Moi Anamary Del Miguel de Saavedra, maîtresse des secrets interdits, égérie de ce site-web et icône de toutes les secrétaires lubriques du monde, je viens vous révéler mes origines dans la période de l’année, la plus propice à vous le narrer : Halloween…
Well, je sais que c’est un peu tiré par les cheveux, mais c’est ainsi, j’assume mes déviances en me soumettant au pouvoir de la très sainte église et de tout ce qui a été fait et défait en son nom.
Chaque année, à l’occasion d’Halloween, j’invite une amie et un prêtre pour célébrer la mémoire de mon très illustre arrière-arrière-arrière grand-père et la manière dont ma lignée est issue.
Amen !
Ist’nt !
Voila plus de cinq siècles, mon ancêtre, Miguel de Cervantès y Saavedra, trainait ses guêtres et son âme souillée sur les chemins poussiéreux de la péninsule ibérique.
Il ne comptait plus les arpents de terre foulés, entre Galice et Castille, entre Estrémadure et Andalousie, tantôt sous bonne escorte, tantôt laissés entre les mains bienveillantes de son Saigneur.
Que Dieu le bénisse lui et son monde sur lequel jamais le soleil ne se couchait.
Pour eux, il se branlait et jouissait tout son saoul et le fera jusqu’à son dernier souffle, moment ultime ou mon ancêtre, Miguel de Cervantès y Saavedra y livrera son enveloppe d’éclopé, puisqu’il ne lui restait plus qu’elle à troquer, lorsque la mort est venue lui réclamer son dû.
Il ne lui appartenait plus depuis que l’Invincible Armada avait échoué à porter Marie Stuart la catholique sur le trône d’Angleterre et d’Écosse.
En effet, son esprit, il l’a traîné comme un boulet et il le suivit à bonne distance.
Blessé par l’explosion d’un baril de poudre, durant des semaines à flots, soutenu par quelque débris de son galion déchiqueté par les coups de canons anglais et la furie des éléments, il n’a du sa survie qu’à la mort de ses malheureux compatriotes coincés sous les charpentes disloquées du navire car leurs cadavres assuraient la flottabilité de son radeau de fortune jusqu’aux rivages portugais.
Non, il n’avait plus d’esprit le jour face aux infâmes réformistes.
Son corps était empli de honte, il avançait mécaniquement et son âme suivait ses traces, elle l’observait de loin et tentait de le rattraper.
Elle n’y arriva qu’avec un certain retard, ce qui lui valu parfois de se retrouver dans des situations périlleuses.
Et c’est au repos seulement, lorsqu’il s’arrêtait assez longtemps ou qu’il s’endormait, terrassé par la fatigue de ces incessantes soifs de jouissances et de branlées pathétiques, que son âme rejoignait son corps au prix de mille jouissances.
Toutes les nuits, les spectres des spermes des noyés de la bataille de Gravelines tourmentaient son sommeil.
“Tant de spermes perdus, jamais ne reviendront engrosser les femmes”, pensait-il…
Miguel de Cervantès y Saavedra se prit d’affection pour cette humble personne à peine l’avait-il croisée dans une de ces bodegas des quartiers malfamés.
Mon ancêtre était intendant de l’Invincible Armada lorsque son chemin croisa, lors de la féria de Séville, celui d’Anamary de Estrada y Montilla, issue de la petite noblesse sévillane, une jeune femme ruinée qui cherchait l’aventure : fuir sa contrée.
Tout d’abord, à l’entente de son prénom…, il lui avoua qu’elle portait le même prénom que sa sœur cachée.
Quelques verres d’aguardiente plus tard, il lui fit même la confidence, qu’elle lui rappelait ses nuits incestueuses avec elle, tant par ses traits physiques, que par ses traits de caractère.
Avec virulence et détermination il la viola sauvagement à même le bouge débordant d’âmes en perdition.
Mon arrière-arrière-arrière grand-mère ne connaissait rien à la réalité de la vie d’alors.
Anamary de Estrada y Montilla était emplie de la même fougue, du même esprit chevaleresque que le mien, car ma lignée est issue de ce viol que je caricature pitoyablement.
Miguel de Cervantès y Saavedra lui tendit alors son bras gauche et retira un long fourreau de cuir qui le recouvrait en délaçant quelques bandelettes.
Il flanqua sa main atrophiée et difforme juste sous son nez.
Ses doigts recroquevillés, ses phalanges ressoudées par une croute jaunâtre et ses ongles incarnés laissant poindre des plaies purulentes, lui flanquèrent la nausée.
Puis il tendit son bras vers le ciel.
Le soleil traversa un trou béant entre le radius et le cubitus d’où jaillissaient veines et ligaments maladroitement cautérisés et toute une flopée d’horribles cicatrices surmontées de fragments métalliques.
Anamary de Estrada y Montilla eut un haut-le-cœur puis ne pu s’empêcher de déverser sa bile tant le spectacle était écœurant.
“Voilà ce qu’est la guerre, chère Anamary, il n’y a pas d’autre réalité que celle que je te présente”.
Puis Miguel de Cervantès y Saavedra fourra son bras gauche dans le cul d’Anamary de Estrada y Montilla en loua Dieu de pouvoir encore le faire…
Alors que Anamary de Estrada y Montilla lui demandait par quel miracle son bras n’avait pas gangréné et subit l’amputation, il débuta un laïus avec véhémence pour faire taire toute l’impertinence qui émanait de sa bouche trop bavarde : “Par la grâce de Dieu, jeune sotte !
La bataille navale de Lépante est le plus grand évènement que virent les siècles passés, présents, et que ceux qui viennent ne peuvent espérer. J’en suis sorti blessé de deux coups d’arquebuse par la sainte bonté divine. Car crois-tu vraiment qu’un soldat peut changer le cours des évènements ? Crois-tu que dans le chaos de la poudre et du feu, des forces de la nature, les actions et la volonté d’un homme seul peuvent infléchir ce qui est joué par avance ?”…
Miguel de Cervantès y Saavedra lui apprit ainsi, de la plus directe des façons, qu’il était également écrivain. Il récupéra son moignon purulent, l’obligea à le lécher, la frappa de deux coups secs sur la tête, puis alors qu’elle s’effondrait à terre, lui cracha au visage en lui disant : “Plutôt que de retourner à tes romans chevaleresques emprunts de vanité humaine et de propagande belliqueuse, je te conseille de lire ce livre que j’ai fait publier il y a deux ans de cela dans ma ville natale de Alcalá de Henares. Je l’ai intitulé “la Galatea”. Ton avenir dépendra de ta manière de lire ce roman pastoral”, conclut-il en lui tournant le dos pour partir vaquer à ses occupations de commissaire aux approvisionnements, “Mais saches une chose : j’ai perdu ma main gauche pour la gloire de la droite”…
Alors qu’elle était gagnée par une jouissance anale inattendue il se mit à hurler : “maintenant tu es AnaleMary”…, ce cri fit se développer en elle une analité analytique de la situation et elle jura par tous les seins qu’elle avait pu lécher que chaque année elle louerait Dieu et l’Eglise pour les bienfaits apportés au peuple au delà des doutes et des effroyables désillusions.
Toute sa jeunesse durant elle avait lu laborieusement des dizaines de ce genre d’ouvrage sans intérêt aux intrigues à l’eau de rose, plus par désœuvrement que par excitation.
Et c’est ainsi que s’établit ma lignée, mon aïeule se retrouva séparée de cet étrange et charismatique personnage, emplie de son sperme, de doutes, de désillusions et de questionnements…, avec pour seul conseil et témoignage, un ridicule roman pastoral qu’elle ne pouvait se résoudre à entamer tant l’exercice de style était commun et usé.
Elle cru que Miguel de Cervantès y Saavedra s’était moqué d’elle, mais impressionné par la vitalité analytique que son moignon avait créé en elle au plus profond de son fondement, elle tenta d’en savoir plus sur ses faits de guerre.
Aussi alla-t-elle consulter les archives de la commanderie de Séville auxquelles son père, bien que ruiné, avait toujours accès de par son rang.
On y mentionnait bien Miguel de Cervantès y Saavedra, soldat dans la compagnie de Diego de Urbina, dans le régiment d’infanterie de Miguel de Montcada, engagé dans les Tercios de l’Italie sous tutelle espagnole.
Elle y trouva facilement les informations légales publiées concernant la bataille de Lépante.
Lorsque la Sainte Alliance chrétienne, formée du pape, de Venise, et du roi Philippe II, confia le commandement de ses troupes à don Juan d’Autriche, fils du foudre de guerre Charles Quint d’heureuse mémoire, et demi-frère du roi d’Espagne, deux cents soixante-huit navires furent lancés à l’assaut des Turcs.
Miguel de Cervantès y Saavedra embarqua dans la galère Marquise et le 7 octobre de l’an de grâce 1571 à Lépante, entre l’isthme de Corinthe et les Cyclades, trois cents vaisseaux Turcs firent face à l’Alliance dans ce qui fut la plus grande des batailles de tous les temps.
Anamary de Estrada y Montilla fut soudain surprise de découvrir que tout un paragraphe, dans les multiples feuillets d’informations légales qu’elle avait parcouru toute la nuit, était dédié aux exploits de Miguel de Cervantès y Saavedra !
“Quand fut reconnue l’armée du Turc, dans cette bataille navale, ce Miguel de Cervantès y Saavedra se trouvait mal et avec de la fièvre, et son capitaine et beaucoup d’autres siens amis lui dirent que, comme il était malade et avait de la fièvre, qu’il restât en bas à se branler dans la cabine de la galère ; et ce Miguel de Cervantès y Saavedra demanda ce qu’on dirait de lui, et qu’il ne faisait pas ce qu’il devait, et qu’il préférait mieux mourir en se battant pour Dieu et pour son roi, que se branler sous couverture, et avec sa santé… Et il se branla quand même puis, ses couilles vidées, se battit comme un vaillant soldat contre ces Turcs dans cette bataille au canon, comme son capitaine le lui demanda, avec d’autres soldats. Une fois la bataille terminée, quand le seigneur don Juan d’Autriche sut et entendit comment et combien s’était branlé puis battu ce Miguel de Cervantès y Saavedra, il lui donna quatre ducats de plus sur sa paye… De cette bataille navale, il sortit blessé de deux coups d’arquebuse dans la poitrine et à une main, de laquelle il resta abîmé”…
Comme elle lisait ce passage du registre à haute voix, les propos intimidants de Cervantès ne comptaient déjà plus, elle avait perdu toute crainte.
Elle avait été violée et engrossée par un véritable héros, un saint homme qui n’avait pas hésité ensuite à l’enculer avec son moignon purulent, symbole de son héroïsme…, et ce qu’il incarnait comptait bien plus que toutes les métaphores incompréhensibles qu’il avait prononcé.
Elle avait trouvé un référent, un modèle.
Elle n’aspira plus qu’à une seule chose : accoucher au plus vite.
Chaque année elle décida de faire revivre cet évènement et ensuite y obligea sa descendance, chose que je perpétue donc.