusement exquis…, plus ou moins désarticulés, parfois déshumanisés, mués par des réflexes de survie archaïques ou par un non-sens, après tout le hasard est pervers et menteur, c’est bien connu…, on tire les ficelles à tour de rôle, question de feeling ou de contexte, la vie est un jeu dans lequel on prend un certain plaisir à inverser les rôles, avec ou sans partition, improviser c’est plus fun même si c’est relativement casse-gueule…
Un jour, on maîtrise la partie, enivrante sensation de contrôle, mais tellement éphémère…, un jour on subit les aléas de la vie, on touche le fond du gouffre et le chaos nous guette…, pas de veine !
Celui qui se place au-dessus de tout ça et joue les observateurs n’est qu’un pion sur l’échiquier de la vie, un peu plus futé que les autres sans doute, de par son intelligence et sa lucidité sur le monde qui l’entoure, mais il fait partie de la spirale et quoi qu’il pense ou fasse, il sera aussi le pantin d’un autre, de façon consentante ou pas…
La vie est un éternel recommencement, les rapports de force se font et se défont, on ne peut lutter contre la mouvance, la fluidité et la plasticité des évènements, surtout dans le domaine des sensations et des émotions, entités impalpables et ô combien subjectives qui n’arrêtent pas d’évoluer au gré du vent, des caractères et du temps qui passe…
Que dire de la virtualité du monde dans lequel on s’englue en nouant des contacts, des cordons de sécurité apparente, des liens invisibles défectibles à l’infini qui nous donnent l’illusion de se raccrocher à quelque chose ou à Quelqu’un…
On parle de béquilles affectives, mieux vaut garder un pied dans la réalité et un peu de lucidité sinon, la tarentule pas si nette que ça nous piégera définitivement dans sa toile et ne fera de nous qu’une malheureuse bouchée…
Berkkk !
Là, ouvert comme un sexe en naufrage…
Un é-mail d’Anamary…
“C’est le matin, rien n’a vraiment changé depuis la dernière fois.
Sur la plage de sable face à l’hôtel ou je suis réfugiée, des chaloupes sur le dos meurent au coin d’un feu de bois, alors que des enfants au regard guerrier mangent le sable.
Auraient-ils laissé leur regard salé derrière leur masque en soie telles des pierres rares qui brillent et laissent transparaître le jour ?
Je me regarde au travers ce jour et longe le cimetière de mes souvenirs.
Des roses rouges, blanches, des fleurs, parce que les roses ne sont plus des fleurs, les morts ont imposés le distingo.
Je capte un regard salé du petit le plus sale du bac à sable et arrose les fleurs.
Pas les roses.
Les roses ne sont plus des fleurs.
Je ne distingue pas de sous-ensemble, ni de roman.
A quoi bon ?
Une date de naissance, une date de décès et toute une vie gravée à l’or fin sur ce marbre macabre.
Une rose tombe.
J’ai de l’eau et des minéraux dans la poche et très envie de jouir, envie d’écarlate, envie d’encrer mes doigts quelque part, dans quelque chose d’obtu qui n’accroche pas tout de suite.
Je me tisse très vaste et je déborde encore une fois, je me rate et me frotte, me récupère très mal et m’éloigne un peu.
Je glisse sur le dessous des minéraux, ma seule arme pour griffer un félin.
Je lis “Sex Vox Domimam” allongée sur le dos puis sur le ventre embrochée à ma couverture qui sent le sable noir.
217 pages.
Cyprine tu m’as fais stopper ma lecture…
N’importe quoi que de s’infliger texture et infusion.
Mais c’est bon.
Des traces de pas bancals me font toucher le sol.
C’est chaud.
Comme si j’étais là et n’existais plus.
Ca tient de ma vie sous expédients ou parce je nage seule dans une mer sale ?
Une fois je me suis reconnue, nue, dans un ventre, la peur aux tripes mais sans avoir recours à rien.
L’embryon bleu foncé et plutôt mat, là c’est quand tout commence.
Enfin seule dans une dimension maximale complètement déchirée.
Profil bas, les nerfs irresponsables, la voix dans une gouttière d’eau rétrécie et un cendrier de muscles bruns qui errent dans un froid immonde.
Je me touche et rassemble un peu.
Le sang dans la peau, deux adversaires : un est déjà mort, l’autre bande.
C’est étrange, ça laisse un goût bizarre sur les lèvres et sur les doigts.
C’est le crépuscule aux céramiques ocres.
Du pain et une table encre toute endormie.
Je me suis hâtée à avancer ce matin, presque une heure.
Toujours envie de jouir et le soleil plombe mes draps.
“Sex Vox Domimam” ouvert à la page 112 sur le haut de mon ventre.
J’ai avancé dans les pages cette nuit.
J’ai refermé le livre à la page zéro et l’ai posé sur les choses mal rangées aux couleurs rouge vif orangée comme des petits vaisseaux sanguins lymphatiques qui pèsent sous une peau lourde de sens, plus légère à transporter une boucle ou un élastique.
Un peu comme dans un grand lac qui descend sur une douceur chaude.
J’ai dans ma bouche une bouche en voie de mieux, c’est certain.
Chaque jour un mieux.
Je dois absolument retrouver la phrase du début qui sert de lien à la fin du livre et retrouver le nom précis de ce tissu qui me protégeait des saillies météorologiques.
Mais je dois impérativement retrouver le nom de cet insecte en fin de vie écrasé dans la couleur qui fera que je ne m’en rappelle plus.
Il y a celui qui nage amplement dans de nouvelles teintes, il a le corps sec et étroit avec une tête pentue dans l’eau fraiche.
Une ridule sur la joue le marque de ses draps encore tièdes, une balle dans le crâne lui marque le tympan gauche.
J’imagine ses parents quand ils découvriront la flaque de son sang répandue dans sa chambre malade de vivre, avec le petit félin qui tête le lait de peau meurtrie.
J’imagine…
J’avais peur des composants transparents qui glissent sur la peau.
Non pas parce que j’ai beaucoup pleurée une fois, mais parce que j’ai beaucoup couru.
Quelqu’un, toi, avait parlé un peu plus bas.
Une incantation qui simulait un langage, un souffle coupé de poésie.
Mais ça ne veut rien dire la poésie.
Ras le bol des nuages qui pissent en escadrilles.
Je souhaiterai avoir ton sexe dans la bouche avec l’envie de le toucher et le tordre parce j’en crève de cette séduction du cul et de la tendresse.
Plaire, aimer de mal ou bien faire l’amour, avoir une place dans le ventre d’une machine à procréer, on en crève de tout ça.
Quelle pointure ?
Quelle épaisseur de lasso argenté brille sur le front du sofa ?
En lin ?
En soie ?
On en crève de tout ça, crache avec moi dans cette enclave sanglée autour de nos corps abîmés.
Tu ne retiens plus rien, même pas la naphtaline de mon écriture.
Tout commence à se perdre en fonte perpétuelle.
Même l’épiderme.
J’aimerai être un animal marin pour savoir nager.
Il y a de l’eau sur une pente pleine de peinture, des hommes et des femmes aplaudissent, d’autres ne captent rien mais applaudissent malgré tout, les enfants mangent le sable du bac à sable.
J’entend une voix stridente contre.
C’est insupportable d’être capable de hurler pour tant de connerie gerbée.
Il lui faudrait un support métallique à lui faire avaler d’un trait pour la faire mourir plus vite.
Qu’on vienne me parler de dysfonctionnement tiens !
J’en aurai à dire, ce cri strident en est la matière première.
J’écris.
L’écriture du corps de l’autre, de son souffle ou le début de Quelqu’un qui s’en va.
Je le répète : l’écriture du corps de l’autre, de son souffle ou le début de Quelqu’un d’autre qui s’en va.
Un début par le sexe ou la bouche, comme tu veux.
On peut en finir.
Si je reste là, Quelqu’un va m’engloutir”…
Son lit.
Sans tout à fait se renier, Anamary avait essayé de remettre la toile en jute sur le cirque de sa vie.
Elle y avait succombé d’orgasmes…
Elle avait les doigts fins de ses mains douces posés sur ses doigts épais de ses mains fortes.
Elle regardait les ballons de fumée/bombes pousser vite au-dessus de la ville poussiereuse.
La séparation est un grand précipice lorsque le coeur sape fort le départ définitif.
Infiniment.
La fin.
La faim.
L’agonie.
Son sein ferme blanc giclait fort de son chemisier déchiré.
Et moi, les lèvres chaudes et épaisses qui me penchait et lèchait et sucait l’aréole en furie dans le bonheur l’orgasme de l’avant-mort des jouissances.
Et son souffle à elle qui ralentissait et le mien qui accélèrait.
Mon sexe qui enflait.
Son ventre qui se creusait dans les draps blancs froissés.
Anamary avait posée la Cam sur un pot de fleurs en terre.
Je pleure de rire devant l’écran en me souvenant…
L’ordinateur était allumé, et elle était en tenue.
String.
Porte-jarretelle.
Bas.
Voilà.
Le must.
Il était 9h00 et les premiers clients allaient se connecter, en transe. sur le site Secrets de Secrétaires…
L’opération était simple.
Elle avait mis des images de bombardements et de massacres de populations civiles en parallèle et en transparence avec son strip-tease et sa masturbation finale.
Son objectif était de coupler deux formes de voyeurisme que l’on n’associe pas souvent.
L’idée lui était venue en 2001.
A l’époque, l’univers du strip-on-line était encore contrôlé par des pros du sexe.
A ça s’ajoutait le fait que le matériel était très cher et les connections hors de prix.
Elle passait des heures sur internet à vider les couilles et le compte des branleurs qui utilisaient le Web pour mater des putes, mais aussi en quête d’images de torture, de guerre, de bastons de rue, ça n’était pas évident.
Mais l’arrivée de l’ADSL, c’était l’eldorado.
Tant de technologie pour des branlettes !
Elle avait compris qu’avec un site, une web-cam et une connection des « mateux » via un « Allo-Pass » elle gagnerait 4 fois plus et en plus de son job de secrétaire… et cela pour du sexe sans risques !
Avec l’arrivée de l’ADSL, l’équipement, la technique, tout est devenu démocratiquement correct, du jour au lendemain.
Elle s’est lancée.
Son pseudo ; “Anamary“, son thème : “La pute-secrétaire en guerre“, c’était le thème de son strip.
La compilation d’images de guerre ou d’human’bomb, avec elle, hyper-docile.
L’effet recherché était identique à celui des personnages de “Crash ! “, le livre de J.G. Ballard, adapté au cinéma par Cronenberg.
Disons que ce type de pornographie touche des hommes en tout genre, mais généralement, ils sont en quête de sensations fortes, d’une sexualité déviante répondant à leur intense besoin de nouveau.
Ces hommes-cons et sommateurs, ont déjà connu des dizaines de possiblités sexuelles….
“Tu mets des images de mecs qui se font sauter, tu restes à quatre pattes comme une chienne et tu lèches tes lèvres pendant que l’autre enculé se fait péter la gueule…, je veux voir leur viande aux morts“…, tels étaient les messages !
De 12h00 à 14h00, durant ses pauses-dîner-bureau…, horaires du matin, les clients s’orientaient timidement vers un strip fanatique.
Ils n’osaient pas trop.
Ils hésitaient.
Mais finalement ils faisaient le choix des fanatiques, ceux qui se plantent des poignards dans le crâne ou ces types qui se font exploser dans des foules.
De 18h00 à minuit et plus, c’était l’orgie gigantesque des fous de guerre.
Les types qu’Anamary voyait en Cam, avaient l’air d’être des personnes pataudes dans l’existence : profs, infirmiers, journalistes…
Mais là, ils voulaient de la boucherie, du conflit, des tirs de balles et des sauvetages hors-limites sur des victimes totalement impuissantes…
“Là, c’est bien…, regarde comment ils lui cassent le crâne ! Oh t’es belle ! T’es bandante ! Putain ! T’es à moi la pute et qu’ils crèvent tous. Je suis le plus puissant le plus fort ! Sale putain !“…
Ces hommes n’avaient sans doute pas, dans le réel, la possibilité de laisser parler leur personnalité hormonale.
Ils devaient sans doute être souvent bien intégrés au monde, leurs comptes se vidaient à vitesse grand V dans le giron d’Anamary sans que cela ne les stresse plus que ça…
Ils devaient vivre en dehors du web des situations familiales équilibrées.
Ils avaient plutôt l’image de gens bien, ouverts, très en phase avec les idées progressistes générées par les féministes, les écolos, etc.
Et lorsqu’ils prennaient du temps avec elle, ils devennaient des brutes féroces ; “J’ai envie de voir des fractures“…
Tiens, c’était nouveau ça, fractures ouvertes et membres arrachés, opérations chirurgicales, autopsies, etc.
Via leurs cams, elle apercevait des morceaux de leurs vies : un salon cossu, une chambre dépouillée, etc.
Tout ça lui a rapporté beaucoup d’argent et quelques cauchemars difficilement gérables et ingérables…
Elle a compilé les trois pilliers essentiels sur lesquels le monde occidental se tient fièrement debout : la consommation, le sexe et la violence…
Saloperie !
La vie, la merde…
La vie c’est que ça !
Anamary se place devant l’écran et écrit…
“Lorsque que mes clients du web bougent leur carcasse le matin , extirpant leurs angoisses, leurs sueurs et leurs pieds de leurs draps froissés, ils ont simplement la frousse.
Il n’y a rien de particulier à tirer du monde, sauf le fric…
Les tomates qui pourrissent dans les bacs à légumes de leurs frigos gercent dans la paume de leurs mains.
Leur peau et leur chair se dissolvent au contact de la tièdeur de leur corps.
On leur avait dit d’avoir des diplômes… et ils en ont eu.
On leur a dit de s’adapter et ils l’ont fait.
Ils ont bossé ici et là, ils ont obéis, bouffé à tous les rateliers pour des salaires bien moindres que ceux qu’on leur promettait.
Ils ont changé de ville puis de département, puis de région.
Sous-payés.
On leur a demandé 10.000 garanties pour un appartement de merde en périphérie de la ville.
On leur a annoncé qu’ils pourraient faire carrière mais : « Tu comprends par les temps qui courent, il faut être compétitif »…
Alors un matin ils ne se sont plus levés, ils ont choisi de crever vivant, de ne plus courir après un non-rêve : avoir simplement un boulot digne.
Les gros lards et leurs chiens se partagent le gâteau.
Ils disent que la vie c’est le boulot, se battre pour son poste, pour son entreprise, pour devenir quelqu’un. Mais les cons vomissent tous les jours.
A l’ANPE on leur demande des comptes comme si ils étaient des déliquants sociaux.
On dit qu’ils abusent, qu’ils profitent du système, des aides sociales.
Alors on les oblige, tout comme j’ai du le faire à mes 20 ans, à accepter des stages ignobles de petites putes, de petites salopes…
On leur demande d’accepter des CDD, des contrats aidés, des boulots de merde, mais de la vraie merde de merde !
Des formations à la con.
Avec une licence de psy ou un CAP de mécano, on ne leur a, en réalité, promis que de ne devenir l’esclave du patron.
Ils voulaient baiser des belles filles, oublier le décès de leus parents, la disparition de leus amis…, ils ont finit par se dire qu’une petite maison à la campagne serait suffisant, avec des gosses et même pas de télé ou de bagnole.
Mais ça non plus…
C’est pas pour eux.
Ils ont essayé les concours de la fonction publique, mais 10.000 candidats pour 12 postes, c’est pire que d’essayer de gagner au loto.
Foutage de gueule.
Dans leur kitchenette s’agglutinent la vaisselle et les poils de bite tombés lorsque qu’ils s’en servent comme urinoir, de cet évier.
La dignité.
Puis la perte de dignité.
Fille de patron, fils de ministre, c’est mieux que fils de pute ou fille de chomedû pour garder sa dignité.
Certains ont alors caché un flingue sous le matelas de leur lit.
Et ils vont tuer un enfant ou une vieille ou un handicapé, ou cramer une bagnole, ou les poubelles en bas de leue immeuble.
Peut-être qu’un dieu pour les suicidés existe
Mais avec moi, ils rêvent, se branlent, jouissent et restent en vie…
En plus ça me rapporte, j’ai de quoi, maintenant, avec tout cela, me payer la péniche de mes rêves en bords de Seine à Paris” …
Dans les années ’60 John Kennedy Toole achève l’écriture d’un roman qui s’inspire de la citation de Jonathan Swift : “Quand un vrai génie apparaît en ce bas monde, on peut le reconnaître à ce signe ; que les imbéciles sont tous ligués contre lui“…
Putain de vie !
Il se suicide 10 ans plus tard à l’âge de 32 ans après avoir tenté vainement de faire publier son livre.
Il n’était sans doute pas crédible…
Sa mère réussira à le faire publier avec grand peine et force d’acharnement et de conviction auprès des maisons d’édition, clair que de tenter de les convaincre que son fils avait écrit un grand roman n’est pas facile à faire.
A la sortie du bouquin, “La conjuration des imbéciles” obtient un énorme succès, comme pour souligner l’ironie des propos de Swift.
Ses détracteurs passés qui le menèrent au suicide 12 ans plus tôt, lui décernèrent en ’81 le Prix Pulitzer.
Canular plus dramatique, qui connait ?
Difficile de ne pas rire devant les critiques acerbes de l’Amérique moyenne des années ’60, difficile de ne pas sourire devant ce personnage égo-centrique croyant tout savoir, blindé de thèses plus absurdes les unes que les autres, difficile de ne pas pouffer de rire devant la paranoïa, la mauvaise foi et l’hypocondrie exarcerbée de ce clown intellectuel..
Difficile de ne pas se prosterner au fil des pages devant le style insaisissbale de Kennedy Toole, devant son sens « inné » du détail.
Et bien voilà un auteur « autrement », avec un style d’écriture à part, du pur génie littéraire et avec lequel on prend un plaisir fou à lire.
Et voilà pourquoi ce n’est pas de faire du n’importe quoi en écriture, comme un journaleux du 20 heures qui se rend crédible en réalisant un faux interview de Fidel Castro, qu’il faut refuter, mais de n’avoir aucun style, aucun vocabulaire, aucune syntaxe pour le faire.
Pondre des bouses, c’est vrai qu’on a les blogs pour ça maintenant..
Bien heureusement, sans prétention de vouloir être édité, mais pourquoi les pondre si ce n’est pas au moins pour être lu ?
Pas envie de lire une écriture merdique, mais crédible, on y passe de la blague naze à du suicide collectif intetellectuel mais dans le style Parisien classieux qui fait la joie des littéraire d’un autre temps.
Aucune initiative, encore un truc des partisans de l’anti-tout, un jour on va lire “Fol de lol fait du porno“…
Et bien j’encule les tacites avec un god ceinture du sexodrome de la Place Pigalle à qui veut bien l’entendre !
Bande d’ ignares.
Commettre des fautes d’orthographe, de syntaxe ou de grammaire, être apauvri en vocabulaire n’est plus une erreur innocente.
D’une remarque acerbe ou d’un sourire sarcastique intercepté, la faute est remarquée…
S’en remettre au correcteur orthographique en pensant que c’est une planche de salut et n’avoir plus que ça pour communiquer et se faire comprendre est une béquille qui ne suffit, ça se réduit à un placébo dont personne n’est dupe.
Quand chacun des ces demeurés découvre son expressivité devenue possible via le net, c’est génial.
Un peu comme un gamin qui découvre l’usage de sa quéquètte et que ce moyen lui sert à se développer et s’extérioser, ce qui démontre naturellement la puissance de son égo.
Un leurre !
Notre société abuse d’illusions.
Voir les pseudos compositeurs devant leur logiciels musicaux qui se mettent à croire qu’ils sont compositeurs alors qu’ils ne sont que simples utilisateurs de « Process ».
Idem pour l’écriture, le graphisme etc..
Il ne suffit pas de se polariser sur l’écriture, le langage, la norme d’écriture si c’est pour en oublier la forme.
Si c’est ça la crédibilité, c’est halluciné de se pourfendre dans son propre piège ou l’intentionalité, même feinte d’être ignorée, existe mais au niveau de la forme, celle maintenant visible de l’aléatoire.
Un véritable déclin et une insulte au langage.
Fin de paranthèse orthographique.
Tout le génie d’un artiste, d’un écrivain, vient qu’il doit découvrir une porte et son infini, mais ignore la substance de son intentionalité.
Et ce sont ses recherches, son chemin, ses métaphores, ses nouveautés d’écritures, de structure qu’il faut écouter et découvrir et non pas savoir si son postulat est vérifié.
Confondre littérature et philosophie là, c’est grave.
Putain de vie !
Jolie et maigre Amanda.
Amanda vient faire « le ménage »…
C’est Amanda qui range, nettoie, connement…
Les mecs n’ont pas assimilé la partie contraignante de l’égalité des sexes qu’ils balancent à la figure des réacs à longueur d’année.
Non seulement ils ne se préoccupent jamais des tâches ménagères, mais en plus, ils sont crades, dégueulasses, avec leurs caleçons puants, leurs chaussures humides fumantes et leurs assiettes non vidées dans l’évier.
Amanda est maigre, esthétiquement moderne avec ses traits maladifs, sa peau légèrement verte et ses cheveux longs/infinis/secs qu’elle attache n’importe comment.
L’abus de couleur, de coiffures-chipie et de brossages de réajustement pour les séances photo détruisent peu à peu ses cheveux.
Elle gueule ; “C’est possible de bouger ton cul pour que je fasse ton ménage, merde ! “…
Je me retourne, la regarde et dit que je supporte mon histoire sur le web et que j’arrive…
Le balais n’y fait rien.
Alors Amanda met un CD, c’est un morceau métallique : He-Man de Boysnoise, à fond dans la chaine avec le risque, bien entendu, de se faire péter la tronche par le voisin flic/De/Nuit/dépression.
Amanda écoute de la musique répétitive et hypnotique comme d’autres se saoûlent au vin.
Elle se saoûle au vin aussi.
Amanda se saoûle chaque jour au vin, à la bière aux clopes russes moins chères, qu’un pote importe, et aux joints et aux nuits étranges…
Amanda est mannequin, elle défile, se tortille, place ses jambes en ciseaux en marchant.
Elle le fait bien, se déhanchant juste ce qu’il faut et lançant un clin d’oeil sexe au bout du tapis pour exciter les vieilles pies et les vieux beaufs friqués qui matent…
Elle ne vit pas du mannequinat.
Elle dit souvent que c’est elle qui fait vivre la profession, à accepter des cachets de merde pour ne pas être laissée sur la touche des défilés d’enculés de/Paris/New York/Milan.
Alors les jours de semaine elle fait « des ménages » et la nuit elle est serveuse au « Lick à Gogo » en plein coeur du quatier de Pigalle.
Agressions verbales permanentes.
Couloirs défilants.
Ivres morts nocturnes.
Et la boîte…
La merde !
Les mecs qui ont la dalle, qu’ils soient mariés, célibataires, hétéros ou homos, complétement absorbés dans ce trou à fric puant, Amanda n’y pense plus.
Elle y bosse et donne ce qu’on attend d’elle.
Mais elle n’aime qu’une chose : Coucher avec des types qui s’habillent en femmes.
Fantasme!
Elle est allongée sur le canapé.
Le ménage est partiellement fait.
Elle s’assoupit devant la télé et retient les cauchemars.
Ils sont tous comme ça dans la bande.
Ils retiennent leurs cauchemars, leurs rêves, pour éviter de s’évanouir à jamais du quotidien.
On dit folie.
Beurk !
Ce matin, dans le RER, un vieil homme au poil dru lui a parlé tout le trajet.
Elle était épuisée et voulait s’en débarasser.
Elle l’a caressé entre-cuisses très vite, très fort, en lui disant/murmurant : “Regarde ce que je te fais, regarde ce que je te fais, regarde ce que je te fais “…, jusqu’à ce qu’il fasse dans son froc et qu’il dise, tremblant : “Merci“…
Seulement, elle sait Amanda, que ces comportements sexuels, ces types de relations humaines sont conditionnés par ses lectures, les émissions qu’elle mate, qu’elle écoute, les films qu’elle regarde.
Elle sait qu’elle a un comportement de performeuse de vie dans la rubrique « Sex Drug And Techno Hard-Core », n’en déplaise aux efféminés d’la Pop.
Ses nuits au lit avec les mecs habillés en femmes, n’importe lesquels, même si sa préférence va à ceux qui ont des longues jambes fines parfaitement épilées… et des sexes turgescents qu’elle suce…
Sa grand-mère lui apprenait à distinguer les lèvres du bas des lèvres du haut.
Sa mère laissait son mari la trifouiller pour connaitre l’orgasme.
Amanda dompte et fétichise ses relations sexuelles.
Amener les pratiques transversales dans la normalité.
Amanda est consciente d’être le produit des débats télévisés de DeLaRue sur « Le sexe sous toutes ses formes vécu au grand jour »…
Il aurait pu être l’un de ses amants, mais il ne s’habille pas en femme.
Elle s’endort.
Et ronfle.
Ronfle.
Ronfle.
La vie c’est que ça…
« Ils » parlent aussi de bons moments d’identité, d’économie de vie d’amour et de morts.
Et pendant qu’Amanda dort en oubliant de faire le « ménage », dans le poste, dans la télévision, « ils » parlent de sentiments de rencontres…
« Ils » montent des discours.
« Ils » démontent les parcours climatiquement sombres des êtres vomis forts par eux, leurs morales, leurs principes, leurs haines, leurs amours, leurs gosses, leurs villes bétonnées, leurs bagnoles cracheuses, leurs bords de mer/vacances, leurs avions, là-bas.
« Ils » vont, viennent, leurs horaires de boulot leurs cafés leurs maisons à la campagne leurs frigos plein, archi plein, bien plein.
« Ils » exibent leurs bides pleins, leurs pensées violentes pleines, leurs pleines couilles vidées sur des pornos plein de grosses putes péchos par des hardeurs aux bites dégueus simulant visages de violeurs sans cerveau.
« Ils » sont beaux, plein « d’excitence », plein de gens qui visitent d’autres pays parce qu’ils ont du fric et pensent qu’ils sont seuls individus à reconnaitre le mal des gens, les « ceusses » qui crèvent devant plein de poubelles pleines qui empêchent les mecs bourrés de marcher droit sur les trottoirs entretenus, soi-disant…
« Ils » parlent de bonheur de violence dans les textes non-crédibles des autres ou de grossièretés ou de vulgarité et le peuple des gens « Drukkérisés » par la connerie télévisuelle, encaissent plein de leurs mots, insultes, rejets remplissant le vide à ras le bord, barre de mots encore, de mots mots mots, phrases style à dire : « Suck-it » ou : « J’t’aime pas » ou : « J’aime pas les êtres humains, aucun, même pas les pauvres, même pas les gentils, même pas les braves, les justes, les résistants, les bénévoles, les courageux, les handicapés, les mourrants, les mourrus, les merlans, les mordus de dedans dans le temps qui se cherchent »…
Crapules de stars, chanteurs et chanteuses… et « ils » et « elles » s’étonnent alors que d’autres les chient sans points, sans vie, en vie envie de plein de liberté, d’énervement de sang sué…
Lui regarde, lui, il, Quelqu’un ou quelqu’un d’autre… et ses mots et ses textes sa mise en trop, misanthrope glauque défiant droit dans les yeux, ceux qui oseront blesser ou tuer sous ses yeux…
Amanda dors, d’autres aussi qui n’entendent et ne voient rien, laissant la connerie prendre le pouvoir, dictatucratie mondiale, ordre nouveau, Protocoles de Sion…
Faudra réveiller tout le monde d’un faux attentat pour consolider la police…, pour empécher toute révolution !
Certains auteurs extravertis en remettent des louches et des louches histoire d’avoir une chance qu’on parle d’eux, même en mal, particulièrement en mal d’ailleurs.
Passés au rang de l’hyper médiatisation, ils gagnent ainsi le statut de star avant même qu’on sache qu’ils écrivent.
Ainsi, les présentoirs de la FNAC se retrouvent blindés d’auteurs-victimes-de-mes-deux ravagés par de l’autobiographie de quelques centaines de pages préfacées en général par « son » ami de toujours.
Et ça se veut crédible ?
Les auteurs, romanciers spécialisés dit-on de ces branleurs syntaxiques, se tortillent de mille feux de Dieu qu’on voit bien leur cul et qu’on sache combien ils ont souffert de leur vie de sodomites introvertis.
D’ailleurs, comment s’en seraient-ils remis sans leur thérapie de l’écriture ?
Interroger Fidel Castro à Montparnasse, crédible ?
Mon cul !
Hein ?
Vous doutez de leur aveu ?
S’ils changent les noms, c’est uniquement pour ne pas avoir de procès.
Imaginez un peu leur croix à porter que d’avancer masqués, eux qui se sont tant dévoués à l’authentique.
Eux qui sont si crédibles…
Saloperies de putes !
Pompes de notre fric !
Entre celle qui se faisait sodomiser par son père dans le confessionnal d’une église de Carcassonne et qui finit par avouer au dernier chapitre que finalement elle aimait ça… et celle qui avait une relation homo-incestueuse avec sa soeur, grande vedette de cinéma qui se plombait les veines trois fois par jour au point de faire cesser le tournage de son dernier film, les bacs n’ont pas fini de se vider tant la misère intellectuelle prend une tournure dépravante.
Nous sommes au coeur de l’intime, plus profond, on ne saurait pas, on ne pourrait pas non plus.
Plus gros, peut-être…
Au milieu de la merde !
C’était glauque, non ?